sociaux et de la violence par Marie-Christine Pouchelle
1
, celle sur la formation des
internes en médecine par Emmanuelle Godeau
2
. Mais il est novateur dans le sens où
il s’inscrit dans une recherche plus approfondie sur une « culture » de métier centrée
sur une entité anatomique hautement symbolique, le visage, restauré par un autre
organe chargé de sens, la main ; entre les deux, la prothèse faciale, et la nouvelle
manière de la voir et la concevoir, la « prothémisation ».
Démarches thérapeutique et culturelle
De l’anthropologie faciale à l’anthropologie du visage
Nous qualifions souvent dans le monde médical d’ « anthropologie » ce qu’est
seulement l’ « anthropologie physique » ou l’« anthropobiologie », c’est-à-dire cette
science qui étudie les groupes humains d’un point de vue physique. Au-delà de cette
vision « biologique » ou « naturelle » de l’homme, s’est individualisée, du côté des
sciences humaines et sociales, parfois dénigrée sous les termes de « sciences
molles », l’anthropologie socio-culturelle, discipline exceptionnellement vaste basée
sur l’étude des cultures humaines allant de l’individu (son mode de pensée, son
imaginaire symbolique) à la collectivité (l’organisation sociale, les rapports entre les
hommes et la nature, les croyances déclinées sous forme de mythes et de rites,
etc.). Complexe et complète, l’anthropologie socio-culturelle est devenue une
véritable science grâce à des grands auteurs comme Claude Lévi-Strauss proposant
des méthodes d’analyse permettant de redessiner l’ensemble des pratiques
humaines. Cette anthropologie, basée sur la pensée et l’imaginaire, nous fait
basculer peu à peu de la face (avec ses proportions anatomiques et ses données
céphalométriques) au visage chargé de sens et de symboles.
1
POUCHELLE Marie-Christine. Postures guerrières de la médecine, CETSAH, guerre et médecine,
Paris, 2004.
2
GODEAU Emmanuelle. L’ « esprit de corps ». Sexe et mort dans la formation des internes en
médecine, Paris, éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2007.