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Introduction
La douleur induite par les soins est au cœur de la profession d’infirmier. En effet, tout au
long de sa carrière, l’infirmier sera confronté à ce type de douleurs que ce soit lors de soins
de confort et de bien-être ou de gestes techniques : une toilette, une mobilisation, une
ponction veineuse ou artérielle, un pansement….
Selon une étude réalisée pour les Etats Généraux de la Douleur en 2005, « la douleur
provoquée par les soins était la deuxième cause de douleur et représentait 29% des causes
de douleur pour les personnes interrogées ».
Par ailleurs, la prise en charge de la douleur est devenue une priorité pour les équipes
soignantes. Le rôle propre infirmier ainsi que leur rôle en collaboration s’accroît dans cette
perspective du fait de la législation indiquée par le Code de Santé Publique.
De plus, plusieurs directives gouvernementales développent une culture antidouleur. En
2001, dans un discours, B. KOUCHNER affirmait « la douleur n’est pas une fatalité, elle
doit être au centre des préoccupations de tout professionnel de santé».
Selon cette perspective, la prise en charge de la douleur induite semble une priorité dans la
politique de santé actuelle pour laquelle les soignants s’impliquent de plus en plus.
Mes années d’expérience en qualité d’aide-soignante et mes stages effectués au cours de la
formation m’ont démontré que dans les services de soins, les infirmiers ressentaient tout de
même des difficultés dans la prise en charge de la douleur induite par les soins.
L’infirmier ressent des émotions et de ce fait, adopte une attitude inappropriée, de manière
inconsciente.
Le soignant, étant à l’origine de la douleur, se retrouve confronté à un dilemme : je fais
mal alors que ma formation et le cœur de mon métier m’engagent à ne pas porter atteinte à
autrui et « agir en toute circonstance dans l’intérêt du patient », selon l’article R.4312-26
du Code de Santé Publique.
L’idéal professionnel de bienfaisance et la relation soignant-soigné se trouvent ainsi
perturbés. Finalement, l’infirmier peut se retrouver en souffrance mais extérioriser ses