le rôle très important des infirmières et du secrétariat. Ainsi, lorsque le patient arrive
pour sa première consultation, il est déjà connu à travers un dossier qui consigne les
éléments essentiels de sa pathologie.
Quel est le but de la consultation initiale ? C'est de réévaluer le diagnostic, de voir si
la douleur est organique ou non, d'apprécier le retentissement comportemental,
d'évaluer l'anxiété, de revoir les traitements qui ont été administrés antérieurement,
de connaître le suivi des patients. Cette consultation initiale est longue et elle se
différencie de la simple consultation du médecin généraliste qui ne peut pas y
consacrer autant de temps. Une hospitalisation est possible dans certains centres
qui ont des hospitalisations de jour ou de semaine, permettant de garder le patient
entre un et cinq jours de façon à assurer une première consultation, une première
évaluation plus élaborée.
Sur le plan pratique et pour revenir à la consultation, elle dure au minimum une
heure, et peut se poursuivre par un «jury médical ». Dans ce cas, le patient ne sera
pas reçu par une seule personne, mais par plusieurs. Certaines premières
consultations sont faites en présence d'au moins deux ou trois personnes : un
anesthésiste, un neurologue, une infirmière et si nécessaire un psychiatre ou un
psychologue. Le « jury médical » , multidisciplinaire, permet au patient de bénéficier
d'une approche qui est interactive entre les différentes fonctions médicales, ce qui ne
peut pas être fait dans le cabinet médical.
L'évaluation sera faite en trois étapes : vérifier d'abord que la douleur est chronique,
étudier son mécanisme et enfin son retentissement. Il va donc falloir établir le
diagnostic différentiel qui va permettre d'évaluer cette douleur chronique, déterminer
quel est son mécanisme générateur : un excès de stimulation nociceptive, une
déafférentation d'origine psychogène ou mixte, etc. Il y a les douleurs de nociception
qui sont des douleurs d'origine inflammatoire : une fracture, une algie dentaire, une
déchirure musco-ligamentaire. Les douleurs neurogènes par déafférentation sont
des douleurs un peu différentes, par exemple une amputation. Et enfin les douleurs
psychogènes.
Il faut évaluer la part psychique, la part organique et connaître enfin la part des
composantes sensorielles et psychologiques. En effet, même si la douleur a une
origine complètement clinique et organisée, il y entre des composantes sensorielles
et psychologiques. Il est nécessaire de les évaluer de façon à pouvoir mieux traiter
et c'est dans ce domaine que les psychologues et psychiatres ont un rôle
déterminant à jouer.
Les antalgiques sont prescrits dans ces centres, avec des règles précises : respecter
les paliers, prescrire à heures régulières une dose minimale efficace, privilégier la
voie orale en première intention, associer éventuellement des co-analgésiques et
surveiller les effets secondaires.
L'Organisation mondiale de la santé, l'OMS, a édité des règles de prescription des
antalgiques par paliers.
Le palier 1 fait appel à l'aspirine, le paracétamol, les anti-inflammatoires. Si ceux-ci
ne sont pas efficaces, au bout de quelques jours, on passe au palier 2, comprenant