Mécanismes de défense du patient face à une maladie

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Mécanismes de défense du patient face à une maladie grave
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« Les mécanismes de défense du patient seront difficiles à appréhender car confus et
fluctuants, imprévisibles et déconcertants, rarement en harmonie avec l’idée préconçue.
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»
1. Annulation
Le professionnel
Le patient
- met tout en œuvre pour dire la nouvelle
au patient , dans un climat de confiance,
le malade fait tout pour ne pas
entendre ni percevoir l’essentiel
ce discours qui se veut apaisant, annule l’information reçue et surtout la gravité de celle-
ci
Ce mécanisme de défense qui annule l’expression d’un dit, donne l’opportunité au patient
d’annuler la représentation insupportable de la réalité qui se trouve de facto, niée et
implicitement démentie.
Quand le corps souffre et que les traitements deviennent plus lourds, le mot interdit
(nom de la maladie) émerge peu à peu à la conscience et amène le patient face à des
angoisses qu’il ne peut lui-même gérer.
2. Dénégation
Mécanisme de défense radical ne permettant aucune éclosion de révolte et d’angoisse
Ce mécanisme de défense quand il saute, une violence importante s’empare du patient qui est
désemparé, éperdu et qui remettra d’autres mécanismes de défense en place pour assourdir le
choc du diagnostic
négation du lien de la maladie avec lui-même : « les analyses sont fausses, on se trompe
de malade »
Le patient sait mais préfère ne pas savoir, il n’attache de l’importance qu’à un pan du
diagnostic : « c’est le début de leucémie….)
3. L’isolation
Le patient parle de sa maladie de façon détachée, tout en en connaissant la gravité. Il ne parle
pas en « je » de sa maladie.
séparation de la réalité médicale du support affectif ► intellectualisation de sa maladie
très présente comme s’il la transposait dans un autre corps que le sien
Il cherche à temporiser la gravité pour le soignant
4. Déplacement
Le patient déplace son angoisse face à l’annonce de sa maladie sur autre chose, une autre
contrariété (ex. patient atteint d’un cancer va évoquer son inquiétude face au désœuvrement
de son fils) ou sur un élément de la pathologie (parle de la perte de ses cheveux alors qu’on lui
annonce la mort)
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Les différents aspects de ce document sont tirés du livre de RUSZNIEWSKI M., (1995) , Face à la maladie
grave. Patients, soignants, familles, Dunod
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RUSZNIEWSKI M., (1995) , Face à la maladie grave. Patients, soignants, familles, Dunod, p.37
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5. La maîtrise
Ce mécanisme de défense lui permet de tenir la tête haute, de rester volontaire avant
d’accepter la réalité.
Le patient rationnalise l’origine de la maladie, ce qui peut irriter les professionnels et
son entourage
La personne reste sans cesse aux aguets par rapport à ce qui se passe pour ne pas se
laisser aller à la rechute
6. Les rites obsessionnels
Ce patient, convaincu qu’il en sait plus que quiconque puisque c’est lui qui est malade,
recourt à des rites sans cesse les mêmes, pour conjurer le sort. Il peut apparaître aux yeux du
soignant comme tyrannique
Difficulté d’accepter le soin sans contrôler s’il a été bien réalisé car pour lui, c’est
gage de guérison
Ce mécanisme apparaît chez les patients sans protection immunologique (ex. en
aplasie) : son attitude face à notre comportement qu’il juge inadéquat est surtout lié, à
sa survie. Si nous n’en tenant pas compte, notre comportement est ressenti par le
patient comme violent
7. Régression
Le patient s’engloutit dans la maladie pour ne faire plus qu’un avec elle et se coupe de tout et
n’assume plus aucun rôle dans sa vie, même s’il les assumait super fort avant celle-ci.
Le patient nous laisse à voir qu’il n’est plus autonome, qu’il semble ne plus avoir de volonté
et plus de prises d’initiative
Le patient se met dans une position de passivité, d’extrême dépendance
Quand cette régression est forte, les soignants sont désorientés et réagissent par de
l’exaspération et du rejet
8. La projection agressive
Le patient se protège de la souffrance et de l’angoisse qui l’envahit, par des comportements
agressifs à l’encontre des soignants et de son entourage.
Il manque de recul, de nuance et toute situation même anodine est interprétée négativement.
Il ne se sent plus écouté, reconnu mais éprouve d’énormes difficultés à reconnaître ses
défenses.
Ce patient déclenche dans l’équipe des attitudes de disqualification, de rejet à son
encontre et même d’abandon. Le soignant explicite ses attitudes de retrait en évoquant
qu’ils ne peuvent subir l’agressivité du patient au quotidien, qu’ « ils ne sont pas payés
pour » .
Le climat soignant soigné est souvent conflictuel et si, le soignant ne réfléchit pas au
sens du comportement du patient, il risque de ne plus être en mesure de réaliser un
soin de qualité
9. La combativité/ la sublimation
Le patient, au lieu de s’apitoyer sur son sort, se bat contre la maladie et l’issue nommée ou
pas de celle-ci. Par son comportement parfois excessif, il risque de ne pas tenir compte des
réalités de la maladie et de se mettre en danger
Ce patient est souvent hyper valorisé par les soignants car ceux-ci se sentent reconnus
dans leur fonction et en oublient souvent la gravité de la maladie. « s’il se bat ainsi, il
va s’en sortir »
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