« Harawi », le grand cycle vocal
Ce cycle vocal, sous-titré : « Chant d’amour et de mort pour grand soprano dramatique et piano », est
tant par sa durée inhabituelle de 60 minutes que par son extrême difficulté vocale et pianistique une
œuvre rare dont les exécutions ont toujours un caractère exceptionnel. « Harawi », composé en 1945,
constitue le premier volet d’une trilogie que Messiaen a nommé « Tristan et Iseult » et qui se
poursuivra avec la « Turangalilâ- Symphonie » et les « Cinq Rechants ». Le grand mythe amoureux
médiéval est ici transposé dans le monde précolombien des indiens du Pérou. Messiaen conte en
douze mouvements les tragiques amours d’une petite péruvienne, Piroutcha, surnommée tout au long
de l’œuvre : « La Colombe verte ». Messiaen précise que le cycle : « est bâti sur deux thèmes
d’amour, très mélodique, que l’on entend souvent au cours des 12 chants ».
Le poème, écrit par Messiaen, est influencé par les poètes surréalistes qu’il affectionne : Breton,
Eluard, Reverdy). Les symboles empruntés au folklore péruvien y côtoient des images inspirées par
sa découverte des montagnes du Haut Dauphiné. L’écriture vocale exige des ressources techniques
et dramatiques hors du commun. Deux accords extraits d’ « Harawi », les plus beaux de son œuvre,
sont gravés sur la pierre tombale d’Olivier Messiaen à Saint Théoffray.
Karen Vourc’h (soprano) et Vanessa Wagner (piano) dans Harawi, le mardi 30 juillet à 21h à
l’église de La Grave.
« Le Quatuor pour la fin du Temps », poème en huit mouvements.
Le « Quatuor pour la fin du Temps » a été composé durant l’hiver 1940 alors que Messiaen était
prisonnier de guerre à Görlitz en Silésie. Il y fût créé, le 15 janvier 1941, par le compositeur, au piano,
et trois musiciens compagnons d’infortune : Jean Le Boulaire au violon, Henri Akoka à la clarinette et
Etienne Pasquier au violoncelle. Ce dernier écrit sur le programme imprimé pour la circonstance: « Le
camp de Görlitz …Bloc 27B, notre théâtre…Dehors, la nuit, la neige, la misère…Ici, un miracle…le
paradis merveilleux, nous soulève de cette terre abominable. Merci infiniment à notre cher Olivier
Messiaen, poète de la Pureté éternelle. En toute et grande affection». L’œuvre, de vaste dimension,
se présente comme un véritable poème symphonique en huit mouvements où Messiaen parvient à
tenir en haleine son public en variant les combinaisons sonores, du solo de clarinette avec « L’Abîme
des oiseux », jusqu’au quatuor complet avec « Liturgie de cristal », en passant par les deux poignants
duos : « Louange à l’Eternité de Jésus » pour violoncelle et piano et « Louange à l’Immortalité de
Jésus » pour violon et piano. L’ensemble est placé par Messiaen sous l’inspiration de la citation
suivante de l’Apocalypse de Jean, chapitre X : « Il n’y aura plus de Temps ».
Alain Meunier (violoncelle), Anne Le Bozec (piano), Chiu-Jan Ying (violon) et François Suzeau
dans le Quatuor pour la fin du Temps, le dimanche 28 juillet à 21h-Eglise de La Grave
Au cours de ce festival, quatre hommages à Messiaen, composés par des compositeurs
contemporains sont inscrits au programme :
-Takemitsu : Rain Tree Sketch II, le samedi 27 juillet par Momo Kodama
-Ratkja : Louange II, pour violon, violoncelle et accordéon, le mardi 30 juillet, par les
élèves du CNSM de Paris
-Murail : Cloches d’adieu et un sourire… Le vendredi 2 août par Florent Boffard
-Harvey : Tombeau en hommage à Messiaen, le vendredi 2 août par François-Frédéric
Guy