George Crumb, fervent admirateur de Messiaen et qui se réclame de sa musique, fait circuler dans « Vox Balenae » de façon plus ou moins subliminales plusieurs citations de son idole. Il dit évoquer plutôt que dépeindre le chant des baleines en baignant sa pièce d’un caractère surnaturel et en lui conférant une dimension cosmologique et écologique, condamnant l’arrogance humaine qui veut régner sur les océans. « L’œuvre est inspirée par le chant des baleines à bosse, enregistrement que j’avais entendu deux ou trois ans auparavant. Les trois interprètes doivent porter un masque noir cachant la moitié du visage (loup). Les masques, en effaçant le sens de la projection humaine, ont pour objectif de représenter symboliquement la puissance des forces impersonnelles de la nature déshumanisée. J’ai également suggéré que l’œuvre soit jouée sous un éclairage bleu profond » GC Musée d’Histoire Naturelle de la Chaux-de-Fonds, Avenue Léopold-Robert 63, 2300 La Chaux-de-Fonds Prix d’entrée: CHF 20.- / 15.- / 10.www.les-cmc.ch [email protected] Avec le soutien de la Ville de La Chaux-de-Fonds et du canton de Neuchâtel En collaboration avec le Musée d’Histoire Naturelle de La Chaux-de-Fonds Photo © Office de la protection des monuments et des sites du canton de Neuchâtel. Fonds déposé à la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds Parmi ses dernières œuvres, l’on compte 33 haïkus inspirés de la poésie japonaise ancienne. Les « Quatre haïkus de Basho » -exemple de la fascination que le Japon a toujours exercé sur le compositeurévoquent une contemplation de la nature où l’on y entend défiler de nombreux éléments. En profitant des registres du clavecin le compositeur arrive à recréer le son des cloches, la pluie, la cascade, le soleil, le vent… « Les phares » concert n°1 Olivier Messiaen et autres drôles d’oiseaux Dimanche 12 février 2012 à 17h00 Musée d’Histoire Naturelle de la Chaux-de-Fonds Olivier Messiaen (1908-1992) : Le Merle noir (1952) Du « Catalogue d’oiseaux » (1956-58) : L’Alouette Lulu, Le Loriot William Byrd (1543-1623) : Gaillarda (CLXVI) du « Fitzwilliam Virginal Book » Alain Louvier (1945) : Tous les Oiseaux du Monde du « Livre pour Virginal » (1987-1993) Renaud Gagneux (1947) : Quatre Haïku de Bashö (2007) George Crumb (1929) : Vox Balaenae (1981) Cécile Baehler, Mireille Bellenot : piano Estefania Casanovas : clavecin Enza Pintaudi : flûte Jeanne Freléchoux : violoncelle Daniel Vouillamoz : comédien Du chant langoureux de la baleine à bosse au turlutement de l’alouette lulu, les CMC vous convient à un concert, sur les traces de sonorités animalières, et ceci dans le décor « plus vrai que nature » du Musée d’Histoire Naturelle. Le comédien Daniel Vouillamoz introduira le concert par ses « péroraisons messianiques ». A propos du programme Olivier Messiaen a joué un rôle phare non seulement comme compositeur novateur pétri de certitudes, s’essayant à ce que le son et la couleur se répondent, mais en s’impliquant pleinement dans la transmission de la musique des autres compositeurs de son temps. Par son enseignement d’une grande ouverture dans un Conservatoire de Paris plutôt rétrograde, il a joué un rôle clé de facilitateur et fut un rassembleur extraordinaire des idées de la musique contemporaine du XXe siècle. Ses innombrables élèves venus du monde entier avaient la chance d’expérimenter avec lui en direct le travail du compositeur. Ses deux sources d’inspiration ont été la religions catholiques et la nature. Pour cet ornithologue qui a tout au long de sa vie retranscrit avec une fidélité toute scientifique les chants d’oiseaux dans ses carnets de composition, « ces petits serviteurs de l’immatérielle joie »ont joué un rôle rédempteur, lors d’une période de stérilité artistique traversée pendant sa phase « sérielle » Il a eu l’idée surprenante d’utiliser les chants d’oiseaux comme matériel de composition. De cette démarche est issu cette gigantesque fresque chatoyante et poétique du « Catalogue d’oiseaux « où ces derniers vocalisent dans leur biotope en compagnie de leurs congénères. William Byrd travaille auprès du compositeur anglais Thomas Tallis. Considéré comme un virginaliste hors pair, ses œuvres ont une place prééminente dans le « Fitzwilliam Virginal Book », l’un de plus importants recueils de pièces pour cet instrument édité au XVIIe siècle. La « Gaillarda (CLXVI) » est une dance de couple à trois temps, qui suit ordinairement la Pavanne. Le compositeur Alain Louvier fait des études au conservatoire de Paris dans la classe d’Olivier Messiaen et de Manuel Rosenthal. Il s’est beaucoup préoccupé de renouveler la technique de piano et de clavecin, en attribuant aux instrumentistes un rôle de mime acteur. Ecrite in memoriam de William Byrd, « Tous les oiseaux du monde » extrait du « livre pour virginal »- met en jeu un clavier pourvu de 8 notes désaccordées, deux virginalistes et 50 chants d’oiseaux du monde. « Jouant sur l’homophonie de mots anglais (bird et Byrd), Louvier, à l’instar de Messiaen, va composer avec la musique de volatiles existants, vraisemblables, fantaisistes ou décalquées. Cette demie centaine de chants, classés suivant leur symbole intervallique (de l’unisson à l’intervalle de 50 demi-tons) va agrémenter toute une « sinfonia » dont la trame générale s’inspire de la « Gaillarda (XLXVI) » de William Byrd. (Préface de la partition.) Le pianiste et compositeur Renaud Gagneux a travaillé avec des maîtres tels que Cortot, Dutilleux, Stockhausen et Messiaen…