Ses deux sources d’inspiration ont été la religions catholiques et la
nature. Pour cet ornithologue qui a tout au long de sa vie retrans-
crit avec une fidélité toute scientifique les chants d’oiseaux dans
ses carnets de composition, « ces petits serviteurs de l’immatérielle
joie »ont joué un rôle rédempteur, lors d’une période de stérilité ar-
tistique traversée pendant sa phase « sérielle »
Il a eu l’idée surprenante d’utiliser les chants d’oiseaux comme maté-
riel de composition. De cette démarche est issu cette gigantesque
fresque chatoyante et poétique du « Catalogue d’oiseaux « où ces der-
ni e r s vo c a lisent dans l eur b i oto p e e n co m p a g n i e de l e u rs cong én ère s .
William Byrd travaille auprès du compositeur anglais Thomas Tallis.
Considéré comme un virginaliste hors pair, ses œuvres ont une place
prééminente dans le « Fitzwilliam Virginal Book », l’un de plus impor-
tants recueils de pièces pour cet instrument édité au XVIIe siècle.
La « Gaillarda (CLXVI) » est une dance de couple à trois temps, qui
suit ordinairement la Pavanne.
Le compositeur Alain Louvier fait des études au conservatoire de
Paris dans la classe d’Olivier Messiaen et de Manuel Rosenthal. Il
s’est beaucoup préoccupé de renouveler la technique de piano et de
clavecin, en attribuant aux instrumentistes un rôle de mime acteur.
Ecrite in memoriam de William Byrd, « Tous les oiseaux du monde » -
extrait du « livre pour virginal »- met en jeu un clavier pourvu de 8 notes
désaccordées, deux virginalistes et 50 chants d’oiseaux du monde.
« Jouant sur l’homophonie de mots anglais (bird et Byrd), Louvier,
à l’instar de Messiaen, va composer avec la musique de volatiles
existants, vraisemblables, fantaisistes ou décalquées. Cette demie
centaine de chants, classés suivant leur symbole intervallique (de
l’unisson à l’intervalle de 50 demi-tons) va agrémenter toute une
« sinfonia » dont la trame générale s’inspire de la « Gaillarda (XLX-
VI) » de William Byrd. (Préface de la partition.)
Le pianiste et compositeur Renaud Gagneux a travaillé avec des
maîtres tels que Cortot, Dutilleux, Stockhausen et Messiaen…
Olivier Messiaen (1908-1992) : Le Merle noir (1952)
Du « Catalogue d’oiseaux » (1956-58) : L’Alouette Lulu, Le Loriot
William Byrd (1543-1623) : Gaillarda (CLXVI)
du « Fitzwilliam Virginal Book »
Alain Louvier (1945) : Tous les Oiseaux du Monde
du « Livre pour Virginal » (1987-1993)
Renaud Gagneux (1947) : Quatre Haïku de Bashö (2007)
George Crumb (1929) : Vox Balaenae (1981)
Cécile Baehler, Mireille Bellenot : piano
Estefania Casanovas : clavecin
Enza Pintaudi : flûte
Jeanne Freléchoux : violoncelle
Daniel Vouillamoz : comédien
Du chant langoureux de la baleine à bosse au turlutement de
l’alouette lulu, les CMC vous convient à un concert, sur les traces
de sonorités animalières, et ceci dans le décor « plus vrai que na-
ture » du Musée d’Histoire Naturelle. Le comédien Daniel Vouilla-
moz introduira le concert par ses « péroraisons messianiques ».
A propos du programme
Olivier Messiaen a joué un rôle phare non seulement comme com-
positeur novateur pétri de certitudes, s’essayant à ce que le son et
la couleur se répondent, mais en s’impliquant pleinement dans la
transmission de la musique des autres compositeurs de son temps.
Par son enseignement d’une grande ouverture dans un Conserva-
toire de Paris plutôt rétrograde, il a joué un rôle clé de facilitateur et
fut un rassembleur extraordinaire des idées de la musique contem-
poraine du XXe siècle. Ses innombrables élèves venus du monde
entier avaient la chance d’expérimenter avec lui en direct le travail
du compositeur.