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L’expression langagière et dramaturgique du silence
dans l’œuvre théâtrale de Jean Giraudoux
RÉSUMÉ
Le théâtre parle. Le silence est son langage. Le spectacle est un dialogue qui s’impose par
différentes formes d‘expression. Dans l’univers dramatique de Jean Giraudoux, le langage du
silence acquiert une valeur considérable et dans le texte et dans la représentation. Il apparaît
comme un des systèmes les plus perfectionnés de l’art de la communication qui se réalise dans le
dit et le non-dit, dans l’absence et la présence. C’est dans cet esprit que nous analysons
l’expression du verbal, du paraverbal et/ou du non-verbal dans la création théâtrale.
Qu’est-ce que le langage ? Qu’est-ce que le silence ? Quels seraient le statut, les
différentes manifestations, les diverses modalités de celui-ci dans l’œuvre théâtrale de Jean
Giraudoux ? La recherche offre une perspective interdisciplinaire : littéraire, linguistique, et
dramaturgique mettant en valeur le texte et l’ensemble du travail scénographique.
Le silence s’avère une expression d’amour, de mort, de sagesse, de divin, de destin, de tragique et
donc de vérité. Il détermine l’absence de l’Autre par la présence du Moi. Le langage du silence se
définit, par ailleurs, tel un système de signes qui relève de l’ordre du visuel, du jeu, en
l’occurrence de l’ensemble des procédés d’interaction dramaturgiques.
L’étude tente d’identifier le silence comme un acte performatif du langage et de
l’authentifier aussi comme une manifestation dans l’espace et une articulation dans le temps.
C’est une musique textuelle et scénique qui établit la situation d’énonciation dans l’art
dramaturgique de Giraudoux. Dans cet « Opéra » silencieux, pouvons-nous identifier et
s’identifier un personnage giralducien, se taire pour marquer et se faire marquer par le cri
silencieux d’un théâtre éloquent.
Mots clés : silence, théâtre, langage, Giraudoux, interaction, création.