
où la température moyenne quotidienne durant les mois les plus froids ne descend pas
sous 12,5 oC. Dans cette optique, le changement climatique permet aux moustiques de se
répandre à de nouveaux territoires.
Comme il a été mentionné plus haut, en plus de l’expansion géographique de la
distribution des vecteurs, le climat influence aussi grandement la physiologie et la densité
de la population de ces derniers. Par exemple, une population d’adultes considérés
vecteurs compétents dépend en partie du recrutement à partir des immatures en
développement. Une température ambiante froide déclenche une diapause qui inhibe le
développement des immatures, ce qui occasionne une population d’adultes compétents
plus restreinte.10 Par contre, une température plus élevée accélère le cycle de vie du
vecteur. Barry Alto, de l’Université de Floride, avait examiné comment la température
affecte le cycle complet des moustiques Aedes albopictus en cage. Il avait examiné le
développement de ces moustiques à différents niveaux de température, soit à 22, 24 et 26
oC. Il conclut qu’une population exposée à une température plus élevée grandit plus
rapidement et que les moustiques ont un temps de développement plus court.11 Un temps
de développement plus court augmente le nombre de générations et d’adultes pouvant
être produits au cours d’une seule saison. 12 Ainsi, un été plus chaud occasionne une
production plus rapide de vecteur adulte.
En modifiant la physiologie, le réchauffement global modifie aussi le
comportement des vecteurs.13 Une augmentation de la température ambiante augmente
aussi la vitesse de développement des œufs des moustiques. Ce temps de développement
étant plus court, plus de lots d’œufs peuvent être produits pour une même période
donnée. Ceci résulte en une augmentation de la fréquence des repas de sang pour fournir
les protéines nécessaires au développement des œufs. En général, chaque lot d’œufs
nécessite un repas de sang afin devenir mature. L’augmentation des morsures par les
vecteurs résulte donc en une augmentation de la possibilité de transmission d’une maladie
à des hôtes susceptibles.14 Bref, les différences régionales de température affectent
probablement l’habilité de ces populations à coloniser de nouvelles régions. Plus l’air
ambiant est chaud (jusqu’à une certaine limite), plus la population de moustiques s’établit
facilement. Tout ceci permet alors une meilleure propagation du vecteur et de la maladie.
Par contre, il est à noter qu’une hausse de la température ambiante n’est pas
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