Ainsi, il a été possible pour les chercheurs d'obtenir une bonne signature neuronale des
représentations phonétiques des sons écoutés.
Les participants devaient écouter une série de différents sons, par exemple ba-ba-ba-ba
et da-da-da-da. Ils devaient ensuite trouver ce qui était différent. Cet exercice demande
une bonne représentation mentale des différents phonèmes, estiment les auteurs de ces
travaux publiés dans la revue Science.
Résultats
Les réponses du groupe des dyslexiques et l'intensité de leurs réactions neuronales
étaient parfaitement semblables à celles du groupe témoin.
De plus, leurs représentations phonétiques mentales étaient parfaitement intactes.
Seule différence notable : les participants dyslexiques étaient environ 50 % plus lents à
répondre que les autres.
Après l'analyse de l'ensemble de leur activité cérébrale, les chercheurs ont constaté que
les dyslexiques avaient une moins grande coordination entre 13 régions du cerveau qui
traitent les sons élémentaires et l'aire de Broca.
Cette zone cérébrale est en grande partie responsable du traitement du langage.
D'autres analyses ont révélé que plus la coordination entre ces régions du cerveau était
faible, plus lente était la réponse des participants.
« Cela montre que la cause de la dyslexie ne réside pas dans
une mauvaise représentation mentale des phonèmes, mais bien
par un accès défectueux à ces sons de la zone du cerveau qui
assure le traitement des sons. » — Auteurs
L'expert français Frank Ramus, qui n'a pas participé à ces travaux, pense que cette
recherche est la plus concluante depuis cinq ans sur la dyslexie. Il pense que si ces
résultats se confirment, ils modifieront profondément notre compréhension de la dyslexie.
D'autres spécialistes sont plus critiques. Certains ne sont pas convaincus que les
activités neuronales mesurées dans l'étude représentent bien les différents
phonèmes entendus.
Pour d'autres, les différences dans les sons utilisés dans cette étude étaient
trop évidentes.