Quand l’alimentation renforce nos défenses…
Notre système immunitaire peut être malmené par une alimentation insuffisante ou au
contraire excessive. Un déséquilibre qui augmente le risque de nombreuses maladies.
On commence à dresser la liste des nutriments susceptibles de favoriser l’immunité :
des lipides, des vitamines, minéraux, probiotiques, prébiotiques et fibres… Certains
aliments comme les produits laitiers sont sur les rangs, en raison de la richesse de
leurs constituants.
On le sait depuis longtemps : la sous-nutrition et la malnutrition ont un impact majeur sur le
système immunitaire et augmentent notamment les risques d’infections. Une alimentation
insuffisante en quantité affaiblit les organes, tissus et cellules qui sont voués à notre
défense. La qualité de l’alimentation intervient aussi. Par exemple les déficiences en certains
minéraux et vitamines retentissent sur la capacité de l’organisme à se défendre.
L’intestin en première ligne
Le rôle des différents nutriments présents dans une alimentation équilibrée s’éclaircit peu à
peu. Le microbiote - la flore présente dans l’intestin - joue un rôle essentiel dans la
construction et le maintien des défenses immunitaires. D’où l’intérêt porté aux probiotiques,
le plus souvent des bactéries lactiques présentes dans les yaourts et laits fermentés : ils
améliorent la composition du microbiote et renforcent les capacités de la barrière intestinale.
De même, les prébiotiques et les fibres sont susceptibles d’entraîner des modifications
favorables de la flore intestinale. Car l’intestin est le premier organe de défense contre les
agressions extérieures.
Vitamines et minéraux sont impliqués
De nombreux minéraux et vitamines sont aussi impliqués dans la qualité de la réponse
immunitaire, notamment du fait de propriétés anti-oxydantes. Du côté des minéraux, on
reconnaît le rôle du zinc, du sélénium, du fer, du cuivre, du magnésium, du manganèse… Du
côté des vitamines, on évoque les vitamines A, D, E, B6 et C. Vitamines et minéraux
pourraient diminuer la durée des infections respiratoires. Les vitamines A, B6 et B12
pourraient être bénéfiques chez des patients atteints de sida (en particulier pour diminuer
l’incidence des diarrhées). En expérimentation animale, la vitamine D peut prévenir le
développement de maladies auto-immunes.
Les lipides ont un rôle essentiel
Les lipides et leurs acides gras ont aussi un rôle majeur au niveau des cellules immunitaires.
Ils sont source d’énergie. Ils sont des composants essentiels des membranes cellulaires,
importants pour la structure et la fonction des cellules. Ils peuvent réguler l’expression de
certains gènes. Ils agissent enfin comme précurseurs des médiateurs de l’immunité.
Une alimentation riche en acides gras oméga3 contribue à empêcher les réponses
immunitaires excessives et les maladies qui leur sont liées (cf. encadré). On associe aux
oméga3 des effets anti-inflammatoires et une moindre fréquence de certaines maladies
comme l’arthrite rhumatoïde. A l’inverse, une alimentation riche en oméga 6 aurait des effets
pro-inflammatoires. D’où la recommandation de rééquilibrer les apports en ces deux acides
gras : diminuer les apports en oméga 6 au profit des oméga3.
D’après des expérimentations menées chez l’animal, l’excès d’acides gras saturés pourrait
avoir des effets pro-inflammatoires. Encore faut-il distinguer les effets des différents