Guide du CIPP Centre d’Intervention Précoce pour Psychose www.ch-lachartreuse-dijon-cotedor.fr SOMMAIRE PRÉSENTATION DU SERVICE ......................................................................... p 4 Généralités ........................................................................................... p 4 Finalité .................................................................................................. p 5 Objectif ................................................................................................. p 5 Indication .............................................................................................. p 5 Prise en charge proposée ..................................................................... p 6 Partenariat ............................................................................................. p 6 LES PROFESSIONNELS DU CIPP ................................................................... p 7 MODALITÉS D’ENTRÉE .................................................................................... p 8 PARCOURS DE SOINS ...................................................................................... p 9 L’ÉVALUATION................................................................................................... p 10 1. Entretien psychiatrique d’évaluation ............................................... p 10 2. Bilan de vie quotidienne ................................................................... p 10 3. Bilan neuropsychologique et bilan de cognition sociale ............... p 10 Indications ............................................................................................p 10 Objectifs ................................................................................................p 11 Procédure .............................................................................................p 11 Professionnels impliqués ......................................................................p 11 Lieu .......................................................................................................p 11 4. Diagnostic social............................................................................... p 11 Professionnels impliqués ......................................................................p 11 Lieu .......................................................................................................p 11 PRISES EN CHARGE PROPOSÉES.................................................................. p 12 1. Le suivi intensif dans le milieu ......................................................... p 12 2. La remédiation cognitive ................................................................... p 12 Neurocognition ................................................................................. p 13 - RECOS .......................................................................................... p 12 Remédiation des troubles métacognitifs et de la cognition sociale ... p 13 - MCT .............................................................................................. p 13 - ToMRemed..................................................................................... p 13 - Gaïa ............................................................................................... p 14 3. Psychoéducation ............................................................................ p 15 Atelier psychose et symptômes ....................................................... p 15 Atelier psychose et médicaments .................................................... p 15 Atelier rétablissement ...................................................................... p 16 L’ACCOMPAGNEMENT .................................................................................. p 17 1. Atelier de compétences sociales ................................................. p 17 Objectifs .......................................................................................... p 17 Conditions d’admission ................................................................... p 17 Prise en charge ............................................................................... p 17 Encadrants ...................................................................................... p 17 Fréquence date et horaires .............................................................. p 17 Type de prise en charge .................................................................. p 17 Supports proposés .......................................................................... p 17 Perspectives .................................................................................... p 17 2. Maison Matisse .............................................................................. p 18 Activités de soins de l’équipe pluridisciplinaire................................. p 18 Spécificités dans l’offre de soins ...................................................... p 19 RÉFÉRENCES ................................................................................................ p 20 ACCÈS ............................................................................................................ p 22 PRÉSENTATION DU SERVICE Généralités Le Centre d’Interventions Précoces pour Psychoses (CIPP) est un service situé au Centre Hospitalier La Chartreuse. Il a pour but d’offrir une prise en charge adaptée aux jeunes patients souffrant de troubles psychotiques dans une perspective qui se veut positive, pro-active et constructive. Elle s’oppose à une vision figée et fataliste des troubles psychotiques incompatibles avec le rétablissement. L’enjeu est de dégager avant tout les compétences préservées de la personne et de lui permettre d’en prendre conscience afin qu’elle puisse construire un projet de vie adaptée. Cette prise en charge intégrative comprend des avis spécialisés, des bilans approfondis et des soins de réhabilitation. En effet les recherches cliniques depuis une dizaine d’années suggèrent qu’un diagnostic précoce de la maladie schizophrénique et la mise en route d’un traitement antipsychotique rapide associés à des soins spécifiques de réhabilitation favoriseraient une évolution plus favorable du trouble. Il existe actuellement à travers le monde le développement de programmes spécifiques de prise en charge des premiers épisodes psychotiques (plus de 200 programmes ont ainsi vu le jour au cours des 20 dernières années). L’ensemble de ces programmes, met l’accent sur l’importance d’une attitude pro-active et plus positive concernant la maladie. Le repérage des premières manifestations de la maladie, (c’est-à-dire dès le début de l’épisode psychotique, voire dès l’apparition des prodromes) constitue un véritable enjeu afin d’en infléchir le pronostic. En effet, le mauvais pronostic à long terme dépend principalement de la longueur de phase de durée de psychose non traitée. Bien que les enjeux soient multiples, un des premiers aspects qui justifie une prise en charge précoce est la période de vie au cours de laquelle surviennent les premiers symptômes psychotiques : fin de l’adolescence ou début de l'âge adulte. Il s’agit d’une phase critique de développement, de fragilité narcissique et les changements psychologiques et sociaux qui y sont liés doivent être pris en compte pour une prise en charge optimale. Les projets de vie se retrouvent d’autant plus bouleversés que la maladie débute tôt. 4 La durée de psychose non traitée est en moyenne actuellement de 1 à 2 ans du fait du déni, du manque d’information, du manque d’accès aux soins, voire de la stigmatisation. Il s’agit pourtant du facteur majeur qui détermine l’évolution de la maladie, celle-ci étant d’autant moins favorable que la durée de psychose non traitée est longue. En effet, une durée de psychose non traitée prolongée est associée à une évolution moins bonne en termes de sévérité des symptômes, de chronicisation, d’isolement social ou de mauvaise compliance au traitement. Par ailleurs les troubles cognitifs que l’on observe dans la phase avancée de la maladie se développent avant tout dans la phase initiale du trouble et ne cessent de se détériorer par la suite. Il existe aussi une période critique de 3 à 5 ans après le début du trouble au cours de laquelle un traitement soutenu, associant traitements médicamenteux et mesures de réhabilitation, pourrait permettre d’infléchir l’évolution de la maladie. La prise en charge précoce de jeune patient présentant un trouble psychotique constitue donc un véritable enjeu. L’intervention précoce se traduit par la volonté d’être présent rapidement en tant que soignants prêts à proposer des soins appropriés pour prévenir l’évolution défavorable au long cours. Finalité La prise en charge précoce des jeunes patients présentant des troubles psychotiques rassemble un ensemble de mesures à la fois de prévention et de réhabilitation psychosociale qui ont pour objectif principal d’améliorer le pronostic fonctionnel de la maladie et de limiter le caractère traumatisant des premières expériences psychotiques. Il s’agit d’une démarche pro-active qui va favoriser une alliance thérapeutique avec le patient. Objectif L’intervention précoce correspond ainsi en une approche multidimensionnelle regroupant des mesures de prévention et d’information mais aussi de réhabilitation sociale : l’objectif principal est l’amélioration du pronostic fonctionnel et l’accès au rétablissement. 5 Les principaux objectifs, les enjeux et l’importance de la prise en charge précoce sont les suivants : Limiter le caractère traumatisant des premiers contacts avec la prise en charge psychiatrique qui marque souvent le début d’un traitement à long terme, Établir une relation psychothérapeutique, Engager la famille dans la prise en charge dès le début des soins, Offrir une psychoéducation concernant la maladie, Mettre en place un traitement médicamenteux adapté de façon précoce, Diminuer la durée de dysfonctionnement, Prévenir et diminuer la stigmatisation et le traumatisme, Stimuler et faciliter une réintégration rapide et meilleure, Diminuer la durée de psychose en santé. Indication Le CIPP reçoit des patients à un stade précoce de la maladie psychotique âgés de 18 à 35 ans, adressés par les services hospitaliers de psychiatrie, la psychiatrie privée et le secteur médicosocial. Prise en charge proposée Avis spécialisés, Évaluations, bilan pluridisciplinaire, Suivi intensif dans le milieu case management, Remédiation cognitive : différentes techniques de prises en charge sont disponibles au CIPP, permettant une prise en charge personnalisée pour chaque patient, Atelier de compétence sociale, Éducation thérapeutique. Partenariats 6 Secteur médico-social, MDPH, CATTP Bachelard, CMP, secteur hospitalier. LES PROFESSIONNELS DU CIPP Praticien hospitalier Médecin responsable Dr Dominique SEROT Dr Juliette MARTIN Assistant des hôpitaux Dr Ophélie GRANON Secrétariat Delphine VACHET Murielle GAUTHERON Cadre de santé François REY Psychologue, neuropsychologue Assistante sociale Marine GUINOT Marion RONNAT Equipe infirmière : évaluation, remédiation cognitive Equipe d’Accompagnement Sébastien PACCOUD Maison Matisse Florian BRETON 7 MODALITÉS D’ENTRÉE Toute personne désirant un rendez-vous (usager, le cas échéant avec l’aide d’un professionnel de santé ou du secteur médico-social) doit en faire la demande auprès du secrétariat (03 80 42 48 51 - 03 80 42 54 53) ouvert du lundi au vendredi de 9h00 à 17h30. Il lui sera demandé à cette occasion un courrier médical d’accompagnement. Tous les patients adressés au CIPP sont reçus dans un premier temps par le Dr Juliette MARTIN afin de bénéficier d’une évaluation. A l’issue de cet entretien, l’indication d’une évaluation et/ou d’une prise en charge spécifique au CIPP ou, le cas échéant, celle d’une réorientation est discutée lors d’une synthèse en partenariat avec l’équipe référente et/ou les proches de l’usager. 8 PARCOURS DE SOINS DS : Diagnostic Social ACS : Atelier Compétences Sociales CTOP : Centre Thérapeutique d’Orientation Professionnelle Ce schéma présente les étapes de la trajectoire du patient et le rôle clé de l’évaluation avant inscription dans les prises en charge. 9 L’ÉVALUATION L’évaluation des patients fait l’objet d’un protocole qui est strictement appliqué. Aucune indication thérapeutique n’est proposé en dehors d’un cadre d’évaluation très précis. 1. Entretien psychiatrique d’évaluation Ce premier entretien va permettre d’évaluer spécifiquement la symptomatologie, les plaintes et les désirs du patient. Il s’agit également de permettre une prise en charge la plus individualisée possible. 2. Bilan de vie quotidienne Réalisé par un infirmier, il permet de repérer et mesurer, par le biais d’un entretien et le recours à différentes échelles psychométriques (échelle d’autonomie sociale, échelle de bien-être mental, échelle de Birchwood, échelle d’estime de soi et STORI) les compétences et les difficultés de la personne dans la vie quotidienne. 3. Bilan neuropsychologique et bilan de cognition sociale Le bilan neuropsychologique est une activité clinique qui tient compte de différents paramètres comme source de réflexion pour l’élaboration d’un profil neuropsychologique intégré et complet de la personne examinée : L’analyse de la plainte cognitive, La passation d’une batterie de tests, L’histoire clinique, l’état somatique de la personne. Il peut être complété le cas échéant par un bilan de cognition sociale. Indications Patients stabilisés sur le plan clinique, présentant une plainte cognitive ou pour lesquels on suspecte un dysfonctionnement cognitif ayant des répercussions dans la vie quotidienne. Ce dysfonctionnement peut toucher principalement : La mémoire (apprentissage, rappel), L’attention / concentration, L’appréhension de tâches complexes ou nouvelles (raisonnement, organisation, initiative ...), Et/ou la cognition sociale (processus de traitement de l’information sous-tendant les relations interpersonnelles). 10 Objectifs Déterminer le retentissement cognitif et comportemental d’une pathologie connue, Envisager les perspectives de remédiation adaptée au profil du patient et à sa demande pour viser l’amélioration du fonctionnement dans la vie quotidienne, Contribuer à d’autres choix d’orientation thérapeutique (psychoéducation, estime de soi, cognition sociale...), Rassurer les patients anxieux sur leurs capacités, Permettre aux professionnels d’ajuster leurs prises en charge : éviter les situations d’échec, mettre en place des supports de compensation des difficultés cognitives (ex : agenda, checklists...). Procédure Établir un profil neuropsychologique avec les ressources et déficits cognitifs éventuels du patient, Identifier la nature et la sévérité des déficits cognitifs constatés, Estimer leurs répercussions fonctionnelles dans les activités quotidiennes, Rechercher la part des symptômes neurologiques et des symptômes psychogènes, Renseigner le patient sur son fonctionnement cognitif (éclairer sa plainte) et ses moyens de compensation. Ainsi il aura une vision plus objective de ses capacités. Professionnels impliqués : Mme Marine GUINOT , Neuropsychologue Lieu : Centre Hospitalier La Chartreuse 4. Diagnostic social Evaluer les compétences sociales, dans une démarche de réhabilitation psychosociale, Repérer les besoins spécifiques des personnes. Professionnels impliqués : Mme Marion RONNAT Lieux : Centre Hospitalier La Chartreuse CMP Carnot - 9 Boulevard Carnot - 21000 DIJON 11 PRISES EN CHARGE PROPOSÉES 1. Suivi intensif dans le milieu (case-management) Réalisé par un IDE (Infirmier Diplômé d’Etat), il s’agit d’une prise en charge rapprochée qui va répondre à des critères d’accessibilité, de flexibilité, de maintient de l’optimisme et des compétences. Le case-manager a un rôle décisionnaire sur le plan thérapeutique et va fournir un point de coordination pour les soins du patient. Les caractéristiques essentielles du case-management sont les suivantes : Evaluation des besoins du patient, Développement d’un plan de soins permettant de répondre à ses besoins, Organisation de l’accès aux différents éléments de soins, Contrôle et évaluation des soins, Évaluation et suivi du patient. Concrètement, le case-manager peut se déplacer plusieurs fois par semaine au domicile du patient, fixer des points de rendez-vous et aider au développement de projets de vie concrets dans une perspective de réhabilitation. « Ce n’est pas son rôle de tout faire, mais de faire en sorte que tout soit fait ». 2. La remédiation cognitive Neurocognition 85% des patients atteints de schizophrénie présentent des troublent cognitifs qui diffèrent d’un patient à l’autre et évoluent en fonction de l’état clinique et du stade évolutif de la maladie. Les troubles cognitifs associés à la schizophrénie peuvent toucher les fonctions attentionnelles (manque de concentration, sensibilité à l’interférence) et mnésiques (difficultés de mémorisation et de récupération de l’information), ainsi que le raisonnement (déduction de règles) et la capacité à organiser ses actions (inhibition, planification et flexibilité). La remédiation cognitive vise à diminuer l’impact de ces troubles par l’enchaînement des processus altérés ou leur compensation, avec recherche d’un transfert des bénéfices aux situations de la vie quotidienne. 12 Les principaux programmes utilisés au Centre Hospitalier La Chartreuse sont : RECOS (Remédiation Cognitive dans la Schizophrénie ou troubles associés) RECOS est une méthode de remédiation cognitive ciblant les déficits cognitifs propres du patient (Vianin 2013). C’est une méthode qui s’adapte aux atteintes cognitives spécifiques présentées par le patient. La prise en charge est mise en œuvre au cours de séances individuelles bi-hebdomadaires d’une heure et complétée par la réalisation de tâches à domicile afin de favoriser le transfert des stratégies acquises en séances à des situations concrètes. Le support allie des exercices papiercrayon et informatisés. Des séances sont consacrées à la compréhension du fonctionnement et à son rôle dans les activités quotidiennes. Remédiation des troubles métacognitifs et de la cognition sociale MCT Le programme MCT est destiné à améliorer la métacognition (connaissance de ses propres pensées). Il vise à améliorer les biais cognitifs ainsi que certaines composantes de la cognition sociale. Le but est de rendre le patient conscient de ses distorsions et l’entrainer à les reconnaître dans la vie quotidienne. La prise en charge est groupale et dure 10 semaines, à hauteur d’une heure par semaine. ToMRemed Le programme de remédiation ToMRemed a pour objectif d’améliorer les compétences des personnes souffrant de schizophrénie en Théorie de l’Esprit (Theory of Mind ou ToM en anglais). La ToM est l’aptitude à prévoir ou à expliquer le comportement d’autrui en lui attribuant des croyances, des souhaits ou des intentions qui sont différentes des nôtres. C’est donc une compétence très importante pour réussir ses interactions sociale. Le matériel de ToMRemed est constitué de 10 courts extraits de films français, mettant en scène 2 ou 3 interlocuteurs dans des situations de vie quotidienne fréquentes et riches en échanges intentionnels. Chaque extrait est assorti de 2 ou 3 questions portants sur les intentions des personnages et de 5 hypothèses de réponses. Le programme ToMRemed est composé de 12 séance d’1h30 hebdomadaire, composées chacune de deux temps biens distincts : Des expériences de vie rapportées : travail sur une situation de la vie quotidienne dans laquelle un patient s’est senti en difficulté de communication. Identification en groupe des pensées dysfonctionnelles et explications alternatives à celles du patient, dans le but d’identifier l’interprétation la plus pertinente possible et acceptée par tous, 13 Un travail sur des extraits vidéos : un extrait de film est présenté à l’ensemble du groupe, il peut être revu à tout moment et autant de fois que nécessaire. Un travail individuel est d’abord proposé, afin que chacun réfléchisse à la manière dont il comprend l’échange puis un travail collectif va consister à réfléchir ensemble à des arguments permettant de valider certaines interprétations concernant l’extrait vidéo. Le programme est proposé à un groupe de 3 à 6 patients et est animé par deux thérapeutes. Site : Centre Hospitalier La Chartreuse Gaïa : remédiation cognitive des anomalies du traitement des émotions faciales Gaïa est un programme de prise en charge ciblant le traitement des émotions faciales, il est destiné au patient souffrant de pathologies psychiatriques qui ont un déficit de traitement de l’information faciale. Le programme Gaïa, développé par le Service Universitaire de Réhabilitation, repose sur un entraînement des processus de traitement des informations faciales émotionnelles. L’objectif est de favoriser les relations avec autrui, et de limiter la production et le maintien des idées inappropriées qui peuvent découler d’une mauvaise compréhension des émotions d’autrui. La prise en charge est individuelle, durant 10 à 12 semaines de 2 séances hebdomadaires d’une heure chacune. Déroulement : 20 séances individuelles dispensées par un thérapeute formé. Le programme comporte 3 phases : Exercices sur photos visant à catégoriser 3 émotions courantes : la joie, la colère et la tristesse, Exercices informatisés : situations virtuelles proches des conditions écologiques. Un personnage, Gaïa, évolue dans trois environnement proches du quotidien du patient (pharmacie, lieu de travail et famille). Elle rencontre différentes personnes. Les interactions (séquences vidéos) sont présentées en gros plan, face caméra, plaçant le patient au plus près d’une situation réelle. Jeux de rôle en séance et tâches à domicile favorisent les bénéfices fonctionnels. Travail de généralisation : un travail de généralisation aux autres émotions de base et à des émotions complexes est proposé en fin de prise en charge. Les stratégies thérapeutiques utilisées favorisent la motivation du patient (renforcement positif et apprentissage sans erreur), la recherche et l’automatisation des stratégies les plus efficientes pour sa vie quotidienne (auto-verbalisation des stratégies et entrainement intensif). Site : Centre Hospitalier La Chartreuse 14 3. Psychoéducation Les ateliers de psychoéducation utilisent les fiches du programme TIPP (élaboré par Philippe Conus et son équipe à Lausanne) particulièrement bien adaptées aux personnes souffrant de schizophrénie, notamment au début de la maladie. La psychoéducation permet aux patients de mieux comprendre leur maladie pour mieux se soigner, dans l’objectif de diminuer le nombre et la fréquence des rechutes. Les ateliers TIPP sont organisés en 4 modules. Chaque module se présente sous forme de 9 à 11 cartes et chacune d’entre elles présentent un thème considéré comme important pour la psychoéducation. Ils peuvent donc être déployés dès le premier épisode psychotique. Atelier psychose et symptômes Cet atelier est destiné à tous les patients souffrant de schizophrénie. Il utilise des supports illustrés qui permettent de renvoyer les participants à leur propre vécu et de leur faire prendre conscience de la nature pathologique de celui-ci. Ils peuvent ainsi mieux s’approprier leur maladie. 8 à 10 séances hebdomadaires d’1h30 animées par 2 professionnels de santé. Atelier psychose et médicaments Cet atelier est destiné tout particulièrement aux patients présentant des difficultés dans l’observance du traitement mais également à ceux qui, plus largement, s’interrogent sur la médication et souhaitent pouvoir bénéficier de la possibilité d’échanger en groupe sur ce sujet. 8 à 10 séances hebdomadaires d’1h30 animées par deux professionnels de santé. Site : Centre Hospitalier La Chartreuse 15 Atelier rétablissement Cet atelier est destiné à permettre aux patients de prendre conscience de leurs potentialités, afin de construire un projet de vie positif malgré la maladie. 8 à 10 séances hebdomadaires d’1h30 animées par 2 professionnels de santé. 16 L’ACCOMPAGNEMENT 1. Atelier de Compétences Sociales (ACS) Objectifs Renforcer les compétences sociales et accompagner la mise en œuvre de celles-ci dans le quotidien auprès : De personnes engagées dans un projet d’insertion professionnelle, De personnes qui ont un projet d’insertion sociale au long cours. Conditions d’admission Suivant les orientations définies à l’issue du diagnostic social (DS), Suivant les besoins repérés dans tout autre atelier du CIPP. Prise en charge Nombre de places : 10 Encadrants Assistante sociale Professionnels de santé Fréquence date et horaires 4 modules par an de 7 semaines chacun. Type de prise en charge Temps groupaux thématiques, Lien régulier avec les équipes référentes. Supports proposés Ateliers pratiques, support papier-crayon, mises en situation. Perspectives Accompagnement individualisé de la personne jusqu’à la finalisation de son projet social, Accompagnement vers tout autre atelier du CIPP. 17 2. Maison Matisse La Maison Matisse est un lieu de vie accueillant des jeunes adultes de 18 à 30 ans ayant présenté une décompensation psychotique, lors de l’adolescence ou au début de l’âge adulte, et nécessitant une aide à la prise ou reprise d’autonomie. Les soins proposés reposent sur une équipe pluridisciplinaire regroupant un pôle éducatif et un pôle thérapeutique. L’objectif est d’offrir un cadre adapté à la problématique des patients présentant une psychose, et en même temps de proposer un espace d’échanges avec l’environnement social. La prise en charge consiste à remobiliser les capacités du sujet afin que puisse s’engager un processus d’évolution qui l’amène à prendre soin de lui-même en retrouvant une autonomie psychique et personnelle. Il s’agit d’établir pour chaque résidant un projet de soin et de vie individualisé, le tout dans une perspective de rétablissement. Activités de soins de l’équipe pluridisciplinaire L’activité soignante et éducative est assurée par une équipe d’infirmiers et d’éducateurs (sans distinction des rôles). Chaque membre de l’équipe assume le rôle de référent pour une partie des résidents. La supervision est assurée conjointement par deux médecins psychiatres le Dr Juliette Martin et le Dr Maud Benetti. Les résidents bénéficient par ailleurs tout au long de leur séjour d’entretiens psychologiques réguliers assurés par Mme Albane Lepine. L’activité soignante et éducative s’organise autour de 3 axes principaux : Le suivi thérapeutique Veiller au respect de la prise des traitements, des rendez-vous médicaux et autres rendezvous concernant la prise en charge thérapeutique et rechercher l’autonomisation, Assurer l’encadrement d’activités thérapeutiques au sein de la structure, Assurer des entretiens réguliers avec le résident seul ou en présence d’autres professionnels. La vie quotidienne Veiller à la prise en charge par le résident de tous les aspects de sa vie quotidienne concernant son hygiène personnelle, l’hygiène des lieux, son alimentation et rechercher l’autonomisation dans ces différents aspects de la vie quotidienne, 18 Veiller à la qualité des relations interpersonnelles et à la qualité de l’intégration du résident au sein du groupe. La vie sociale Aider à restaurer la qualité des relations avec l’environnement social et familial, Participer à l’élaboration du projet de soins individualisés, Construire avec le résident le projet social et professionnel et l’accompagner dans les différentes étapes, Aider à réaliser les démarches administratives et rechercher l’autonomisation, Rechercher l’autonomisation dans la gestion des ressources financières. Spécificités dans l’offre de soins Structure d’hébergement thérapeutique, à la fois lieu de vie, lieu de soins, Travail en équipe pluridisciplinaire visant à la psychothérapie institutionnelle, Nécessité d’obtenir l’adhésion du résident à son projet de soin. Il doit être co-acteur, avec les soignants, de sa prise en charge, Travail sur la problématique familiale liée à la pathologie du patient. 19 RÉFÉRENCES Conférence de consensus. Schizophrénies débutantes : diagnostic et modalités thérapeutiques. Fédération Française de Psychiatrie, Paris 23 et 24 janvier 2003 Amado I. Krebs MO, Gaillard R, Olié JP, Lôo H. Les principes de la remédiation cognitive dans la schizophrénie. Bulletin de l’Académie Nationale de Médecine, 2011, 195, n°6 Amminger G-P, Henry L, Harringan S et al. Outcome in early onset schizophrenia revisited : fingdinds from the early psychosis prevention and intervention center long term follow up study. Schizophrenia Research 2011; 131.1-3:112-9 Ayuso-Gutiérrez J-L, del Rio Vega J-M. Factors Influencing Relapse in the Long Term course of Schizophrenia. Schizophrenia Research 1997; 28.3-3:199-206 Bazin N. La remédiation cognitive des troubles de la cognition sociale. Le journal des psychologues, 2014, 315, 23-26. Bazin N. ToMREMED : Une technique de remédiation cognitive centrée sur la théorie de l’esprit pour les patients schizophrènes. Journal de Thérapie comportementale et cognitive, 2010, 20, 16-21 Conus P, Polaris A, Bonsack C. Intervention dans la phase précoce des troubles psychotiques : objectifs et organisation du programme TIPP à Lausanne. L’information Psychiatrique 2010; 86:145-51 Franck N. Quels programmes de remédiation Cognitive pour le premier épisode psychotique ? L’encéphale,2010, 36, S58-S65. Franck N. Remédiation Cognitive. Issy les Moulineaux, Elsevier Masson, 2012 Franck N. Remédiation cognitive dans la schizophrénie. EMC-Psychiatrie 2014 ;0(0) : 1-10 20 Franck N. Remédiation cognitive en psychiatrie. Journal de thérapie comportementale et cognitive, 2012, 22, 81-85 Krebs M-O. Schizophrénie. 2015 (http://www.inserm.fr/thématiques/neurosciences-sciences-cognitives-neurologiepsychiatrie/dossiers-d-information/schizophrénie) Large M, Babidge N, Andrews D et al. Major self-mutilation in the first episode of psychosis. Schizophr Bull. 2009; 35(5):1012-21 Llorca P-M. La schizophrénie. 2004 (https://www.orpha.net/dat/patho/FR/fr-schizo.pdf) Marion-Veyron R, Mebdouhi N, Baumann PS et al. Les premiers épisodes psychotiques : de l’importance du case-management. Evol Psychiatr. 2013; 78(1):41-51 Vianin P. La remédiation cognitive dans la schizophrénie. Le programme RECOS. Bruxelles, Ed Mardaga, 2013 Vianin P. Traitement individualisé des déficits cognitifs dans la schizophrénie. EMC, Psychiatrie, 37-295-E-13, 2010 21 ACCÈS 22 Accès 1 Boulevard Chanoine Kir CH LA CHARTREUSE CIPP Centre d’Intervention Précoce pour Psychose En autobus : prendre les lignes 3, 13 – Arrêt « CH La Chartreuse - Boulevard Kir » Par le tram : Prendre la Ligne T1Dijon Gare > Quetigny Centre - arrêt « Terminus Dijon Gare » ou la Ligne T 2, Valmy > Chenôve Centre - arrêt « Dijon Gare » 23 CIPP 1 Boulevard Chanoine Kir - 21000 DIJON 03 80 42 48 51 - 03 80 42 54 53 Ouvert tous les jours de 9h00 à 17h30 Service Communication - Septembre 2016