5) Contributions aux programmes de recherche EPSYLON
Syner (Resp. Brouillet) Synergétique et changements dans la mémoire, la perception et la
Compréhension.
6) Résumé des activités de recherche
La question de l’acquisition du genre grammatical
Cette question se décompose en trois sous-questions : celle de la détermination de
l’existence d’un système de genre dans le langage ambiant, celle de l’attribution des mots à
leurs sous-classes d’appartenance et celle de l’accord. S’agissant de la seconde, la thèse
dominante est que le sujet se base très tôt et de façon efficace sur la forme phonologique des
terminaisons nominales pour déterminer le genre des mots
(Karmiloff-Smith, 1979; Tucker,
Lambert and Rigault, 1977). Cette thèse est erronée (Boloh & Ibernon, 2010): le genre
masculin fonctionne et est représenté comme le genre par défaut, tandis que le genre des mots
féminins est appris sur la base de leurs cooccurrences avec l’un des déterminants du jeu des
déterminants féminins. Des clusters phonologiques et/ou phonologico-sémantiques, stockés
dans une mémoire associative, peuvent, si leur valeur informative est exceptionnellement
élevée, bloquer le masculin et éliciter, dans une certaine mesure, une attribution à la sous-
classe du féminin (Boloh, Escudier, Royer & Ibernon, 2012 ; Boloh & Ibernon, version
révisée en expertise).
Le supposé déficit des syndromes de Williams dans la capacité à induire et utiliser la valeur
informative des terminaisons nominales (Karmiloff-Smith, Grant, Berthoud, Davies, Howlin,
and Udwin, 1997
)
n’a pas été répliqué (Boloh, Ibernon, Royer, Escudier & Danillon, 2009).
Les patterns de choix tacites d’attribution d’un genre dans des situations de production
provoquée sont en fait exactement les mêmes chez les syndromes de Williams (SW) et les
contrôles : le masculin par défaut.