A propos de la théorie du Genre
Résumé de la conférence de Nathalie SARTHOU-LAJUS
Rédactrice en chef adjointe de la revue « ETVDES »
(donnée le 14 mai au Centre Spirituel de Penboc’h (09h30) puis à l’église ST GUEN (20h30)
Aujourd’hui, le modèle patriarcal, qui régissait la place des hommes et des femmes dans
notre monde est remis en cause. La place de l’homme et de la femme dans la société et la
hiérarchisation des sexes qui en découlait, ont volé en éclat sous l’impulsion d’un nouveau partage
des rôles et des taches. La représentation de la différence, construite sur le modèle de la domination
des hommes et des femmes reléguées dans la sphère domestique, s’estompe. Les femmes sortent de
la sphère domestique, elles ont investi la sphère sociale, elles accèdent à des responsabilités dans la
sphère publique.
Nathalie SARTHOU-LAJUS observe qu’aujourd’hui les femmes ont tendance à imiter les
hommes, alors qu’elles pourraient s’inventer leur « propre registre ». Les femmes doivent avec les
hommes, construire plus harmonieusement ensemble leur vie conjugale et familiale. Les femmes ont
du mal à concilier vie familiale et vie professionnelle. Dans le couple on assiste à un nouveau partage
des tâches. L’homme et la femme doivent arriver à concilier de manière plus équitable vie
personnelle, vie conjugale et vie professionnelle. Les hommes d’aujourd’hui s’occupent des enfants
en bas âge sans aucune difficulté. Ils prennent maintenant des congés de paternité et n’en sont pas
moins hommes. Ces nouveaux genres de comportement s’attaquent à de vieilles constructions
sociales et culturelles et comportements qui alimentent les études sur le « gender », le genre en
français, .
Mais il y a déjà une différence de sens entre les deux mots.
En français, le sens du mot genre est polysémique. En biologie par exemple, la notion de
genre renvoie à l’espèce. En esthétique à une catégorie littéraire ou artistique. Enfin le mot peut
s’appliquer à définir un style.
Le mot « gender » en anglais s’applique au sexe socialement construit, en opposition au sexe
biologique.
Nous naissons garçon ou fille, nous avons à devenir homme ou femme.
Pour cela notre construction passe par l’identification à des modèles et à des représentations
culturelles données par la société et nos familles. De ce fait masculin et féminin désignent un
ensemble de valeurs, de rôles qui se transforment et se transmettent et ceci, en opposition avec une
identité naturelle homme femme, « gravé dans le marbre ». On sait que les hommes et les femmes
d’aujourd’hui ne ressemblent pas aux hommes et aux femmes du début du XXème siècle. Les
physiques, les « gueules » dit Nathalie SARTHOU-LAJUS ont changés. Ce qui veut bien dire que les
corps sont socialement, culturellement construits. Ils évoluent avec les modes de vies. Mais ces
constructions ne s’élaborent pas à partir de rien.
Notre anatomie nous prédestine à des types de destin au sens où l’on naît garçon ou fille.
Dans les années 1980 aux Etats Unis des théoriciennes comme Judith BUTLER vont radicaliser
ces notions avec les « gender studies » (études sur le genre) . Elles définissent un concept ou
l’identité sexuelle est culturellement et socialement construite. Elles remettent en cause la condition,
la dualité de genre masculin féminin en affirmant qu’il y a une multitude de genres aboutissant à
l’idée qu’il y a autant de genres que d’individus. On est là dans le contexte libéral, individualiste des
droits de tous les individus, qu’il faut promouvoir en sortant, en subvertissant la dualité de genre et
en remettant par là même la notion de différence entre les sexes.
L’intérêt des « genders studies » est de mettre l’accent sur les constructions des identités
sexuelles et les rapports de pouvoir qu’elles sous-tendent.
L’objectif des « gender studies « vise l’émancipation des femmes et des homosexuels dans
un esprit d’égalité de droit pour tous les individus en minimisant leurs conditions sexuelles.