L`alliance thérapeutique, un enjeu dans la schizophrénie

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L’Encéphale (2009) 35, 80—89
Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com
journal homepage: www.elsevier.com/locate/encep
MISE AU POINT
L’alliance thérapeutique, un enjeu dans la
schizophrénie
Therapeutic alliance, a stake in schizophrenia
A. Charpentier a,b,∗, M. Goudemand a, P. Thomas a
a
Service de psychiatrie adulte, université Lille-2, droit et santé, CHRU de Lille, Lille, France
Service de psychiatrie générale 59G14, hôpital Lucien-Bonafe, 140, rue de Charleroi,
B.P. 20487, 59059 Roubaix cedex 01, France
b
Reçu le 15 mai 2007 ; accepté le 5 décembre 2007
Disponible sur Internet le 19 mai 2008
MOTS CLÉS
Alliance
thérapeutique ;
Antipsychotique ;
Efficience ;
Observance ;
Psychose ;
Schizophrénie
KEYWORDS
Antipsychotic agents;
Compliance;
Efficiency;
∗
Résumé L’observance thérapeutique est essentielle dans la prise en charge de la maladie mentale et, en particulier, dans la schizophrénie. L’observance se définit comme le suivi effectif et
précis par le patient des prescriptions médicales. Pour les patients souffrant de trouble schizophrénique, les sommations d’études cliniques réalisées calculent la non-adhésion thérapeutique
à environ 25 %, et l’étude Catie observe que 74 % des 1493 patients ont cessé leur médicament
antipsychotique avant la fin de la durée de l’étude, soit 18 mois, et environ 30 % ont interrompu
le traitement de leur propre volonté. Les études concordent à démontrer les effets délétères
d’une faible alliance thérapeutique sur le pronostic, la mortalité, la morbidité et le coût de la
schizophrénie. Il a été mis en évidence la bonne prédictibilité de l’efficacité d’une première
prise en charge sur l’alliance future avec le patient et la nécessité de reprendre avec le patient
les défauts d’observance sans les stigmatiser, mais en réajustant la relation patient—médecin
et son articulation avec l’institution, ce qui s’inscrit dans un objectif d’une meilleure efficience
globale pour les prises en charge au long cours. Approfondir et évaluer l’observance thérapeutique grâce à des études sur ce sujet permettra une amélioration de l’alliance thérapeutique
et donc, une meilleure prise en charge des patients schizophrènes.
© L’Encéphale, Paris, 2008.
Summary
Introduction. — Adherence to (or compliance with) a medication is one of the foremost issues
in the assumption of patients with psychiatric illness and, in particular, in schizophrenia. Adherence to medication is generally defined as the extent to which patients take medications
as prescribed by their health care providers. There is no consensus to define an acceptable
compliance.
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (A. Charpentier).
0013-7006/$ — see front matter © L’Encéphale, Paris, 2008.
doi:10.1016/j.encep.2007.12.009
L’alliance thérapeutique, un enjeu dans la schizophrénie
Psychosis;
Schizophrenia;
Therapeutic alliance
81
Literature findings. — The methods available for measuring adherence can be broken down into
direct and indirect methods of measurement, each one having advantages and disadvantages.
Clinical summations of studies were realized, the problem of poor adherence to medication
concerned 25% of patients with schizophrenia and 74% of the 1493 schizophrenia patients recruited for the Catie study discontinued their assigned study medication before 18 months, a rate
that was considered to be very high in a study in which the primary outcome measure was discontinuation of the study drug for any cause and approximately 30% stopped the treatment of
their own motivation. In two thirds of cases, rehospitalisation is the result of complete or partial
non-compliance. One year after first hospitalsation, 40% of relapse results from non-adherence
to medication.
Discussion. — Medication adherence problems increase hospitalisation, morbidity and mortality. Social consequences, professional and family problems linked to hospitalisations lead to
low quality of life for patients and high cost for society. Indicators of poor adherence to a
medication regimen are a useful resource for physicians to help identify patients who are most
in need of interventions to improve adherence. It is usual to identify quatre categories of factors causing disparity: 1: factors due to psychiatric disorders; 2: factors due to medication;
3: factors linked to patients; 4: factors depending on the therapeutic relationship with the
clinician. Patients with psychiatric illness typically have great difficulty following a medication regimen, but they also have the greatest potential for benefiting from adherence. Some
effective actions to improve compliance are described in reply to the factors influencing the
adherence. The communication attitude of the clinician, therapeutic relationship and prescription use are main points of alliance. Information and communication with the patient,
simplification of the therapeutic plan, consultation planning and account of side effect are
simple and effective actions. Social support is very important for improvement of therapeutic
alliance. Poor therapeutic alliance is common, contributing to substantial worsening of disease
and more research on compliance and therapeutic alliance evaluation is needed. Information
and tools must be proposed to practitioners.
© L’Encéphale, Paris, 2008.
Introduction
L’adhésion thérapeutique est essentielle dans le prise en
charge thérapeutique de la maladie mentale et, en particulier, dans la schizophrénie [19,37]. Améliorer l’adhésion
thérapeutique s’inscrit dans une meilleure prise en charge
médicale, comme l’Organisation mondiale de la santé le
recommande [48]. L’enjeu auprès des patients atteints de
trouble schizophrénique se situe dans l’optimisation de la
prise en charge initiale afin d’obtenir une rémission complète et durable et, dans le long terme, de diminuer les
rechutes et la chronicisation du trouble [47].
L’adhésion thérapeutique se définit comme le suivi effectif et précis par le patient des prescriptions médicales. Le
vocabulaire médical fournit, d’ailleurs, des termes nuançant
cette définition [51] ; les termes « d’observance » et de
« compliance » (un anglicisme) suggèrent une approche descriptive et globalisante du comportement des patients. Ils
impliquent, pour le patient, une position passive. Le terme
« contrat thérapeutique » évoque la réciprocité négociée,
mais peut aussi se comprendre comme contrainte et immuabilité. Alors que le terme « alliance thérapeutique », moins
stigmatisant, désigne la volonté d’engagement forte de
l’équipe soignante en partenariat avec le patient. Il n’y a pas
de standard consensuel pour définir une adhésion adéquate :
un ratio d’environ 80 % de suivi des prescriptions signifie pour
plusieurs auteurs qu’une alliance thérapeutique est acceptable pour une période de 18 mois, exemple souvent donné
en référence dans les pathologies chroniques [34,42,65].
Dans le cas du traitement médicamenteux, la mesure de
l’adhésion thérapeutique est une variable qui ne devrait
pas se définir comme binaire ou dichotomique (adhésion
versus non-adhésion) mais comme une variable ordinale
ou multivariée. En effet, si l’adhésion peut être totale ou
nulle, elle peut aussi être partielle et varier sur plusieurs
paramètres, comme la posologie, l’horaire, la durée, les
modalités de prise ou les prises associées. Les patients
peuvent aussi « prendre des vacances » de leurs prescriptions
[55]. À l’inverse, la surobservance en psychiatrie correspondrait plutôt à un mésusage thérapeutique ou à une
problématique addictive. L’analyse des comportements à
l’égard des traitements suggère que le patient module et
suit ses prescriptions sur un mode complexe et multifactoriel
[55].
Les moyens d’évaluation
Un classique institutionnel est l’observation directe de la
prise médicamenteuse par l’équipe soignante, mais les
limites en sont bien connues. Une autre méthode directe est
le dosage biologique du principe actif, de ses dérivés principaux ou bien d’un traceur associé. Ces dosages peuvent
permettre une objectivation de l’observance, en ajustant
l’interprétation à leurs cinétiques pharmacologiques et en
prenant en considération l’effet blouse blanche. En effet,
dans les cinq jours précédant ou succédant à une intervention de l’équipe soignante, il semble que l’observance soit
majorée par rapport à une mesure distante de 30 jours [17].
Si un dosage négatif est un moyen efficace de démontrer
une non-adhésion thérapeutique, la réciproque ne va pas de
soi. Les services de soins, autant que les études cliniques,
utilisent régulièrement des systèmes de comptage de prises
82
A. Charpentier et al.
médicamenteuses (pilulier, distributeur à comptage électronique) ou bien des agendas de suivi des prescriptions,
ils sont d’ailleurs des moyens efficaces souvent mis en
œuvre par les équipes de visite à domicile. Cependant,
l’évaluation par le praticien de l’adhésion thérapeutique de
son patient est souvent surestimée par rapport aux mesures
plus objectives [11]. L’évaluation de l’adhésion thérapeutique peut être améliorée grâce à un entretien standardisé
comme le Rating of Medication Influences (ROMI) [62]. Il
convient alors, pour le prescripteur, de définir au mieux
le moyen (ou la combinaison de moyens) d’évaluation de
l’adhésion thérapeutique afin de réajuster, si besoin, sa
prise en charge. Les moyens de mesure de l’adhésion thérapeutique peuvent êtres distingués en moyens directs et
indirects, chaque méthode ayant ses avantages et ses inconvénients (Tableau 1). L’autoquestionnaire des patients est
un moyen indirect opérationnel par sa facilité de mise en
œuvre, son coût, sa reproductibilité et sa polyvalence expérimentale et clinique. Les biais de réponse et de déclarations
Tableau 1
restent, dans ce cas, une source d’erreur systématique.
La traduction française du questionnaire Medication Adherence Rating Scale (MARS) apporte, à ce sujet, une
mesure graduelle de l’adhésion spécifiquement validé sur
les patients psychiatriques. Cet autoquestionnaire interroge
les patients en dix items avec des réponses par oui/non
[38,54]. Les trois principaux composants de la variance
sont à souligner :
• la composante comportementale de l’adhésion ;
• l’attitude du sujet concernant la prise médicamenteuse ;
• les effets secondaires associés à l’attitude du patient
envers les psychotropes.
Mais la plupart des études se référent du Drug Attitude
Inventory (DAI-30) [27], un autoquestionnaire à 30 items, qui
répartit les patients sur un mode dichotomique (adhésion
versus non-adhésion).
Méthode de mesure de l’adhésion thérapeutique d’après Osterberg et Blaschke, 2005 [41].
Tests
Avantages
Inconvénients
Méthodes directes
Observation
Entretien standardisé ROMI
Classique Institutionnel
Environnement
Dissimulation
Mesure du principe actif ou son
métabolite
Objectif
Requis pour les études cliniques
Pharmacocinétique
Effet Blouse blanche
Prélèvements itératifs
Coût
Mesure d’un cotraceur biologique
Objectif
Requis pour les études cliniques
Mesure de l’effet placebo
Pharmacocinétique
Effet Blouse blanche
Prélèvements itératifs
Coût
Simple
Peu coûteux
Populaire
Biais de réponse
Biais de déclaration
Surévaluation de l’observance
Objectif
Quantification
Mise en œuvre facile
Objectif
Sous forme de base de données
Modification
Scotome
Facteurs confondants
Monitoring électronique
Medication Event Monitoring
System (MEMS)
Simple
Mise en œuvre facile
Classique
Précis et fiable sur le long terme
Quantification
Modélisation
Galénique/comportement
Mesure d’un marqueur physiologique
Simple
Biais/interaction
Journal patient
Fonction de rappel
Dissimulation
Omission
Questionnaire d’un tiers
Enfants/dépendants
Simple
Objectif
Distorsion
Méthodes indirectes
Questionnaires patients
Autoquestionnaire MARS
Autoquestionnaire DAI-30
Pilulier à compteur d’unité
Délivrance ordonnance
Données de remboursement
Évaluation de la réponse clinique
Scotome
Accès aux bases de données
Scotome
Coût
Manipulation technique
L’alliance thérapeutique, un enjeu dans la schizophrénie
Les taux de non-adhésion
La faible adhésion au traitement se retrouve pour
l’ensemble des pathologies chroniques, elle est estimée à
environ 50 %. Ces taux sont comparables à ceux qui sont
retrouvés pour les patients psychiatriques [42]. L’absence
de standard d’évaluation explique la variabilité des données de la littérature [36]. Une méta-analyse portant sur
les patients souffrant de schizophrénie rendait compte de
la non-adhésion thérapeutique chez environ 25 % des sujets
[29,59]. L’un des résultats les plus marquants de l’étude
Catie était que 74 % des 1493 patients avaient cessé leur
médicament antipsychotique avant la fin de l’étude (18
mois) et environ 30 % ont interrompu le traitement de leur
propre volonté. Trois moyens d’évaluation de l’adhésion
avaient été utilisés :
• hétéroquestionnaire ;
• pilulier à compteur d’unité ;
• et dosages plasmatiques des principes actifs [34,53].
Les auteurs attribuent ce résultat à la lourdeur du
suivi imposé au patient (répétition trimestrielle d’examens
cliniques, de prélèvements biologiques et d’entretiens standardisés). Il peut leur être opposé l’argument du biais de
sélection d’une population s’alliant à un contrat thérapeutique de recherche, informée des objectifs du protocole
donc très volontaire [36].
Au-delà des chiffres bruts de l’observance, les études
concordent à démontrer les effets délétères d’une faible
observance thérapeutique. En effet, 40 % des cas de rechute
survenant un an après une première hospitalisation sont
imputables au défaut d’adhésion thérapeutique, avec un
risque moyen de rechute qui est 3,7 fois plus élevé que
chez les patients adhérents. Les patients non adhérents
ont un risque majoré de réhospitalisation, de passages à
l’acte auto- et hétéroagressif et sont plus souvent dans
une situation de précarité sociale [40,61]. De plus, les
sujets non observants présentent une majoration du risque
de mortalité par suicide [57]. Le surcoût économique de
la non-adhésion thérapeutique est bien mis en évidence
en médecine somatique (77 milliards d’euros par an aux
États-Unis, en 2005) et dans la schizophrénie (1,77 milliards
d’euros par an aux États-Unis, en 1993) [21,61]. Enfin,
l’adhésion aux soins évolue avec le temps. On observe que
si l’adhésion thérapeutique à un an était de 50 %, elle se
réduit à 25 % à deux ans de suivi. De plus, il faut noter qu’un
patient qui prend des vacances de ses thérapeutiques habituelles durant plus de dix jours n’y adhérera à nouveau que
dans 9 % des cas [18,60].
83
charge des patients qui cumulent souvent plusieurs de ces
facteurs de risques. Dans le cadre spécifique de la schizophrénie, on peut préciser les facteurs qui influencent
l’alliance thérapeutique. Il est habituel d’identifier quatre
sous-types de facteurs :
•
•
•
•
ceux
ceux
ceux
ceux
liés
liés
liés
liés
au retentissement de la maladie ;
aux médicaments ;
au médecin ;
au patient et à son entourage.
Cette catégorisation est évidemment schématique, car
nombre de ces facteurs interagissent [31].
Les caractéristiques de la maladie
Les maladies chroniques ont pour préoccupation principale
de devoir favoriser l’alliance thérapeutique à court et long
terme. Cette alliance se constitue dès la première rencontre
avec le psychiatre et son équipe. Cependant, il est démontré que l’adhésion thérapeutique des patients atteints de
schizophrénie décroît à moyen terme, c’est-à-dire dans les
premières années de la maladie [18]. Puis, les interactions
patient—médecin semblent s’organiser et se maintenir sur
le plus long cours. Ainsi, une alliance thérapeutique absente
ou partielle dans les premières années de la maladie peut
évoluer en projet de soins cohérent. Certains signes de la
maladie sont reconnus pour être des éléments prédictifs de
faible adhésion thérapeutique :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
délire franc ;
anosognosie, défaut d’insight ;
manie (hypomanie) ;
désorganisation ;
syndrome d’influence ;
syndrome de persécution ;
réticence ;
ambivalence ;
ralentissement, apragmatisme ;
mélancolie ;
négativisme.
Dans la plupart des études, il apparaît que l’insight
des patients influence leur capacité d’alliance thérapeutique [13,15,40]. Le délire du patient est une cause
classique de non-adhésion thérapeutique ; la crainte de
l’empoisonnement peut être une préoccupation majeure
entravant l’adhésion thérapeutique [28]. De même, les
effets secondaires des thérapeutiques médicamenteuses
peuvent être interprétés comme autant d’éléments hostiles
ou invasifs [65].
Les facteurs influençant l’adhésion
thérapeutique
Les facteurs liés au patient
Plusieurs facteurs prédictifs d’une faible adhésion thérapeutique ont été identifiés grâce à des études portant sur
différentes maladies chroniques. Il est utile de les connaître
afin de pouvoir les intégrer à notre pratique et ainsi, de
mieux identifier parmi les patients la population à risqueé
[42] (Tableau 2). Cet inventaire nous permet de mieux
appréhender les difficultés rencontrées dans la prise en
La compréhension de sa maladie par le patient, ainsi que
la stratégie thérapeutique mise en place, est essentielle.
En effet, dans une étude prospective menée sur 60 patients
souffrant de schizophrénie, informés sur un médicament
fictif, seulement 15 % d’entre eux montraient une bonne
compréhension des informations, 40 % une compréhension
partielle, 45 % étaient peu ou pas informés avec, comme
84
A. Charpentier et al.
conséquence, un refus actif de la stratégie thérapeutique
proposée si la compréhension n’est pas bonne [24]. Au-delà
de la maladie et de ses symptômes, l’image populaire ou
culturelle que le patient a de la psychiatrie et des psychotropes peut mettre à mal la relation patient—médecin
[7]. L’origine culturelle influence les capacités de compréhension du patient quand la langue est mal maîtrisée. Les
services de traduction par un professionnel de santé sont,
à ce titre, bien utiles pour renforcer l’alliance thérapeutique, respectant par la même occasion le secret médical et
l’autonomie du patient. Les croyances issues de la culture
du patient sont aussi source de refus actif des traitements.
Une étude des croyances et pratiques religieuses ou spirituelles de 103 patients schizophrènes indique que 57 % des
patients ont une compréhension de leur pathologie remaniée par leurs croyances et 58 % des patients avec une
adhésion partielle ou faible soulignent les contradictions ou
incompatibilités entre leurs croyances ou leurs pratiques et
le projet thérapeutique proposé [9]. Si le sexe et le statut
socioéconomique ne sont pas discriminants dans la population observante en comparaison des non-observants, l’age
est un facteur important de risque de faible observance,
notamment chez les adolescents et les patients âgés [8].
L’étayage familial influence la prise en charge des patients
schizophrènes, il peut être à l’initiative des soins et participe souvent activement au maintien dans le parcours de
soins [22,46]. Les antécédents de non-adhésion thérapeutique et les conduites addictives sont nettement identifiés
comme péjoratifs dans le processus d’alliance thérapeutique [3,41].
Les facteurs liés au médicament
L’alliance thérapeutique se fonde sur l’efficacité symptomatique des traitements [20] et avec l’ambition d’une
rémission complète et stable. Déterminer l’efficience des
thérapeutiques est étroitement corrélé à la mesure de
l’alliance thérapeutique [52,34]. Mais, l’alliance thérapeutique peut être entravée par les effets secondaires des
thérapeutiques proposées. Les antipsychotiques de seconde
génération provoquent moins de manifestations extrapyramidales que leurs prédécesseurs, mais d’autres effets
indésirables sont décrits [33]. Les effets sur l’activité
sexuelle sont une cause fréquente d’arrêt des thérapeutiques. Les traitements des dysfonctions sexuelles [23]
rencontrent deux écueils à leur utilisation : la difficulté
Tableau 2
spontanée des patients à évoquer ces dysfonctions et donc,
leur méconnaissance par les prescripteurs ainsi que leur
coût entièrement à la charge du patient. La prise de poids
et le syndrome métabolique limitent aussi l’utilisation des
antipsychotiques [4], de même que la sédation. À titre
d’exemple, lorsqu’il est demandé aux patients de désigner
les effets indésirables ayant un impact négatif sur le traitement, les effets extrapyramidaux sont cités en premier rang,
immédiatement suivis de la sédation [2]. Pour les familles,
la sédation est en totalité attribuée au traitement et se
situe au premier rang des effets indésirables [2]. Les effets
indésirables ayant un impact de pénibilité compromettent
l’alliance thérapeutique soit que celui-ci concerne directement le patient, soit qu’il concerne l’entourage [26]. Il a
été démontré l’expérience d’effets secondaires au début
du traitement génère des attitudes négatives à l’égard du
traitement et amène le patient et l’entourage à douter de
l’efficacité du traitement [32]. Cela s’avère essentiel dès
le premier épisode ; l’adhésion aux soins à l’instauration
du traitement dépend de l’attitude initiale du patient
envers le traitement et la présence ou l’absence d’effets
secondaires [30]. Or les adolescents font presque systématiquement l’expérience d’au moins un effet indésirable
pénible des antipsychotiques [49]. Un changement thérapeutique pour inefficacité, résistance ou contre-indication
peut être responsable d’une rupture totale ou partielle
de l’alliance thérapeutique acquise antérieurement [16].
Le délai d’action des thérapeutiques peut expliquer un
défaut d’adhésion thérapeutique dans les premiers jours ou
semaines de traitement [10]. En France, le système social
aplanit le différentiel du coût thérapeutique des différents
choix médicamenteux, mais il faut noter que ce coût varie
de un à 100 entre première et deuxième génération [14]. Le
coût des thérapeutiques de nouvelle génération s’explique,
entre autres, par le développement de formule galénique
innovante qui peut aussi participer à cette alliance en optimisant la simplicité d’utilisation.
Les facteurs liés au médecin
Le type de relation qu’entretient le patient schizophrène
avec son médecin, souvent psychiatre, est un élément essentiel de l’adhésion à un projet thérapeutique, comme dans
toute psychothérapie interpersonnelle [5]. Au-delà d’une
bonne anamnèse de l’environnement social et de la biographie du patient, un médecin peut mieux connaître ce
Facteurs prédictifs d’une faible adhésion thérapeutique.
Les facteurs liés à la maladie
Les facteurs liés à la relation médecin—patient
Comorbidité psychiatrique
Déficit cognitif
Maladie pauci ou asymptomatique
Défaut d’insight du patient par rapport à sa maladie
Surveillance médicale inappropriée
Mauvaise relation patient—médecin
Contrainte aux soins
Oubli de rendez-vous
Les facteurs liés à l’accès aux médicaments
Facteurs liés à l’efficacité et la tolérance des médicaments
Entrave à la délivrance thérapeutique
Coût des médications
Complexité du traitement
La présence d’effets secondaires des thérapeutiques
Un faible bénéfice thérapeutique attendu
L’alliance thérapeutique, un enjeu dans la schizophrénie
qui influence ses choix thérapeutiques et leurs impacts. Par
exemple, actuellement, la génération des psychiatres les
plus âgés prescrit cinq fois plus d’antipsychotique de première génération que leurs pairs plus jeunes [25]. L’industrie
pharmaceutique, influence aussi de manière sensible la
décision thérapeutique, par l’intermédiaire, d’une communication et d’un plan de commercialisation très étudiés
[43,44]. Une importante revue systématique d’études a
démontré que l’adhésion thérapeutique est inversement
proportionnelle à la fréquence des prises de médicaments ;
un patient assujetti à quatre prises médicamenteuses quotidiennes présente 50 % d’adhésion en moins au regard d’une
prise médicamenteuse unique [12]. Plusieurs paramètres de
l’offre de soins (structures, outils, ressources, et disponibilité) ont une influence encore probablement sous-estimée ;
certains auteurs [42] ont évoqué les relations entre les
conditions de travail et la satisfaction des acteurs de santé
au travail avec le niveau d’observance ; une satisfaction professionnelle médiocre étant corrélée à une prise en charge
non optimale.
Les solutions améliorant adhésion et alliance
thérapeutique
Adhésion et alliance thérapeutique peuvent être améliorées
en psychiatrie. Le prescripteur de soins, psychiatre ou médecin traitant est le déterminant de cette alliance ; or celui-ci
sous-estime son rôle et attribue souvent au patient un défaut
d’observance. On peut proposer une grille de lecture des
solutions en réponse aux facteurs influençant l’observance,
en distinguant les stratégies liées aux médicaments, liées
aux patients, aux médecins, et les stratégies institutionnelles possibles.
Les solutions médicamenteuses
Disposer, pour le choix médicamenteux, d’un panel pharmacologique large et bien étudié est utile à la bonne
pratique clinique [36]. Cela appelle donc vraisemblablement le praticien ou l’institution à proposer un « menu »
thérapeutique qui soit, à la fois, un protocole référencé
(conférence de consensus, evidence-based medecine, essai
clinique, empirisme) et une stratégie adaptée à chaque
patient, en fonction de sa pathologie et du contexte de sa
demande. La prescription nécessite probablement de viser
à la simplification et à la facilité de compréhension, tout
en respectant les mentions légales. Ainsi, cette rationalisation concerne le nombre de médicaments, le nombre de
prises et le nombre de comprimés par prise. Il est aussi probablement utile d’adapter la galénique aux circonstances
de la prise. Ainsi, la monothérapie à la dose minimale efficace peut raisonnablement être recommandée comme un
standard. Les galéniques à dépôt et à longue demi-vie font
partie de la palette thérapeutique, mais elles restent probablement peu opérantes dans la contrainte [35]. Il paraît
paradoxal, dans cette stratégie, de proposer une association médicamenteuse, mais elle est souvent imposée par les
circonstances cliniques ; les benzodiazépines sont d’usage
courant avec finalement peu de certitude d’efficacité [56].
Il est parfois nécessaire d’instaurer une surveillance régulière par des dosages biologiques (dosage plasmatique ou
85
urinaire) des molécules prescrites afin d’en déterminer la
posologie efficace en regard de l’index thérapeutique [1].
Il est possible qu’à moyen terme chaque antipsychotique
de nouvelle génération dispose d’une pharmacocinétique
bien documentée et d’une possibilité de dosage thérapeutique permettant un meilleur ajustement des posologies. Par
ailleurs, une surveillance clinique régulière de l’efficacité
et de la tolérance médicamenteuse est recommandée dans
l’objectif, si besoin, d’une réadaptation des thérapeutiques,
par exemple dans le cas d’un projet de grossesse.
Du patient vers l’alliance médecin—patient : une
solution du changement
Présenter des stratégies à type de thérapie de l’observance
dont pourrait bénéficier le patient est sujet à critique.
En effet, considérer que le patient présente une mauvaise
observance de son seul fait est insuffisant, car celui-ci
est en interaction avec le système de soins et est, en
particulier, dans la relation patient—médecin. La notion
d’alliance thérapeutique prend alors tout son sens si elle est
perçue comme une solution pour le changement du binôme
médecin—patient. Ce partenariat est déjà défini par des
auteurs comme Roter et Hall [47]. Ils décrivent l’évolution
du partenariat en trois phases :
• phase initiale ;
• phase d’alliance négociée ;
• et phase d’autonomisation du patient.
Cette approche de la relation thérapeutique peut
s’apparenter à un entretien motivationnel dont la technique a bien été décrite par Watzlawick [57,58]. Ainsi, cela
implique de définir avec empathie, pour le patient, la stratégie à mettre en œuvre en correspondance avec la phase
du changement où le binôme se situe. La phase initiale de
préparation au changement est une phase d’information et
d’échange dont l’objectif est de mettre en place la balance
décisionnelle. Ensuite, une négociation de l’alliance se joue
dans la dimension d’un partenariat en collaboration ; cette
phase prépare à l’action. Il s’en suit la mise en acte d’une
stratégie élaborée en commun, il y est préférable de prendre
le temps d’une approche en « menu » des différentes options
thérapeutiques. Par la suite, il convient éventuellement de
consolider l’action choisie en favorisant le feed-back avec un
renforcement positif. Il est peut-être utile d’explorer avec
le patient son ambivalence, faire avec sa réactance. Ainsi,
il est vraisemblable que le patient arrivera (à des degrés
variables) à l’autonomie dans le suivi médicamenteux en
partenariat avec l’équipe, ce qui favorise ainsi un meilleur
contrôle interne. Parler avec le patient d’une possibilité de
rechute, évoquer avec lui un plan d’action en cas d’oubli
des thérapeutiques sont des démarches utiles afin qu’il
n’interprète pas une aggravation comme étant alors de son
unique responsabilité. Ces démarches favorisent l’initiative
du patient et impliquent probablement de prendre le temps
de travailler la demande dans un espace d’expression dédié.
Demander au patient le respect d’une prescription afin
d’obtenir une meilleure autonomie de son fonctionnement
global peut être perçu comme un message paradoxal. Dans
ce processus, utiliser des moyens susceptibles d’améliorer
86
A. Charpentier et al.
l’observance , les taking system permettent au patient une
planification, de même, la tenue d’un journal des thérapeutiques assure le rappel. Le rôle de l’entourage dans le
maintien ou dans la réactivation de la prise en charge au
long cours est un bon étayage [46], mais à condition d’en
prévenir les effets intrusifs.
Les solutions liées au médecin
Les interactions établies par la relation patient—médecin
donnent lieu à deux modalités de communication : digitale
et analogique. La communication analogique concernerait surtout la transmission non verbale de messages de
type émotionnel ou affectif, par le biais de comportements non linguistiques (mimiques, regards, gestique. . .)
tandis que la communication digitale concernerait surtout
la transmission verbale de messages de type conceptuel ou
idéique, par le biais de comportements linguistiques (mots,
phrases, locutions. . .). L’entretien clinique doit apporter
une information non équivoque pour le patient qui, du
fait de sa pathologie, présente des difficultés d’analyse
et d’interprétation du discours, par exemple : proposer
une thérapeutique injectable avec un message infraverbal
d’allure coercitif. Dans la même idée, il est essentiel que,
durant son parcours de soins, le patient qui rencontrera
de multiples interlocuteurs recueille un discours cohérent.
Ce discours doit s’ajuster entre trop de paternalisme ou,
à l’opposé, l’empathie excessive. Un objectif de formation est de se former aux techniques d’entretien favorisant
Figure 1
l’observance (entretien psychoéducatif, entretien motivationnel, technique cognitivocomportementale, animation
de groupe de parole). La formation des acteurs de soins est
fondamentale, elle implique d’acquérir des compétences
sur des sujets aussi variés que la maîtrise des concepts
d’observance et d’alliance thérapeutique, la connaissance
des moyens médicamenteux, sociaux, psychothérapeutiques
et éducationnels à la disposition des équipes, afin de
pouvoir diminuer les difficultés d’accès aux soins du
patient.
Les solutions institutionnelles
L’approche institutionnelle de l’adhésion thérapeutique se
doit d’être pragmatique et, surtout, rationnelle pour mettre
à disposition des équipes et des patients les moyens les
plus efficaces d’amélioration de l’alliance thérapeutique.
Le travail en réseau est probablement un bon moyen de
fédérer les moyens. Une revue portant sur 39 études a permis d’établir un profil des psychothérapies ayant un impact
sur l’observance thérapeutique. Les approches de type psychoéducationnel ne faisaient pas la preuve suffisante de leur
efficacité. Il conviendrait vraisemblablement de les associer
à des thérapies cognitivocomportementales ou motivationnelles. Les psychothérapies individuelles apparaissent les
plus efficaces alors que les approches familiales seraient peu
concluantes [65]. La perspective constructiviste développée
par Paul Watzlawick [57,58] centrée sur la représentation
mentale du patient sur sa pathologie (réalité de second
Proposition institutionnelle et alliance thérapeutique.
L’alliance thérapeutique, un enjeu dans la schizophrénie
ordre) reste très pertinente dans ce domaine. En effet,
à partir d’un travail de coopération avec le patient, la
représentation de la maladie pourrait être à la base d’un
programme thérapeutique. Les associations de patients ou
de familles de patients représentent un espace d’expression
et de soutien favorable à l’alliance thérapeutique ; elles
doivent être encouragées.
Tout l’enjeu de l’alliance thérapeutique se situe dans le
maintien du lien thérapeutique à chaque phase de la maladie, dans l’esprit d’un travail autour de l’autonomie face
à la prescription. Ainsi, une vision globale statique et non
évolutive de l’alliance thérapeutique dans cette pathologie
semble insuffisante, d’où l’importance de valider les outils
d’évaluation de l’alliance thérapeutique dans la phase initiale aussi bien qu’au long cours. Dans la phase initiale d’une
schizophrénie, l’objectif prioritaire de la prise en charge
est la rémission précoce, justifiant le recours aux meilleurs
moyens disponibles afin d’optimiser l‘alliance thérapeutique
[63,64]. Pour les premiers épisodes psychotiques, les objectifs seraient les suivants :
• diminuer le temps sans traitement effectif ;
• mettre en œuvre l’ensemble des moyens disponibles afin
d’obtenir la rémission la plus complète et la plus rapide
possible.
L’alliance thérapeutique nécessite donc d’être améliorée
afin de minimiser les rechutes ou l’échappement thérapeutique [45,50]. Face à la chronicisation de la maladie, le
projet de soins à long terme se doit de pas être trop dispersé,
il doit se faire dans la complémentarité avec l’intention :
• d’une réadaptation ;
• d’un maintien du patient dans le circuit de soins ;
• du maintien dans le milieu de vie qui le concerne.
Il s’agit d’assurer la meilleure efficience globale (Fig. 1).
Cette efficience globale peut d’ailleurs être estimée dans
une échelle d’efficience ; la Global Outcome Assessment of
Life in Schizophrenia (GOALS) en complément du reliquat
symptomatique du patient en y associant la tolérance visà-vis du traitement, l’entrave de la maladie, l’état de bien
être physique et moral, la qualité de vie [39].
Conclusion
Adhésion et alliance thérapeutiques sont un enjeu essentiel
en psychiatrie, comme dans les autres spécialités médicales.
Les déterminants du défaut d’observance sont multiples.
Il est utile de les connaître afin de pouvoir les intégrer
à la pratique clinique et ainsi, de mieux identifier, parmi
les patients, la population à risque. En effet, les études
concordent à démontrer les effets délétères d’une faible
observance sur le pronostic, la mortalité, la morbidité et le
coût de la schizophrénie. L’efficience de la première prise
en charge apparaît prépondérante. Cette prise en charge
est sensible aux détails ; l’expérience des patients, la capacité du praticien à déterminer le choix des psychothérapies,
les opérations de rappel en cas d’oubli de rendez-vous, la
rationalisation de l’ordonnance sont les exemples les plus
probants. Il est aussi utile de reprendre au long cours les
87
défauts d’observance chez les patients sans les stigmatiser
et en réajustant la relation médecin—patient et son articulation avec l’institution. Il est nécessaire de raisonner avec
des études cliniques explorant l’adhésion thérapeutique sur
un mode moins dichotomique ou absolu. La dimension de
l’autonomie et la liberté de choix du patient laissent la
place à une évaluation de l’observance partielle dans un
suivi, au long cours, des patients schizophrènes. Les patients
les plus autonomes à l’égard de leurs thérapeutiques médicamenteuses sont probablement les patients au meilleur
fonctionnement global et, ainsi, au moindre retentissement
fonctionnel de leur schizophrénie. Une étude sociologique
des attitudes d’autonomie des patients sous psychotropes
vient confirmer cette constatation [6]. Approfondir et évaluer l’observance thérapeutique grâce à des études cliniques
sur ce sujet permettra une amélioration de l’alliance thérapeutique et donc, une meilleure prise en charge des patients
schizophrènes.
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