BCM 400 Arnaud Proteau-Gagné 25 février 2011 La douleur • L’IASP (International Association for the Study of Pain) définit la douleur comme suit : « La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en termes d'une telle lésion. » • Réponse physiologique à un stimulus douloureux – Protège l’organisme en détectant le stimulus avant qu’il n’y ait blessure – Favorise la guérison • Le signal douloureux transporté par les nerfs est appelé nociception. La douleur, c’est l’intégration de ce signal par le cerveau. La douleur (2) • La douleur peut être aiguë (vive et brève) ou chronique (sur plus de 6 mois). • Quand la douleur devient pathologique – Inflammation chronique (arthrite) – Membre fantôme (amputation) – Douleur diabétique (atteinte des nerfs sensitifs) – Cancer (atteinte des nerfs sensitifs) • Douleur persistante, même en absence de stimulus • Entraîne d’autres effets indésirables – Arrêt de travail, dépression, anxiété • D’après l’Association Canadienne de la Douleur Chronique, plus de 10 millions de Canadiens souffrent de douleur chronique. • Pas moins de huit visites sur dix chez le médecin sont reliées à un problème de douleur. analgésie antinociception antihyperalgésie hyperalgésie Seuil de perception de la douleur Mesure des effets analgésiques normalgie Un analgésique peut donc avoir une composante antinociceptive et antihyperalgésique Les opiacés Extraction Opiacé : Alcaloïde analgésique contenu dans le Pavot (Papaver somniferum) et dérivé semi-synthétique (synthétisé à partir de la Thébaine) Opioïde : Classifie toutes les substances qui possèdent une action pharmacologique similaire à la morphine (traditionnellement). Toute substance qui se lie aux récepteurs aux opioïdes (au sens large). La codéine • Environ 10% d’une dose orale est métabolisé en morphine par le foie, ce qui créer la majorité du potentiel analgésique. • C’est un antitussif qui possède un effet central (sur le cerveau). • D’autres médicaments ont été développés pour avoir seulement l’effet antitussif comme le dextrométrophane. Les dérivés Morphiniques Structure des récepteurs de type GPCRs Les GPCRs (G protein coupled receptors) sont une catégorie très importante de récepteurs. Environ 30% de la recherche privée en pharmaceutique est consacré au GPCR. • Ces protéines sont constituées de 7 hélices alpha qui sont intégrées dans la membrane cellulaire. (domaine transmembranaire) • De 3 boucles extracellulaires et 3 boucles intracellulaires. • L’organisme les reconnaît par l’extrémité N terminale. • La troisième boucle intracellulaire et l’extrémité C terminal reconnaissent la protéine G. Les ligands interagissent majoritairement avec le domaine transmembranaire et les boucles extracellulaires. Activation de récepteurs de type GPCRs Test d’activation des GPCR: GTPγ35S • Pour tester l’activation des GPCRs on peut utiliser une version non hydrolysable du GTP qui est radiomarqué. Les récepteurs aux opioïdes La grande majorité des analgésiques utilisés en clinique produisent leurs effets par l’activation du récepteur Mu. • Il y a trois types de récepteurs aux opioïdes: le Mu, le Delta et le Kappa. • L’activation de tous les récepteurs aux opioïdes produit une analgésie. • Les opioïdes produisent leurs effets analgésiques au SNC (système nerveux central), au niveau de la moelle épinière et des neurones périphériques. • La distribution de chacun des types de récepteurs aux opioïdes dans le cerveau est différente, donc leur activation sélective peut provoquer des réponses différentes. • L’activation de Mu et Delta cause une augmentation de la dopamine au cerveau ce qui produit une euphorie. • L’activation de Kappa provoque une baisse de la dopamine ce qui cause la dysphorie. Sélectivité dans les récepteurs aux opioïdes Ref : Kane et al. Molecular Recognition of Opioid Receptor Ligands. AAPS Journal. 2006; 8(1): E126-E137. Liaison au récepteur : un modèle en trois point Le récepteur Mu (MOPR) Ref : Center for opioid reseach and design (Cord) Le récepteur Delta (DOPR) Le récepteur Kappa (KOPR) Les ligands endogènes Les peptidomimétiques (bioisostérisme) Les pipérazines • La famille des pipérazines a été développée pour sélectivement activer DOPR. • Leur activation de DOPR provoque des convulsions lorsque testeé sur des animaux. • Plusieurs recherches portent sur l’activation sélective de DOPR notamment à cause des effets antidépresseurs. Un exemple de développement par «templates» ADL-5859 Adolor Corp. Les effets secondaires • L’activation de tous les récepteurs aux opioïdes peut provoquer une dépendance physique. Le développement de cette dépendance dépend du dosage, de la fréquence, de type d’agoniste et du type de récepteur. • L’activation du récepteur Mu est responsable de la dépendance à la plupart des opioïdes utilisés en clinique et de façon récréative. • L’usage récréatif crée une dépendance plus rapidement que l’usage thérapeutique, à cause des dosages plus élevés nécessaires pour obtenir les effets souhaités et non de l’analgésie. • La tolérance aux opioïdes se caractérise par la nécessité d’augmenter la dose du médicament pour obtenir un effet thérapeutique. Elle se développe rapidement dans le cas d’opioïdes Mu. (souvent la morphine) • Certains agonistes partiels causent moins de dépendance et de tolérance, mais parfois leur effets analgésiques sont plus faibles. Les effets secondaires • L’activation des récepteurs Mu et Kappa entraîne: – une sédation (détente et sommeil) – une myosis (contraction de l’iris) – des vomissements • L’activation de Mu avec une forte dose peut mener à un état de dépression respiratoire, cela peut mener à la mort du sujet (overdose). • L’activation des récepteurs Mu situés aux niveau de l’intestin produit un ralentissement du péristaltisme intestinal. (constipation) Tirer profit des effets secondaires : le loperamide Janssen Pharmaceutica • Le loperamide est un opioïde qui ne possède pas d’effet analgésique par administration orale. • Son log P (environ 4) est bon pour qu’il se rende au cerveaux, mais la Glycoprotéine P le renvoie par transport actif à l’extérieur de la membrane (Efflux) Les Anti-Inflammatoires Non Stéroïdiens (AINS) • Les anti-inflammatoires sont fréquemment utilisés en cas de douleurs moins sévères. • Il sont souvent utilisées conjointement avec des opioïdes (même formulation). – Ex: vicodin 500mg paracétamol et 5mg d’hydrocodone. • Les AINS produisent leurs effets analgésiques par l’inhibition des enzymes cyclo-oxygénases (COX) Au lab Dory Conformation active du ligand endogène Analogues d’enképhalines Caractérisation pharmacologique (Affinité) Essai de compétition avec un ligand radioactif marqué au 3H pour déterminer l’affinité Caractérisation pharmacologique (Activation) Test d’internalisation de DOPR marqué avec GFP (Green Fluorescent Protein). L’activation du récepteur par un agoniste entraîne l’internalisation dans la cellule. Immunobuvardage de type Western. Pour tester la phosphorylation de ERK1/2 qui est obtenue après activation DOPR.