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exemple à l'académie de Genève avec Antoine-Elisée Cherbuliez dès 1835 et à l'université de Berne avec Karl
Herzog. Au XIXe s., les auteurs des plus importants ouvrages étaient presque tous professeurs, en majorité
d'origine étrangère. L'historien et économiste genevois Jean Charles Léonard Simonde de Sismondi fait
exception. Ses publications s'échelonnent sur les quarante premières années du siècle; il fut d'abord un
adepte, puis un opposant de la théorie de Smith. Il reprochait à Ricardo d'avoir érigé en dogme le non-
interventionnisme de l'Etat et esquissa les grandes lignes de la théorie de la sous-consommation.
La fondation de l'Etat fédéral en 1848 rendit plus visibles les problèmes économiques du pays. Il parut tout
d'abord urgent de dresser des statistiques économiques et sociales (Statistique). Bruno Hildebrand,
professeur à Zurich (1851-1856), puis à Berne (1856-1861), dirigea le premier bureau statistique de Suisse et
créa les Jahrbücher für Nationalökonomie und Statistik, parus dès 1863, qui existaient encore au début du
XXIe s. Fondée en 1864 à Berne, la Société suisse de statistique (auj. Société suisse de statistique et
d'économie) et sa revue coordonnaient les travaux entrepris dans le domaine.
Vers la fin du XIXe s., l'université de Lausanne devint pour un temps l'établissement de recherches
économiques de Suisse le plus important. Léon Walras, qui y enseigna de 1870 à 1892, fut à l'origine de la
théorie de l'équilibre général, que son successeur, Vilfredo Pareto, professeur ordinaire de 1893 à 1917,
développa (école de Lausanne). C'est à Pareto que l'on doit aussi l'idée de la circulation des élites, qui eut une
influence sur les idées fascistes. Les contributions de celui-ci à la sociologie, dont il fut l'un des pionniers, sont
également importantes. Alors que les travaux de Walras et Pareto avaient un écho international, les autres
scientifiques suisses ne connurent guère de rayonnement au-delà des frontières du pays au tournant du
siècle. Ils se distinguaient souvent par un certain pragmatisme et beaucoup, avant, pendant ou après leur
activité de professeur, occupèrent des postes importants dans l'administration fédérale ou présidèrent des
commissions fédérales. La proximité avec la pratique économique et administrative est également manifeste
dans le Handwörterbuch der Schweizerischen Volkswirtschaft, Socialpolitik und Verwaltung (env. 4000 pages),
publié de 1903 à 1911 par Naum Reichesberg, professeur à Berne.
Auteur(e): Emil Walter-Busch / LA
3 - Les sciences économiques au XXe siècle
A la fin du XIXe s., un mouvement pour la création de hautes écoles commerciales se dessina. L'académie de
commerce fondée à Saint-Gall en 1898, devenue haute école commerciale en 1911 (université dès 1995),
proposait au début une formation essentiellement dédiée à l'économie d'entreprise. A la même époque se
créèrent dans les universités des départements de sciences commerciales. Zurich fut la première université
de langue allemande à instituer une chaire d'économie d'entreprise (1903); elle fut suivie par Fribourg (1906),
Neuchâtel (1910), Lausanne (1911), Berne (1912) et Genève (1915). Ces institutions avait cependant des
adversaires dans quelques cantons; à Bâle, le projet de fondation d'une haute école commerciale échoua en
votation populaire en 1903. Avec l'Allemagne et les Etats-Unis, la Suisse fit néanmoins partie des pays où les
tenants de la création d'écoles parvinrent à leurs fins. L'orientation essentiellement pratique de
l'enseignement, voulue par les pionniers du mouvement, s'accordait bien avec la conception de l'éducation en
Suisse; grâce à d'importantes subventions fédérales, la charge financière ne fut en outre pas trop lourde pour
les cantons et les communes.
La constitution des Archives sociales suisses à Zurich en 1906 et des Archives économiques suisses à
l'université de Bâle en 1910 donna à la discipline deux nouveaux services de documentation. Le Centre de
sciences économiques fut ouvert en 1988 à l'université de Bâle, qui cependant ne possède une faculté dans
cette branche que depuis 1997. Cette matière peut aussi être étudiée au Tessin depuis la fondation de
l'université de la Suisse italienne en 1996.
La formation professionnelle, organisée par les sociétés d'employés de commerce, se développa également.