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23/05/2013 |
Sociétés économiques
Les sociétés économiques furent créées en tant que sociétés savantes pendant la révolution agricole dans la
seconde moitié du XVIIIe s. Se référant tant à la physiocratie qu'à une notion plus large de l'économie, elles
avaient pour objectifs la discussion, la diffusion et la concrétisation des connaissances en vue d'accroître la
production, notamment dans l'agriculture, mais également dans le commerce, l'artisanat, les mines et
l'industrie. Elles établirent des descriptions topographiques et des relevés statistiques des conditions
économiques, organisèrent des concours, publièrent des manuels d'instruction pour la population des
campagnes, ainsi que des ouvrages consacrés à l'éducation du peuple, créèrent des exploitations modèles et
encouragèrent la formation professionnelle. Elles permirent la constitution de réseaux d'experts éclairés et la
diffusion de leurs connaissances. Leurs membres provenaient essentiellement des élites politiques et
intellectuelles urbaines. La Société économique de Berne, créée par Johann Rudolf Tschiffeli en 1759, fut la
première association de ce genre en Europe continentale. Elle avait des sections dans la partie alémanique,
mais surtout dans la partie romande de la République et acquit une renommée internationale sous la
présidence d'Albert de Haller (1708-1777). Son organe Mémoires et observations recueillies par la Société
œconomique de Berne paraissait en allemand et en français. En 1759, la commission économique de la
Société de physique de Zurich, fondée en 1746, fit sensation avec la publication d'"entretiens avec des
paysans". D'autres sociétés furent créées, notamment à Fribourg et Soleure (1761), Genève (Société des Arts,
1776), Coire (1778) et Bâle (1795). L'activité des physiocrates (patriotes économiques) recula en maints
endroits après 1780, du fait que les structures agraires et le système corporatif (Corporations) fixaient
d'étroites limites aux réformes et que les novateurs entraient en conflit avec les autorités. Il fallut attendre le
XIXe s. pour que les nombreuses associations agricoles cantonales et interrégionales puissent participer
activement à la modernisation de l'agriculture.
Sources imprimées
– M. Stuber et al., Forschungsdatenbank zur Ökonomischen Gesellschaft Bern, (Inst. d'hist., université de
Berne)
Bibliographie
– E. Erne, Die schweizerischen Sozietäten, 1988
– A. Holenstein et al., éd., Nützliche Wissenschaft und Ökonomie im Ancien Régime, 2007
– M. Stuber et al., éd., Kartoffeln, Klee und kluge Köpfe, 2009
Auteur(e): Emil Erne / AN