
Neurologies • Mai 2013 • vol. 16 • numéro 158  183
épilepsies spécial aaN
activée dans les astrocytes et les 
neurones dysmorphiques des dys-
plasies corticales focales de type 
2b, ainsi que l’expression de son 
récepteur TLR4. Le même phéno-
mène est observé dans les épilep-
sies temporales et l’encéphalite de 
Rasmussen.
QUELLES SONT LES 
CONSÉQUENCES 
FONCTIONNELLES D’UNE 
INFLAMMATION CÉRÉBRALE ?
L’activation des récepteurs cités 
plus haut par leur ligand endogène 
va entraîner une augmentation 
des entrées de Ca dans la cellule 
par phosphorylation de la sous-
unité NR2B du récepteur NMDA, 
ce qui va augmenter l’excitabilité 
cellulaire. De même, Bernard et 
al. ont montré la possibilité de 
canalopathies acquises (HCN1 
par exemple) secondaires à cette 
activation. Par ailleurs, il semble 
que les astrocytes périvasculaires, 
situés à l’interface entre les neu-
rones et les cellules endothé-
liales, puissent jouer un rôle dans 
l’épileptogenèse, en entretenant 
l’inflammation et, du même coup, 
l’augmentation anormale de la 
perméabilité de la barrière héma-
to-encéphalique. Or il a été montré 
que le passage anormal d’albumine 
pouvait à son tour déclencher une 
réaction inflammatoire et facili-
ter la survenue de crises en aug-
mentant la sécrétion d’IL-1ß et de 
HMGB1.
LES ANTI-INFLAMMATOIRES  
ONT-ILS UN EFFET 
ANTICONVULSIVANT ?
De façon empirique, on connaît 
depuis longtemps l’ecacité des 
corticoïdes dans les spasmes infan-
tiles et des immunoglobulines IV 
dans certains syndromes pharma-
corésistants. Dans les modèles ani-
maux d’épilepsie aussi divers que 
l’injection de kaïnate, le kindling 
et les rats GAERS, les anti-inflam-
matoires ont montré une ecacité, 
avec une diminution des crises de 
50 à 70% et une augmentation du 
délai d’apparition des crises. Plus 
récemment, a été testé un inhibi-
teur de la synthèse de l’IL-Rß, le 
Vx 765, avec lequel a été notée une 
diminution de la fréquence des 
crises et des lésions histologiques 
d’inflammation. Quant à un rôle 
antiépileptogène, il a été testé en 
administrant des anti-inflamma-
toires pendant la période latente 
entre la lésion initiale et la surve-
nue de crises. Dans les modèles 
animaux testés, le traitement ne 
supprime pas les crises, mais modi-
fie leur intensité et leur fréquence.
Enfin, un poster original [2] a 
regardé le délai de survenue des 
crises en vidéo-EEG selon que 
les patients prenaient ou non de 
l’aspirine. Les patients présen-
tant une épilepsie partielle sous 
aspirine (n = 24) avaient moins 
de crises enregistrées à J2 que les 
patients sans aspirine, de façon 
significative. Par contre, l’eet de 
l’aspirine n’était pas retrouvé chez 
les patients ayant des crises non 
épileptiques.
LES SYNDROMES 
HUMAINS
Orrin Devinsky, New York [1]
LES MALADIES SYSTÉMIQUES 
Elles s’accompagnent fréquem-
ment d’une épilepsie, par des 
mécanismes variables : vascu-
laire, métabolique, autoimmun, 
iatrogène… On peut citer le lupus 
érythémateux disséminé, dans 
lequel la présence d’antiphospho-
lipides est corrélée à l’existence 
d’une épilepsie et d’une vascula-
rite. L’encéphalite de Hashimato 
est une entité discutée qui com-
porte une encéphalopathie subai-
guë, à rechutes, avec déficits d’al-
lure pseudo-vasculaire et crises, 
troubles psychiatriques, cogni-
tifs, répondant aux corticoïdes. 
De façon générale, le traitement 
des crises survenant au cours des 
maladies inflammatoires systé-
miques doit comporter à la fois un 
anticonvulsivant et un traitement 
immunomodulateur par corti-
coïdes et/ou IgIV et/ou plasma-
phérèses.
L’ENCÉPHALITE 
DE RASMUSSEN 
Elle se manifeste le plus sou-
vent (56 à 92 % des cas selon les 
séries) par une épilepsie partielle 
continue, puis un déficit moteur 
progressif avec ou sans troubles 
phasiques, et troubles cognitifs. 
L’âge de début se situe le plus sou-
vent autour de 6 ans, rarement 
chez l’adulte. Des anomalies de 
l’immunité humorale (anticorps 
anti-GluR3) et surtout cellulaire 
sont décrites, avec un taux de cel-
lules CD8 cytotoxiques élevé. Sur 
le plan histologique, elle se carac-
térise par une atrophie au niveau 
d’un hémisphère avec présence de 
nodules de microglie.
LES ENCÉPHALITES LIMBIQUES 
PARANÉOPLASIQUES (Fig. 2)
Elles sont de description récente. 
Elles associent le plus souvent 
des crises, des troubles psychia-
triques et des troubles cognitifs 
évoluant de façon subaiguë, avec 
des tableaux variables selon les 
anticorps en cause, de même que 
le type de néoplasie auquel elles 
sont associées 
(Tab.  1)
. Ici aussi le 
traitement repose sur les immu-
nomodulateurs.
Un poster de la session [3] a atti-
ré l’attention sur un aspect EEG 
inconstant mais typique au cours 
des encéphalites limbiques à AC 
anti-NMDAR, décrit précédem-
ment chez 7 patients d’une série de 
23 par Schmitt et al. [4], et ici chez