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I. Introduction
Comme tout être vivant, appartenant à la nature, l’homme est contraint
de vivre sous sa loi.
Cependant, l’homme doit affronter les souffrances causées par son
intelligence exceptionnelle qui ne tolère pas son existence sans valeur.
Cela le contraint, conscient de sa mort inévitable, à chercher davantage une
valeur à sa propre existence. Toutefois, il est obligé de retourner dans la
nature comme composant sans valeur.
De ce fait, la vie de l’homme est, dans un sens, celle d’une recherche de sa
valeur, pourtant inaccessible, étant donné qu’elle n’existe pas. En effet,
c’est l’homme qui a inventé ce concept pour surmonter sa non-valeur
insoutenable.
Par conséquent, cette lutte humaine pour la recherche de sa valeur durant
son existence, lui procure des souffrances par ses échecs. Il peut trouver
momentanément certaines valeurs dans son existence, mais ce n’est qu’une
valeur d’instance et de confusion, parce que l’homme a une existence finie,
et ce qu’il cherche est infini. De ce fait, il doit rechercher sans cesse
d’autres valeurs afin de satisfaire ses besoins. C’est ainsi que les
souffrances de la vie continuent et continueront durant toute son existence.
Toutefois, certains hommes intelligents essaient de résoudre autrement ces
souffrances et ce dilemme humain inévitable, en optant pour une voie
différente après avoir percé la vérité de la non-valeur dans l’existence
humaine.
Ces hommes intelligents cherchent la solution à l’intérieur de l’homme, en
essayant de chasser l'engouement pour la valeur de son existence.
Ces efforts positifs se voient et s’expliquent clairement dans le monde de la
« négation du vouloir-vivre », dans le monde comme volonté, par
Schopenhauer dans son œuvre principale « Le monde comme volonté et
comme représentation » ; c’est ce qui se passe justement chez les
bouddhistes qui recherchent le monde du Nirvâna.
Schopenhauer constate d’abord que le monde est dominé par une
force absolue, appelée la « Volonté », autrement dit la « Force d’unité »1,
1 : Nous la nommons ainsi, la considérant comme l’essence suprême du monde qui fait
l’unité du monde. Ainsi, toute chose du monde peut exister sans problème en maintenant
son unité ; le monde est l’unité et l’unité est le monde.