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Gottlob Ernst Schulze, Vorlesung über Metaphysik nach der Nachschrift von A. Schopeuhauer. Corso di
Metafisica secondo il manoscritto di A. Schopenhauer (1810-11), Trente, Éd. Verifiche, 2009, coll.
« Quaderni di Verifiche », lxxx-260 p., 25 €.
Nous avons entre les mains un livre précieux : les cours sur La Métaphysique de G. E. Schulze
(1761-1833) d’après la transcription opérée par Schopenhauer du trop peu connu mentor du jeune
étudiant. Ces « transcriptions » (Nachscriften) proviennent des cours de logique, de métaphysique, de
psychologie dispensés par le Maître, auteur de l’incontournable Enésidème. Ou sur les fondements de la
philosophie élémentaire exposée à Iéna par Reinhold (1792, Vrin, trad., H. Slaouti, Paris, 2007), auxquels
a assistés l’apprenti philosophe pendant le semestre d’été 1810 et durant l’hiver 1810-11 à Göttingen.
La destination du présent ouvrage est de découvrir et d’éclaircir la genèse conceptuelle et
scripturale de la pensée schopenhauerienne selon le contexte, les méthodes et le contenu sur l’actuelle
question de la « discussion » (Auseinandersetzung) de la répercussion de la métaphysique schulzienne sur
celle de Schopenhauer, de comprendre l’enseignement de la philosophie schulzienne, sur le rôle qu’elle a
effectivement jouée sur la germination du système de Schopenhauer.
La puissance de cette édition bilingue allemand/italien est de sortir Schulze de son seul ancrage
dans l’histoire, son anti-kantisme pour accéder enfin à une pensée authentiquement philosophique avec
toutefois le risque inévitable d’aligner la métaphysique de Schulze à celle de son élève. La traduction est
assurée par deux éminents érudits de Schopenhauer, De Cian et J. Stollberg, assumant l’introduction et la
transposition italienne, présentant les lignes de forces de la pensées schulzienne pour mieux accéder à
l’intelligence des écrits schopenhaueriens, en mettant l’accent sur les sources et dates des textes de nos
deux auteurs, sur la reprise par Schopenhauer des cours du penseur allemand selon la formule « exposés,
mais non dictés » (esposto, ma non dettato », mais aussi sur la formation et l’évolution du promoteur du
« semi-scepticisme », de l’intervention du « réaliste naturaliste » sur l’itinéraire de la pensée de
Schopenhauer en montrant comme il souleva les thèmes nucléaires et les problèmes centraux qui
orientèrent le travail de Schopenhauer à venir. L’introduction est déjà en elle-même un outil de première
qualité pour qui veut s’instruire et de Schulz et de Schopenhauer. Les chronologies, bibliographies, index,
permettront aux lecteurs de circuler aisément dans l’ouvrage même si fait cruellement défaut un glossaire
allemand/italien.
Robert TIRVAUDEY.