Santé-MAG
N°47 - Janvier 2016
ACTUALITÉ
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Santé Mag: Qu’est-ce que l’hyperten-
sion pulmonaire ?
Pr Olivier Sanchez: L’hypertension pul-
monaire est une maladie rare, qui se
définit comme une élévation, perma-
nente, des chires de pressions, dans
les artères des poumons et qui est à
l’origine d’une défaillance du ventricule
du poumon droit.
Quelles sont les causes de cette défail-
lance ?
Il existe plusieurs causes à cette défail-
lance et les recherches, à ce niveau,
avancent de manière spectaculaire
et cela a permis d’établir un certain
nombre de recommandations, relatives
à la prise en charge y aérente, ainsi
que pour des prises en charge étiolo-
giques et thérapeutiques.
Comment expliquer, alors, cette éléva-
tion pulmonaire ?
Il existe plusieurs explications à cette
élévation des pressions pulmonaires:
les causes les plus fréquentes sont, en
même temps, une valvulopathie du
cœur gauche, une bronchite pulmo-
naire chronique obstructive, ou une fi-
bro-pulmonaire, qui peuvent connaître
une complication.
Ce sont, là, les deux groupes les plus
fréquents. Cependant, il peut s’agir,
par moments, d’une évolution défavo-
rable d’embolie pulmonaire, qui peut
conduire, eectivement, à une hyper-
tension pulmonaire post-embolique.
Enfin, il existe un groupe un peu parti-
culier, qu’on appelle hypertension arté-
rielle pulmonaire, due à une maladie de
la microcirculation pulmonaire, pouvant
être, soit idiopathique; c'est-à-dire, sans
cause retrouvée, soit d’origine familiale,
avec un certain nombre d’anomalies
génétiques; aujourd’hui, bien dentifiées.
Il y a lieu de dire, également, que, par
moments, la prise de certains médica-
ments peut donner ce genre de patho-
logies. Tout comme, d’ailleurs, les mala-
dies infectieuses du VIH, des hépatites,
la cirrhose et les cardiopathies congéni-
tales entraînent, également, l’hyperten-
sion artérielle pulmonaire.
Pourquoi dit-on que cette pathologie
est rare; est-ce dû au fait qu’elle soit mal
diagnostiquée, ou en raison, eective-
ment, de par sa faible fréquence ?
Elle est rare, parce qu’on a des infor-
mations, qui confirment les données du
registre épidémiologique, dans certains
pays et ce, indépendamment de celles
détenues, par des organisations locales.
Aussi, nous savons que, dans ce groupe
de maladies de l’hypertension artérielle
pulmonaire un peu particulière, l’inci-
dence, ou le nombre de nouveau cas,
Le diagnostic de l’hypertension
pulmonaire nécessite
un certain nombre d’expertises
Pr Olivier Sanchez*, à Santé Mag,
Propos recueillis par Tanina Ait
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ACTUALITÉ
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Du riz, enrichi en vitamines et minéraux, donné à de nom-
breux enfants, au Cambodge, s’avère néfaste. Le type de fer,
utilisé dans cette supplémentation, serait à l’origine d’un
risque d’infection, par un petit ver intestinal.
Une équipe de l’Institut de Recherche et Développe-
ment (IRD) recommande de modifier la composi-
tion de cet aliment. Une vaste étude, menée auprès
de 10 000 enfants, au Cambodge, révèle que la
consommation de riz enrichi, ou fortifié, avec des vitamines
et des minéraux, double le risque d’apparition d’une infec-
tion parasitaire, due à un ver intestinal, appelé ankylostome.
Le riz, en question, est distribué dans les écoles primaires
du pays, via le Programme Alimentaire Mondial (PAM), dans
le but de compenser une alimentation insusante en nu-
triments. Or, cette supplémentation semble avoir l’eet in-
verse: les enfants touchés par l’infection parasitaire sourent
d’une carence en fer, avec un risque d’anémie et d’un retard
cognitif, ainsi que d’un retard de croissance.
En cause ? L’absorption, par les enfants, du fer utilisé dans
le riz enrichi, serait insusante. Par conséquent, en restant
dans leur intestin, il bénéficierait au parasite.
UN FER MAL ABSORBÉ
Pour vérifier leurs soupçons, les chercheurs de l’IRD ont suivi
des enfants concernés, pendant 6 mois. Au cours de cette
période, les petits élèves ont reçu 6 fois par semaine, soit du
riz blanc ordinaire (placebo), soit l’un des trois types de riz
enrichi en vitamines (vitamine A, vitamine B12, vitamine B9)
et minéraux (fer, zinc), administrés, de manière classique,
dans le cadre des programmes alimentaires. Au terme de
l’étude, les chercheurs ont observé que la proportion d’en-
fants infectés était doublée, chez ceux ayant consommé l’un
des trois types de riz fortifié, passant de 12% à entre 16% et
24% d’entre eux.
«Les travaux de recherche doivent, de toute urgence, per-
mettre de sécuriser la supplémentation des aliments utilisés
dans le cadre des programmes alimentaires, dans le monde;
en particulier, grâce à un type de fer orant une meilleure
absorption», concluent les auteurs
par an et pour un million d’habitants,
se situe autour de cinq. C’est, donc,
une maladie rare; d’autant que, sur une
population bien définie, on est sur des
chires, qui varient entre quinze et
vingt cas, par million d’habitants.
Comment diagnostiquer cette patholo-
gie ?
Le diagnostic nécessite un certain
nombre d’expertises et il est, exclusi-
vement, confirmé lorsqu’on a fait un
cathétérisme cardiaque droit; parce
que la définition de l’hypertension
pulmonaire repose sur la mesure de
la pression pulmonaire moyenne, au
cathétérisme.
En tout état de cause, on ne parle pas
d’hypertension pulmonaire sans avoir
fait, auparavant, un cathétérisme car-
diaque droit et on procédera, par cette
technique, lorsqu’on aura retrouvé
d’abord, notamment, des anomalies
sur l’échographie cardiaque et ce n’est
qu’alors qu’on posera un diagnostic
confirmé.
Ceci étant, on recherchera les causes à
la survenue de la maladie, par des exa-
mens cliniques, biologiques et radiolo-
giques permettant, ainsi, d’identifier les
diérents sous-groupes de l’hyperten-
sion pulmonaire.
Quelle est la tranche d’âge la plus tou-
chée et quel en est le sex-ratio ?
Cette maladie touche, indiéremment,
l’enfant et l’adulte. Il existe, cependant,
des causes spécifiques à l’enfant et chez
l’adulte, l’âge a tendance à augmenter.
On est passé d’une maladie qu’on dia-
gnostiquait à l’âge de 30 /40 ans, à
50/55 ans.
Concernant le sexe, on constate une
légère prédominance de la pathologie
dans son groupe 1, chez la femme; ce
qui est observé de par le monde et ce,
de manière constante. Ceci pourrait
s’expliquer par des causes hormonales;
mais, encore, une fois, nous n’avons
pas d’explications précises, à l’heure
actuelle.
Quel est le pronostic de cette patholo-
gie ?
Au niveau du pronostic de l’HTAP, ma-
ladie aussi grave qu’incurable, à l’heure
actuelle, malheureusement, qui plus est
sans traitement idoine, la médiane de
survie d’un patient est de 3 ans; mais,
lorsque le patient est sous traitement,
lourd certes, le pronostic s’améliore,
pour atteindre 80 à 90% de survie, sur
un an, 80%, pour deux et 70%, de trois
à cinq ans
* Professeur Olivier Sanchez,
chef de service Pneumologie,
Hôpital européen "George Pompidou"
(Paris) – France.
Cambodge Le riz enrichi favorise un parasite intestinal
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