4768847 - Le premier televiseur Oled coutera 3.000 euros

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10/09/08
P. 22
Innovation
Le premier téléviseur Oled coûtera 3.000 euros
Performante et peuconsommatrice d’énergie, mais encore délicate à industrialiser,
la technologie Oled arrive
très doucement dans l’électronique grand public.
qui exigent, eux, d’être rétroéclairés. De plus, les écrans Oled sont
ultraplats, presque aussi fins que
du papier, et offrent une image
d’excellente qualité, notamment
en termes de contraste et de luminosité.
Ces atouts ont déjà conduit plusieurs constructeurs, dont Nokia,
Sony et Samsung, à tester la technologie en implantant des écrans
Oled sur des appareils de petite
taille, téléphones mobiles ou lecteurs MP3. Le cabinet d’études
iSuppli indiquait en mai dernier
que les objets dotés d’écrans Oled
étaient passés de 2,6 millions d’unités en 2007 à 10,2 millions d’unités
en 2008. Et pourraient bondir à
185,2 millions d’unités en 2013.
Disponible courant décembre,
le XEL-1 sera le premier
téléviseur à écran Oled
commercialisé en Europe.
Sony
Tous droits réservés − Les Echos − 2008
Au Salon IFA de Berlin, Sony
a annoncé la commercialisation en Europe, dès le mois de
décembre, de son premier téléviseur Oled, le XEL-1. Ce petit
modèle de 11 pouces (28 cm de
diagonale), déjà commercialisé
discrètement aux Etats-Unis et
au Japon depuis le début de l’année, sera vendu… 3.000 euros.
La technologie Oled (« Organic
Light Emitting Diodes », diodes
électroluminescentes organiques)
présente l’énorme avantage de se
passer de rétroéclairage : les
diodes produisent leur propre lumière lorsqu’elles sont soumises à
un courant électrique. Le système
est donc bien plus économe en
énergie que les écrans à
cristaux liquides(LCD),
Durée de vie trop faible
Pourtant, Sony est loin de crier
victoire et, vu son prix, le XEL-1
n’envahira pas de sitôt nos salons.
Malgré cinq ans de recherchedéveloppement, il n’y aura pas de
campagne de publicité pour son
lancement européen. « L’usine
n’en produira que quelques centaines de modèles en fin d’année.
Nous misons sur l’engouement de
certains consommateurs, les “early
adopters”, autour de ce produit »,
avoue Stéphane Curtelin, directeur marketing de la division Home
Video et Télévision chez Sony.
Au plus tôt, les téléviseurs Oled
ne devraient débouler en masse sur
le marché grand public qu’en 2010.
Quelques constructeurs y travaillent. Le sud-coréen Samsung a
ainsi présenté à la presse des proto-
types(de 14,1 à 31 pouces)produits
dans son usine de Suwon-si par
Samsung SDI, sa société sœur, qui
réalise déjà des écrans LCD et
plasma. Ils seront commercialisés
au mieux en 2010. De même, le
japonais Panasonic commence à
produire des écrans Oled dans son
usine d’écransplasma, là aussi pour
une commercialisation prévue en
2010. En revanche, d’autres acteurs comme Loewe, Sharp ou Philips, préfèrent attendre et observer
l’évolution du marché.
Pourquoi cette prudence ? Principalement parce que les coûts de
production sont encore élevés, car
les industriels rencontrent les
mêmes problèmes de fiabilité et de
qualité qu’au lancement des premiers écrans LCD. « Si on en produisait aujourd’hui, cela nous coûterait 150 dollars le pouce, soit
2.115 dollars pour le plus petit modèle », lâche Christophe Chancenest, chef de groupe marketing
senior chez Samsung.
Autre point noir, la durée de vie
du produit, qui ne dépasse pas les
30.000 heures, contre de 60.000 à
100.000 heures pour les écrans
LCD et plasma. Enfin, nul ne sait
vraiment si le consommateur
lambda accrochera à cette nouvelle offre. Une chose est sûre,
après le plasma, le LCD et l’Oled,
la bataille des technologies n’est
pas finie.Sony mise en parallèle sur
le FED (« Field Emission Display »), une technologie d’affichage qui pourrait remplacer ses
écrans LCD.
C. C.
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