Présentation de Zap l’écran, vive la vie ! 17.11.2008 Commission 2
Le livre est largement inspiré des rubriques parues dans Le Ligueur, hebdomadaire de La
ligue belge des familles, depuis février 2006. A l’origine de cette rubrique, la volonté de
serrer au plus près le contenu et la mise en œuvre des écrans qui émaillent la vie
quotidienne.
En trois ans, la technologie et les pratiques ont considérablement évol au nom de la
convergence numérique. Les medias se parlent et s’invitent. Les journaux parlés du
matin, passent à la télé. Le téléphone portable héberge la télévision. La presse écrite se
prolonge sur Internet. Les messageries électroniques sont reliées aux téléphones
mobiles.
Les supports deviennent mobiles et nomades. (PC, baladeur, I-phone…) Les écrans se
délocalisent et se démultiplient. Le citoyen est connecté en permanence, atteignable en
tout lieu, en toute circonstance. La consommation de médias est plus individuelle, ne se
limite plus à un lieu familial. Chacun dans sa bulle.
Les nouveaux médias sont interactifs. Je peux devenir producteur de contenu et le
diffuser sur le Web ou sur léphone. Je ne suis plus tenu à un horaire de
programmation. La télé sur Internet, la vidéo à la demande permettent de regarder
je veux, quand je veux, ce que je veux.
Les parents sont désorientés, dépassés, déboussolés. Ils pensent nouveaux médias en
termes de limitation et de sécurité, jamais en questionnement sur les pratiques ou les
contenus. Père et mère perdent leur monopole de transmission des savoirs, de même
que l’école.
Devant ce flux numérique, et pour casser le rythme d’une rubrique après l’autre, j’ai écrit
un livre pour marquer une pause ; pour saisir la place des écrans au quotidien et les
retombées sociales et familiales que génère l’omniprésence des écrans.
Zap l’écran, vive la Vie ! aborde également les stratégies commerciales et financières qui
visent à exposer le consommateur à un maximum de contacts avec les technologies de
l’information et de la communication. Neuro-marketing, télé pour bébé, traçage et
profilage des internautes, e-commerce, les approches publicitaires sont plus subtiles.
L’ouvrage évoque aussi différentes façons de s’approprier un média et de les considérer
dans une démarche critique.
En cela, le livre, basur des témoignages, des informations et des analyses est un outil
d’éducation aux médias. Les nouveaux médias impliquent la création de nouveaux outils
pour forger une capaci d’appréciation et de jugement raisonnés, afin de dépasser
l’attitude émotionnelle et affective.
Une piste pour amorcer un débat, débouchant sur l’inventaire des attentes et besoins des
adultes, serait de faire lire le livre. Ensuite, de réunir les lecteurs et de confronter leurs
pratiques à celles décrites dans l’ouvrage. De consigner leurs réflexions et demandes et
de les transmettre aux Centres de ressources en éducation aux médias. Ceux-ci
pourraient déterminer des axes de formation prioritaires collant aux besoins réels du
public.
La profusion mediatique nécessite de garantir l’accès des technologies et des contenus au
plus grand nombre. En Région wallonne, un tiers de la population est dépourvue
d’ordinateurs. Des espaces publics numériques (150 à Bruxelles et en Wallonie)
pourraient dispenser une éducation aux médias de base et donner accès gratuit aux
supports, afin d’intégrer la population non équipée et non informée aux flux
communicationnels.
Il faudrait insister également sur le pouvoir citoyen que recèle un media comme Internet.
Exemple de la blogueuse Julie, en quête de logement social depuis 4 ans à Paris et
dépannée par une mobilisation sur le Net.
La simplification et l’interconnectivité des supports facilitent l’expression personnelle
dans la production de blogs, de mini-films sur téléphone mobile, diffusés à grande
échelle. Le citoyen retrouve du pouvoir.
Bref, l’éducation aux médias, axée sur la presse écrite, la télévision et la publicité va
devoir s’adapter à la révolution numérique. Il faudra peut-être aller vers le public,
comme moi, lorsque je vends mon livre sur les marchés.
Plus que jamais, l’éducation aux médias permanente s’impose pour éclairer les écrans à
juste dose et en connaissance de cause. Allumés à bon escient, ils sont de fabuleuses
fenêtres sur l’Humanité.
Screens wisely switched on are fabulous windows on Mankind.
Patrice Gilly
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