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Exercice 2
Le Ronduraz et le San Théodoros sont deux petits pays voisins l’un de l’autre qui vivent en autarcie.
L’opportunité d’une ouverture au libre échange avec le San Théodoros est la question à l’ordre du
jour dans tous les milieux politiques du Ronduraz.
Une étude des potentiels productifs des deux pays a permis de calculer la productivité moyenne
d’une heure de travail dans les secteurs de l’agriculture et de l’industrie. Les résultats de l’étude
sont résumés dans le tableau suivant :
Productivité horaire
du travail Ronduraz San Théodoros
Agriculture 300 100
Industrie 400 200
Les chiffres du tableau correspondent à un indice du volume moyen de production du
secteur pour une heure de travail.
Suite à la publication de ces résultats, un débat se déroule au sénat du Ronduraz.
Le sénateur Alonzo Bistro déclare : « Les chiffres sont éloquents ! Nous n’avons rien à gagner à
commercer avec un pays comme le San Théodoros dont l’économie accuse un retard marqué dans
tant dans le secteur agricole que dans le secteur industriel. »
Le sénateur Ricardo Sanzo lui rétorque : « Mon cher collègue, vous vous méprenez car il faut
raisonner en termes relatifs. Le fait que nous ayons une nette avance sur ce pays voisin n’enlève
rien à l’intérêt de commercer avec lui. Compte tenu du retard qu’accuse le San Théodoros dans tous
les secteurs, je pense que nous avons tout intérêt à nous en remettre à lui pour nos
approvisionnements en produits agricoles et à lui vendre nos produits industriels. »
La sénatrice Margarita Saudade intervient à son tour dans le débat : « Comme le sénateur Sanzo, je
suis favorable à une ouverture des échanges avec le San Théodoros. Cependant, je ne suis pas
d’accord avec lui sur la façon dont cet échange doit se faire. J’estime que notre pays gagnera plutôt
à exporter ses productions agricoles vers le San Théororos et à en importer des produits industriels.
J’ajouterai même que nous pourrons demander à notre partenaire de nous fournir, pour chaque unité
de produit agricole que nous exporterons, de 1,5 à 1,7 unité de produit industriel ; il ne devrait pas
s’opposer à un tel rapport d’échange avantageux pour nos deux pays. »
Commentez chacune des trois déclarations en indiquant dans chaque cas ce qui vous semble exact
ou erroné et en apportant les précisions qui peuvent l’être à partir de l’analyse économique.
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Le sénateur Alonzo Bistro a raison de dire que le San Théodoros a un retard dans tous les
secteurs puisque sa productivité est plus faible que celle du Ronduraz dans l’agriculture et
dans l’industrie. Mais il oublie que l’intérêt de la spécialisation et de l’échange n’est pas
déterminé par l’avantage absolu mais par l’avantage relatif. Même si le Ronduraz détient
un avantage absolu dans les deux secteurs, il a intérêt à commercer avec le San
Théodoros puisque les deux pays diffèrent en termes relatifs : au Ronduraz, la productivité
est 1,33 fois plus élevée dans l’industrie que dans l’agriculture tandis qu’au San
Théodoros, ce rapport est de 2.
Le sénateur Ricardo Sanzo est donc tout à fait fondé à rappeler que, sur la base d’une
comparaison des conditions relatives, qui sont les déterminants à prendre en compte, le
Ronduraz a intérêt à commercer avec le San Théodoros. En revanche, il se trompe sur le