Universit´e Paul Sabatier Ann´ee 2007/2008
Proposition 2. La tribu bor´elienne est la plus petite tribu qui contienne les
ouverts de R.
C’est aussi la plus petite tribu qui contienne les ferm´es.
D´emonstration. — Ceci repose sur le fait ´el´ementaire suivant : tout ouvert est
une r´eunion d´enombrable d’intervalles ouverts
On ´ecrit, pour un ouvert O,O=∪I∈JI, o`u Jest l’ensemble des intervalles
]a, b[, a < b,a, b ∈Q, ]a, b[⊂O.
On peut aussi d´emontrer qu’un ouvert est une r´eunion d´enombrable d’intervalles
ouverts disjoints, mais c’est plus difficile.
Les bor´eliens (de mˆeme que toutes les familles d’ensembles mesurables en
g´en´eral) sont impossible `a d´ecrire par leurs propri´et´es (comme les ouverts ou les
ferm´es). Il est d’ailleurs assez difficile d’exhiber un ensemble non bor´elien.
Remarque 4. Pourquoi se limite-t-on `a des unions d´enombrables? Si l’on veut que
les points soient dans une tribu, et si on acceptait les unions non d´enombrables, alors
toutes les parties de Rseraient mesurables : ceci aboutirait `a une contradiction, car on
verra plus loin qu’il est illusoire de vouloir mesurer toutes les parties de R: certaines
d’entre elles sont si monstrueuses qu’aucune d´efinition raisonnable de leur longueur ne
peut avoir de sens.
Quand on dispose d’une tribu sur un ensemble Ω, on en dispose aussi d’une
sur toutes les parties de Ω. En pratique, on se limitera aux sous-ensembles
mesurables (c’est `a dire appartenant `a la tribu) de Ω.
D´efinition. 5 (Tribu induite). Soit (Ω,A)un ensemble mesurable, et Ω0⊂Ω
un ´el´ement de A. Alors,
AΩ0={A∈ A, B ⊂Ω0}
est une tribu sur Ω0, qu’o appelle la tribu induite de Ωsur Ω0.
Pour d´emontrer qu’une propri´et´e est vraie pour tous les bor´eliens, on d´emontrera
en g´en´eral qu’elle est vraie pour des bor´eliens simples (comme les ouverts), et
on l’´etendra `a tous les bor´eliens `a l’aide de la proposition suivante, qui est
fondamentale.
Th´eor`eme 1 (Th´eor`eme des classes monotones, version ensembliste).
Une classe Mde parties est une classe monotone si
1. Ω∈ M.
2. Si A, B ∈ M,A⊂Balors B\A∈ M.
3. Si Anest une suite croissante d’´elements de M, alors ∪nAn∈ M.
Si Eet une famille de parties, on note M(E)la plus petite classe monotone
qui la contienne.
Alors, si Eest stable par intersection finie, alors M(E) = σ(E).
Nous verrons plus bas en quoi ce th´eor`eme est un outil tr`es puissant. La con-
dition fondamentale est bien sˆur la stabilit´e de Epar intersection (par exemple
la classe des intervalles, ou des intervalles ferm´es born´es, etc..).
D´emonstration. — Pour d´emontrer, on commence par remarquer qu’une tribu
est une classe monotone, et donc que M(E)⊂σ(E).
December 3, 2007 4 Licence - Int´egration