Hermelinde KIENBERGER
Maîtrise en sciences humaines
cliniques
Année 2000-2001
MEMOIRE DE MAITRISE
Conversion hystérique et affection psychosomatique
A l'attention de Monsieur Chanson
SHC - Université Paris 7 Denis Diderot
SOMMAIRE
INTRODUCTION 4
I. NOTION DE CONVERSION HYSTERIQUE 6
A - Définitions et historique 6
1) Définition commune 6
2) Définition psychopathologique 6
3) Rappels historiques 8
B – Personnalité hystérique 9
C – Symptomatologie 11
1) Les symptômes d'expression somatique 11
2) Les symptômes d'expression psychique 15
D – Théories psychopathologiques 16
1) Les théories mécanistes 16
2) Les théories dites négatives 16
3) Les théories organo-dynamiques 17
4) Les théorie psychanalytiques 17
E – Caractères généraux des symptômes conversionnels 20
1) Rapport entre le symptôme de conversion et le sexe 20
2) Absence d'organicité 21
3) Aspect des symptômes 22
II. NOTION DE PSYCHOSOMATIQUE 24
A – Un concept à préciser 24
1) Conception moniste 25
2) Conception dualiste 26
2
B – La psychosomatique et son histoire 26
C – Maladie psychosomatique 29
1) La somatisation comme carence du fonctionnement mental 31
2) Le modèle multidimensionnelle 34
D – Profil de personnalité 36
III. RAPPORTS CONVERSION-PSYCHOSOMATIQUE 42
A – Différences et analogies 42
B – Sens et non-sens du symptôme 44
C – Lien entre projection et somatisation 47
CONCLUSION 50
BIBLIOGRAPHIE 52
3
INTRODUCTION
La motivation quant à notre choix de ce sujet de réflexion, est guidée par la
question sur la place du corps dans sa relation avec la psyché et avec le monde extérieur.
Freud envisageait les difficultés qui contrarient l'aspiration humaine au bonheur
qu'il définissait comme la satisfaction des instincts et l'évitement de la souffrance. En
dehors de la diversion dans le travail, les satisfactions substitutives de l'art et des illusions
religieuses et amoureuses, les stupéfiants enfin, il mentionnait en dernier recours la fuite
dans la maladie.
Nous sommes tous des êtres psychosomatiques, fait de psychique et de
somatique. Mais cela ne va pas dans le sens de la tendance générale, d'origine socio-
culturelle, à considérer l'esprit comme précédant et dominant le corps.
Or la pulsion est primaire et va entrer en relation avec le Moi qui se forme. Et selon
Freud, la pulsion est un phénomène somato-psychique. Le psychisme le plus élémentaire
répond à la demande corporelle. Le paysage corporel est en constante relation avec la
psyché. Le corps est la structure même qui permet la constitution de la psyché.
De nombreux auteurs se sont posés la question si la conversion est reservée
strictement à l'hystérie, avec sa thématique érotique et son mécanisme de déplacement,
ou bien si on peut la retrouver en passant par un autre processus au cours des maladies
psychosomatiques autres que l'hystérie.
On peut émettre l'hypothèse qu'il existerait un ensemble psychosomatique réparti
entre le psychique et le somatique. Cet ensemble s'inscrit dans la "maladie" tout autant
que dans la "santé". Dans cet ensemble psychosomatique, les deux s'opposent mais sont
complémentaires à la fois. On peut se trouver plus sur un versant psychique ou
somatique, passer de l'un à l'autre ou présenter les deux, comme par exemple relever
d'un fonctionnement hystérique et développer une maladie "psychosomatique".
Car tout être fonctionne en équilibre avec une homéostasie qui lui est propre. Il
existerait trois types d'homéostasie : une homéostasie purement somatique, une
4
homéostasie purement psychique, et une homéostasie somato-psychique régissent les
équilibres entre le fonctionnement psychique et le fonctionnement somatique.
S'il s'agit de parler d'hystérie ou de psychosomatique, il n'est point question ici
d'une étude exhaustive, d'une part du phénomène hystérique dont le débat, pourtant
vieux de près de 4000 ans, n'a jamais abouti : "La définition de l'hystérie n'a jamais pu
être donné et ne le sera jamais" (Lasègue) ; encore moins, d'autre part de celle de
l'immense champ psychosomatique qui non seulement recouvre une diversité de
phénomènes allant des désordres fonctionnels parfois inclassables à certains syndromes
bien définis d'apparence exclusivement somatiques sans relation évidente avec le
psychisme, mais aussi fait appel à une conception nouvelle et très la mode" de la
pratique médicale.
Le présent travail est plutôt une tentative de différencier les répères théoriques de
l'hystérie de conversion de la maladie psychosomatique, de retrouver quelques notions
générales parmi les théories combien diverses sur la place de la conversion hystérique,
des troubles fonctionnels (ou psychofonctionnels selon certains auteurs), et des affections
psychosomatiques (ou encore somatisations selon d'autres auteurs), et en dégager des
similitudes et des différences. Dans ce travail, on peut constater l'évolution progressive de
la psychosomatique, qui confirme que la conception est originaire de la théorie
psychanalytique de l'hystérie de conversion.
En nous appuyant sur les points de vue des différents auteurs qui se sont
préoccupés de la question, nous constatons que plusieurs théories se retrouvent et
s'affrontent : certaines, inspirées par l'école américaine (Alexander, Dunbar) et l'école
française (Marty, Fain, de M'Uzan), tentent de différencier systématiquement l'hystérie
conversionnelle du phénomène psychosomatique et de les considérer comme deux
entités totalement distinctes. Un autre auteur, Sami-Ali, bien que dans la même lignée,
présente une théorisation fort divergente. Et certaines théories inspirées par l'école
argentine (Angel Garma) et par Brisset et Valabrega, semblent plus nuancées et
considèrent ces deux entités morbides comme présentant certains liens.
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