QUAND L`ESPRIT SOUFFRE, LE CORPS PEUT TOMBER MALADE

QUAND L’ESPRIT SOUFFRE, LE CORPS PEUT TOMBER MALADE
Douleurs sans cause apparente ou vraies maladies : le corps exprime quelquefois ce que
l’esprit refuse ou ne peut dire. Quel que soit le diagnostic, la douleur est toujours réelle et
doit être prise en charge.
Qui ne connaît dans son entourage un de ces patients que les médecins renvoient d’analyses en
examens sans jamais trouver l’indice permettant d’expliquer leurs troubles ? On les prend pour des
malades imaginaires et pourtant ils souffrent. D’autres tombent sérieusement malades et l’on parle
de maladie psychosomatique.
Tous les traumatismes que nous avons subis, toutes les émotions que nous avons refoulées ou
réprimées sont mémorisées non seulement au niveau de notre cerveau mais encore à celui de
toutes nos cellules. Et notre corps peut réagir dans la région la plus fragile. Ainsi, une mère
abusive, un père autoritaire, un patron injuste, provoqueront chez certains de mauvaises
digestions, un ulcère à l’estomac ou une montée de tension.
Or, la médecine classique a tendance à négliger la plainte du malade quand elle n’est pas
confirmée par les examens ordonnés. Certains résultats sont pourtant obtenus, autant que par
l’action des médicaments, par l’attention porté non seulement au mal mais aussi au malade lui-
même. C’est ainsi que se développe actuellement une sorte de médecine psychosomatique qui
veut conférer aux symptômes une valeur de message et harmoniser les deux langages qui
programment toute notre existence : celui du corps et celui de l’esprit.
Stress et mal de dos
Il a été ainsi démontré que le mal de dos, souvent appelé mal du siècle, en raison du nombre élevé
de personnes touchées, relève souvent du psychisme. Nombre de spécialistes ont renvoyé
longtemps d’examen en examen ceux qui souffraient de lombalgie, sciatique, céphalée en leur
disant « Vous n’avez rien ». S’il s’agit en effet de simples réactions du système nerveux autonome,
tout peut rentrer dans l’ordre naturellement. Mais le responsable pourra être le stress. Imaginons
que le sujet soit au chômage, souffre de troubles sexuels ou de conflits familiaux, qu’il se trouve à
un moment où sa vie bascule, où il se sent dans une impasse, son organisme n’est plus en
mesure d’intégrer la masse de soucis qui est la sienne. On peut alors assister à la formation d’une
maladie psychosomatique organisée, définie pas diverses lésions. Cela peut provoquer des
troubles des sécrétions, des problèmes moteurs ou vasculaires, des ulcères, une hypertension
artérielle, des maux de dos ou des affections comme l’asthme ou l’eczéma, voire créer un terrain
propice au développement de certains cancers.
Tous les êtres humains ne sont pas égaux devant la maladie : cette vérité se vérifie aussi en ce qui
concerne les problèmes psychosomatiques. Certains font des névroses et échappent aux
tensions. D’autres se mettent en colère, expulsant ainsi leurs émotions par le canal verbal. Ils se
déchargent de leur agressivité, quelquefois sur leurs proches qui à leur tour peuvent connaître le
stress et ses conséquences... Ce sont souvent les personnes qui gardent tout en eux qui
s’expriment le plus
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avec leur corps. Le malade psychosomatique est donc souvent quelqu’un qui ne parvient pas à
s’extérioriser dans sa famille, son milieu social ou professionnel.
Ces malades ont besoin d’être écoutés, ils se sentent seuls ou isolés par leur souffrance, veulent
appeler l’attention sur eux, comme les enfants qui cumulent les punitions parce que celles-ci
signifient qu’ils existent. Chacun a besoin d’avoir une certaine importance dans son environnement
familier. La découverte de ce besoin permet déjà de faire un grand pas vers la guérison.
Comprendre les symptômes avant de les soigner
Comme dans ces maladies, les médicaments classiques voient leur efficacité diminuée, la
médecine psychosomatique doit approcher le sujet de façon particulière, et tout d’abord lui
redonner confiance, s’intéresser à ses projets, ses soucis, le rassurer, l’aider à se poser des
questions. Il ne suffit pas de constater les symptômes, il faut aussi les comprendre, sans pour
autant aller jusqu’à la psychanalyse. Tant que la cause psychique n’est pas découverte, le
médecin n’a pas intérêt à faire disparaître les symptômes, sauf s’ils sont insupportables bien sûr.
Ce serait mettre un bâillon sur la bouche de quelqu’un qui a envie de crier et la maladie peut alors
se manifester ailleurs, sous une autre forme.
La guérison se fait généralement en trois étapes : permettre au patient d’exprimer ses angoisses
et agressivité sans le freiner ; le réconcilier avec lui-même et avec son corps ; le préparer à mieux
communiquer avec le corps. Quand l’esprit sera ainsi soigné, on pourra, s’il le faut encore, enlever
les béquilles, c’est-à-dire les symptômes.
Pour obtenir un résultat satisfaisant, il est impératif qu’une relation de confiance se noue entre le
médecin et le patient. Il faut aussi se garder de mettre systématiquement toutes les maladies sur le
compte du psychisme, ce qui pourrait avoir des effets aussi désastreux.
Claire Volney
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