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LE DECHIREMENT DE L' ISLAM
Des Califes bien guidés à Karbala
- Juin 656 - Assassinat du Calife Othman
A la mort du Prophète, Abou Bakr est reconnu comme premier Calife, et son successeur
Omar sera tué en 644 par un esclave persan de confession chrétienne.
Othman est alors choisi comme troisième Calife. Ce vieil homme appartient à une riche
famille de la Mecque et fait partie des premiers disciples de Mahomet.
Il bénéficie de l'expansion des Musulmans au Moyen Orient et en Afrique du Nord, reçoit
de considérables tributs et termine la fixation du Coran.
Mais Othman se voit reprocher son népotisme, et doit faire face à une opposition
grandissante des gens de Médine. Ses principaux opposants seront Ali, époux de Fatima, et Amr,
conquérant de l'Egypte. Othman sera assassiné dans sa maison le 17 juin 656. Cet assassinat
s'inscrit dans une longue série de meurtres politiques qui vont affaiblir le Califat.
- Octobre 656 La bataille du Chameau
Ali est procla Calife à Médine dès la mort de Othman, mais son élection est très
controversée et marque le début d'une bataille ouverte au sein de l'islam.
Le nouveau Calife et ses partisans prônent une grande rigueur dans la pratique de l'islam et
l'assimilation des populations conquises. Ils recommandent que le Califat revienne aux descendants
en ligne directe du Prophète.
Pour faire face à ses adversaires, Ali va quitter Médine pour Kufa en Mésopotamie.
Aïcha, épouse préférée du Prophète et adversaire d'Ali, assiste à la bataille, depuis sa litière posée
sur un chameau. Ali gagne cette bataille, mais un grand nombre de ses compagnons y trouve la
mort. Aïcha sera reconduite à la Mecque.
Cette bataille a laissé des traces profondes dans la communauté musulmane.
- Juillet 657/658 Bataille de Siffin
La bataille de Siffin se déroule sur les rives de l'Euphrate, près de la ville syrienne actuelle
de Ar-Raqqa. Elle marque la fin des combats entre Ali, gendre du prophète, et Mu'awiya (fondateur
de la dynastie des Omeyyades) de la tribu des Quraychites apparenté au Calife Othman. Mu'awiya,
alors gouverneur de Syrie nommé par Omar et confir par Othman, arrive de Damas à la tête
d'une armée de 90 000 hommes, décidé à venger l'assassinat en juin 656 du calife Othman.
Ali dont la position est affaiblie par les dissensions tribales, décide de se mettre en route
avec 50 000 soldats et se positionne sur les bords de l'Euphrate.
Une première bataille a lieu, et l'armée de Mu'awiya empêche celle d'Ali d'arriver jusqu'au fleuve.
Quelques jours de trêve et des négociations vont suivre. Ali demandant à être reconnu comme
Calife légitime. Mu'awiya refuse : La mort d'Othman doit être vengée. Il demande le jugement des
meurtriers, et voire l'abdication d'Ali.
A la fin du mois sacré, la bataille reprend, et les troupes d'Ali sont sur le point de gagner. Le
combat qui dure deux jours fait 40 000 morts dans les armées en présence. A la suite de cet assaut,
Amr général de Mu'awiya, utilise une ruse. Il fait placer des pages du Coran à la pointe des lances et
ses soldats s'élancent en criant : « Que Dieu décide ». Ali et son armée cessent le combat.
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Ali et Mu'awiya acceptent un arbitrage avec Amr et Abu Musa gouverneur de Kufa. Cet
arbitrage va durer huit mois, et se concluera par le choix de Mu'awiya comme Calife, de par
la volonté des Syriens. Ce choix est refusé par un certain nombre de partisans d'Ali, (Calife par la
volonté d'Allah) qui formeront le courant Kharidjite.
661- trois événement meurtriers vont se succéder :
Les Kharidjites organisent un attentat à Damas contre Mu'awiya qui ne sera que blessé.
Amr échappe à un attentat.
Ali est assassiné par les Kharidjites (ses partisans) à Kufa.
Les deux thèses ci-dessous continuent à diviser l'Islam :
1. Désignation du Calife au sein de la famille du Prophète, seule habilitée à diriger la
communauté musulmane sur le plan religieux et politique. C'est le parti d'Ali, gendre de
Mahomet.
2. Le Calife doit être choisi au sein de la communauté des croyants.
- 680 Bataille de Karbala
Après la mort de Mu’awiya et l'avènement de son fils Yazid, Hussein petit-fils du
Prophète, deuxième fils d'Ali, refuse de reconnaître ce nouveau souverain et la légitimité du
pouvoir de la dynastie des Omeyyades.
Appelé avec insistance depuis Kufa, ville au sud de Bagdad, par les partisans d’Ali,
Hussein qui est à la Mecque tente de rejoindre cette ville avec une petite troupe (73 hommes,
femmes et enfants). Les habitants de Kufa le mettent en garde : l'agitation provoquée par la
popularité grandissante de Hussein est sévèrement réprimée par les représentants du Calife Yazid.
Dans la plaine désertique de Karbala, Hussein et ses partisans sont encerclés par les troupes
du gouverneur de la ville et sont anéantis dans un combat désespérément inégal. Hussein a la tête
tranchée. C’est la tragédie de Karbala, et cette bataille marque le déchirement et la division de
l’Islam.
La séparation entre les chiites, partisans d'Ali et les Omeyyades est consommée, même si,
ceux-ci ne représentent pas encore l'orthodoxie religieuse. Les écoles juridiques n'apparaîtront
qu'après la prise du pouvoir par les Abbasides (vers 750).
Le chiisme a ses martyrs, son lieu de pèlerinage. Karbala devient un centre religieux
important, un mausolée y est construit. C’est le lieu du sacrifice suprême. Chaque année les Chiites
commémorent le drame lors de la fête de l'Achoura dans le cadre de grands pèlerinages.
Dès le me siècle, se développe le culte mortuaire d'Hussein. La lamentation chiite entretient
l'impérissable souvenir de son martyr.
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