MAPAR 2005
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palpation retrouve une masse tendue, sensible et mate lors de la percussion.
Cependant, le diagnostic clinique peut s’avérer difficile ou d’interprétation délicate
lors d’une chirurgie abdomino-pelvienne. De plus, la douleur est parfois absente
en raison d’un traitement antalgique. La rétention d’urine peut également s’ex-
primer par des signes non spécifiques d’agitation ou de syndrome confusionnel
notamment chez les sujets âgés. Les signes cliniques habituels de la rétention
d’urine deviennent ainsi peu sensibles. De plus, lors de RUPO prolongée, une
miction par regorgement peut exister et se présenter comme un piège diagnos-
tic. Le diagnostic est alors confirmé par un cathétérisme vésical ou une mesure
échographique du volume vésical [9-11].
3.2. DIAGNOSTIC
Le problème posé par la RUPO est l’absence de définition précise. Dans la
littérature, certains la définissent par la durée pendant laquelle le patient est in-
capable d’uriner alors que d’autres retiennent le volume urinaire. La durée de la
période sans miction définissant la rétention urinaire retrouvée dans des études
varie de 6 à 12 heures après la chirurgie [12-15]. Pour d’autres auteurs, la rétention
d’urines est définie par un volume d’urine recueilli après cathétérisation variant de
400 ml à 600 ml [9-11,16]. Récemment, l’utilisation de l’échographie sus-pubienne
(BladderscanTM) a permis de répondre sur la présence d’une distension vésicale
pour les patients ayant ou non un besoin d’uriner. La fiabilité de cette méthode
appliquée à des volumes vésicaux élevés a été validée notamment par Rosseland
[9]. L’évaluation par échographie (Bladderscan BVI 2500TM) comparée au volume
urinaire recueilli par cathétérisation présentait un biais de sous-estimation de 21
ml [IC 95% ; - 147 ml, + 104 ml]. Brouwer et al ont confirmé un faible biais de
sous-estimation de 7% pour un intervalle de volume vésical compris entre 17 ml
et 970 ml en utilisant le même modèle de BladderscanTM [17]. La différence entre
l’évaluation échographique et la mesure du volume des urines par cathétérisme
vésical était de ± 20 % pour un volume vésical inférieur à 700 ml et ± 25 %
pour un volume vésical supérieur à 700 ml lors d’évaluation par un modèle plus
ancien de Bladderscan (Bladder Manager PCI 5000TM). Cette méthode simple par
appareil portable et reproductible estime automatiquement en fonction du sexe
du patient présélectionné le volume vésical grâce à un balayage tridimensionnel
effectué au moyen de douze scannérisations planaires. Le bladderscanTM permet
un diagnostic non invasif et fiable de la distension vésicale qui peut alors se
définir par un volume urinaire supérieur à 500 ml (capacité vésicale définie par
cystomanométrie et à partir de laquelle la distension devient douloureuse) [6].
L’évaluation du volume vésical par BladderscanTM est indépendante de l’âge, de
la taille et du poids, du volume de la prostate et de l’utérus ainsi que de l’expé-
rience de l’utilisateur [18].
La méthode échographique présente l’intérêt de surveiller dans le temps
le volume vésical comme tout autre constante en salle de surveillance post-
interventionnelle (SSPI) ou en hospitalisation. Nous avons évalué la prévalence
de la RUPO en SSPI pour les patients bénéficiant de chirurgie programmée non
ambulatoire. Près d’un patient sur cinq était selon ces critères en RUPO juste
avant la sortie de SSPI pour une durée de séjour de 135 ± 74 min. La distension
vésicale était de 44 % et près de la moitié d’entre eux présentait une surdis-
tension avec des volumes dépassant 750 ml. Parmi les patients en distension
vésicale, il est à noter que plus d’un patient sur deux ne ressentait pas le besoin