S’installer en libéral
pour organiser
sa propre pratique
DE LA THÉRAPEUTIQUE
AU SOIN
> Retrouvez la semaine prochaine un nouveau parcours de médecin libéral
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DOCTEUR GÉRARD GANEM, CANCÉROLOGUE
PARCOURS DE MÉDECINS LIBÉRAUX
1953
Naissance en Tunisie
1964
Arrivée en France
1990
Installation en clinique
1996
Création du GERCOR
2009
Ouverture de
la Maison du Patient Portrait réalisé par Célia Bantu
Une communication à l’initiative du Ministère de la Santé et des Sports
Destiné à une brillante carrière universitaire,
le Dr Gérard Ganem prend un virage décisif
en 1989 lorsqu’il choisit de quitter l’Assis-
tance Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP)
et la capitale. Se sentant arrivé à une certaine
maturité, il décide de prendre sa vie profes-
sionnelle en main et de s’installer en libéral afin de pouvoir or-
ganiser sa pratique comme il l’entend. « Cela n’a pas été une
cision facile. Mon entourage professionnel n’a pas compris
pourquoi je faisais ce choix, alors qu’un bel avenir se dessinait
pour moi et que la discipline que j’avais choisie (la cancérolo-
gie) était encore relativement nouvelle ». Vingt ans plus tard,
il ne regrette nullement cette décision.
Le Dr Ganem est arrivé en France à l’âge de 11 ans, en
1964. Après un an à Nice, la famille s’installe en région pari-
sienne. Poussé par son père, qui n’avait pas eu l’opportunité
de faire des études, Gérard Ganem se lance dans un cursus
médical et passe son internat en 1977. Il intègre l’Assistance
Publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) où il passe dans plu-
sieurs services entre 1977 et 1989. « Je m’étais intéressé au
départ à l’hématologie en pédiatrie, à une époque où cette dis-
cipline faisait beaucoup de progrès » raconte-t-il. « Je n’ai pas
poursuivi en pédiatrie mais je voulais faire avancer les choses.
J’ai donc fait 18 mois de recherche en immunologie à l’Insti-
tut Gustave Roussy ». Le Dr Ganem prend ensuite un poste à
l’hôpital Saint-Louis mais décide, au bout de quelques années,
de voler de ses propres ailes. Tout en gardant une vacation à
Saint-Louis, il fait différents remplacements à Paris.
C’est alors qu’une clinique, située dans une ville de pro-
vince, prend contact avec lui, pour lui proposer de s’associer
à un projet passionnant. « Créée par 3 médecins, cette
clinique venait de s’orienter en radiologie/cancérologie avec
l’idée de mettre en place, au sein d’un établissement privé
conventionné, un véritable service hospitalier ». Enthou-
siasmé par le projet et convaincu de la bonne réputation de
l’établissement, le Dr Ganem s’installe dans sa nouvelle ville
avec sa femme, rencontrée au cours de sa 2eannée de méde-
cine et leurs deux filles aînées. « J’ai gardé une consultation
à Saint-Louis pendant plusieurs années. Le TGV existait déjà,
c’était relativement facile et j’étais assez content de venir à
Paris de temps en temps. Cependant, ma vie s’est rapidement
organisée ici, où mes jumeaux sont nés, et je me suis alors
consacré entièrement à nos projets pour la clinique ». Sur le
plan personnel, la qualité de vie en province apporte un véri-
table confort. « On ne perd pas de temps, les gens sont plus
détendus. Il est facile de s’organiser pour tout. À Paris, je
passais 14h par semaine en voiture » rappelle Gérard Ganem.
« Mais le revers de la médaille, c’est le manque d’anonymat.
Avec une spécialisation comme la nôtre, tout le monde a été
amené à être en contact avec nous ».
La clinique, qui accueillait 900 nouveaux patients par an à
l’arrivée de Gérard Ganem, peut en recevoir désormais 2300
environ, avec 11 médecins au total soutenus dans leur tâche
par une équipe soignante motivée et fidèle. Sur le site de la
clinique, les médecins se sont organisés pour améliorer le
plateau technique afin d’offrir un service complet et efficace.
« L’organisation de la clinique repose sur le travail d’équipe,
avec des modes de fonctionnement que je n’aurais pas pu
mettre en place au sein de l’Assistance Publique - Hôpitaux
de Paris (AP-HP) » souligne le Dr Ganem. « Nous choisis-
sons les gens avec qui nous travaillons, et les décisions se
prennent toujours en concertation entre les responsables ad-
ministratifs et médicaux ». Pour cette clinique spécialisée en
cancérologie, le succès est rapidement au rendez-vous. Le
Dr Ganem est resté actif dans le domaine de la recherche
pendant de nombreuses années, avec divers projets et essais
cliniques. Avec d’autres acteurs en oncologie, Il a également
participé à la fondation du GERCOR (Groupe Coopérateur
Multidisciplinaire en Oncologie) qui facilite l’accès aux trai-
tements innovants. Il a également lancé la Revue de Presse
d’« Oncologie Clinique » qui rassemble des publications
significatives pour la formation continue des médecins.Après
des années focalisées sur la « thérapeutique » pure, la clinique
s’est ensuite largement orientée vers la prise en charge glo-
bale des patients, centrée sur la notion de « soins ». Une prise
en charge allant jusqu’aux soins palliatifs lorsqu’ils s’avèrent
nécessaires mais également pour accompagner les patients
après guérison, notamment par le biais de l’ouverture en 2009
de « la Maison du Patient ». Une « Maison » qui offre un
kiosque d’accueil cancer pour fournir des informations à tous
ceux qui s’y présentent. « Elle propose aussi des soins de sup-
port comme la diététique, la sophrologie pour préparer à la
chimiothérapie, un soutien psychologique mais également
des programmes de reprise d’activité physique pour les
patients en fin de traitement » précise le Dr Ganem.
Dernier médecin encore en activité de l’équipe d’origine
de la clinique, Gérard Ganem se sent responsable de l’héri-
tage laissé et commence à réfléchir à sa propre retraite. « Je
veux consolider ce que nous avons construit ensemble et
préparer la suite, en m’assurant que les équipes seront bien
constituées pour continuer dans le même esprit le travail que
nous avons entrepris ».
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