Actes du Colloque Xerfi
Michel Aglietta
Eric Bourdais de Charbonnière
Jérôme Cazes
Louis Gallois
Jean-Hervé Lorenzi
Gilles Michel
Etienne Pimlin
François Rachline
Yazid Sabeg
Avec les contributions de Jean-Baptiste Bellon,
Alexander Law et Alexandre Mirlicourtois.
Sous la direction de Laurent Faibis
avec la collaboration de Jean-Michel Quatrepoint
Finance
emploi
relocalisations
Previsis
Finance
emploi
relocalisations
La logique nancière a pris le pas sur l’approche économique. A tel point que
les économistes liés à la nance de marché ont une inuence déterminante sur
la formation des croyances et des opinions des chefs d’entreprise comme des
pouvoirs publics ou encore du grand public. Une ligne de pensée qui a conduit à
l’impasse dans laquelle se trouve aujourd’hui la France.
Pourtant, ni les délocalisations, ni les pertes d’emplois qualiés, ni la baisse de
l’investissement productif en France ne sont une fatalité. Il est indispensable
d’imaginer des stratégies alternatives, avec de nouvelles incitations pour relocali-
ser la croissance mais aussi encourager la nance et l’épargne à mieux soutenir
le développement de l’activité sur le territoire national.
Tel était l’objectif du colloque « La nance face à l’emploi, logique des marchés et
relocalisation des activités » qui s’est tenu en juin 2010 à Paris. Pour stimuler la
réexion, Xer a réuni des industriels, des banquiers, des experts, mais aussi ses
équipes d’économistes et de spécialistes sectoriels, tous préoccupés par la néces-
sité impérieuse d’une mobilisation an de relancer une dynamique d’activité en
France et remettre prioritairement la nance au service du développement des
entreprises sur le territoire.
Le colloque a été organisé par Xerfi,
premier institut d’études économiques
privé en France et totalement indépendant.
Avec des centaines d’études publiées
chaque année sur l’évolution des secteurs
d’activités en France et dans le monde,
il dispose d’une expertise exceptionnelle.
Xerfi organise régulièrement des colloques
et des conférences pour apporter
sa contribution citoyenne au débat
économique.
Previsis
Finance, emploi, relocalisations Sous la direction de Laurent Faibis
-:HSMILJ=UUV^UY:
Septembre 2010 –
isbn 978-2-8190-0190-4
Prix 22 e
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ExtraitdesActesducolloqueXerfi
Finance, emploi, relocalisations
SousladirectiondeLaurentFaibis
EncollaborationavecJeanMichelQuatrepoint
Septrembre2010
La crise : un révélateur
des impasses de la France
par Laurent Faibis
La crise financière a déclenché la récession en France. Mais
elle n’est pas la cause profonde de la crise économique qui
se prolonge depuis. Cette déflagration a servi de révé-
lateur à la multiplicité des déséquilibres accumulés depuis
20 ans. Des difficultés longtemps masquées qu’il faut désor-
mais affronter à chaud. Si la récession est désormais derrière
nous, nous ne sommes pas pour autant sortis de la crise. Un
rythme de croissance léthargique s’est installé, avec son cor-
tège de défaillances d’entreprises et de destructions d’emplois.
La crise a mis en relief les impasses d’une France confrontée
au choc d’une globalisation débridée et à la dissolution de
la dynamique européenne, aujourd’hui synonyme du chacun
pour soi. L’épidémie des plans d’austérité au sein de l’Union
a levé le voile non seulement sur la soumission de nos pays
aux forces des marchés financiers mais aussi sur leur impuis-
sance à définir une politique coopérative face aux difficultés
et une stratégie offensive face aux ambitions des nouvelles
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puissances. Plus encore, la crise a mis à nu les illusions d’un
pays ayant sacrifié des pans entiers d’activités manufacturiè-
res sur l’autel de la société post-industrielle, au nom d’une
idéologie qui voulait faire croire que la libéralisation totale
des échanges, la dérégulation de la finance et l’autorégulation
des marchés nous conduisaient d’une main invisible vers un
monde meilleur.
La France est aujourd’hui confrontée à un nouveau décro-
chage industriel brutal, qui affaiblit davantage encore son tissu
manufacturier. Depuis 1990, près de 1,3 million de postes
ont été supprimés dans l’industrie, soit 28 % des effectifs. Ces
pertes d’emplois se sont intensifiées dans les années 2000 avec
la montée de la globalisation, la concurrence des pays émer-
gents et les délocalisations.
Certes, la crise financière actuelle n’est responsable ni du
décrochage industriel de l’Hexagone ni de la délocalisation de
ses emplois. Le déclin des 20 dernières années s’est effectué
en trois temps. Les années 1990 ont été celles de l’effondre-
ment des secteurs de biens de consommation comme le tex-
tile, l’habillement, le cuir et l’électroménager. La deuxième
étape est survenue dans les années 2000 avec les plus fortes
pertes de production jamais enregistrées par la métallur-
gie, les biens intermédiaires et l’automobile. Dans le même
temps, tous les secteurs liés à l’habillement, l’équipement du
foyer, l’électronique grand public continuaient de s’affaiblir.
La balance commerciale, redevenue positive au tournant des
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années 2000, a plongé à nouveau en 2004. Le solde de notre
commerce extérieur n’a cessé de se dégrader depuis. En 2008,
nous sommes entrés dans la troisième étape. La crise déclen-
chée par l’éclatement de la bulle financière a entraîné une
chute de 16 % de la production industrielle ! Ne nous y trom-
pons pas. Il ne s’agit pas d’une grosse secousse conjoncturelle
mais bien d’une rupture majeure.
Un modèle de croissance fondé sur la consommation
Au cours des 20 dernières années, la France s’est progres-
sivement désintéressée de son industrie. Les regards étaient
davantage braqués vers le soutien de la consommation des
ménages que vers l’investissement, surtout dirigés vers le déve-
loppement des activités de services plutôt que vers la défense
de la compétitivité industrielle. Considéré sous cet angle,
l’Hexagone a de facto présenté une certaine similitude de com-
portement avec les pays anglo-saxons. Le paysage économique
français se distingue en effet de ses voisins d’Europe continen-
tale par une surpondération des multinationales, notamment
dans les services, la distribution et la finance.
Les groupes d’origine nationale se sont tournés vers le
grand large, développant peu à peu leur activité là où la main-
d’œuvre est moins chère, là où se trouvent les marchés en forte
croissance. Le recul du prix des biens manufacturés importés,
une devise forte et l’endettement des ménages ont stimulé la
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