Quel contenu donner à la notion de suraccumulation de capital

Quelques traits historiques déterminants de la crise économique mondiale
François Chesnais
• Cette crise n’est pas « une crise de plus d’un système instable par nature »
• Ce serait en réduire terriblement la portée que d’en faire un épisode d’une longue crise
structurelle commencée dès 1974-75.
• Une « très grande crise » (Boyer 1986)
• Certainement une crise du « régime de croissance tiré par l’endettement » mis en place
par Etats-Unis et adopté à des degrés plus ou moins forts par les pays de l’UE
• Crise de transition vers un nouveau « régime de croissance » dont la Chine serait le
cœur ?
• Crise du « mode de développement »
• Certainement une crise mode de développement sur le terrain du changement
climatique et de la disponibilité des ressources de base
• Crise de la propriété privée et de la primauté du marché ?
• Trois traits historiques spécifiques
• A. Interpénétration en cours avec les impacts sociaux de la crise du changement
climatique et la raréfaction de ressources
• B. Son cadre une économie mondiale, dont la dernière phase de mondialisation a vu la
pleine intégration de la Chine et de l’Inde
• C. Elle survient au terme d’un long processus de renforcement constant du pouvoir
politique et économique de la finance.
• Harvey (1982) examine la nature et les problèmes de cette alliance. Il
considère encore que l’Etat (notion qui inclut les gouvernements des grands
pays collectivement) aura le dernier mot et imposera au capital financier des
mesures nécessaires à « l’intérêt général du capital »
• Un basculement dans les rapports de force
• indépendance de la BCE (1992)
• début de l’ère Goldman Sachs des secrétaires d’Etat eu Trésor
• abandon par Greenspan du thème de « l’exubérance irrationnelle »
(1998-2000)
• la politique monétaire captée par la finance
• la légitimisation complète de la titrisation après 2002
• D’où le degré très élevé de résistance aux effets de la crise dont la finance a
fait preuve
• deux sauvetages sans contrepartie
• aux Etats-Unis aucune création de crédit aux entreprises ou aux
ménages ; multiplication des saisies
• Dans l’UE, l’austérité imposée aux pays européens
• sabotage des négociations à Bâle sur les fonds propres