Facoltà di Economia - Cattedra di Francese
Prof.ssa Liliane Vitullo
Clec – Clef (2cfu) Testo 3
La prévision d'une croissance nulle de
l'économie française au quatrième trimestre
par la Banque de France confirme un
ralentissement durable de l'activité qui
fragilise les hypothèses gouvernementales et
renforce la probabilité d'un nouveau plan de
rigueur l'an prochain.
La prévision publiée mercredi, conforme à
celle diffusée par l'Insee en octobre, intervient
deux jours à peine après l'annonce d'un
second plan d'austérité en moins de trois mois
et un sommet du G20 hanté par le spectre
d'une récession.
Une croissance faible, nulle ou négative,
signifie que les rentrées fiscales seront moins
importantes que prévu et les dépenses
supérieures, les comptes sociaux étant
davantage sollicités.
Un dérapage écarterait la France de ses
engagements de réduction du déficit public,
alors même que l'agence de notation Moody's
évalue la solidité de sa note "triple A" et que
l'écart de rendements entre les dettes française
et allemande est à son plus haut niveau depuis
la crise du système monétaire européen au
début des années 1990.
L'Insee publiera le 15 novembre sa première
estimation de la croissance au troisième
trimestre. L'économie française a crû de 0,9%
au premier trimestre et a stagné au deuxième.
L'institut de la statistique a dit en octobre
prévoir une croissance de 0,3% au troisième
trimestre et une stagnation au quatrième, des
hypothèses qui devraient selon lui permettre
d'atteindre la prévision gouvernementale pour
2011 (+1,75%).
L'économie est à l'arrêt début 2012. Mais la
croissance pour 2012 ne serait que de 0,2%,
soit six fois moins qu'à la fin 2010, et il serait
encore inférieur si la croissance du troisième
trimestre n'était que de 0,1% comme l'a prévu
la Banque de France.
Pour compenser le ralentissement
économique, le gouvernement a annoncé
lundi une nouvelle série de hausses d'impôts
et d'économies visant à dégager 7 milliards
d'euros supplémentaires en 2012 et 11,6
milliards en 2013.
Il table pour l'instant sur une croissance de
1% en 2012, un chiffre considéré comme trop
optimiste par plusieurs économistes et par
l'opposition socialiste, aujourd'hui favorite
pour l'élection présidentielle d'avril-mai.
Les derniers indicateurs macroéconomiques
confirment des perspectives moroses pour
l'économie française.
Les prévisions d'investissements industriels
publiées mercredi signalent ainsi un net
ralentissement, à +4% en 2012, après +11%
en 2011.
"Tous les signaux virent au rouge", déclare le
cabinet d'analyse économique Xerfi, dans une
étude diffusée mercredi.
"Il faut arrêter de croire, ou de faire croire,
que le réglage monétaire ou
macroéconomique peut à lui seul provoquer
des miracles. Une vérité s'impose : la
croissance est avant tout une question
d'entreprises, de création de valeur ajoutée,
donc de travail, d'investissements et de
compétences sur le territoire national."
La France s'est engagée à réduire son déficit
public à 5,7% du produit intérieur brut fin
2011, 4,5% fin 2012 et 3% fin 2013 et à
enclencher une baisse de son ratio de dette
publique.
La droite et l'opposition socialiste se sont
toutes deux engagées à tenir ces objectifs.
Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse
L’Express, publié le 09/11/2011 à 11:57, mis
à jour à 11:57