UNIVERSITE MOHAMMED V- SOUISSI FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE -RABAT- ANNEE: 200 THESE N°: La commissurotomie mitrale percutanée L'ex périence de l'hôpital militaire d'instructi on Med V de Rabat A propo s de 165 ca s THESE Présentée et soutenue publiquement le :……………………….. PAR Mr. Adil BELMOKHTAR Né le 08 Août 1981 à Marrakech Pour l'Obtention du Doctorat en Médecine MOTS CLES Rétrécissement mitral – Commissurotomie mitrale percutanée transveineuse – Ballon d'Inove. JURY Mr. A. BOUKILI MAKHOUKHI Professeur Agrégé de Cardiologie Mr. M. ZBIR Professeur Agrégé de Cardiologie Mme. A. AOUAD Professeur Agrégé de Cardiologie Mr. A. BOULAHYA Professeur Agrégé de Chirurgie Cardio-vasculaire PRESIDENT & RAPPORTEUR Juges 1 Toutes les lettres ne sauront trouver les mots qu’il faut….. Tous les mots ne sauraient exprimer la gratitude, l’amour, le respect, la reconnaissance. Aussi, c’est tout simplement que : Je dédie cette thèse à … 2 A ma très chère mère Source inépuisable de tendresse, de patience et de sacrifice. Ta prière et ta bénédiction m’ont été d’un grand secours tout au long de ma vie. Quoique je puisse dire et écrire, je ne pourrais exprimer ma grande affection et ma profonde reconnaissance. J’espère ne jamais te décevoir, ni trahir ta confiance et tes sacrifices. Puisse Dieu tout puissant, te préserver et t’accorder santé, longue vie et bonheur 3 A mon très cher père Aucune dédicace, aucun mot, aucun acte ne serait exprimé à sa juste valeur, le dévouement et l’amour que je te porte. Rien au monde ne pourrait compenser tous les sacrifices que tu as consentis pour mon éducation et mon bien être. Puisse Dieu être le témoin de ma profonde reconnaissance et t’accorder la santé, le bonheur et une longue vie afin que je puisse te combler à mon tour. Que Dieu te protège. 4 A ma merveilleuse épouse A ma source inépuisable de tendresse, de patience et d’amour. Tu as illuminé ma vie, m’as comblé de joie et de bonheur. Quoique je puisse dire et écrire, je ne pourrais exprimer la grandeur de ce que je ressens envers toi. Tu es mon épouse, mon amie, mon âme sœur. Puisse Dieu tout puissant, te préserver et t’accorder santé, longue vie et bonheur 5 A ma chère sœur Souad En témoignage de mes sentiments d’amour et d’affection, je profite de cette occasion pour te souhaiter une vie pleine de joie, de succès aussi bien dans la vie professionnelle que personnelle. Puisse le bon Dieu tout puissant te procurer le bonheur et surtout la bonne santé. 6 A ma chère sœur Hanan , son époux Mustapha et mes petits neveux Yasmine et Hamza Une simple dédicace ne saurait témoigner de ma profonde reconnaissance pour votre aide précieuse, votre soutien et encouragements à la réalisation de ce travail de fin d’étude. Veuillez trouver dans ce travail, l’expression de mon amour, ma gratitude et mon grand attachement. 7 A la mémoire de mes grands parents Paternels et maternels. Je vous dédie ce modeste travail en regrettant que vous ne puissiez être avec nous, mais sachez que nous vous aimons et que vous resterez toujours vivants dans nos cœurs. Que Dieu vous garde en sa sainte miséricorde. 8 A ma chère belle-famille En témoignage de l’affection que je vous réserve. J’espère que vous trouverez à travers ce travail l’expression de mes sentiments les plus chaleureux. Je vous souhaite une vie pleine de bonheur et de réussite 9 A mes chers tantes, oncles Votre soutien, votre amour et vos encouragements ont été pour moi d’un grand réconfort. Veuillez trouver dans ce travail, l’expression de mon amour et mon affection indéfectible. Qu’ALLAH vous protège et vous accorde santé, bonheur et prospérité. 10 A mes cousins et cousines Avec toute mon affection Que Dieu tout puissant veille sur vous pour toujours. 11 A mes amis et frères, Karim, Samir et chakir Veuillez accepter l’expression de ma profonde gratitude pour votre soutien, vos encouragements, et surtout votre complicité. J’espère que vous trouverez dans la dédicace de ce travail, le témoignage de mes sentiments sincères et de mes vœux de santé et de bonheur Que dieu vous protège et renforce notre amitié. A tous mes amis (es) En souvenir des moments heureux qu’on a passé ensemble. Vous m’avez offert tout au long de mon parcours ce qu’il y a de plus cher : l’amitié. Je vous souhaite beaucoup de succès, de réussite & de bonheur. Veuillez m’excuser de ne pas citer de noms de peur d’en omettre quelques uns qui me sont chers. 12 A tous ceux ou celles qui me sont chers et que j’ai omis involontairement de citer. A tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce travail. À tous ceux qui ont cette pénible tâche de soulager les gens et diminuer leurs souffrances. 13 Remerciements 14 A notre Maître et Président et Rapporteur de Thèse Monsieur le Professeur A. BOUKILI MAKHOUKHI Professeur de Cardiologie Nous vous remercions cher Maître de la bienveillance que vous nous avez réservé en nous inspirant ce travail. Vous n’avez jamais hésité à nous réserver une large part de votre temps pour nous diriger et nous conseiller dans l’élaboration de ce travail. Notre reconnaissance n’a d’égal que notre admiration pour vos qualités intellectuelles et humaines. Nous vous prions, cher Maître, de recevoir nos remerciements renouvelés ainsi que les assurances de notre très haute considération et grande estime. 15 A notre Maître et Juge de Thèse Monsieur le Professeur M. ZBIR Professeur de Cardiologie Nous sommes très heureux de l’honneur que vous nous avez fait en acceptant de siéger parmi ce respectable jury. Par votre simplicité et votre modestie, vous nous avez montré la signification morale de notre profession. Qu’il nous soit permis, cher Maître, de vous exprimer toute notre gratitude et notre profonde admiration. 16 A Notre Maître et Juge de Thèse Madame le Professeur A. AOUAD. Professeur de Cardiologie Votre présence parmi ce jury constitue pour nous un grand honneur. Nous avons toujours apprécié votre compétence, votre modestie et la rigueur de votre enseignement. Vous nous avez toujours accueilli avec amabilité. Veuillez croire, cher Maître, en notre profonde estime et notre haute considération. 17 A Notre Maître et Juge de Thèse Monsieur le Professeur A. BOULAHYA Professeur de Chirurgie Cardiovasculaire Nous vous remercions chaleureusement d’avoir pris sur votre temps en acceptant de siéger parmi notre jury. Vos qualités humaines, votre compétence et votre courtoisie ont suscité en nous une grande admiration. Veuillez trouver ici, le témoignage de notre profonde gratitude et notre grande considération. 18 Plan 19 INTRODUCTION .................................................................................................................. 1 RAPPELANATOMIQUE ................................................................................................... 3 I. L’ORIFICE MITRAL ...................................................................................................... 4 II. L’ANNEAU MITRAL ..................................................................................................... 4 III. LES VALVES ............................................................................................................... 5 IV. LES CORDAGES ET LES PILIERS ......................................................................... 8 Anatomie Pathologique .................................................................................................. 10 I. LES LESIONS VALVULAIRES DU RETRECISSEMENT MITRAL : (Figure 4) ... 11 II.RETENTISSEMENT SUR LES CAVITES CARDIAQUES ............................................... 13 III. LES LESIONS VISCERALES ..................................................................................... 14 Physiopathologie ............................................................................................................... 16 I. GRADIENT ATRIOVENTRICULAIRE GAUCHE ET SURFACE VALVULAIRE MITRALE ........................................................................................................................... 17 II .DEBIT CARDIAQUE ..................................................................................................... 19 III. PRESSION DANS LA PETITE CIRCULATION .................................................... 19 IV. FONCTION DU VENTRICULE GAUCHE ............................................................... 20 V. FONCTION DE L’OREILLETTE GAUCHE ............................................................... 20 VI.FONCTION RESPIRATOIRE ...................................................................................... 22 Ethnologie .............................................................................................................................. 23 I. RHUMATISME ARTICULAIRE AIGU ........................................................................ 24 II. AUTRES ETIOLOGIES ................................................................................................ 24 Étude clinique ................................................................................................................. 25 I. CIRCONSTANCES DE DECOUVERTES ET SYMPTOMES........................................... 26 II. EXAMEN CLINIQUE ....................................................................................................... 28 Examens complémentaires .......................................................................................... 32 I. ELECTROCARDIOGRAMME (ECG) ......................................................................... 33 II. EXAMEN RADIOLOGIQUE ........................................................................................ 34 20 III. EXAMEN ECHOCARDIOGRAPHIQUE ET DOPPLER .......................................... 37 IV. CATHETERISMECARDIAQUE ET ANGIOGRAPHIE ............................................. 45 Évolution................................................................................................................................. 45 I. TROUBLES DE RYTHME ............................................................................................. 47 II. MANIFESTATIONS PULMONAIRES ...................................................................... 48 III. MANIFESTATION D’INSUFFISANCE CARDIAQUE .......................................... 49 IV. ACCIDENT THROMBOEMBOLIQUES .................................................................. 50 V. THROMBOSE AURICULAIRE GAUCHE ................................................................. 50 VI. ENDOCARDITE INFECTIEUSE .............................................................................. 51 VII. SYNDROME D’ORTNER ......................................................................................... 51 Traitement ............................................................................................................................. 51 I. TRAITEMENT MEDICAL ............................................................................................... 52 1) Prévention du rhumatisme articulaire aigu ................................................. 53 2) Prévention de l’endocardite bactérienne ...................................................... 53 3) Traitement de la décompensation cardiaque ............................................. 54 4) Traitement de l’arythmie compète par fibrillation auriculaire .................... 55 5) Traitement anticoagulant ...................................................................................... 55 II. TRAITEMENT CHIRURGICAL .................................................................................. 57 1) Commissurotomie à cœur fermé (CCF) ............................................................. 57 2) Commissurotomie à cœur ouvert (CCO) ........................................................... 57 3) Remplacement valvulaire ...................................................................................... 58 III. COMMISSUROTOMIE PAR DILATATION PERCUTANEE ............................................... 58 1) Mécanismes d’action ............................................................................................... 58 2) Techniques ................................................................................................................. 59 3) Déroulement et contrôle de la procédure ........................................................ 59 4) Résultats immédiats ............................................................................................... 62 5) Indications de la dilatation percutanée ............................................................. 64 6) Contre indication de la dilatation percutanée ................................................. 65 21 7) Les implications du développement de la commissurotomie mitrale percutanée sur la prise en charge des patients atteints d’un rétrécissement mitral............................................................................................... 66 Notre étude ............................................................................................................................ 69 I. OBJECTIFS ..................................................................................................................... 70 II. MATERIEL ET METHODES ........................................................................................ 70 1) Types d'études ...................................................................................................... 70 2) Recueil des données ............................................................................................ 70 3) Analyse statistique ............................................................................................... 71 4) Les patients ............................................................................................................. 71 5) Protocole de commissurotomie mitrale percutanée ................................ 72 III. RESULTATS .................................................................................................................. 79 1) Éléments épidémiologique ................................................................................. 79 2) Éléments cliniques ................................................................................................ 81 3) Résultats immédiats de la dilatation mitrale percutanée ...................... 84 4) Résultats à moyen et à long terme ................................................................. 87 IV. DISCUSSION .............................................................................................................. 88 V. CONCLUSION ............................................................................................................... 93 22 Introduction 1 Introduction Le rétrécissement mitral (RM) est une valvulopathie rhumatismale qui occupe dans notre pays une place importante dans la pathologie cardiaque. La commissurotomie mitrale percutanée constitue actuellement un mode de traitement reconnu des sténoses mitrales, au même titre que les techniques chirurgicales. Depuis la première publication par le Dr Kanji Inoue et Coll [1] en 1984, un grand nombre de patients ont été traité par cette technique récente permettant d’en cerner les indications et les résultats à court et à moyen terme [2]. L’objectif essentiel de la commissurotomie mitrale percutanée est d’obtenir de façon simple, rapide, peu coûteuse et peu traumatisante des résultats satisfaisants et durables, qui se manifestent par une amélioration hémodynamique et de surseoir aussi longtemps que possible à l’indication de remplacement valvulaire mitrale. Le Maroc est parmi les premiers pays qui ont introduit cette technique en 1986. Nous rapporterons dans notre étude l’expérience du service de cardiologie de l’Hôpital Militaire d’Instruction Med V de Rabat à propos de 165 patients, afin de montrer l’efficacité et le succès de cette méthode dans notre pays. 2 Rappel Anatomique 3 Rappel Anatomique L’appareil mitral est un ensemble anatomique complexe comprenant plusieurs éléments (Figure 1). I. L’ORIFICE MITRAL : Est situé à la jonction auriculo-ventriculaire gauche. Vu d’en haut et de l’oreillette gauche, il a la forme d’un croissant à concavité postéro-droite. II. L’ANNEAU MITRAL : Est situé dans le pourtour de l’orifice mitral et mesure 110 mm chez l’homme et 90 mm chez la femme. Sur cet anneau s’implante la valve mitrale. Cet anneau mitral est de structure flexible et fibreuse dans son segment donnant attache à la grande valve et il est musculaire dans la zone d’insertion de la petite valve. 4 Rappel Anatomique Figure 1. Orifice mitral vu à partir de l’oreillette gauche III. LES VALVES (Figure 2) : La valve mitrale antérieure ou grande valve a une situation antéro-médiane, sous forme d’un trapèze, à base supérieure d’insertion, plus étroite que celle de la valve postérieure mais plus haute (25- 30mm) que cette dernière. Elle est contiguë aux sigmoïdes aortiques coronaires gauches et non coronaires. Son bord libre comporte trois segments : antérieur, inférieur et postérieur. La valve mitrale postérieure ou petite valve a une situation postéro-latérale grossièrement rectangulaire. Sa base d’insertion sur l’anneau mitral est large (55mm) et occupe à peu près 60% de la circonférence de celui-ci, mais elle est moins haute (15-20mm) que la 5 Rappel Anatomique valve antérieure. Son bord libre est divisé par deux incisures en trois segments : antérieur, moyen et postérieur. Ces segments demeurent toujours unis par un large pont membraneux. Les deux valves sont recouvertes d’endocarde et comportent deux zones : Une zone proximale lisse et sans insertion de cordage à sa face ventriculaire. Une zone distale rugueuse, zone d’affrontement valvulaire systolique pour les faces auriculaires et zone d’insertion des cordages pour les faces ventriculaires. Les deux valves sont séparées par deux commissures, une antérieure et une postérieure. Il est peu fréquent qu’elles soient totalement séparées au niveau des deux commissures. En effet, elles sont habituellement réunies par une petite lame membraneuse haute de 3-5mm. 6 Rappel Anatomique Figure. 2 : Coupe montrant l’appareil valvulaire et sous valvulaire Les deux valves soumises à un régime de pression systolique considérablement plus élevé que les valves auriculo-ventriculaires droites, sont plus épaisses que ces dernières. L’épaisseur maximale (1mm) est située sur le bord libre de la grande valve et au niveau de l’insertion de celle-ci sur l’anneau mitral. Enfin les bords libres des deux valves délimitent l’orifice mitral dont la surface est normalement comprise entre 4 et 6 cm2 . 7 Rappel Anatomique VI. LES CORDAGES ET LES PILIERS : (Figure 3) Les deux valves mitrales sont reliées à la paroi ventriculaire par de nombreux cordages qui prennent naissance des deux piliers : l’un antérieur et l’autre postérieur. Le pilier antérieur est habituellement unique, mais souvent dédoublé à partir de sa partie moyenne en deux chefs accessoires. Il s’agit d’une formation volumineuse, charnue, en forme de cône à base inférieure insérée à mi-hauteur de la paroi antérieur du ventricule gauche (VG) et son corps est nettement détaché de la paroi ventriculaire. Le pilier postérieur est le plus souvent subdivisé en deux, voire en trois chefs accessoires, accolés à la paroi postérieure du ventricule gauche sur la plus grande partie de leur hauteur. L’ensemble du système du pilier postérieur forme une anse à concavité ouverte sur la cavité ventriculaire gauche et dans laquelle vient s’encastrer le pilier antérieur au moment de la systole. Les cordages issus du pilier antérieur se distribuent aux moitiés antérieures des deux valves et à la zone commissurale correspondante. Les cordages issus du pilier postérieur se distribuent aux moitiés postérieures des deux valves et à la zone commissurale attenante. Leur longueur est de 10 à 20 mm. Ils sont au nombre de 25 environ, plus nombreux pour la valve postérieure que pour la valve antérieure. Les cordages se divisent en éventail, avant leur insertion qui se fait soit sur le bord libre de la valve, soit sur la face ventriculaire de la zone rugueuse pour les deux valves, soit jusqu’à la base de la valve postérieure et dans les zones commissurales. 8 Rappel Anatomique Figure 3. Photo montrant les cordages et les piliers En diastole, les deux valves mitrales s’effacent et laissent communiquer, à plein canal, oreillette et ventricule gauche. En systole, par contraction des piliers et mise en tension des cordages, les deux valves s’accolent sur leur quart, voire leur tiers inférieur. Ainsi elles réalisent une séparation étanche entre les deux cavités gauche. 9 Anatomie Pathologique 10 Anatomie pathologique I. LES LESIONS VALVULAIRES DU RETRECISSEMENT MITRAL : (Figure 4). 1) Les valves : sont altérées à des degrés divers. Elles sont épaissies surtout au niveau de leurs bords libres, scléreuses et parfois calcifiées. La petite valve est habituellement rigide et immobile. La grande valve, bien qu’épaisse, peut garder une certaine souplesse et mobilité. 2) Les commissures : elles sont fusionnées. Cette symphyse est la signature de l’agression rhumatismale. Elle porte habituellement sur les deux commissures. 3) L’orifice mitral : a typiquement la forme d’une fente ou d’un croissant. Sa surface est réduite avec des degrés de sténose variant depuis la sténose modérée dont la surface est de 1,5 à 2 cm jusqu’à la sténose très serrée inférieure à 1 cm [3]. 4) L’appareil sous valvulaire : est toujours altéré mais à des degrés divers, depuis le simple épaississement des cordages jusqu'à des lésions sévères : les cordages étant épaissis, raccourcis et fusionnés, parfois même inexistants avec une insertion directe des piliers sur les valves [4]. 11 Anatomie pathologique Figure 4. Rétrécissement mitral 12 Anatomie pathologique II.RETENTISSEMENT SUR LES CAVITES CARDIAQUES. 1). Oreillette gauche : L’oreillette gauche subit généralement les conséquences les plus importantes et les plus précoces de l’obstacle mitral. Elle est dilatée et dépasse habituellement 150 ml pour une contenance normale de 50-60 ml. Dans les formes très évoluées ; elle peut être ectasique et atteindre plusieurs litres. Sa paroi initialement hypertrophiée, s’amincit puis se dilate. Les fibres musculaires sont remplacées par du tissu fibreux. L’endocarde est épaissi, blanchâtre, dépoli et parfois calcifié ou tapissé de thrombus. Notons que la fibrillation auriculaire favorise la dilatation de l’oreillette et l’atrophie de ses parois. 2). Thromboses intra auriculaires gauches : Fréquentes (5 à 20% selon les séries) et sont localisées le plus souvent à l’auricule (60% des cas). Parfois les thromboses sont massives et oblitèrent presque toute la cavité auriculaire. Des thrombus flottants pédiculés ont été décrits mais restent très rares. 3). Les autres cavités : Le ventricule gauche est de taille normale ou petite en l’absence de lésion associée. Les cavités droites sont dilatées et hypertrophiées à des degrés divers. 13 Anatomie pathologique III. LES LESIONS VISCERALES. Elles touchent principalement l’appareil respiratoire et dépendent du degré de la sténose et de la durée d’évolution de l’hyperpression capillaire. MACROSCOPIQUEMENT Les poumons perdent leur élasticité et deviennent lourds, rigides, denses, rouges sombres et parfois parsemés de foyers d’infarctus ou hémorragiques. La muqueuse bronchique est hyperhémiée et oedématiée. HISTOLOGIQUEMENT : Les lésions observées sont causées par l’hyperpression veineuse chronique et intéressent le parenchyme pulmonaire et les vaisseaux. Au stade initial : les cellules endothéliales des capillaires apparaissent gonflées et leur membrane basale épaissie. Ceci se traduit par un œdème interstitiel. Au stade plus avancé : on assiste à une prolifération des fibres élastiques, les capillaires alvéolaires sont entourés de tissu conjonctif dense. Dans les formes évoluées, et en raison de la multiplication des fibres conjonctives et des fibroblastes, les septas sont épaissis atteignant jusqu’à 20 fois leur taille normale, ce qui crée une véritable pneumonie réticulée hypertrophique. 14 Anatomie pathologique La surface des alvéoles est réduite, l’œdème intra alvéolaire ainsi que des nodules d’hémosidéroses sont fréquemment notés. Dans les formes avec hypertension pulmonaire, les lésions vasculaires sont constantes, à savoir, des artères pulmonaires dilatées et hypertrophiées. Les capillaires sont les plus touchés. Ils sont dilatés, épaissis avec présence de rupture de la membrane basale des cellules endothéliales. Ce qui aboutit à une migration d’érythrocytes dans la lumière alvéolaire. Des lésions pré capillaires sont aussi présentes par une réduction de la lumière et par augmentation de la couche musculaire avec apposition de lames concentriques disposées en écailles d’oignon. L’apparition de ces lésions est proportionnelle à l’augmentation des résistances artérielles pulmonaires. Le reste des lésions viscérales est non spécifique : congestion hépatique et rénale, parfois foyers d’infarctus post embolique cérébral, rénal et splénique. 15 Physiopathologie 16 Physiopathologie I. GRADIENT ATRIOVENTRICULAIRE GAUCHE ET SURFACE VALVULAIRE MITRALE. L’orifice mitral dont la surface en position d’ouverture diastolique chez l’adulte à l’état normal est de 4 à 6 cm2, n’offre aucun obstacle à l’écoulement sanguin diastolique entre l’oreillette et le ventricule gauche. Les pressions diastoliques de l’oreillette et du ventricule sont superposables quelque soit le débit. Lors du rétrécissement mitral, qui correspond à une surface mitrale réduite à moins hémodynamiques de qui 2 cm2, intéressent apparaissent les pressions des et modifications le débit. Ces modifications sont d’autant plus importantes que la surface est réduite. (< 1,5 ou 1 cm2 dans les sténoses serrées). La pression moyenne de l’oreillette gauche est augmentée au delà de 10 mmHg et souvent de 20 mmHg dans les sténoses serrées, alors que la pression ventriculaire gauche est normale. Ainsi se crée un gradient de pression diastolique transmitral proportionnel au degré de la sténose et aux flux ou débit transvalvulaire. Par conséquence, toute condition qui élève le débit cardiaque comme l’effort, la fièvre, l’émotion, la tachycardie, l’anémie, la grossesse et l’hyperthyroïde … élève la pression dans l’oreillette gauche et peut être la cause d’une décompensatipon de la sténose et être à l’origine d’une dyspnée voire d’œdème pulmonaire. La surface mitrale (SM) peut être calculée par la formule de GORLIN, en tenant compte du débit cardiaque et du gradient transmitral moyen qui sont mesurés simultanément au cours du cathétérisme. [5] SM = flux transvalvulaire mitral / 38 P 17 Physiopathologie P = gradient moyen de pression transvalvulaire en mmHg = pression OG diastolique moyenne – pression VG diastolique moyenne. FTVM est exprimé en ml/s. Cette formule montre que lorsque le débit mitral double, le gradient quadruple. L’utilisation de cette formule suppose que la sténose mitrale est pure, et sans régurgitation importante qui majore le débit transmitral et amène à sous-estimer la surface réelle. Il existe une autre formule simplifiée permettant un calcul rapide de la surface mitrale proposée par HAKKI et AL. [6] Cette formule donne une estimation assez fiable de la surface mitrale avec les mêmes réserves que pour la formule de GORLIN et à condition que la fréquence cardiaque ne soit pas dans les valeurs extrêmes (tachycardie). SM = débit cardiaque (l/min)/P P : gradient moyen de pression transvalvulaire en mmHg. 18 Physiopathologie II .DEBIT CARDIAQUE. Le débit cardiaque au repos tend à diminuer en cas de RM serré, mais la réponse à un même degré d’obstacle mitral varie selon les individus. La conservation du débit peut se faire au prix d’un gradient transmitral élevé. Si le débit est bas, le gradient sera faible. III. PRESSION DANS LA PETITE CIRCULATION. Les pressions auriculaires gauches engendrent directement une augmentation passive de la pression capillaire qui peut causer un œdème pulmonaire lorsqu’elle dépasse un certain seuil (de l’ordre de 25 à 39 mmHg). Cette augmentation de la pression capillaire engendre une augmentation de la pression artérielle pulmonaire qui reste modérée à condition que les résistances vasculaires restent normales (hypertension post capillaire). Dans le cas de RM serré, avec hypertension auriculaire de longue durée, les résistances aux modifications artériolaires s’élèvent à leur tour, déterminant ainsi une grande hypertension pulmonaire (pression moyenne >40mmHg). Cette hypertension post et pré capillaire n’est pas fixe, elle régresse lentement après la levée du barrage mitral. Le cœur droit à son tour subit les conséquences de l’hypertension pulmonaire : hypertrophie ventriculaire par défaillance cardiaque droite avec insuffisance tricuspidienne. 19 Physiopathologie IV. FONCTION DU VENTRICULE GAUCHE. Bien que le ventricule gauche ne soit soumis à aucune surcharge volumétrique ou barométrique, sa fonction systolique et diastolique peut être altérée une fois sur trois. En général, ce dysfonctionnement reste modéré. Le ventricule gauche est de petite taille, son remplissage est limité par l’obstacle mitral et la sclérose de l’appareil valvulaire et sous valvulaire qui réduisent la distension de la cavité. Souvent la fraction d’éjection est légèrement diminuée ou à la limite, inférieure à la normale. On peut l’attribuer aux modifications des conditions de charge, aux anomalies régionales de la cinétique en rapport avec la rigidité de la région mitrale, à l’interaction du ventricule droit dilaté ou à de séquelles d’une myocardite rhumatismale. V. FONCTION DE L’OREILLETTE GAUCHE. La stase sanguine au sein de l’OG est permanente mais variable. Elle est mise en évidence par l’échographie trans-thoracique et surtout trans-oesophagienne sous forme de contraste spontané. Cette stase est favorisée par : - la sévérité du RM - La dilatation de l’oreillette - La diminution du débit cardiaque - La fibrillation auriculaire [7], [8] - Les lésions de l’endocarde notamment les calcifications qui peuvent être à l’origine de la thrombose. [9] 20 Physiopathologie A côté de ces facteurs morphologiques et hémodynamiques, on note un état d’hypercoagulabilité localisé dans l’oreillette. Cette hypercoagulabilité est corrigée à l’aide d’anticoagulants. Il existe un lien bien établi entre le contraste spontané et le risque thromboembolique. L’apport de l’échographie trans-oesophagienne a permis également l’étude, à l’aide du doppler pulsé des différents types de flux dans l’auricule gauche. En rythme sinusal, un flux éjectionnel de vidange auriculaire alterne avec un flux de remplissage. En cas de fibrillation auriculaire, le flux peut avoir un aspect en dents de scie témoignant de la persistance d’une certaine activité mécanique, mais il peut être nul auquel correspond un risque accru de thrombose. Le rôle du RM dans les anomalies de la fonction de l’auricule a pu être démontré par l’amélioration des flux après commissurotomie mitrale percutanée (10). La sécrétion de facteur natriurètiuque auriculaire est augmentée dans le RM serré, toutefois, elle dépend du niveau de la pression auriculaire. 21 Physiopathologie VI.FONCTION RESPIRATOIRE. Au cours du RM, une insuffisance respiratoire du type restrictif ou mixte s’installe secondairement aux lésions anatomiques pulmonaires, à la cardiomégalie et à l’augmentation du volume résiduel par piégeage de l’air. En conséquence, intra-pulmonaire la modification (redistribution vers de les la distribution régions sanguine apicales et vasoconstriction des bases) se traduit par des anomalies régionales du rapport ventilation / perfusion. Ces anomalies sont responsables de l’hypoxémie artérielle. 22 Ethnologie 23 Ethnologie I. RHUMATISME ARTICULAIRE AIGU Le RM est parmi les atteintes valvulaires rhumatismales les plus fréquentes. 65% d’entre elles comportent une lésion sténosante de la valve mitrale, soit pure (25%) soit associée à une régurgitation mitrale (40%). La prévalence globale du RM a fortement diminué dans les pays développés durant ces dernières décennies, mais elle reste élevée dans les pays en voie de développement. Le RM est une maladie à forte prédominance féminine : 3 à 4 femmes pour un homme. II. AUTRES ETIOLOGIES Le RM congénital est surtout la conséquence d’anomalies de l’appareil sous valvulaire, il est exceptionnel. Les autres causes du RM acquis sont beaucoup plus rares. 1 – les calcifications dégénératives massives de l’anneau mitral chez le sujet âgé 2 – les endocardites bactériennes avec végétations exubérantes 3 - les tumeurs carcinoïdes cardiaques 4 - la fibrose endomyocardique 5 - les maladies inflammatoires (lupus érythémateux, périarthrite noueuse, la polyarthrite rhumatoïde …) 6 – Myxomes de l’OG 7 – les maladies de surcharge : amylose, mucopolysaccharidose … 24 Étude clinique 25 Étude clinique I. CIRCONSTANCES DE DECOUVERTE ET SYMPTOMES Le rétrécissement mitral est habituellement découvert lors d’un examen systématique, la grossesse est un facteur qui peut le révéler. 1) Dyspnée d’effort : La dyspnée d’effort est le maître symptôme qui amène le patient à consulter. Elle témoigne de la gène mécanique entraînée par l’obstacle mitral au niveau de la circulation pulmonaire. Sa sévérité est corrélée à la pression artérielle pulmonaire. [15] Toutefois, elle est variable d’un sujet à un autre et à conséquences hémodynamiques égales. Elle peut aussi être sous estimée lors d’une réduction spontanée des efforts physiques de la part de certains patients notamment chez les sujets âgés. La dyspnée peut s’accompagner de véritables accès d’œdème pulmonaire d’effort, d’hémoptysies ou d’une simple toux d’effort dont la signification physiopathologique est similaire. 2) Oedème pulmonaire : Quelque soit son type, l’œdème pulmonaire reflète une sténose mitrale serrée et d’un facteur déclenchant surajouté qui augmente brutalement la pression capillaire pulmonaire. 26 Étude clinique 3) Hémoptysies : Les Hémoptysies sont fréquentes au cours de l’évolution du rétrécissement mitral. Elles peuvent remplacer l’œdème pulmonaire et être déclenchées par l’effort. Elles sont le plus souvent de faible abondance. 4) Palpitations : Très fréquentes, les palpitations correspondent à des troubles de rythme auriculaire, en particulier les extrasystoles ou les fibrillations auriculaires paroxystiques ou permanentes. 5) Hépatalgies d’effort : Les hépatalgies d’effort sont observées dans les rétrécissements mitraux très évolués. 6) Angor : L’Angor est un symptôme très rare. Il peut être purement fonctionnel. On l’attribue à l’hypertension artérielle pulmonaire. Mais dans la majorité des cas, l’Angor est dû à la coexistence des lésions d’arthéroscléroses des artères coronaires. 7) Embolies systémiques : 10 à 20 % des rétrécissements mitraux se compliquent d’une embolie artérielle au cours de l’évolution. 27 Étude clinique II. EXAMEN CLINIQUE : 1) Interrogatoire : L’anamnèse recherche : Des angines à répétition (50 %) Des antécédents de rhumatisme articulaire aigu L’évolutivité des signes fonctionnels 2) Examen cardiaque : a) inspection : le faciès mitral érythrosique, ne s’observe que dans les formes très évoluées avec un bas débit et une insuffisance ventilatoire. Protrusion de l’hémi thorax droit, surtout au niveau de la région infundibulo- pulmonaire. Turgescences spontanées des veines jugulaires. Un retard staturo-pondéral, voire un véritable nanisme mitral, peut être observé dans certaines formes sévères chez l’enfant. b) Palpation : Elle permet parfois de révéler des signes directs de la sténose mitrale : Un frémissement diastolique ou frémissement cataire perçu à la pointe, accentué en décubitus latéral gauche. 28 Étude clinique Le bruit de la fermeture de la valve mitrale peut être palpable à la pointe comme une chiquenaude lors du choc apexien ou du premier bruit. Le signe de Harzer est positif quand le ventricule droit est hypertrophié ; Le soulèvement systolique para-sternal gauche témoigne de l’hypertrophie –dilatation de l’infundibulum pulmonaire. c) l’auscultation : C’est l’étape fondamentale du diagnostic clinique, les signes peuvent directs ou indirects : Les signes directs (figure 5) L’auscultation au niveau apexien révèle l’essentiel des anomalies qui réalisent le rythme mitral de DUROSIER : l’éclat du premier bruit correspond à la fermeture de la valve mitrale remaniée. On ne le retrouve que dans les formes calcifiées à mobilité diminuée. Le claquement d’ouverture mitrale est un bruit surajouté, qui survient après le deuxième bruit et il est d’autant plus court que le rétrécissement mitral est serré. Le roulement diastolique est l’élément stéthacoustique le plus important du diagnostic. C’est un son de basse fréquence, de timbre grave, qui commence juste après l’ouverture mitrale et se poursuit pendant toute la diastole ; il est très intense au début de la diastole et 29 Étude clinique souvent maximal en protodiastole ; il diminue en mésodiastole. Quand le rythme est sinusal, il se termine par un bref renforcement présystolique. Celui-ci est dû à la réaugmentation du gradient de pression consécutive à la contraction de l’oreillette. Ce renforcement disparaît en cas de fibrillation auriculaire. D’un autre côté, le roulement diastolique diminue et disparaît parfois dans les formes à débit cardiaque effondré. Figure 5. Aspect auscultatoires du RM [en haut = ECG/ au millieu = phonographe/en bas= Apexogramme] Signes indirects Les signes indirects témoignant du retentissement hémodynamique du rétrécissement mitral sont : L’éclat du deuxième bruit au foyer pulmonaire en cas d’hypertension pulmonaire artérielle. 30 Étude clinique Un souffle systolique xiphoïdien qui se renforce en inspiration en cas d’insuffisance tricuspidienne. Un souffle diastolique pulmonaire témoignant d’une forte hypertension artérielle pulmonaire. 3) Signes viscéraux : L’examen clinique peut révéler des signes pleuro pulmonaires : râles crépitants, épanchements pleuraux ou des signes de la stase périphérique (hépatomégalie, œdème des membres inférieurs en cas d’insuffisance cardiaque droite). 31 Examens complémentaires 32 Examens complémentaires I. ELECTROCARDIOGRAMME (ECG) (figure 6) L’ECG peut rester longtemps normal. Dans la plupart des cas, il existe des modifications de l’onde P et du ventriculogramme. La fibrillation auriculaire est fréquente au bout d’un certain temps d’évolution. Les signes de l’hyperthrophie auriculaire gauche : L’onde P est allongé (≤ 0,12 s), bifide en D2 et en précordiales gauches, bi phasique en V 1 avec une négativité terminale prolongée. Les signes de surcharge ventriculaire droite : Déviation de l’axe QRS à droite, de l’onde T à gauche. Augmentation de R en V 1 avec un rapport R/S > 1 et souvent UN BLOC DE BRANCHE DROIT INCOMPLET (BBD), parfois une inversion de T en précordiales droites. Figure 6. Electrocardiogramme du rétrécissement mitral. Les formes évoluées se compliquent, presque constamment de fibrillation auriculaire qui survient dans 20 % des sténoses mitrales serrées. 33 Examens complémentaires II. EXAMEN RADIOLOGIQUE : Il permet d’étudier les modifications de la silhouette cardiaque et d’apprécier le retentissement de la cardiopathie sur la circulation pulmonaire [16]. 1) Modification de la silhouette cardiaque : a) incidence de face (figure 7) : La silhouette mitrale est caractérisée par : un débord droit plus ou moins marqué avec un double contour dû à la saillie de l’oreillette gauche dilatée. Une saillie importante de l’oreillette droite doit faire suspecter une atteinte tricuspidienne associée. L’arc moyen gauche est allongé ; il peut être soit rectiligne ou convexe et saillant avec parfois un aspect en double bosse, dont la partie supérieure correspond au tronc de l’artère pulmonaire dilaté et la partie inférieure correspond au bombement de la région infundibulaire à la saillie de l’auricule gauche turgescente. L’arc inférieur gauche peut être normal. En cas d’hypertrophie ventriculaire droite, on peut avoir un aspect rectiligne avec pointe sus diaphragmatique. 34 Examens complémentaires Figure 7. Radiographie de thorax de face caractérisant le rétrécissement mitral. (Notez la saillie de l’arc moyen gauche). 2) Modifications pulmonaires : Dans les formes bien tolérées, l’aspect peut être normal. La surcharge vasculaire pulmonaire se manifeste par (figure 8) : Une redistribution vasculaire vers les sommets. Une dilatation de degré variable des branches artérielles pulmonaires. Des opacités floues péri hilaire d’exsudation alvéolaire. 35 Examens complémentaires Un aspect réticulo- nodulaire des bases et des petites opacités linéaires, très fines, horizontales au dessus des culs de sacs pleuraux. Ce sont les lignes de Kerley qui sont dues à l’œdème interstitiel et corrélées à une augmentation de la pression capillaire (> 20 mm Hg). Des épanchements pleuraux sont parfois visualisés. Ils sont soit d’origine hémodynamique, soit secondaires à un infarctus pulmonaire. Figure 8. Oedème pulmonaire alvéolaire à distribution péri-hilaire en aile de papillon. (Notez l’épanchement de la base droite et à un moindre degré de la base gauche) L’apport de l’examen radiologique est important. Il suggère le diagnostic du rétrécissement mitral et fournit des éléments précis sur sa sévérité et son retentissement hémodynamique. 36 Examens complémentaires III. EXAMEN ECHOCARDIOGRAPHIQUE ET DOPPLER C’est l’exploration la plus utile pour le diagnostic et la quantification du RM, pour l’appréciation de l’état anatomique de l’appareil mitral, et le retentissement hémodynamique. Elle permet aussi de guider et d’évaluer la procédure de la CMP. 1) Diagnostic a) Echocardiographie monodimentionnelle : (figure 9) L’échocardiographie monodimentionnelle ™ montre l’épaisseur des échos valvulaires, le ralentissement de la pente EF, l’écho de la valve antérieure et le mouvement paradoxal antérieur de la valve postérieure en diastole traduisant la fusion commissurale. L’échographie TM ne permet pas une estimation quantitative fiable de la sévérité du RM [17]. Figure 9. Aspect en créneau de la grande valve mitrale en coup TM transmitral. 37 Examens complémentaires b) Echocardiographie bidimentionnelle L’échocardiographie bidimentionnelle permet une évaluation beaucoup plus détaillée des anomalies morphographiques [18]. Les valves sont épaisses, surtout près de leur bord libre, leur cinétique diastolique est anormale. La valve antérieure, retenue par ses extrémités par la fusion commissurale, est mobile à sa partie moyenne à condition qu’elle reste souple. Elle prend un aspect en dôme ou en genou (figure 10). Par contre, la valve postérieure a une ouverture réduite pendant la diastole. [17]. Figure 10. Coupe parasternale grand axe montrant un aspect de RM 38 Examens complémentaires 2) Quantification du RM. a) Echocardiographie TM : L’échocardiographie TM ne permet pas une estimation quantitative fiable de la sévérité du RM. b) Echocardiographie bidimentionnelle : (figure 11) L’échocardiographie bidimentionnelle permet une mesure fiable et directe de la surface mitrale par planimétrie de l’orifice mitral sur une coupe parasternale transverse en proto-diastole [19-20-21]. Malgré la présence parfois de calcifications importantes ou de fibrillation auriculaire rapide ou d’antécédents de commissurotomie, on arrive à mesurer ou à quantifier la surface mitrale. Figure 11.Mesure de la surface mitrale par planimétrie en coupe parasternale petit axe 39 Examens complémentaires c) Doppler : (figure 12) Le Doppler [22] permet une estimation de la sténose fondée sur les données physiopathologiques et non anatomiques. Son apport est important dans les cas où la planimétrie s’avère difficile au bidimentionnelle. Le gradient de pression diastolique peut être obtenu en mesurant la vitesse d’écoulement du sang à travers l’orifice mitral à l’aide du Doppler continu. L’enveloppe de la courbe de vitesse instantanée permet de calculer le gradient moyen. Celui-ci est relativement fiable dans l’appréciation du degré du RM, mais il n’a de valeur que lorsqu’il est rapporté au débit transvalvulaire. Le gradient augmente quand le débit augmente. A débit bas, le gradient effondré suppose une sténose mitrale lâche. Plusieurs méthodes sont utilisées pour estimer la surface mitrale : Le temps de demi pression (PHT = Pressure Half Time) est le temps que prend le gradient pour diminuer de moitié qui est en relation inverse avec la surface mitrale. Hatle a montré que le rapport 220/PHT (en millisecondes) fournit une estimation de la surface mitrale en cm2 avec de bonnes corrélations soit avec la planimétrie, soit avec l’hémodynamique [23]. Le résultat (appréciation de la surface mitrale) n’est pas affecté par l’insuffisance mitrale, mais il peut être significativement modifié par une élévation de la pression télédiastolique du ventricule gauche qui peut diminuer le PHT et amener à surestimer la surface mitrale en cas d’une insuffisance aortique ou d’un trouble de compliance ventriculaire. 40 Examens complémentaires Par contre, un ralentissement de la relaxation, en cas d’ischémie myocardique ou d’hypertrophie ventriculaire gauche, tend à augmenter le PHT et à sous estimer la surface mitrale. Figure12.Mesure de la SM et des gradients auriculo-ventriculaires gauche par doppler continu d) Calcul de la SM à l’aide de l’équation de continuité : En l’absence d’insuffisance mitrale significative, la surface mitrale peut être obtenue en divisant le volume d’éjection par l’intégrale de la vitesse transmitrale. Le volume d’éjection est mesuré au niveau de la chambre de chasse ventriculaire gauche ou ventriculaire droite en cas d’insuffisance aortique importante. Les corrélations avec les méthodes hémodynamiques sont bonnes. 41 Examens complémentaires En cas d’insuffisance aortique, les résultats sont meilleurs que ceux obtenus en utilisant le PHT. L’équation de continuité est surtout utile dans les conditions pathologiques qui risquent de fausser la détermination du PHT. e) Le Doppler couleur. Le Doppler couleur permet de mesurer la largeur ou la surface du jet mitral ou la zone de convergence du flux mitral en amont de l’orifice. En résumé. Ces multiples méthodes permettent, dans la majorité des cas, de se passer du cathétérisme cardiaque. La planimétrie est, de loin la méthode la plus utilisée. 3) Appréciation de l’état anatomique de l’appareil mitral : Cette étape est fondamentale pour l’exploration, car elle permet de choisir entre les diverses options thérapeutiques. En effet, l’échocardiographie bidimentionnelle trans-thoracique apporte le plus de renseignements sur le degré d’altération des valves et de l’appareil sous valvulaire. Ceci permet d’étudier l’épaisseur des valves, leur souplesse, la présence de calcifications et leurs localisations (feuilles valvaires ou commissures), le remaniement sous valvulaire, l’épaisseur et le raccourcissement des cordages. La classification la plus utilisée est celle de Wilkins [24-25] qui tient compte de quatre paramètres (tableau 2) : 42 Examens complémentaires La mobilité L’épaisseur Les calcifications valvulaires Le remaniement sous valvulaire Chaque paramètre est affecté d’un cœfficient de 1 à 4 par gravité croissante. Le score total varie de 4 pour les formes les moins sévères à 16 pour les formes les plus altérées. Mais cette classification ne tient pas compte de l’état des commissures, élément capital dans la CMP. Mobilité 1 2 Calcification Epaississement De l’appareil sous valvulaire Epaississement mini juste au dessous des feuillets Grande mobilité avec une petite fibrose restrictive au niveau d’un feuillet valvaire Le milieu et la base du feuillet valvulaire sont normalement mobiles Epaississement de la valve normale de 4-5 mm Présence d’une brillance Presque la moitié de la valve reste normale. Epaississement important au niveau de la base d’implantation 5-8 mm Un ou deux nodule (s) localisé(s) au niveau du feuillet ant et post L’épaississement des cordages s’étend au niveau du 1/3 de la longueur du cordage la mobilité persiste au niveau de la base Epaississement étendu au niveau des 2 feuillets, il varie sur le plan épaisseur de 5 - 8 mm L’épaississement s’étend au 1/3 distal des cordages Presque pas de mouvement en diastole Epaississement considérable >8 – 10 mm Nodules pouvant être plus nombreux et prenant la moitié des feuillets Nodules disséminés sur les deux valves prenant les commissures 3 4 Epaississement De la valve Epaississement étendu, cordages rétractés s’étendant vers le muscle papillaire Tableau 2 : Classification échographique selon Wilkins. 43 Examens complémentaires Une qualification plus simple, qualitative, en trois classes a été proposée par Cormier [26] : Groupe 1 : patients avec des valves souples et un appareil sous valvulaire peu altéré. Groupe 2 : patients avec des valves souples et un appareil sous valvulaire très remanié. Groupe 3 : patients avec des valves très rigides ou calcifiées. On s’orientera en cas de rétrécissement mitral fibreux pur à valves souples non ou peu calcifié sans remaniement important de l’appareil sous valvulaire, vers une commissurotomie percutanée. Enfin, en cas de calcification massive, une chirurgie à cœur ouvert sera indiquée. En pratique, tous les cas intermédiaires se rencontrent et les indications seront discutées au cas par cas. 4) Lésions associées L’échocardiographie permet de dépister d’éventuelles lésions associées mitrales (régurgitation) ou des autres valves, d’évaluer les pressions pulmonaires, la dilatation de l’oreillette gauche et des cavités droites ainsi que la fonction ventriculaire gauche. L’échocardiographie trans-oesophagienne complète l’échocardiographie trans-thoracique pour l’analyse des lésions anatomiques quand la fenêtre trans-thoracique est de mauvaise qualité. L’ETO permet aussi une analyse plus fine des petites régurgitations ainsi qu’une reconnaissance plus facile du contraste spontané intra auriculaire gauche. L’ETO est irremplaçable pour détecter des thromboses de l’oreillette ; elle visualise également l’auricule et permet de bien détecter les thrombus qu’elle renferme. 44 Examens complémentaires IV.CATHETERISME CARDIAQUE ET ANGIOGRAPHIE L’exploration hémodynamique invasive n’est plus indispensable pour l’exploration du RM, si une échographie bidimentionnelle et un Doppler de bonne qualité peuvent être obtenu. Cathétérisme : Il permettra de mesurer le gradient diastolique transmitral sur l’enregistrement auriculaire simultané gauche des (obtenues pressions par voie ventriculaire transeptale) ou gauche et capillaires pulmonaires. Connaissant le débit cardiaque, la surface mitrale pouvait être estimée. Le cathétérisme permettait également d’avoir des renseignements sur l’hémodynamique de la petite circulation (niveau exact des pressions et des résistances vasculaires), et le ralentissement du RM en amont : hypertension post capillaire avec élévation passive de la pression artérielle pulmonaire sans élévation de résistances, cas le plus fréquent ; pressions pulmonaires peu élevées ou normales mais débit effondré ; ou plus rarement hypertension artérielle pulmonaire due à la fois à l’hypertension capillaire et à l’élévation des résistances pré capillaires. En pratique, le cathétérisme n’est nécessaire que s’il persiste un doute sur le degré de la sténose, et en cas de discordance entre les signes cliniques et échographiques, ou pour évaluer les résistances artérielles pulmonaires. 45 Examens complémentaires Ciné angiographie ventriculaire gauche La ciné angiographie est utile pour quantifier une régurgitation associée et pour étudier la fonction ventriculaire gauche. Coronarographie Elle est indispensable dans les formes avec angor, et de façon systématique et préopératoire au-delà d’un certain âge : 35 à 40 ans chez l’homme, après la ménopause chez la femme. 46 Évolution 47 Évolution L’évolution du rétrécissement mitral se fait constamment vers la détérioration des conditions hémodynamiques et l’apparition des complications. I. TROUBLES DE RYTHME : Ils sont particulièrement fréquents et variés. 1) Fibrillation auriculaire et flutter auriculaire Pratiquement inévitables dans l’évolution d’une sténose mitrale. D’évolution paroxystique initialement, la fibrillation auriculaire éventuellement entrecoupée d’épisode de flutter s’installe de façon définitive. Elle survient d’autant plus tôt dans l’évolution que l’oreillette gauche est dilatée. La survenue de la fibrillation auriculaire marque souvent un tournant évolutif. La perte de la systole auriculaire, le raccourcissement de la diastole sont deux éléments qui aggravent l’hémodynamique du rétrécissement mitral ; les premières manifestations dyspnéiques sévères peuvent s’observer à cette occasion. De plus, la survenue de la fibrillation auriculaire expose à un risque accru de thrombose intra auriculaire gauche. 2) D’autres troubles de rythme peuvent s’observer comme les tachycardies paroxystiques supra ventriculaires, les extrasystoles auriculaires et les tachycardies auriculaires. 48 Évolution II. MANIFESTATIONS PULMONAIRES : La survenue des manifestations pleuro pulmonaires est favorisée par le régime excessivement sodé, l’effort, l’émotion, la grossesse et la fibrillation auriculaire. A l’inverse, le traitement diurétique permet souvent de les contrôler, au moins pendant une période de l’évolution. La dyspnée d’effort est le maître symptôme de la maladie, elle est gradée selon les quatre classes fonctionnelles de la New York Heart Association (NYHA). L’œdème aigu du poumon peut prendre toutes les formes : aigu, subaigu ou larvé d’effort. Il est rare que les manifestations dyspnéiques prennent le masque d’un pseudo asthme cardiaque. Les épisodes dyspnéiques paroxystiques sont souvent déclenchés par la survenue de la fibrillation auriculaire, par les émotions ou par le régime excessivement sodé. Les hémoptysies s’observent moins fréquemment. Elles peuvent s’observer isolément mais le plus souvent en association avec des manifestations dyspnéiques de type œdème pulmonaire. Elles sont le signe d’une hypertension artérielle pulmonaire. Elles peuvent être la conséquence d’un infarctus pulmonaire. L’épanchement pleural peut être secondaire à une embolie pulmonaire ou être satellite de manifestations de poumon cardiaque. Broncho-pneumopathie chronique, classique chez le mitral, elle se manifeste sous forme de bronchites à recrudescence saisonnière. Dans les formes très serrées, une véritable broncho- pneumopathie chronique à forme obstructive ou réstréctive peut s’observer. 49 Évolution III. MANIFESTATION D’INSUFFISANCE CARDIAQUE. L’insuffisance cardiaque est à forme droite. Elle s’installe plusieurs années après les manifestations de l’œdème pulmonaire. Elle est le témoignage d’une hypertension artérielle pulmonaire sévère ou d’une valvulopathie tricuspidienne associée. Tous les stades depuis le simple œdème malléolaire avec augmentation du volume hépatique et turgescence jugulaire et la grande insuffisance droite avec cirrhose cardiaque et ascite peuvent s’observer. Les manifestations d’insuffisance cardiaque sont longtemps corrigées par le traitement diurétique mais finissent par y devenir réfractaires. IV. ACCIDENTS THROMBOEMBOLIQUES : Systémiques : Leur fréquence est estimée à 1,5% par années et par patients. Les embolies systémiques, rarement observées en rythme sinusal, sont plus fréquentes en présence d’une fibrillation auriculaire, huit fois sur dix dans le territoire cérébrale, souvent sylviennes gauches, responsables d’une hémiplégie droite avec aphasie. Les autres localisations sont les artères des membres, l’aorte, les viscères notamment les reins et la rétine. Elles peuvent être multiples, soit d’emblée, soit par récidive. Les embolies systémiques ont une conséquence désastreuse pour l’évolution du rétrécissement mitral en raison des séquelles motrices souvent définitives. Elles constituent la deuxième cause de décès après l’insuffisance cardiaque. Pulmonaire : L’embolie pulmonaire était classique lorsque le rétrécissement était parvenu au stade d’insuffisance cardiaque droite. 50 Évolution V. THROMBOSE AURICULAIRE GAUCHE : Le plus souvent découverte lors d’un examen systématique par échographie trans-thoracique ou trans-oesophagienne, la fréquence est diversement appréciée de l’ordre de 2 à 5 % chez les sujets. Elle fait courir le risque d’embolie, de syncope ou de mort subite et elle nécessite un traitement anticoagulant adapté [27]. VI. ENDOCARDITE INFECTIEUSE : L’endocardite infectieuse est rare dans le RM isolé mais complique volontiers les formes associées à une régurgitation mitrale ou aortique. VII. SYNDROME D’ORTNER : Il est devenu exceptionnel. Il s’agit d’une paralysie récurentielle par compression du nerf récurent gauche par la dilatation importante de l’oreillette gauche. 51 Traitement 52 Traitement Le traitement du rétrécissement mitral comportait avant (1984) trois volets, à savoir : Le traitement médical, toujours de mise. Le traitement chirurgical, curatif, toujours nécessaire. Le traitement préventif. Depuis 1984, une nouvelle méthode a été mise au point pour réaliser une commissurotomie. Il s’agit de l’angioplastie percutanée de la valve mitrale par un cathéter à ballonnet dont les indications et les contreindications sont bien précises. La technique a été initialement mise en évidence par INOUE en 1984. I. TRAITEMENT MEDICAL 1) Prévention du rhumatisme articulaire aigu : Bien que le RAA soit devenu rare dans les pays industrialisés, il continue à être un problème important de santé publique dans notre pays, surtout dans les couches socio-économiques les moins favorisées. Du coût sa prévention est nécessaire et concerne les récidives chez les patients atteints du rétrécissement mitral. Elle consiste en une antibioprophylaxie par l’administration de la PENI G en intramusculaire tous les 15 jours. L’alternative consiste en l’administration quotidienne par voie orale de 500000 UI de Pénicilline, une fois par jour. En cas d’intolérance ou d’allergie à la Pénicilline, on aura recours à l’Erythromycine 250 mg/jour à vie car même si le risque de récidive de 53 Traitement RAA diminue avec l’âge, il reste possible. Par ailleurs, toutes les infections streptococciques intercurrentes doivent être traitées énergiquement. 2) Prévention de l’endocardite bactérienne : Bien que le risque de greffe bactérienne soit minime chez les porteurs de rétrécissement mitral, une antibioprophylaxie est obligatoire au cours de tout acte chirurgical. Dans ce cadre, les recommandations proposées par la British Society for Anti-Microbial Chemotherapy consistent à donner, une heure avant toute intervention dentaire, une dose unique de 3 g d’Amoxicilline. En cas d’allergie aux B-lactamines, on donne 600 mg per os de Clindamycine ou 1 g per os de Pristinamycine. En cas d’anesthésie générale, on donne 2 g d’Amoxicilline en IV (perfusion de 30 minutes) une heure avant le geste, puis 1g per os 6 heures plus tard. En cas d’allergie aux ß-lactamines, on donne 1 g en IV (perfusion-1 heure) de la Vancomycine ou 400 mg en IV (directe) de Teicoplanine. Si le patient a déjà reçu de la pénicilline dans le mois qui précède, on associera l’Amoxicilline et la gentamycine. Pour les interventions et les explorations génito-urinaires, on donne 1 heure avant l’intervention, 2 g d’Amoxicilline en IV (perf. 30 minutes) associées à 1,5 mg/kg de la Gentamicine en perf. (30 min) ou en IM, 6 heures plus tard on ajoute 1 g d’Amoxicilline per os. En cas d’allergie à la pénicilline, on donnera de la Vancomycine ou la gentamycine 54 Traitement 3) Traitement de la décompensation cardiaque : Dans le rétrécissement mitral, la dyspnée résulte de la congestion des vaisseaux pulmonaires. Elle est susceptible d’une amélioration considérable par la prise de diurétiques et la restriction de l’apport sodé. Il est généralement admis que les digitaliques n’ont aucun intérêt dans la sténose mitrale en rythme sinusal. Il faut, toutefois, se souvenir qu’ils conservent leur utilité lorsque le ventricule droit est défaillant. Les hémoptysies peuvent être le résultat de plusieurs mécanismes. Elles peuvent provenir de la rupture spontanée de veines pulmonaires, d’infarctus pulmonaire voire de lésions de petits vaisseaux bronchiques. Toutefois, le plus souvent, les hémoptysies traduisent l’hypertension capillaire pulmonaire et sont associées à la dyspnée paroxystique nocturne ou à l’œdème aigu du poumon (OAP). Elles requièrent : la sédation du patient, la mise en position assise et un traitement diurétique. (Furosémide en intraveineuse). 4) Traitement de l’arythmie comp lète par fibrillation auriculaire : La fibrillation auriculaire (FA) est une complication fréquente du rétrécissement mitral. Elle est souvent précédée par des extrasystoles auriculaires qu’il faudra traiter par un antiarythmique, en particulier les ß bloquants ou les digitaliques. 55 Traitement L’installation de la fibrillation auriculaire est souvent mal tolérée dans le rétrécissement mitral, car elle peut induire un OAP. Le traitement visera à ralentir la fréquence cardiaque par l’utilisation des dérivés de la digitaline par voie orale ou par les ß bloquants en intraveineux et/ ou les antiarythmiques, en association au traitement anticoagulant efficace qui doit être commencé avant les digitaliques. Souvent, on aura recours à l’association digitaline – ß bloquants dans le cas ou la cadence ventriculaire reste toujours rapide. La réduction de l’arythmie complète par fibrillation auriculaire, peut être obtenue par la cordarone à doses efficaces en utilisant une dose de charge par voie orale ou intraveineuse profonde à raison de 5 mg / kg en 20 à 30 min puis relai par voie orale à raison de 600 – 900 mg / 24 heures pendant 4 jours et de réduire progressivement les doses en fonction de la fréquence cardiaque, bien sur en l’absence de dysthyroidie associée et en association aux anticoagulants. Si, après 3 ou 4 semaines, l’arythmie par fibrillation auriculaire persiste malgré un traitement bien adapté, on décidera un choc électrique externe si l’oreillette gauche n’est pas très dilatée. Ceci sera précédé par une bonne anticoagulation et un arrêt des digitaliques. Si le rythme sinusal ne peut être restauré, l’attitude consiste à anticoaguler le patient et à ralentir la fréquence ventriculaire par des digitaliques associés aux ß bloquants en l’absence de contre-indications. 56 Traitement 5) Traitement anticoagulant : Le rétrécissement mitral étant une maladie emboligène, l’embolie périphérique peut être une circonstance de découverte de la maladie. Elle siège, dans 50% des cas, au niveau des artères cérébrales. Cette embolie peut survenir même en présence d’un rythme sinusal et de sténose peu serrée. Le traitement anticoagulant sera envisager en présence : D’une arythmie complète par fibrillation auriculaire. D’un rétrécissement mitral très serré en rythme sinusal. D’une oreillette gauche dilatée. Des antécédents d’AVC embolique : II. TRAITEMENT CHIRURGICAL : Dans le cas où aucune contre-indication majeure n’est signalée, deux types d’interventions chirurgicales sont préconisés. 1) Commissurotomie à cœur fermé (CCF) L’abord se fait, le plus souvent, par voie gauche par thoracotomie antérolatérale ou latérale. L’introduction de l’index à travers l’auricule gauche à cœur battant permet, dans un premier temps, d’explorer l’appareil mitral puis de pratiquer la commissurotomie. 57 Traitement Ce geste est le plus souvent complété par l’introduction d’un dilatateur. 2) Commissurotomie à cœur ouvert (CCO) Elle permet une correction plus complète des lésions : ouverture large des commissures et si besoin exérèse de nodules calcaires, refente des piliers pour redonner de la mobilité aux valves. 3) Remplacement valvulaire : Le remplacement valvulaire par prothèses mécaniques ou biologiques reste la solution ultime lorsque la mutilation valvulaire ne permet pas la conservation de l’appareil. III. COMMISSUROTOMIE PAR DILATATION PERCUTANEE : A l’heure actuelle, la dilatation percutanée par ballonnet constitue l’intérêt principal de l’étude du RM dont elle a radicalement transformé le traitement. En 1984, le japonais kanji INOUE 28 a été le premier à avoir utilisé la dilatation par ballon. Les bons résultats obtenus à court et moyen termes ont conduit à la diffusion mondiale de cette technique et en ont fait la seconde, en importance, dans le domaine de cardiologie interventionnelle. 58 Traitement 1) Mécanismes d’action : Différents travaux anatomiques, échographiques et radiologiques ont montré que la dilatation par ballonnet agit comme la commissurotomie chirurgicale en ouvrant les commissures symphysées et, aussi dans une moindre mesure, en fracturant certains dépôts calcaires dans les formes calcifiées. 2) Techniques : Différentes techniques ont été proposées. a) Voie d’abord : La voie d’abord la plus utilisée est la voie trans-veineuse antérograde combinée au cathétérisme trans-septal qui donne accès à l’oreillette gauche, à partir de l’oreillette droite par ponction de septum inter auriculaire. Elle permet, après dilatation du septum d’amener le ballon dans l’orifice mitral par voie trans-veineuse antérograde. La voie artérielle rétrograde combinée ou non au cathétérisme transseptal, est plus compliquée et moins répandue. Elle réduit les risques de shunt inter auriculaire, mais majore celui des complications artérielles. b) Type de ballons : Les ballons utilisés sont de plusieurs types, mais les principaux sont le double ballon et le ballon D’INOUE (figure 13). 59 Traitement Figure13. Ballon d’INOUE et ses accessoires. Le ballon d’INOUE est d’un usage de plus en plus répandu. Il comporte trois parties distinctes, d’élasticité différente, qui se gonflent de façon séquentielle. Sa conception originale facilite son positionnement et permet des dilatations progressives. La surface effective du ballon gonflé varie en fonction du volume de l’inflation. 60 Traitement Le diamètre du ballon est augmenté de 1 mm entre deux inflations successives. Chaque inflation est contrôlée par l’échographie. La procédure est interrompue dès qu’un résultat satisfaisant, en terme d’ouverture commissurale et de surface orificielle, est obtenu ou en cas de majoration ou création d’une régurgitation mitrale (figure 14 et 15). Figure 14 et 15. Etapes d’inflation du ballon d’INOUE La comparaison entre la technique du double ballon et celle d’INOUE a donné lieu à des études rétrospectives, mais très peu d’études prospectives. Il n’y a pas de différence significative d’efficacité entre les deux méthodes, malgré une tendance à l’obtention de surface légèrement supérieure avec le double ballon. Leurs résultats à distance son équivalents. Le risque de perforation ventriculaire est plus faible avec le ballon d’Inoue. En effet, il ne nécessite pas la mise en place d’un guide dans le 61 Traitement ventricule. De même, le risque de fuite mitrale iatrogène est également diminué à condition de procéder à des dilatations progressives. D’autres techniques ont été proposées. Il s’agit du double ballon sur guide unique [29] et de la commissurotomie à lames métalliques [30] Le choix de la taille du ballon est très important. Il doit concilier deux impératifs contradictoires, c’est-à-dire l’obtention d’une ouverture large de la sténose, ce qui incite à augmenter la taille du ballon au prix d’un risque faible d’insuffisance mitrale traumatique. Le choix de la taille du ballon dépend de la taille et de la surface corporelle du patient, et du diamètre de l’anneau mitral. 3) Déroulement et contrôle de la procédure : Les données hémodynamiques ou échographiques permettent d’apprécier les résultats de la dilatation au cours de la procédure. Les données hémodynamiques permettent d’apprécier les résultats de la dilatation au cours de la procédure. La surveillance des dilatations progressives avec le ballon d’INOUE, la détection précoce des complications et l’appréciation du degré d’ouverture commissurale et de la surface orificielle sont suivies par l’échographie. Les critères d’arrêt de la procédure reposent, entre autres, sur une surface supérieure à 1,5 cm2/m2 de surface corporelle, sur l’ouverture totale d’au moins une commissure et sur l’apparition ou la majoration de la régurgitation mitrale. 62 Traitement L’avantage du Doppler couleur est de permettre l’estimation de la régurgitation et du shunt inter auriculaire résiduel. 4) Résultats immédiats : a) caractéristiques hémodynamiques : (figure 16) Le gain de surface passe du simple (avant commissurotomie mitrale percutanée) au double (après) selon la littérature. La pression auriculaire gauche et le gradient transmitral diminuent alors que le débit cardiaque augmente légèrement. En général, les pressions et les résistances artérielles diminuent rapidement. L’aptitude à l’effort est améliorée après dilatation. Dans certains cas, la réussite de la dilatation peut être limitée par la persistance d’anomalies de compliance pariétale du ventricule gauche. Figure. 16 : Mesure hémodynamique du gradient mitral (en haut : ECG en bas : Gradient OG-VG) 63 Traitement b) Complications : Les échecs varient, dans l’ensemble, de 1 à 17%. c) Facteurs prédictifs : L’état anatomique de l’appareil valvulaire et sous valvulaire apprécié par le score échographique (les patients ayant un score final inférieur ou égal à 8 sont les meilleurs candidats à la dilatation mitrale percutanée), a été initialement considéré comme principal facteur prédictif. Les principaux facteurs de risque de mauvais résultat immédiat sont : une anatomie valvulaire défavorable, un âge avancé, une sténose mitrale très serrée <1 cm2. L’antécédent de commissurotomie chirurgicale n’est un facteur prédictif de mauvais résultat que chez les patients de plus de 50 ans et surtout de 70 ans [31 ,32 ,33]. Les facteurs associés à détérioration tardive sont un âge avancé, une anatomie défavorable, ainsi que des variables témoignant du caractère évolué de la cardiopathie, c’est-à-dire une classe fonctionnelle NYHA III ou IV, et la présence d’une fibrillation auriculaire avant la CMP. Le résultat à long terme est d’autant meilleur que la surface poste CMP est élevée et que la gradient moyen est faible [34, 35, 36, 37]. Il est donc nécessaire de prendre en compte l’ensemble des caractéristiques cliniques et para cliniques des patients dans la discussion de la technique la plus appropriée pour traiter un rétrécissement mitral. La caractérisation de ces facteurs a nécessité l’élaboration des modèles prédictifs. Toutefois, il semble difficile de prévoir de manière fiable les mauvais résultats comme l’apparition d’une insuffisance mitrale. 64 Traitement 5) Indications de la dilatation percutanée : La commissurotomie mitrale percutanée semble s’imposer pour le rétrécissement mitral pur, serré, à valves souples et appareil sous valvulaire non ou peu remanié, non associé à une thrombose intra auriculaire gauche, et même en présence d’une insuffisance mitrale ( ≤ à grade II), et en cas de contre-indication formelle à la chirurgie. La possibilité d’obtenir des résultats excellents par la commissurotomie mitrale percutanée [2] incite à commencer par elle, quitte à recourir, éventuellement, à la chirurgie en cas d’échec. 6) Contre indication de la dilatation percutanée : Coexistence d’une régurgitation mitrale supérieure à un grade 2/4. Calcifications massives des deux commissures. L’association de lésions coronariennes ou valvulaires sévères nécessitant une chirurgie en elles même. La persistance d’un thrombus de l’oreillette gauche après une anticoagulation. 65 Traitement 7) Les implications du développement de la commissurotomie mitrale percutanée sur la prise en charge des patients atteints d’un rétrécissement mitral. La CMP ne doit pas être conçu comme un traitement s’opposant à la chirurgie, mais la complétant dans la prise en charge du patient à différents stades de la maladie. La possibilité de disposer d’une technique efficace chez une large variété de patients, au prix d’un faible risque et d’une hospitalisation courte, conduite inéluctablement à élargir les indications d’intervention chez les patients présentant un RM serré. a) Patients avec une anatomie mitrale défavorable. Nous avons vu que la CMP peut donner de bons résultats dans des cas sélectionnés, en particulier chez de jeunes patients ayant une cardiopathie peu évoluée. Lorsque la chirurgie était le seul traitement interventionnel disponible, les indications étaient généralement limitées chez de tel patients en raison du risque opératoire et de considérations tenant au devenir à moyen terme, avec soit un risque de réintervention en cas de chirurgie conservatrice, soit des complications liées à la prothèse en cas de remplacement valvulaire. La possibilité de différer le geste chirurgical par la CMP est particulièrement intéressante dans ces cas, surtout lorsque l’alternative chirurgicale est un remplacement valvulaire. b) Patients pauci symptomatiques. Le traitement chirurgical n’était généralement considéré que chez des patients présentant une sténose mitrale serrée franchement symptomatique, c’est-à-dire au moins en classe III de la NYHA. 66 Traitement Le pronostic vital du RM est bon chez les patients en classe I ou II de la NYHA, mais l’évolution est moins favorable sur le plan fonctionnel. Il faut par ailleurs prendre en compte le risque thromboembolique qui existe à tous les stades du RM. 10 à 20% des RM sont révélés par un accident thromboembolique, dont les conséquences peuvent être redoutables car la plus part de ces accidents ont une topographie cérébrale et 30 à 40 % d’entre elles laissent des séquelles. Il n’existe pas d’étude randomisée ayant analysé l’effet de la CMP sur le risque thromboembolique du RM, mais différents arguments suggèrent un bénéfice probable. L’effet favorable de la CMP a été démontré sur différents marqueurs du risque thromboembolique, qu’il s’agisse du contraste spontané de l’oreillette gauche, du flux de l’auricule gauche et des marqueurs de la coagulation [38-39]. Une étude prospective a montré que la réalisation d’une CMP était associée à une diminution nette du risque d’accident thromboembolique en analyse multivariée [40]. Ces arguments incitent à considérer des indications précoces de CMP chez des patients présentant un RM serré en classe l ou surtout ll de la NYHA lorsqu’il existe une forte probabilité de bon résultat de la procédure. En revanche, il n’existe pas d’argument pour effectuer une CMP à titre prophylactique chez des patients présentant une sténose mitrale non serrée car le pronostic spontané est en général favorable et ne justifie pas la réalisation d’une procédure interventionnelle. 67 Traitement c. Femmes enceintes. La grossesse est une circonstance classique de décompensation d’une sténose mitrale asymptomatique. serrée, même Cela est dû aux chez une patiente modifications auparavant physiologiques de l’hémodynamique de la grossesse, avec une augmentation importante du débit cardiaque et une tachycardie au deuxième et troisième trimestre. Lorsque les patientes demeurent symptomatiques malgré un traitement associant des bétabloquants éventuellement des diurétiques, il existe un risque d’œdème pulmonaire à l’accouchement compromettant le pronostic vital de la mère et du nouveau-né. La CMP peut être pratiquée dans ce contexte, avec des précautions techniques spécifiques visant à limiter l’irradiation. L’efficacité et la sécurité de la CMP ont été démontrées dans cette situation particulière, avec une issue favorable de la grossesse, de l’accouchement et du devenir du nouveau-né [41-42]. Le risque de décompensation du RM lors de la grossesse doit conduire à discuter l’indication d’une CMP chez une femme jeune présentant une sténose mitrale serrée, même en l’absence de tout le symptôme. 68 Notre étude 69 Notre étude I. OBJECTIFS : Ce travail consiste à : • Montrer l'intérêt de la CMP transveineuse. • Définir les patients qui peuvent être candidats à cette technique. • Montrer la simplicité et la sécurité de la CMP. • Définir les avantages et les complications de cette technique. II. MATERIEL ET METHODES. 1) Types d'études : Notre étude s'est basée sur des fiches individuelles, dont les questions visent : Une description des patients, leurs antécédents et les circonstances de découverte. Une description des signes physiques ainsi que les résultats de l'ECG, Rx pulmonaire, l'échographie trans-thoracique et l'échographie transoesophagienne. Une description de la procédure de la dilatation ainsi que l'évolution post CMP et le suivi à long terme. 2) Recueil des données : Les données de l'étude ont été recueillies sur la base de la fiche d'exploitation de la CMP (annexe 1) évaluant les caractéristiques 70 Notre étude générales, cette fiche comporte 48 questions dont : 19 questions concernent les caractéristiques générales des patients (identité, éléments épidémiologiques, éléments cliniques). 7 questions concernent les examens complémentaires. 9 questions concernent la procédure de la dilatation. 4 questions concernent l'évolution post CMP. 9 questions concernent le suivi à long terme. 3) Analyse statistique : L'analyse statistique des données recueillies a été effectuée à l'aide du logiciel Microsoft Office Access 2003. Les résultats sont exprimés en moyenne ± déviation standard et en pourcentage. 4) Les patients : Notre série a évalué 165 patients hospitalisés entre juillet 2000 et avril 2008 dans le service de cardiologie de l'Hôpital Militaire d'Instruction Med V de Rabat. Dans cette population, figurent des sujets d'âges différents, consultants pour une dyspnée ou présentant des symptômes en rapport avec un rétrécissement mitral. 71 Notre étude 5) Protocole de commissurotomie mitrale percutanée Le patient est hospitalisé la veille de la dilatation s'il est en rythme sinusal; ou quelques jours avant, pour assurer le relais des antivitamines K par l'héparine, s'il est en arythmie complète par fibrillation auriculaire. a) Un bilan biologique : Un bilan biologique comprenant une numération formule sanguine, un ionogramme sanguin, un bilan de coagulation ainsi qu'un groupe sanguin, est réalisé. b) Un examen écho Doppler cardiaque trans-thoracique : Avec un enregistrement monodimensionnel, bidimensionnel, Doppler pulsé, Doppler continu et couleur permet : D'apprécier la mensuration de l'oreillette gauche, qui est dilatée, du ventricule gauche et des cavités droites. D'apprécier la morphologie de la valve mitrale et d'établir le score échographique de Wilkins, basé sur l'état des valves (mobilité, épaississement) et de l'appareil sous valvulaire, d'une part, et la présence ou non de calcifications, d'autre part. Pour chaque paramètre, une cotation en 4 grades de sévérité croissante est effectuée. Le score total est rangé de 0 à 16. A une valve normale, on attribue le score O. De mesurer la surface mitrale par planimétrie dans la majorité des cas, et par le temps de demi pression dans certains cas où le malade est peu échogène. De calculer le gradient mitral moyen. 72 Notre étude D'estimer l'insuffisance mitrale (à l'aide du Doppler couleur) selon l'extension du jet de la régurgitation dans l'oreillette gauche en coupe parasternale grand axe et en coupe des quatre cavités. Cette appréciation semi quantitative est complétée à l'aide de l'échographie trans-oesophagienne par l'étude du diamètre du jet à l'origine et l'étude du flux au niveau des veines pulmonaires. L'échographie trans-oesophagienne permet de détecter un thrombus de l'oreillette gauche et en particulier de l'auricule gauche, le plus souvent mal visualisé en échographie transthoracique. Un contraste spontané dense (image de préthrombose) est retrouvé très fréquemment. Il est favorisé par la stase sanguine en rapport avec la dilatation de l'oreillette gauche et l'obstacle mitral. Par ailleurs, l'échographie trans-oesophagienne permet aussi d'apprécier l'aspect et l'épaisseur du septum inter-auriculaire et la présence éventuelle d'un anévrysme du septum qui serait une contre indication relative à la ponction trans-septale. D'un autre coté, l'échographie trans-thoracique a sa place pendant la procédure. En effet, elle est utilisée systématiquement dans la technique d'INOUE. Le résultat est apprécié au fur et à mesure des inflations successives : ouverture commissurale, augmentation de la surface mitrale et diminution du gradient. L'apparition ou l'exagération de l'insuffisance mitrale doit indiquer l'arrêt de la manoeuvre. Parfois, l'échographie trans-oesophagienne peut être indiquée en cas de cathétérisme trans-septal difficile. Après la commissurotomie percutanée, l'écho Doppler est l'examen 73 Notre étude clé pour apprécier le résultat, car il comporte une analyse soigneuse des régions commissurales, la mesure de la surface mitrale par planimétrie et l'appréciation de l'évolution de l'insuffisance mitrale ainsi qu'un éventuel shunt gauche - droit inter-auriculaire secondaire au cathétérisme trans septal. c) Cathétérisme Cardiaque et procédure de la dilatation : Le jour de la dilatation, le malade est à jeun et reçoit une sédation par le diazépam. L'héparine est arrêtée deux heures avant la procédure. Après désinfection des deux plis de l'aine, une anesthésie locale avec de la Xylocaine 2% est réalisée sous monitorage continu de l’électrocardiogramme. Un introducteur 6F est introduit dans l'artère fémorale gauche après sa ponction. Une sonde type «pig tail» est placée au niveau du sigmoïde aortique qui servira de repère pour la position trans septale. Un introducteur veineux, type désilet 7F est introduit dans la veine fémorale droite après ponction de celle-ci. Un guide 0.032 " est placé dans l'introducteur de la veine fémorale droite puis positionné au niveau de la veine cave supérieure, sur ce guide est monté un cathéter de Mulins 8F. Le guide 0.032 " est à son tour retiré et remplacé par une aiguille métallique de 55 cm de long, type Brockenbrough, de sorte que son extrémité soit en retrait de quelques millimètres par rapport à celle du cathéter de Mullins. 74 Notre étude Sur l'incidence de face, l'ensemble Mulins-aiguille de Brockenbrough est retiré progressivement jusqu'à la partie moyenne de l'oreillette droite, rapport confirmé par le diaphragme en bas et la sonde « pig tail » en haut placée préalablement au niveau de la racine de l'aorte et plus précisément dans le sinus de Valsalva postérieure. Durant cette manœuvre la concavité de l'aiguille est orientée vers le rachis avec son pointeur extérieur faisant un angle entre 45° à 75° par rapport à l'horizontal, et ce, selon la morphologie du cœur. Au contact du septum inter-auriculaire, l'aiguille transmet les battements du cœur, ce qui est communément appelé «contact septal ». Dans cette position, l'arcus radiographique est tourné en oblique antérieure gauche 60° permettant de confirmer l'orientation postérieure (vers le rachis) de l'aiguille (figure 17) Figure 17 : repères radiographiques pour le passage trans-septal. 75 Notre étude L'aiguille est alors poussée hors de son fourreau (Mulins) pour percer le septum, confirmé souvent par une légère sensation douloureuse thoracique rapportée par le patient. La vérification de la pression au niveau du bout distal de l'aiguille de Brockenbrough confirme la position intra-auriculaire de son bout proximal. Le cathéter de Mulins est alors avancé sur l'aiguille qui sera retirée et remplacée par un guide métallique «pig tail» D'INOUE de 0.025 d'épaisseur et de 1 m70 de longueur, à bout très souple s'enroule dans l'oreillette gauche et ce après injection intraveineuse directe de 0,7U/Kg d'héparine afin de prévenir un éventuel accident thromboembolique. Sur ce guide, on fait monter le dilatateur 14F qui permet la dilatation du point de ponction fémorale et du septum inter-auriculaire. Après retrait de ce dilatateur, on insert le tube dans la lumière centrale du cathéter à ballonnet et on le verrouille (ce qui permet l'étirement du ballonnet et sa réduction de calibre), puis le ballon D'INOUE est alors monté sur le guide et sera placé dans l'oreillette gauche proche de son toit. En incidence oblique antérieur droite à 30˚ et par des manœuvres appropriées, le ballon est introduit dans le ventricule gauche, gonflé partiellement (par un mélange à 50 % sérum glucosé 50 % produit de contraste) puis retiré jusqu'au niveau de l'orifice mitral et enfin gonflé totalement. Sa bonne position au niveau de l'orifice mitral est confirmée par l'apparition des empreintes commissurales [43]. Une série d'inflations de diamètre progressivement croissant sera réalisée jusqu'à la levée de la sténose mitrale obtenue par désunion de la symphyse commissurale (figure 18). 76 Notre étude Figure 18 : inflation d'un ballon d'Inoué (vue en oblique antérieure droite). Le diamètre du ballon d'Inoué utilisé est choisi en fonction de la taille du patient (tableau 3). Diamètre du ballon Taille du patient 30 26- 28 mm > 1 80 cm 28 24- 28 mm > 160 cm 26 22- 26 mm > 147 cm 24 20- 24 mm <147 cm 22 20- 22 mm <147cm 20 18- 20 mm <147 cm Tableau 3 : Choix de la taille du ballon en fonction de la taille du patient. 77 Notre étude La procédure sera arrêtée dès la levée complète de la sténose, ou dès l'apparition d'une fuite mitrale inexistante au départ, ou sa majoration si elle existait. L'exploration sera terminée par la reprise des pressions de l'oreillette et du ventricule gauche et du gradient transmitral. Une échocardiographie doppler de contrôle sera réalisée le lendemain de la procédure et un mois plus tard. d) Surveillance immédiate post dilatation Surveillance de la tension artérielle. Surveillance des points de ponction. Examen neurologique. 78 Notre étude III. RESULTATS : 1) Éléments épidémiologique : a) Répartition selon l'âge : L'âge moyen de notre série est de 34.6 ± 9.8 ans. Le maximum d'âge est de 63 ans, alors que le minimum d'âge est de 12 ans. Avec une fréquence élevée entre 20 ans et 40 ans. Répartition des patients selon la tranche d'âge 65% 70% 60% 50% 40% %des pateinets 22% 30% 13% 20% 10% 0% <20 20-40 >40 l'age b) Répartition selon le sexe : Notre série comporte 127 sujets de sexe féminin (77 %) avec une moyenne d'âge de 32.6 ans pour 38 patients de sexe masculin (23%) avec une moyenne d'âge de 24 ans. 79 Notre étude Sujet Nombre de patients Pourcentage de patients L'âge moyen des patients Féminin Masculin 127 38 77 % 23 % 32.6 24 ans Tableau 4 : Répartition des patients selon le sexe et l’âge c) Répartition des patients selon le poids et la taille : Le poids moyen de notre population est de 51 ± 11 Kg, le poids maximal est de 82Kg et le minimum est de 27 Kg. La taille moyenne dans notre étude est de 163.3 ±8.79 cm avec une taille maximale à 178 cm et une taille minimale de 145cm. d) Lieu de vie : La quasi-totalité des sujets vivent en milieu urbain: Lieu de vie Urbain Rural Pourcentage des patients 90 % 10% Tableau 5 : Répartition des patients selon le milieu de vie. 80 Notre étude 2) Éléments cliniques : a) Antécédents des patients. Angines à répétition : Dans notre série 82% des patients ont eu des angines à répétition dont 5 % seulement ont eu un traitement. Rhumatisme articulaire aigue : Notre étude a révélé que 35% des patients qui ont eu des angines à répétition ont présenté une crise de RAA, dont seulement 24 % ont bénéficié d'une prophylaxie. Autres antécédents : Les autres antécédents sont peu fréquents, on trouve : 4 % des AVC. 3 % des bronchites à répétitions. b) Circonstances de découverte : La dyspnée : Est le signe révélateur du RM, elle est toujours présente et selon la classification fonctionnelle de la New York Heart Association (NYHA) on trouve : 2 patient sont en stade I soit 1.22 %. 71 patients sont en stade II soit 43.03 %. 87 patients sont en stade III soit 52.72 %. 5 patients sont en stade IV soit 3,03 %. 81 Notre étude R é pa rt it io n de s pa t ie nt s s e lo n la c la s s if ic a t io n f o nc t io nne lle N YH A IV 3% I 1% II 43% I II III III 53% IV Graphique 2 : Répartition des patients selon la classification de NYHA Autres circonstances de découverte : Chez 29 patients (18 %) le RM est révèle par l'OAP. Chez 12 patients (7.2 %) le RM est révèle par l'hémoptysie. Chez 11 patients (6.6 %) le RM est révèle par l'AVC. c) Les données des examens complémentaires. L’ECG : L'ECG a montré que 141 patients (85.5 %) sont en rythme sinusal, alors que 24 patients (14.5 %) sont en arythmie complète par fibrillation auriculaire. Échographie trans thoracique : Une insuffisance mitrale grade I est notée avant la procédure chez 62 patients soit 32.7%. 82 Notre étude Le tableau suivant présente l'étude statistique des différents paramètres nécessaires pour la sélection de nos patients : Moyenne Extrêmes Score de Wilkins 8,6 1,2 6-14 Surface mitrale (cm2) 0,9 0,2 0,5-1,7 50,15 5,2 35-72 15 4,9 7-33 25,08 5,3 15-37 54,22 19,2 24-110 Oreillette gauche (mm) Gradient mitral moyen (mmHg) Pression de l’oreillette gauche (mmHG) Pression artérielle pulmonaire systématique (mmHG) Tableau 6 : les données échographiques et hémodynamiques des patients notre série. Au terme de ces résultats : La dilatation mitrale est techniquement réalisable chez 156 cas sur 165. Elle n'a pu être réalisée dans 2 cas par impossibilité de franchir la valve mitrale, et dans 6 cas en raison de l'échec du passage trans-septale et dans 1 cas par échec de passage dans la veine cave inférieure par sténose serrée de la veine iliaque droite (phlébite MID). Dans notre population, sept femmes enceintes ont bénéficié de la CMP, trois étaient au 6ème mois, deux au 7ème et deux au 8ème mois de gestation. Deux patients avaient subi ultérieurement une commissurotomie à cœur fermé, et trois autres patientes avaient déjà bénéficié d'une première CMP. 83 Notre étude 3) Résultats immédiats de la dilatation mitrale percutanée : Les résultats immédiats sont obtenus avec un succès de 95 %. Les modifications hémodynamiques et échographiques sont les suivantes : o Une ouverture bilatérale des commissures (figure 21) a été observée dans 91 %. o Augmentation de la surface valvulaire de 0,9 ± 0,2 à 2,0 ± 0,30 mm. o Baisse du gradient mitral moyen de 15 ± 4,9 à 4,89 ± 2,73 mmHg. o Diminution de la pression moyenne de l'OG de 25,06 ± 5,34 à 12,23 ± 4,14 mmHg. E1T Avant Surface mitrale (cm2) Cathétérisme Pression moyenne de cardiaque l'QG mmHg Gradient moyen mmHg mitral 0,9 ± 0,2 Après P 2,05 ± <0,001 0,30 " 25,6 ± 12,23 ± 5,34 4,14 15 ± 4,9 4,89 ± 2,73 <0,001 <0,001 Tableau 7 : Résultats avant et après la dilatation mitrale. 84 Notre étude La durée moyenne de la procédure est de 39,4 ± 19,7 min avec un maximum de 120 min et minimum de 12 min. La durée moyenne de la scopie est de 6,4 ± 3,2 min. Les complications sont très rares : 4 patients (3,3 %). a. Aucun cas de tamponnade n'est noté. b. L'insuffisance mitrale (figure 22) : o 103 patients n'avaient pas d'insuffisance mitrale avant la procédure : 79 parmi eux sont restés au grade 0; 20 sont passés au grade I ; 3 sont passés au grade II et un patient est passé au grade III. o 62 patients étaient initialement au grade I, 52 sont restés après la dilatation et 10 patients sont passés au grade II. o Le degré d'insuffisance mitrale est resté inchangé dans 79% des cas. o L'insuffisance mitrale a augmenté d'un grade dans 18 % et de 2 grades dans 2 % des cas. o Les insuffisances mitrales de grade I sont restées sans conséquence clinique, avec une évolution hospitalière favorable. o Le cas d'insuffisance mitrale sévère a nécessité un remplacement valvulaire quelques semaines après la procédure. 85 Notre étude 103 0 79 0 20 3 1 I 52 62 I II 10 III Avant Après CMP CMP Figure 21 : Schéma montrant l'évolution de l'insuffisance mitrale après la CMP c. Une patiente a présenté une embolie artérielle des membres inférieurs après la procédure, suite à laquelle elle a bénéficié d'une emboléctomie par sonde de Fogarty. d. Deux patientes ont fait un épisode d'aphasie transitoire après la procédure avec récupération en moins de 24 h. e. L'échographie doppler trans thoracique n'a retrouvé aucun cas de communication inter-auriculaire importante. 86 Notre étude Un bon résultat immédiat, défini par une surface mitrale supérieure à 1,5mm en planimétrie sans régurgitation mitrale supérieure à 2/4, est obtenu chez 95% des patients. 4) Résultats à moyen et à long terme: La majorité des malades ne nécessite qu'une hospitalisation de 48 à 72 heures. Un contrôle clinique, radiologique, électrique et échocardiographique est réalisé 1 mois, 3 mois et 6 mois après, puis tous les 12 mois. Au cours de notre étude, on a pu faire le suivi seulement de 20 patients (entre l'Hôpital Militaire d'Instruction Med V de Rabat et l'Hôpital Militaire My Ismail de Meknès), et on a trouvé que: La dernière consultation de 17 patients remonte à 30 ± 11 mois après l'intervention, ils sont tous en bon état clinique et échocardiographique. Trois resténoses sont notées: Une à un an de la dilatation, Deux à cinq ans de la dilatation. Ils ont bénéficié d'un remplacement valvulaire mitral. 87 Notre étude IV. DISCUSSION Depuis le premier cas de CMP publié par INOUE en 1984[1], son application en février 1986 en France et aux USA, et au Maroc en Mars 1986, des milliers de procédures ont été réalisées partout au monde ces 20 dernières années, supplantant nettement les actes de chirurgie aussi bien à cœur fermé qu'à cœur ouvert. Les constatations peropératoires au début, puis échographiques ont confirmé l'ouverture commissurale par le ballon à l'instar de la commissurotomie à cœur fermé. Avec la maîtrise de la procédure par des équipes de plus en plus expérimentées; les résultats sont nettement améliorés avec une morbidité et une mortalité en nette régression. Le service de cardiologie de l'Hôpital Militaire d'Instruction Med V de Rabat a introduit en juillet 2000 la technique de commissurotomie mitral percutanée transveineuse par le ballon d'INOUE dans le but de raccourcir au maximum le temps de la procédure et celui de la scopie, de rendre négligeables les échecs et la morbidité, d'élargir les indications de la CMP, tout en maintenant la qualité des résultats avec une compression du coût. Ainsi: Nos résultats coïncident avec ceux de la littérature, puisque plus de 93% de succès clinique a été obtenu [44]. Les résultats de notre série sont satisfaisants et associés à un taux élevé d'ouverture bilatérale des commissures [44], 88 Notre étude Les patients qui ont eu des résultats optimaux ont été clairement identifiés par leurs caractéristiques cliniques et échocardiographie [45]. De larges séries, comportant un grand nombre de patients, ont été rapportées avec le ballon d'Inoue [46-47-48-49]. Voici ci-joint un tableau montrant les différents résultats obtenus par la CMP à l'aide du ballon d'Inoué. Abdullah. (1992) Fu et al(1994) Park et al . (1993) Sharma et al. (1993) Zhang et al. (1995) Trevino et al. (1996) Gamra et al.(1999) Leon et al. (1999) Étude tunisienne (2001) Étude marocaine (2007) Notre étude (2008) Nombre de patient 60 131 59 120 49 157 85 113 936 1146 165 Surface mitrale (cm2) avant Après 0.8 1.9 1.1 1.95 0.9 1.9 0.8 2.16 0.9 1.8 0.9 2.0 1 2.17 0.9 1.7 1 2.1 0.5 0.19 1.55 0.17 0.9 2.05 Tableau 8 : Comparaison des résultats de la CMP des différentes séries Cette technique représente une bonne alternative à la chirurgie. C'est actuellement le traitement de choix du rétrécissement mitral non calcifié. Les études randomisées [50-51] ont démontré que son efficacité est supérieure à celle de la commissurotomie mitrale à coeur fermé et qu'elle est similaire à celle de la commissurotomie à coeur ouvert, aussi bien à court qu'à long terme. 89 Notre étude Des échecs sont souvent rapportés soit pour le trans-septal soit pour le passage du ballon dans le ventricule gauche, ces échecs varient entre 1 et 3 % selon la littérature. Dans notre série, nous avons noté 2 cas d'échec pour le passage dans le ventricule gauche et 6 cas d'échec pour le trans-septal soit une fréquence d'échec de 6.6 %, signalé surtout au début de notre expérience (la première année). Plusieurs auteurs ont concentré leur intérêt sur les complications de la dilatation mitrale [52-53]. 1. L'insuffisance mitrale aiguë et sévère constitue une complication grave, mais heureusement rare [54], elle peut être due à la déchirure d'un cordage ou à l'apposition inadéquate des feuillets valvulaires après séparation des commissures et plus rarement à une simple béance de l'orifice mitral. Elle varie de 1.3 à 6% selon la littérature [54-55]. Elle constitue la principale complication après la tamponnade. L'incidence des complications est faible dans notre série. Une seule insuffisance mitrale sévère a été observée, ayant nécessité une intervention chirurgicale en urgence différée. Le faible taux d'insuffisance mitrale dans notre série ne permet pas de déterminer statistiquement les facteurs prédictifs de cette complication. 90 Notre étude Nombre de patients Insuffisance mitral grade≥3 (%) 60 3 131 5.3 59 3.4 120 4.3 49 5 157 4.6 Gamra et al (1999) 85 4.4 Leon et al. (1 999) 113 16 Etude tunisienne (2001) 936 0.3 Notre étude (2008) 165 0.8 Abdullah et al (1992) Fu et ail. (1994) Park et al. (1993) Sharma et al. (1993) Zhang et al (1995) Trevino et al. (1996) Tableau 9 : Pourcentage d'insuffisance mitrale après la CMP dans les différentes séries D'après RATH et al [56]: la taille du ballonnet est le seul facteur qui influence l'évolution de l'insuffisance mitrale après dilatation. ABASCAL [57] pense que l'état morphologique de la valve ne participe aucunement à l'apparition de l'insuffisance mitrale après dilatation. D'après SANCHO et al [58]. il n'y a pas de relations entre les calcifications valvulaires et le risque d'insuffisance mitrale après dilatation. NOBOYUSHI M [59], trouve que l'importance de l'atteinte de l'appareil valvaire et sous valvaire participe à l'apparition de l'insuffisance mitrale après dilatation. 91 Notre étude 2. La tamponnade : complication redoutable pouvant être rapidement fatale. Elle est due à une fausse route du trans septal ou à un embrochage de la paroi cardiaque par la pointe du ballon au cours de la dilatation, elle est estimée entre 1-2 % [59-60J ; dans notre série, aucun cas de tamponnade n'a été noté. 3. Le taux de mortalité lié à la procédure est faible dans la littérature, actuellement il est inférieure à 0.5 % dans les séries les plus récentes, dans notre étude, aucun cas n'a été enregistré. 4. La deuxième complication notée dans notre série est l'embolie cruorique représentée par un cas d'embolie artérielle des membres inférieurs et deux cas d'embolies cérébrales transitoires, soit une fréquence de 2.5 %. La littérature rapporte la régression des embolies systémiques depuis la pratique systématique de l'échocardiographie transoesophagienne. D'une façon générale, les résultats rapportés se sont révélés satisfaisants à court et long terme chez des patients sélectionnés [61]. La surface mitrale finale est moins bonne après commissurotomie à cœur fermé (1,6 cm2) qu'à cœur ouvert ou après ballon (2,2 cm2). Un des buts de la commissurotomie percutanée est de réduire le coût de la procédure par rapport à la chirurgie. Cela devrait constituer un avantage économique majeur, notamment dans les pays à ressources limitées. 92 Notre étude V. CONCLUSION : Ces résultats montrent que la CMP constitue une alternative très efficace à la chirurgie, notamment chez la femme enceinte. Elle a permis de réduire la durée de l'hospitalisation; pratiquée par une équipe expérimentée, elle donne des résultats immédiats excellents avec un faible taux de complication. Pour que les patients puissent tirer bénéfice de cette technique, ils doivent être bien identifiés par des caractéristiques cliniques et surtout par des critères écho cardiographiques. Le score de Wilkins, qui évalue la rigidité, l'épaississement, la calcification des valves et l'état de l'appareil sous valvulaire, est un excellent outil prédictif de ce genre de résultat. Notre expérience apparaît très encourageante. Les résultats obtenus sont comparables à ceux rapportés par les séries publiées. 93 Notre étude Annexe 1 : Fiche d'exploitation de la commissurotomie mitrale percutanée N° d'ordre de la fiche = remplie le : N°dossier = par le Dr N°CIN = Nom : Prénom : Sexe: Né en 1 9 Age : Origine : Urbain Rural Statut : MFAQ CNOPÇl Autre = Date d’admission : Durée d’hospitalisation Adresse : Tel : Antécédents : Angines à répétition Traitées : oui Non RAA Nb crises : Prophylaxie : oui non Valvulopathie rhumatismale préexistante : Type = Antécédents mitraux : CCF CCO CMP Date = Date = Autres Bronchites à répétition AIT Circonstances de découverte : Asymptomatique Dyspnée AVCI Autres = date = Classe (NYHA) = Dyspnée paroxystique nocturne AIT AVC OAP Palpitations Hémoptysies Embolie périphérique siège : TA = / mmHg FC : BPM IMC = Kg /m2 Faciès mitral Déformation thoracique Signes physiques : Auscultation: COM Poids = RD EB1 EB2P IM Kg T = m grade= IT grade= 94 Notre étude lA grade = RAO grade = Signes d'IVG IVD Examen vasculaire = Autres = Traitements en cours = ECG: Sinusal HAGo HAD HVD ACFA autres: Rx poumon: RCT = % Silhouette mitrale Hypertension veino - capillaire OAP Échographie transthoracique : Valves mitrales: - Fusion commissurale Epaississement - Calcifications : corps bout corps ensemble commissures mobilité: PVM PVG - Appareil sous valvulaire : épais court chiffré = mm Score de Wilkins: - Mobilité valvulaire = - SM = - ASV = - Epaiss. Valv = - Calcification = - Total = OG = mm VG = mm Cavités droites = mmHg SM = cm2 grade = HTAP PAPs = Doppler : RM: Gr mitral moy = IT grade = IM mmHg IA lA lAD Echographie transoesophagienne : Valves mitrales: - Fusion commissurale Épaississement bout corps ensemble - Calcifications : corps commissures mobilité : PVM corps PVG corps 95 Notre étude - Appareil sous valvulaire : -ASV = - épaiss. Valv = Classification = Total= OG : Dilatée corps Contraste spontané Foramen de dilatation oui Thrombus non ETT Hémodynamique lM SM Gradient mitral (grade) (cm2) moy (mm Hg) POG moy Gradient mitral (mmHg) (mmHg) Avant CMP APRES CMP Ballon n°= Nb inflations = Différents diamètres (cm) = Succès primaire Echec cause = Contrôle ETT: IM Ouverture commissurale (CAL CPM) Incidents / Accidents = Temps de la procédure (mn) = Temps de la scopie (mn) = Evolution post CMP : SF... : Asymptomatique Dyspnée Dyspnée paroxystique nocturne AIT AVC Embolie périphérique Classe (NYHA) = OAP Palpitations Hémoptysies : siège 96 Notre étude Auscultation: COM RD EB1 EB2P IM Jgrade = IT grade= IA grade = RAo grade = Signes d'IVG IVD irrégulier perdu de vue Examen vasculaire = Autres = Suivi à long terme : Suivi: régulier Date du dernier contrôle = Signes fonctionnels: Dyspnée classe = Signes physiques: TA = Autres = / mm Hg Auscultation = ECG: RS ACFA Autres = ETI : Ouverture bicommissurale Unicommissurale SM = Cm2 IM mmHg grade = CIA PAPs = Traitement en cours = DCD : Date = Cause = 97 Résumé 98 Résume [Rétrécissement mitral - commissurotomie mitrale percutanée transveineuse- ballon d'Inoue]. Conséquence du rhumatisme articulaire aigu, le rétrécissement mitral est encore aujourd'hui la cardiopathie valvulaire la plus fréquente dans les pays à ressources limitées comme le Maroc. Au cours des dernières années, différentes techniques de dilatation valvulaire mitrale par cathéters à ballonnet ont été proposées en alternative à la commissurotomie chirurgicale jusqu'à l'introduction en 1984 de la dilatation mitrale percutanée par le Dr Kanji INOUE et coll. Les résultats rapportés à cet effet, se sont révélés satisfaisants à court et à long terme chez des patients sélectionnés : efficacité supérieure à celle de la commissurotomie mitrale à coeur fermé et similaire à celle de la commissurotomie à coeur ouvert. L'expérience de l'Hôpital militaire d'Instruction Med V de Rabat à propos de 165 patients colligés durant la période écoulée entre Juillet 2000 et avril 2008 a révélé les résultats ci-après : - L'âge moyen dans notre série est de 34,6 ± 9.8 ans avec une prédominance féminine à 77 % ; - Notre population comprend sept femmes enceintes, deux resténoses post-chirurgicales à cœur fermé et trois resténoses post –dilatation ; - La dilatation mitrale a pu être réalisée chez 156 patients , non réalisable : Dans deux cas pour impossibilité de franchir la valve mitrale ; 99 Résume Six cas pour échec de passage trans-septal ; Un cas pour échec de passage de la veine cave. - 24 patients étaient en arythmie complète par fibrillation auriculaire ; - 62 patients avaient une insuffisance mitrale grade 1 avant la procédure ; - le score échographique de Wilkins était de 8.6 ± 1.2, avec une surface mitrale e 0.9 ± 0.2 mm. - Cette expérience a enregistré un taux de succès de 95% ; - Une ouverture bilatérale des commissures a été observée dans 91%. - La surface valvulaire a augmenté de 0.9 ± 0,2 à 2.0 ± 0.30 mm, le gradient mitral moyen a baissé de 15 ± 4.9 à 4.89 ± 2.73 mmHg, la pression de l'QG a diminué de 25.06 ± 5,34 à 12.23 ± 4.14 mmHg. - La durée moyenne de la procédure est de 39.4 ± 19.7 min, et celle du scopie est de 6.4 ± 3.2 min. - Les complications ont été rares, une seule insuffisance mitrale grade III, nécessitant un remplacement valvulaire, 2 accidents neurologiques transitoires et une embolie artérielle des membres inférieures. A la lumière des résultats fort satisfaisants enregistrés à travers cette expérience et l'élargissement de ses indications, la CMP est devenue une alternative efficace à la commissurotomie à cœur ouvert, en particulier dans les pays en voie de développement où le coût de la chirurgie reste très élevé. 100 Résume 34,6 9,8 % 8,6 1,2 0,2 0,9 101 Résume . 0,30 2,0 2,73 4,98 4,14 % - 0,2 0,9 - 4,9 15 12,23 25,06 5,34 - 19,7 39,4 3,2 6,4 - 102 Bibliographies 103 Bibliographies [1] Inoue K, Hung J.S. Percutaneous transvenous mitral commissurotomy PTMC. Text book of interventional cardiology, Philadelphia W.B Saunders Co. pp 887- 889 (1990). [2] Bennani R, El Haitem N, Aouad A, Fellat I. Difficult Percutaneous mitral commissurotomy : failure Inoue ballon technique and success double balloon. Accepted in J. International Cardiol. (1999). [3] Chaara A, El Haitem N, Benomar M. Valvuloplastie transluminale percutanée des sténoses mitrales a propos de 17 cas. Arch Mal. Cur.81 : 1387-1392 (1988). [4] Barraud P, Bonan R, Serra A. Influence de l’atteinte sous-valvulaire sur les résultats de la valvulotomie mitrale percutanée. Arch. Mal. Coeur 84 1393-1398 (1991). [5] Cohen M V, Gorlin R. Modified orifice equation for mitral valve area. Am. Heart J. 84 : 839-840 (1972). [6] Hakki AH, Iskandrian AS, Bemis CE et AL. A simplified valve formula for the calculation of stenotic cardiac valve areas. Circulation, 63 : 1050-1055 (1981). 104 Bibliographies [7] Lardoux M, Boynard M, Cormier B. Contraste spontané intracardiaque et risque embolique. Archives des maladies du cœur et vaisseaux, 89 : 451-457 (1996). [8] Cormier B, Serafini D, Acar J. Détection des thromboses de l’OG du RM. Intérêt particulier de l’ETO. Archives Mal cœur 84 :1321-1326 (1991). [9] Nguyen JP, Nguyen Van Cao A, Menasche P. Thrombus flottant intracardiaque gauche dans deux cas de rétrécissement mitral serré. Archives des maladies du cœur et vaisseaux, 83 : 413-416 (1990). [10] Porte JM, Cormier B, Lung B, Dadez E, Starkman C, Nallet O. Early assessment by transesophageal echocardiography of left atrial appendage function after percutaneous mitral commissurotomy. Am. J. Cardiol. 77: 72-76 (1996). [11] Eisenberg MJ. Rheumatic Heart disease in the developping world : prevalence, prevention, control. Eur Heart J, 14 :122-128 (1993). [12] Somasundram, U, Euinton H.A, Williams R.P. Mitral valve stenosis in the elderly. Age ageing 14 : 285-290 (1985). 105 Bibliographies [13] Joswig B.C, Glover M.E, Hanfler J.B, Warren S.E, Vieweg WV. Contrasting progression of mitral stenosis in Malayans versus Americain-born Caucasians. Am Heart J. 104 / 1400-1403 (1982). [14] Benismail M, Tac The M, Ghariani M. Epidemilogie des valvulopathies rhumatismales. GazMed.France 88 : 5455-5458 ( 1981) [15] Sherestha NK, Moreno FL, Calleja HB. Two dimentional echocardiographic diagnosis of left atrial thrombus in rheumatic heart disease. A clinicopathologic study. Circulation, 67 : 341-347 ( 1983) [16] Di Matteo J, Vacheron A. Cardiologie. 2ème edition. Expansion scientifique française, Paris 1987. [17] Nichol PM, Gilbert VM, Kisslo JA. Two dimentional echocardiographic assessment of mitral stenosis. Circulation, 55 : 120-128 ( 1977). [18] Ormiston J.A, Shah PM, Tei C, et al. Size and motion of the mitral valve annulus in man. I : a two dimentional echocardiographic method and findings in normal subjects. Circulation, 64 : 113-120 ( 1981). 106 Bibliographies [19] Nobuyshi M, Hamasaki N, Kimura T, et Al. Indications, complications and short term clinical outcome of percutaneous transvenous mitral commissurotomy. Circulation, 80: 782-792 ( 1989). [20] Enriquez S.M, Dunica S, Sergent J, Charbel P, Acar J. Apport de l’échographie bidimensionnelle dans l’évaluation préopératoire des sténoses mitrales. Arch Mal. Vaisseaux, 77 : 642-651 (1984). [21] Martin RP, Rakowski H, Kleimean J, Beaver W, London E, Popp R. Reability and reproductibility of two dimentional echocardiographie measurment of the stenotic mitral valve orifice area. Am J Cardiol 79 : 560-568 (1989). [22] Lesbre J.PH. (ED.) Echo Doppler cardiaque. Medicorama, Paris. Numero special (1986). [23] Luxereau P, Lung B, Cormier B, Vahanian A. Rétrécissement mitral. Encycl Med Chi cardiologie – angiologie, 11-010- A-10 11 P (1989). [24] Wilkins GT, Weyman AE, Abascal VM, Block PC, Palacios LF Percutaneous balloon dilatation of the mitral valve, an analysis of echocardiographic variables related to outcome and the mechanism of dilation. Br. Heart J.60 : 299-308 (1988). 107 Bibliographies [25] Chen C, Abascal VM. Echocardiographic evaluation pp. 127-184 in Percutaneous balloon valvuloplasty edited by Cheng TO.Igaku-Shoin Medical Publichers, inc., New York, Tokyo (1992). [26] Cormier B, Vahanian A, Michel PL, Al. Evaluation par échographie bidimensionnelle et doppler des résultats de la valvuloplastie mitrale percutanée. Arch Mal. Cœur vaiss, 82 :185-191 (1989). [27] Yeoh J, Yan Ch, A l. Mitral stenosis and free floating left atrial thrombus. demonstration of “the hole in one” effect by color Doppler echocardiographie. Am J, 121 : 1551-1552 (1992). [28] Inoue K, Owaki T, Nakamura T, Kilamura F, Miyamoto N. Clinical application of transvenous mitral commissurotomy by a new balloon catheter. J.Thorac. Cardiovasc. Surg. 87 : 394 -402 (1984). [29] Bonhoeffer P, Pichaud J.F, Sidi D, Yonga G, Jowi C, Joshi M. Mitral dilatation with the multi-track system : an alternative approach. Cathet. Cardiovas. Diagn. 36 : 189- 193 ( 1995). 108 Bibliographies [30] Cribier A, Letac B, Rath P Use of percutaneous metallic mitral commissurotomy : a new technique for the traitment of mitral stenosis ( abstract). J. Am Cardiol. 29 suppA : 225A (1997). [31] The NHLBI balloon valvuloplasty registry participants, Mulicenter experience with balloon mitral commissurotomy Circulation ; 85 : 448-461. (1992). Multicenter experience with balloon mitral commissurotomy- circulation ; 85 : 448-461. (1992). [32] Lung B, Cormier B, Ducimétière P, Porte JM, Nallet O, Michel PL, Al. Immediate Results of a predictive model on a series of 1514 patients. Circulation ; 94 : 2124-30 (1996). [33] Herrm nn HC, Ramaswamy K, Isner JM, Feldman TE, Carrol JD, Pichard AD, et al. Factors influencing immediate results, complications, and short term follow –up status after Inoue balloon mitral valvotomy : a North Americain multicenter study. Am Heart J : 124 : 160-166 ( 1992). 109 Bibliographies [34] Lung B, Garbarz E, Michaud P, Helou S, Farah B, Berdah P, et al. Late results of percutaneous mitral commissurotomy in a series of 1024 patients. Analysis of late cilinical deterioration : frequency, anatomical findings, and predictive factors. Circulation ; 99 : 3272-3278 (1999). [35] Dean LS, Mickel M, Bonan R, Holmes DR, O’Neill WW, Palacios IF, et al. Four- year follow-up of patients undergoing percutaneous balloon mitral commissurotomy. Jam Coll Cardiol; 28 : 1452-1457 ( 1996). [36] Meneveau N, Schiele F, Seronde MF, Breton V, Bernardy et al. Predictors of even-free survival after percutaneous mitral commissurotomy. Heart .80 : 359-364 ( 1998). [37] Cormier B, Vahanian A, Lung B, Porte JM, Dadez E, Lazarus A, et al. Influence percutaneous mitral commissurotomy on left atrial spontaneous contrast of mitral stenosis. Am Cardiol. 71 : 842-847 (1993). [38] Zaki A, Salama M, El Masry M, Abou Frikha M, Abou-Ammo D, Sweelum M et al. Immediate effect of balloon valvuloplastyon hemostatic changes in mitral stenosis. Am Cardiol. 85 : 370- 375 (2000). 110 Bibliographies [39] Chiang CW, Lo SK, Ko YS, Cheng NJ, Lin PJ, Chang CH. Prédictors of systemic embolism in patients with mitral stenosis. A prospective study. An Intern Med ; 128: 885- 889 (1998). [40] Brigui M, Remadi F, Belkhiria N. Résultats de la dilatation mitrale percutanée dans 11 cas de rétrecissement mitral mal toléré durant la grossesse. Ann Cardiol Angeiol ; 43 :129 -134 (1994). [41] De Souza JA, Martinez EE, Ambrose JA, Alves CM, Born D, Buffolo E, et al. Percutaneous balloon mitral valvuloplasty in comparison with open mitral valve commissurotomy during pregnancy. Jam Coll Cardiol ; 37 : 900 – 3 (2001). [42] Mechmeche R, Boussaada R, Marsit N, Cérif A, Farhati A, Hadrich M. La commissurotomie mitrale percutanée : nouvelle méthode plus simplifiée. La Tunisie médicale – Vol 78, N° O1 ; 47-56 (2000). 111 Bibliographies [43] Arora R, Singh Kalra G, Ramachandra Murly G.S, Trehan V. Percutaneous transatrial mitral commissurotomy : immediate and intermediate results. J. Am. Coll. Cardiol. 23: 1327-1332 (1994). [44] Chen C, Wang X, al. Value of two dimensional echocardiography in selecting patients and balloon sizes for percutaneous balloon mitral valvuloplasty. J. Am. Coll. Cardiol. 14: 1651-1658 (1989). [45] Palacios I.F, Block P.C, Wilkins G.T, et al. Follow up of patients under going percutaneous mitral balloon valvotomy. Analysis of factors determining restenosis. Circulation 79: 573-579 (1989). [46] Sharma S, Soya YS, Desai D.M, Pintor J. Percutaneous mitral valvotomy using Inoue and double balloon technique. Cathet. Cardiovasc. Diagn. 29: 18-23 (1993). [47] Somasundram U, Euinton H.A, Williams R.P. Mitral valve stenosis in the elderly. Age Ageing 14: 285-290 (1985). [48] Vahanian A, Lung B, Elias J, et al. Comparison of the stepwise Inoue technique and the double balloon technique in percutaneous mitral commissurotomy. Am. Heart j. 14: 464 (1993). 112 Bibliographies [49] Benfarhat M, Ayari , Betbout F. Percutaneous balloon versus surgical closed and open mitral commissurotomy short and long term results. J. Am. Coll. Cardiol. 23A: 328 (1993). [50] Reyes VP, Rajeu B.S., Wynne J, Stephenson L.W, Rajeu R. Percutaneous balloon valvuloplasty compared with open surgical commissurotomy for mitral stenosis. N. Eng. J. Med. 331: 961 -967 (1994). [51] BI (The National Heart, Lung and Blood Institute) Balloon Valvuloplasty Registry. Complications and mortality of percutaneous balloon mitral commissurotomy. Circulation 85 : 20142024 (1992). [52] Harrisson J.K, Wilson J.S. Complications related ta percutaneous transvenous mitral commissurotomy. Catheterization & Cardiovascular Diagnosis Supp.2 : 52-60 (1994). [53] Acar C, Vahanian A, Grare P, Jebara V. Insuffisance mitrale traumatique après dilatation mitrale percutanée. Arch. Mal. Coeur 84: 1529-1534 (1991). 113 Bibliographies [54] Essop M.R, Wissenbaugh T, Sareli P. Mitral regurgitation following mitral balloon valvotomy. Differing mechanisms for severe versus mild to moderate lesions. Circulation 84: 1669-1679 (1991). [55] Rath BR, Block PC, Palacios IF. Predictors of increased mitral regurgitation after percutaneous mitral ballon valvotomy. Cath et cardiovasculaire diagn 20: 17-21 (1990). [56] Abascal VM, Wilkins GT, Choong GY, Block PC, Palacios IF, wey Man AE Mitral regurgitation after percutaneous mitral valvuloplasty in adult: evolution by pulsed Doppler echocardiography. J.Am coll.cardiol, Il: 257-263 (1988). [57] Sancho M, Medina A, Jouarez DE Lezo J et AI. Factors influenceing progression of mitral regurgitation after trans arteriel balloon valvuloplasy for mitral stenosis. Am J cardiol; 66 : 737-740 (1999). [58] Nobuyoshi M, Hamazaki N, Kimura T et AI. Indications, complications and short term dinical autcome of percutaneous transvenous mitral commissurotomy. Circulation,80: 782-792 (1989). 114 Bibliographies [59] A.Vahanian AN, Michel PL, Cormier B, Vitoux B, Slama M, Saruno LE, Trabelsi S, Ismail MB, Acar J. Results of percutaneous mitral commissurotomy in 200 patients. Am. J. cardial; 63: 847-856 (1989). [60] Hung J.S, Chen M.S. Short and long term results of catheter balloon percutaneous transveinous mitral commissurotomy. Am. J. Cardiol. 67 : 854862(1991). [61] Cormier A, Vahanian B, lung J, Acar. Indications pour la commissurotomie mitrale percutanée. La Presse Médicale; 24 n05 250-253 (1995). [62] Fekih M, Abid F, Zaouali RM, Ben Ismail. Le rétrécissement mitral congénital. Médecine du Maghreb n038 (1993). [63] Remadi F, Jenayeh N, Zemni J, Lamti M, Faik R, Brigui M. Résultats immédiats de la dilatation mitrale percutanée pour resténose post-chirurgicale. Sem Hôp Paris, vol 73 : 865-869 (1997). [64] Bassand J.P. La commissurotomie mitrale percutanée: fin de partie pour le ballon. Arch Mal Coeur Vaiss, vol 93, n06 (2000). 115 Bibliographies [65] Eltchaninoff H, Koning R, Derumeaux G, Cribier A. Commissurotomie mitrale percutanée par dilatateur métallique. Arch Mal Coeur Vaiss, vol 93, n06 ; 685-692 (2000). [66] Ben Youssef S, Hentati M, Grati Z, Kassis M, Trabelsi " Ould Bah A, Kamou H, Mnif S, Fendri S, Daoud M. La commissurotomie mitrale percutanée résultats à 5 ans. La Tunisie Médicale, vol 79, n°11; 581586 (2001). [67] Mechméche R, Boussaada R, Marsit N, Chérif A, Farhati AI. La commissurotomie mitrale percutanée : comment faire plus simple et plus efficace ? La Tunisie Médicale, Tome 79 n°11 ; 587-593 (2001). [68] Fellat l, Oukerraj L, Doghmi N, Bennani R, Fellat N, El Haitem N, Benomar M. Valvuloplastie mitrale percutanée chez la femme enceinte: expérience marocaine. Annales de cardiologie et d'angéiologie. vol 52 ; 139-142 (2003). [69] Mechméche R, Chérif A, Farhati A, Ezzar T, Mourali S, Mbarek M. Commissurotomie mitrale percutanée et fonction ventriculaire gauche dans le retressissement mitral serré. La Tunisie médicale, vol 82 nOOl ; 111-114 (2004). 116 Bibliographies [70] Bari MA, Rahman S, Uddin SN, Malik F Ahsan SA. Comparison and outcome of commissurotomy by metallic valvotome and balloon commissurotomy. Mymensingh Med J vol 1 ; 3-5 (2005). [71] Ted F, MD, Facc, Fscai, Hal S, Wasserman. Percutaneous mitral valve repair using the edge-to-edge technique. Journal of the American College of Cardiology. vol 46, nOl1; 21342140 (2005). [72] Turgeman Y, MD, Shaul A, Souleiman K, Feldman A, Jabaren M. Feasibility, safety, and morphology predictors of outcome of repeat percutaneous balloon mitral commissurotomy. Am J Cardiol ; 95: 989-991 (2005). [73] Shahbudin H, Rahimtoola, MB, FRCP, MACP, MAC.. The year in valvular heart disease. J Am Coll Cardiol, vol 45; 111-122 (2005). [74] Tsuneyoshi H, Masashi K, MD, PhD. Update on mitral valve surgery. The Japanese Society for Artificial Organs vol 8; 222-227 (2005). 117 Bibliographies [75] Francisco LC, Grinberg M, Pablo M, Miguel A, Caio C, Marcelo L. Comparison of open commissurotomy and balloon valvuloplasty in mitral stenosis, a five year follow-up. Arquivos Brasileiros de Cardiologia, vol 83 n°3 (2004). [76] Varma P, Mch, Sanjay T, Neema P, MS, MD, Ramachandran P. Emergency surgery after percutaneous transmitral commissurotomy : Operative versus echocardiographic findings, mechanisms of complications, and outcomes. J Thoracic Cardiovasc Surg, vol 130: 772-776 (2005). [77] Trehan V, Mehta V, Mukhopadhyay S, Yusuf J, Kaul U. Difficult percutaneous transvenous mitral commissurotomy: A new technique for left atrium to left ventricular entry. Indian Heart J, vol 56: 158-162 (2004). [78] Miyaji K, Hiroshi T, Sachiko l, Shigeto N, Minoru Y, Tohru H, Hirochi Percutaneous transvenous mitral commissurotomy and radiofrequency catheter ablation in patients with mitral stenosis. Cire J, vol 69; 1074-1078 (2005). 118 Bibliographies [79] Maatouk F, Betbout F, Ben Farhat M, Addad F, Gamra H, Ben Hamda, Dridi Z, Merchaoui N. Balloon mitral commissurotomy for patients with mitral stenosis in atrial fibrillation: ten- year clinical and echocardiographic actuarial results. J Heart Val Disease, vol 14; 727734 (2005). [80] Recommandation de la SFC. Arch Mal Coeur Vaiss, vol 98 (2005). [81] Remadi F, Boughzala E, Neffati E, Jenayeh N, ZemniJ, Hergli N, Ismail A, Ben Saad H. La commissurotomie mitrale percutanée chez les sujets âgés de 60 ans et plus. Annales de cardiologie et d'angéiologie. (2006). [82] Belghiti H, Kettani M, Chami L, Srairi N, Fekri N, Bennanni R, Fellat N, El Haitem N, Mesbahi R, Benomar M. Commissurotomie mitrale percutanée et syndrome de Lutembacher. Annales de cardiologie et d'angéiologie. (2005). [83] Remadi F, Boughazala E, Neffati E, Zemni J, Ismail A, Kacem S, Chehaibi N. La commissurotomie mitrale percutanée chez les sujets âgés de 60 ans et plus. Maghreb Médical, vol 26, n'377 (2006). 119 Bibliographies [84] L. Oukerraj , T El Houari , N. El Haitem, R. Bennani, N. Fellat, N. Fikri, R. Mesbahi, M. Benomar Percutaneous mitral valvuloplasty in patients with low cardiac output at high surgical risk. Int J Cardiol. 2007 Aug 7; 17689718 (P, S, E, B, D) 120 2008 101 –-