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Figure 3. Scanner sans injection basse dose
(synchronisation à l’ECG, acquisition pros-
pective).
14 | La Lettre du Cardiologue • n° 466-467 - juin-septembre 2013
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Réponse : Cette masse est une calcification caséeuse
de l’anneau mitral (CCAM).
La CCAM est une constatation échographique rare.
Souvent asymptomatique, elle est généralement de
découverte fortuite (1, 2).
L’échocardiographie montre une masse large, arrondie
ou semi-lunaire, hyperéchogène à contours réguliers
avec une zone centrale vide d’échos de type liqui-
dienne, sans cône d’ombre postérieur, située habituel-
lement sur la valve mitrale postérieure, mais pouvant
également impliquer d’autres segments de l’anneau
mitral, n’altérant pas ou peu le jeu valvulaire.
L’IRM ne visualise pas directement les calcifications,
celles-ci apparaissant toujours en hyposignal et de
manière non spécifique par rapport à d’autres struc-
tures. De ce fait, en IRM, la CCAM apparaît comme
une masse en hyposignal dans toutes les pondérations,
avec une éventuelle prise de contraste périphérique de
la paroi fibreuse après injection de gadolinium. Si l’IRM
peut être utile dans l’étude des masses cardiaques,
dans ce cas, elle est relativement non contributive.
Le scanner avec injection n’est pas toujours d’interpré-
tation facile. Le CCAM est fait d’un “lait calcique” pas
aussi dense que les calcifications solides et pourrait
avoir la même densité que les cavités cardiaques, au
temps artériel, même un peu tardif.
Le scanner cardiaque sans injection suffit pour
affirmer formellement le diagnostic (figure 3),
en montrant la nature calcifiée de la masse. Il
peut être réalisé par une simple acquisition en
mode séquentiel basse dose.
Sur le plan histologique, il s’agit d’une coque
calcifiée contenant du matériel caséeux stérile,
d’aspect pâteux, qualifiée de “mastic” ou “pâte
dentifrice”, composée de calcium, d’acides gras
et de cholestérol (3). L’examen microscopique
montre que ce matériel est amorphe, acellulaire,
basophile et calcifié, avec une légère réaction
inflammatoire chronique représentée princi-
palement par les macrophages. Cependant, la
confirmation anatomopathologique n’est pas
nécessaire devant l’aspect typique de CCAM en
imagerie.
La CCAM étant rare, son aspect relativement
impressionnant peut conduire à un diagnostic
erroné d’abcès ou de tumeur intracardiaque,
aboutissant à tort à une chirurgie.
De pronostic bénin, le traitement est conserva-
teur chez les patients asymptomatiques. Seules
les manifestations emboliques, sténose serrée ou
régurgitation mitrale sévère, peuvent constituer
une indication chirurgicale. ■
Références
bibliographiques
1. Harpaz D, Auerbach I,
Vered Z, Motro M, Tobar A,
Rosenblatt S. Caseous calcifi-
cation of the mitral annulus: a
neglected, unrecognized dia-
gnosis. J Am Soc Echocardiogr
2001;14(8):825-31.
2. Deluca G, Correale M,
Ieva R, Del Salvatore B, Gra-
menzi S, Di Biase M. The
incidence and clinical course
of caseous calcification of
the mitral annulus: a pros-
pective echocardiographic
study. J Am Soc Echocardiogr
2008;21(7):828-33.
3. Pomerance A. Pathological
and clinical study of calcifica-
tion of the mitral valve ring.
J Clin Pathol 1970;23(4):354-
61.
S. Benghazi déclare ne pas
avoir deliens d’intérêts.