PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 1 Introduction à la Diffusion 1 Introduction La diffusion est une technique expérimentale très puissante dans une gamme de domaines de la physique. À ma connaissance, Ernest Rutherford est le premier qui a utilisé cette technique pour étudier un système microscopique; il a comparé la prédiction de son modèle de l’atome dans le cas de la diffusion d’une particule chargée (une particule α, c’est-à-dire, un noyau d’He) sur une feuille d’atomes d’or. Les résultats de l’expérience concordaient avec ses prédictions, une étape de grande importance, évidemment, dans la compréhension de la Nature. En physique des particules, l’accélérateur/collisionneur peut être vu comme une incarnation moderne de la technique inventée par Rutherford. Typiquement, une expérience est d’un de deux types: un faisceau sur une cible fixe, ou un faisceau sur un autre. Le premier type est dit dans le référentiel du laboratoire; le deuxième est souvent dans le référentiel du centre de masse. Peu importe le type de situation expérimentale, l’analyse d’une collision se fait premièrement en décrivant le problème en termes des coordonnées relatives et du centre de masse. La dynamique du centre de masse est triviale, et on se concentre sur le mouvement relatif, qui est décrit par un hamiltonien d’une particule de la masse réduite, en interaction avec un potentiel ancré à l’origine. Nous allons supposer que cela a été fait, et on se concentre sur le problème relatif, ainsi formulé. Je vais utiliser m pour la masse; en principe, c’est la masse réduite. La mesure qu’on fait dans une expérience de collision (et donc la grandeur qu’on veut calculer) est la section efficace différentielle, ce qui correspond intuitivement à la probabilité de diffusion par un angle donné. Plus précisement, on définit la section efficace de la façon suivante. Le nombre de particules dn diffusées dans une petite région angulaire dΩ en direction (θ, φ) ≡ Ω dans un intervalle de temps dt est proportionnel à dΩ, dt, et au courant de particules incidentes, jinc . On écrit: dn = dσ · jinc · dt · dΩ. dΩ (1) dσ/dΩ (parfois écrite σ(Ω)) est la section efficace différentielle. En principe, dσ/dΩ peut dépendre de θ, φ, mais si le faisceau est en direction z et que le potentiel est symétrique sous rotation, dσ/dΩ ne dépend pas de φ. La section efficace totale est l’intégrale de dσ/dΩ sur tous les angles: Z σ= dΩ dσ . dΩ (2) La dimension de σ (et de dσ/dΩ) est longueur2 ; l’unité standard est le barn: 1 bn = 10−24 cm2 . PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 2 2 Ondes partielles On considère une particule de masse m en interaction avec un potentiel V (r). On suppose que le potentiel dépend de r seulement, et que V (r) → 0 lorsque r → ∞ suffisamment rapidement (plus rapidement que 1/r). On commence avec l’étude d’une onde plane de vecteur d’onde k et d’énergie E = h̄2 k 2 /2m. Cette onde et sa densité de courant sont: h̄ h̄k (ψ ∗ ∇ψ − ∇ψ)∗ ψ) = . (3) 2mi m Pour simplifier la discussion, on suppose que k ∝ ẑ. Il est très utile de faire un développement de l’onde plane en termes d’ondes sphériques (ou ondes partielles): ψ(r) = eik·r , j(r) = eikz = ∞ X il (2l + 1)Pl (cos θ)jl (kr), (4) l=0 q où les Pl sont les polynômes de Legendre (Pl (cos θ) = 4π/(2l + 1)Yl0 (θ, φ)), et jl (kr) est une fonction de Bessel sphérique (voir la fin de ce texte pour quelques propriétés des jl ). Dans la limite r → ∞, jl (kr) → (kr)−1 sin(kr − lπ/2); donc eikz → = ∞ X l=0 ∞ X il (2l + 1)Pl (cos θ) (2l + 1)Pl (cos θ) l=0 1 sin(kr − lπ/2) kr ´ 1 ³ (−)l+1 e−ikr + eikr 2ikr (5) Dans le dernier facteur, on voit que le premier terme représente la composante de l’onde plane se propageant vers l’origine (onde entrante), tandis que l’autre terme se propage vers l’infini (onde sortante). (Remarque: il est important de ne pas interpréter l’onde sortante comme une onde diffusée: il n’y a pas de diffusion, car on n’a pas encore ajouté de potentiel.) Si on envoie une onde plane vers un potentiel, la présence du potentiel va diffuser l’onde, ce qui aura un effet sur l’onde sortante seulement. Donc on peut dire qu’en présence d’un potentiel, ∞ ´ X 1 ³ ψ → (2l + 1)Pl (cos θ) (−)l+1 e−ikr + Sl (k)eikr , (6) 2ikr l=0 où Sl (k) est une phase; on va écrire Sl (k) = exp 2iδl (k), où δl (k) est le déphasage de l’onde.1 Équivalemment, on peut écrire ψ → eikz + ∞ X (2l + 1)Pl (cos θ) l=0 1 1 eikr (Sl (k) − 1)eikr ≡ eikz + f (θ) , 2ikr r (8) Pourquoi “déphasage”? On peut écrire (6) de la façon suivante, ce qui est à comparer avec la première ligne de (5): ∞ X 1 ψ→ eiδl il (2l + 1)Pl (cos θ) sin(kr − lπ/2 + δl ). (7) kr l=0 La phase du sin change par δl . PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 3 où l’amplitude de diffusion f (θ) est f (θ) = ∞ 1 X (2l + 1)Pl (cos θ)(Sl (k) − 1) 2ik l=0 ∞ 1X = (2l + 1)Pl (cos θ)eiδl sin δl . k l=0 Parfois, on écrit f (θ) = P l (9) fl (θ), où fl (θ) = k −1 (2l + 1)Pl (cos θ)eiδl sin δl . L’éq. (8) est très intuitive: la solution de l’équation se sépare en une partie qui est ce qu’on aurait eu en l’absence du potentiel (l’onde plane) et une deuxième partie, l’onde diffusée. Ayant décrit la forme asymptotique de la solution et défini les grandeurs principales de la diffusion (section efficace, amplitude de diffusion, déphasages), il reste deux choses à faire. Il faut trouver la relation entre f (θ) et la section efficace, et il faut apprendre à calculer f (θ) pour un potentiel et k donnés. 2.1 Relation entre f (θ) et la section efficace Calculons le courant de la fonction d’onde (8): j(r) = h̄ (ψ ∗ ∇ψ − (∇ψ)∗ ψ) 2mi (10) La fonction d’onde comprend deux parties, l’onde plane incidente et l’onde diffusée. Le courant comprend donc trois termes: un terme quadratique en l’onde plane, un terme mixte, et un terme quadratique en l’onde diffusée. Le premier terme ne donne rien d’autre que le courant (3). Le terme mixte contient des termes proportionnels à exp ±ikr(1 − cos θ). Ces termes varient extrêmement rapidement en fonction de θ (on note que kr est grand dans la région asymptotique, donc un petit changement de cos θ implique un très grand changement de la phase de l’exponentielle) et dans une région angulaire arbitrairement petite, on aura une annulation entre différentes contributions au courant. Finalement, le troisième terme est le courant de particules diffusées. On peut négliger le gradient agissant sur f (θ)/r: ces termes donnent une contribution ∼ r−3 , qui est négligeable pour r grand. Un peu d’algèbre donne le résultat final: j= h̄k |f (θ)|2 h̄k ẑ + r̂. m m r2 (11) Selon la définition donnée plus haut de la section efficace différentielle, on trouve dσ = |f (θ)|2 . dΩ (12) PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 4 La section efficace totale est donnée par l’intégrale de (12): σ = 2π Z π/2 0 dθ sin θ|f (θ)|2 . (13) On peut montrer que σ s’écrit comme une contribution de chaque onde partielle (c’est-à-dire, chaque valeur de l): X 4π X σ= 2 (2l + 1) sin2 δl ≡ σl . (14) k l l 2.2 Calcul de f (θ) Cette partie du travail est un peu plus difficile. On a l’Équation de Schrödinger (ÉS): h̄2 2 − ∇ ψ + V (r)ψ = Eψ. 2m (15) Dans le cours Mécanique Quantique I, on a étudié l’ÉS pour nombreux potentiels; on s’est intéressé principalement aux états liés (d’énergie négative si le potentiel est nul à r = ∞). Ici, on veut trouver des solutions d’énergie positive. Le type de solution qu’on cherche correspond à l’envoi d’une onde plane vers le potentiel, plus une onde diffusée. Ceci nous donne une condition sur la fonction d’onde à l’infini, comme on va voir bientôt. Or, le potentiel étant invariant sous rotation, on peut chercher une solution formée d’une fonction d’onde radiale et d’une harmonique sphérique. En fait, on peut aller plus loin: si l’onde plane se propage en direction z, la solution sera invariante sous rotation autour de cet axe: c’est-à-dire, la solution sera indépendante de φ, et donc la partie angulaire de la solution sera un Yl0 , ou, équivalemment (à une constante près), un Pl (cos θ). On cherche donc une solution de (15) de la forme ψ(r, θ) = Pl (cos θ)Rl (r). (16) La fonction d’onde radiale obéit à: à ! 2 2mV (r) l(l + 1) Rl00 (r) + Rl0 (r) + k 2 − Rl (r) = 0, − r r2 h̄2 (17) où k 2 = 2mE/h̄2 est le vecteur d’onde. L’éq. (17) est une équation différentielle du deuxième ordre; il y a donc deux solutions indépendantes, et la solution la plus générale est une combinaison linéaire des deux. Cependant, le comportement lorsque r → 0 élimine l’une de ces solutions: il y a une et seulement une solution qui est acceptable physiquement.2 2 “Comportement lorsque r → 0” est un peu trop restrictif, en fait. Par exemple, pour la sphère dure (V (r) = ∞ pour r < a), c’est le comportement à r = a qui est important: il faut que Rl (a) = 0. Mais la conclusion est la même: il y a une seule solution physiquement acceptable. PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 5 Dans la limite r → ∞, on suppose que V → 0, auquel cas (17) tend vers l’équation de Bessel sphérique. La solution acceptable sera donc une certaine combinaison linéaire des fonctions de Bessel sphériques, jl (kr) et nl (kr), asymptotiquement. Si on imagine pour le moment qu’on a déterminé la solution, on connaît les coefficients des deux fonctions de Bessel: Rl (r) → jl (kr) + Cl nl (kr), (18) où on a choisi la normalisation de Rl de sorte que le coefficient de jl soit 1, et où le coefficient Cl (réel) est déterminé. Connaissant le comportement asymptotique des fonctions de Bessel sphériques, on peut écrire celui de Rl : ´ ´ 1 ³ −i(kr−lπ/2) Cl ³ −i(kr−lπ/2) e − ei(kr−lπ/2) − e + ei(kr−lπ/2) 2ikr 2kr ´ 1 ³ = − (1 + iCl )e−i(kr−lπ/2) − (1 − iCl )ei(kr−lπ/2) 2ikr µ ¶ (1 + iCl )(−i)l 1 − iCl ikr l+1 −ikr = (−) e + e . 2ikr 1 + iCl Rl (r) → − (19) Ceci multiplié par Pl (cos θ) est la solution physiquement acceptable de (15) de moment angulaire l. La solution générale de cette équation est une combinaison linéaire de ces solutions: X ψ= al Pl (cos θ)Rl (r). (20) l Les coefficients al sont déterminés par le fait que la fonction d’onde consiste en l’onde plane et l’onde diffusée. Dans la région asymptotique, donc, la solution doit se comporter comme (6), répété ici: ψ→ ∞ X l=0 (2l + 1)Pl (cos θ) ´ 1 ³ (−)l+1 e−ikr + Sl (k)eikr , 2ikr En comparant cette équation et (19) dans (20), on voit que les coefficients sont (i)l+1 (2l + 1) . al = 1 + iCl Plus intéressant (difficile à croire, mais vrai. . . ) est le fait que les phases Sl , et donc les déphasages, sont déterminées en comparant (19) et (6): Sl (k) = e2iδl = 1 − iCl , 1 + iCl (21) ou, équivalemment, tan δl = −Cl . (22) PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 6 3 Exemple: Puits carré sphérique 3.1 Déphasages Considérons en détail le cas du puits carré sphérique, discuté dans Gasiorowicz chap. 10 et dans le chap. 23: ( −V0 < 0 r<a V (r) = (23) 0 r>a Pour r < a, l’équation radiale est q 2 l(l + 1) 2m(E + V0 ) Rl00 + Rl0 − R + Rl = 0. l r r2 h̄2 (24) Définissant κ ≡ 2m(E + V0 )/h̄, les solutions sont jl (κr) et nl (κr). Ces solutions sont pertinentes pour r < a; nl diverge et est non-physique. Donc, la solution à l’intérieur, qu’on peut écrire R<,l (r), est R<,l (r) = Al jl (κr). Pour r > a, l’analyse est identique, sauf que le potentiel est zéro; de plus, les deux solutions sont √ acceptables. La solution dans cette région est R>,l (r) = jl (kr) + Cl nl (kr), où on écrit k = 2mE/h̄ et où on a choisi la normalisation de la solution de telle sorte que le coefficient devant jl (kr) est 1. La continuité de Rl (r) et de sa dérivée à r = a donnent la relation κ jl0 (κa) j 0 (ka) + Cl n0l (ka) =k l . jl (κa) jl (ka) + Cl nl (ka) (25) Cette équation détermine Cl , et donc (voir (22)) tan δl : tan δl = kjl0 (ka)jl (κa) − κjl (ka)jl0 (κa) . kn0l (ka)jl (κa) − κnl (ka)jl0 (κa) (26) 3.2 Faible énergie Dans le cas général, cette expression n’est pas tellement transparente; considérons le cas de faible énergie, ka ¿ 1. Alors on peut utiliser la limite ka → 0 dans jl (ka) et nl (ka) (voir annexe). Un peu d’algèbre donne (ka)2l+1 tan δl = (2l + 1)!!(2l − 1)!! ( ) ljl (κa) − κajl0 (κa) . (l + 1)jl (κa) + κajl0 (κa) (27) Dans le cas “générique” de κa (c’est-à-dire, à l’exception de points spéciaux où le numérateur ou le dénominateur de (27) est zéro), l’expression {· · ·} est un nombre d’ordre 1; donc tan δl ¿ 1, et on conclut que sin δl ' δl ' tan δl ' (ka)2l+1 · o(1). (2l + 1)!!(2l − 1)!! (28) PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 7 Ces quantités, et les sections efficaces partielles, diminuent rapidement avec l. On trouve l’expression suivante pour la section efficace dans le canal l: σl = 4π 4 (2l + 1) sin2 δl ' πa2 (ka)4l · o(1). 2 k (2l + 1)!!(2l − 1)!!3 (29) Le premier facteur est la surface (bi dimensionnelle) de la cible vue par le faisceau; les autres facteurs diminuent rapidement avec l. La diffusion est dominée par l = 0. σ ' σ0 = 4πa2 · o(1). (30) (Pour déterminer le facteur o(1), il faudrait étudier le dernier facteur de (27).) Le canal l = 0 domine la diffusion, qui est donc isotrope à cet ordre. Mais il y a des corrections dépendantes de l’angle venant de l > 0. Pour déterminer la première correction de ce type, regardons l’expression (12) pour la section efficace différentielle (f (θ) donné dans (9)), en gardant seulement les termes l = 0, 1. ¯2 dσ 1 ¯¯ ¯ = |f (θ)|2 ' 2 ¯eiδ0 sin δ0 P0 (cos θ) + 3eiδ1 sin δ1 P1 (cos θ)¯ dΩ k ! à δ1 P1 (cos θ) sin2 δ0 P0 (cos θ)2 1+6 . ' k2 δ0 P0 (cos θ) (31) On a δ0 ' ka, δ1 ' (ka)3 /3, P0 (cos θ) = 1, P1 (cos θ) = cos θ; dσ ' a2 (1 + 2(ka)2 cos θ + 0(ka4 )). dΩ (32) (Les coefficients o(1) sont implicites.) Le premier terme est simplement le terme venant de l = 0; le deuxième terme est un terme d’interférence qui donne une anisotropie dans la diffusion : la diffusion vers l’avant est augmentée, et celle vers l’arrière est réduite. (Mais notez que le sens de l’anisotropie dépend du signe des facteurs d’ordre 1, qui ne sont pas nécessairement tous positifs!) La diffusion à basse énergie diminue avec l. Ceci n’est pas une particularité du puits carré: c’est une propriété de la diffusion dans n’importe quel potentiel de courte portée. Ce comportement peut être compris intuitivement: si l 6= 0, il y a une barrière centripète qui empêche la particule de s’approcher vers l’origine. Plus l est grand, moins important sera l’effet du potentiel, et par conséquent la diffusion est diminuée. Plus mathématiquement, on peut regarder la version classique de la diffusion. La trajectoire d’une particule classique est caractérisée par deux grandeurs : la quantité de mouvement et le paramètre d’impact (la distance minimale entre la particule et l’origine si la particule n’était pas déviée par le potentiel), par exemple. Si le potentiel est nul (ou très petit) pour r > a, une particule de paramètre d’impact b > a ne sera pas (ou presque pas) diffusée. Or, on peut exprimer le paramètre d’impact en termes de p et du moment angulaire L : b = L/p. Donc, la condition b > a se traduit par L/p > a. Pour une particule de vecteur d’onde k et de moment angulaire l, on conclut que la diffusion est minime si l > ka. À basse énergie (ka ¿ 1), seulement le canal l = 0 peut subir une diffusion importante. PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 8 4 Effet Ramsauer-Townsend; Diffusion résonnante Dans la dérivation de (28), on a spécifiquement exclu des valeurs “non génériques” de κa. Que se passe-t-il dans ces cas spéciaux? Ces points spéciaux donnent beaucoup de structure à la section efficace. Si le numérateur du dernier facteur dans (27) est zéro pour une valeur donnée de l (l0 , disons), sin δl0 = 0 et ce canal ne contribuera pas à la diffusion. La diminution de σl0 en fonction de l’énergie peut être assez brusque. Bien que ce phénomène soit intéressant dans tous les canaux, il est particulièrement important si le phénomène a lieu à basse énergie, dans le canal l = 0, pour la raison suivante. À basse énergie, le canal l = 0 domine la diffusion (génériquement), mais si en variant l’énergie (toujours à basse énergie) on passe à travers une valeur où sin δ0 = 0, la section efficace totale va chuter de façon dramatique. Cet effet est nommé l’effet Ramsauer-Townsend. Aussi intéressant est le cas où le dénominateur de (27) est zéro. Cela implique que sin δl0 = ±1, et (voir (14)) la section efficace de ce canal est maximale dans le voisinage de ce point. Ce phénomène est nommé une résonance. Souvent (mais pas toujours) quand cela arrive, le maximum est un pic étroit dans la section efficace en fonction de l’énergie. On peut comprendre ce qui se passe intuitivement, en examinant le cas d’une résonance à basse énergie dans un puits carré sphérique. Dans le cas de l = 0, le dénominateur est zéro quand s κa = 2m(V0 + E) a = (n + 1/2)π. h̄2 (33) Si cette condition est satisfaite pour E ¿ V0 , (33) ressemble à la condition pour un état lié à E = 0 dans un puits carré sphérique:3 s 2m(V0 ) a = (n + 1/2)π. h̄2 (34) On peut interpréter la résonance comme étant une manifestation de la proximité à un état lié: les particules sont presque attrappées dans l’état lié, ce qui influence beaucoup leurs trajectoires: elles sont facilement diffusées. En théorie des champs (que ce soit relativiste, comme en physique des particules, ou nonrelativiste, comme en physique de la matière condensée), on voit aussi des résonances. Dans ce contexte-là, la résonance est un signe d’un état intermédiaire quasi-stable, près de la couche de masse. Par exemple, une collision e+ e− pourrait donner lieu à une annihilation en un Z 0 virtuel. Le Z se désintègre par la suite en d’autres particules (lepton-antilepton, quark-antiquark, etc.). L’énergie et la quantité de mouvement du Z sont égales à la somme de celles des particules initiales. En général, le Z n’est pas sur sa couche de masse: c’est-àdire, E 2 6= p2 c2 + m2Z c4 . Le Z doit “tricher” temporairement. Mais si l’expérience est faite 3 Voir q Gasiorowicz, Eq. (10-93) pour l = 0; on obtient l’équation transcendentale κa cot κa = −αa, où α = 2m|E|/h̄2 . Cette équation aura des solutions d’énergie zéro si (34) est satisfaite. PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 9 de telle sorte que le Z est, en fait, sur (ou près de) la couche de masse,4 il n’est pas forcé de tricher. Le Z dure donc plus longtemps et le processus aura une section efficace beaucoup plus élevée qu’à une autre énergie. Dans la figure on voit un graphique des sections efficaces partielles σ0 et σ1 d’un puits sphérique, en fonction de ka. On voit des résonances et des zéros dans chaque canal. 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0 1 2 3 4 5 6 7 Résonances et zéros de la section efficace d’un puits carré sphérique. Les sections efficaces partielles (normalisées par 4πa2 ) des canaux l = 0 (ligne solide) et l = 1 (tirets longs), et la somme des deux (tirets courts), sont tracées en fonction de ka. Le paramètre 2mV0 a2 /h̄2 = 1.0. 5 Théorème Optique Mea-culpa. Dans la section 2.1. j’ai fait une passe mathématique illégale. En fait, la conclusion de cette section est un peu douteuse, pour la raison suivante. Selon (11), le courant comprend deux parties: celle de l’onde plane, et celle de l’onde diffusée. Si l’on calcule le flux de particules sortant d’une grande sphère centrée à l’origine (par “flux”, je veux dire l’intégrale du courant radial sur la surface de la sphère), on constate que l’onde plane donne zéro (il y a autant de particules entrantes que sortantes dans l’onde plane), et l’onde diffusée donne un flux net qui est précisement la section efficace totale fois le courant incident. Selon l’équation de continuité (conservation de charge), un flux net de particules doit être dû a une diminution du nombre de particules dans la sphère. Pourtant, la fonction d’onde (8) décrit une situation statique (la fonction d’onde ne change pas dans le temps, à part la phase exp −iEt/h̄), donc le nombre de particules à l’intérieur de la sphère est constant, et on a une contradiction. La résolution se trouve dans les termes d’interférence. J’ai dit que ces termes viennent tous avec un facteur exp ±ikr(1 − cos θ), qui oscille extrêmement rapidement. L’oscillation vient 4 Ce serait le cas, par exemple, si la collision était dans le référentiel du centre de masse et que la somme des énergies des deux faisceaux était égale à la masse du Z [fois c2 , bien sûr!]. PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 10 du fait que l’onde plane se propage toujours et partout en direction z, tandis que l’onde diffusée se propage en direction radiale. Cela implique qu’en un point quelconque dans l’espace, la phase relative change selon la position. Ceci n’est pas vrai, par contre, le long de l’axe positif z (θ = 0): le long de cet axe, les surfaces de phase constante coı̈ncident pour les deux ondes. C’est donc dans cette direction que le terme d’interférence pourrait avoir un effet. Y compris les termes d’interférence, le flux sortant de la grande sphère doit donner zéro: Z r2 dΩ(jonde plane,r + jonde diff,r + jint,r ) = 0, (35) ou h̄k σ + Φint = 0. (36) m L’intégrale du terme d’interférence donne donc une façon de calculer la section efficace totale. 0+ Calculons le flux dû aux termes d’interférence, Φint . Le courant est donné par ( jint à h̄ eikr = e−ikr cos θ ∇ f (θ) 2mi r ! −ikr ∗e + f (θ) r ) ikr cos θ ∇e − c.c. (37) On s’intéresse surtout à la composante radiale. Avec un peu d’algèbre, on trouve jint,r h̄ = 2mi ( f (θ)eikr(1−cos θ) − f (θ)∗ e−ikr(1−cos θ) r2 ) ´ ik(1 + cos θ) ³ ikr(1−cos θ) ∗ −ikr(1−cos θ) . + f (θ)e + f (θ) e r (38) Regardons juste le dernier terme. Nous allons voir que ce terme donne une contribution au flux indépendante de r. Un traitement identique du premier terme de (38) donnerait une contribution au flux qui diminue comme 1/r; ce terme est donc négligeable loin de l’origine. Négligeant ce terme, on a ( jint,r Le flux est ) h̄k eikr(1−cos θ) ' 2i Im if (θ)(1 + cos θ) . 2mi r ½ (39) ¾ Z 1 2πrh̄k (40) Φint = Im i dµf (µ)(1 + µ)eikr(1−µ) , m −1 où µ = cos θ et où par un petit abus de notation on écrit f (θ) → f (µ). Comme le dernier facteur oscille rapidement sauf vers en avant, on s’attend à ce que l’intégrale soit dominée par la contribution à µ = 1.5 Nous pouvons, donc, remplacer f (cos θ)(1 + µ) → 2f (0). Cela donne ½ ¾ Z 1 4πrh̄k Φint = Im if (0) dµeikr(1−µ) . (41) m −1 5 Ceci est essentiellement le contenu du lemme de Riemann-Lesbegue; voir Gasiorowicz p. 390 et ex. 23-7. PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 11 L’intégrale est élementaire; négligeant le terme venant de la borne inférieure (qui oscille rapidement), on obtient ½ Φint = 4πrh̄k 1 Im if (0) m −ikr ¾ = −4π h̄ Imf (0). m (42) Mettant cette expression dans (36) donne le résultat final, le théorème optique: σ= 4π Imf (0). k (43) (Vous avez sans doute l’impression que la dérivation manque un peu de rigueur. Je suis d’accord. Mais il y a une certaine satisfaction quand on fait en quelques lignes ce que ferait un mathématicien en 40 pages! Par contre, je dois avouer que j’aurais aimé faire quelque chose un peu plus propre mathématiquement. Peut-être l’année prochaine. . . ) 6 Approximation de Born La décomposition de σ en termes d’ondes partielles est utile, particulièrement à basse énergie, quand les sections efficaces partielles diminuent rapidement avec l. Par conséquent, on peut tronquer la série après quelques termes. Il va de soit que cette décomposition ne s’applique que si le potentiel est invariant sous rotation. Une autre approximation, celle dite de Born, s’applique à haute énergie et/ou si le potentiel est faible. L’approximation de Born ne fait pas de décomposition angulaire, et s’applique peu importe les propriétés du potentiel sous rotation. Il s’agit, en gros, d’une application de la théorie des perturbations au problème de diffusion. L’ÉS peut être réarrangée pour donner (∇2 + k 2 )ψ(r) = 2mV (r) ψ(r), h̄2 (44) où (comme d’habitude) k 2 = 2mE/h̄2 . On peut interpréter le membre de droite comme terme de “source” ajouté à l’équation “homogène” (c’est-à-dire, (∇2 + k 2 )ψ(r) = 0).6 Pourtant, la “source” dépend de la fonction qu’on essaie d’évaluer, et la même méthode qui nous donne une solution à l’équation de Poisson ne donne qu’une équation intégrale pour ψ. Nous pouvons écrire la solution de (44) en termes de la fonction de Green de l’opérateur à la gauche. La fonction de Green est par définition la solution de l’équation (∇2(r) + k 2 )G(r, r0 ) = δ 3 (r − r0 ), 6 (45) La terminologie est similaire à ce que vous avez probablement vu en électromagnétisme: si k = 0 et qu’on écrit le membre de droite de (44) 4πρ, on a l’équation de Poisson pour le potentiel électromagnétique. Le membre de droite est la source du potentiel. PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 12 qui est (44) avec la source remplacée par une fonction-delta située à un point quelconque, r0 . L’idée sous-jacente de l’approche en fonctions de Green est que pour une équation linéaire à laquelle on ajoute une source, la linéarité de l’équation implique que la solution pour une somme de sources est la somme des solutions pour chaque source individuellement. La solution de (44) peut être écrite Z ψ(r) = ψh (r) + d3 r0 G(r, r0 ) 2mV (r0 ) ψ(r0 ), h̄2 (46) où ψh est une solution de l’équation homogène (sans source, i.e., (∇2(r) + k 2 )ψh (r) = 0, où il est prudent de noter que la dérivée est prise par rapport à r et non pas par rapport à la variable muette d’intégration r0 ). Avec un petit peu d’algèbre, on peut vérifier que (46) donne une solution en opérant avec (∇2(r) + k 2 ). Quelle est la fonction de Green? L’éq. (45) n’est pas tellement difficile à résoudre; la solution est 0 eik|r−r | 0 , (47) G(r, r ) = − 4π|r − r0 | comme on peut vérifier en substituant (47) dans (45). (Deux remarques: 1. On observe que si k → 0, (45) devient l’équation de Poisson pour une charge ponctuelle à r0 ; dans cette même limite (47) est le potentiel électromagnétique correspondant. 2. La solution de (45) n’est pas unique; par exemple, si on remplace k → −k dans (47) on obtient une autre solution. Eq. (47) est la solution appropriée pour la diffusion.) Est-ce que (46) représente la solution de l’ÉS pour un potentiel quelconque? Pas du tout: dans cette équation, on a écrit ψ en termes d’une intégrale contenant ψ. Ce qu’on a fait est simplement une transformation d’une équation différentielle en une équation intégrale. Cette dernière n’est pas plus facile à résoudre que l’ÉS de départ, mais elle est mieux structurée pour faire un développement perturbatif. On a trouvé l’expression (46) pour la fonction d’onde ψ; cette expression ressemble beaucoup à (8): la fonction d’onde est une onde plane (solution de l’ÉS sans potentiel) plus une onde diffusée. Cette apparence est correcte: on va choisir comme solution de l’équation homogène une onde plane. Donc, (46) devient Z ψ(r) = eik·r + d3 r0 G(r, r0 ) 2mV (r0 ) ψ(r0 ). h̄2 (48) Jusqu’ici on n’a fait aucune approximation, mais on ne peut pas aller tellement loin avec (48) sans approximation: on ne peut pas évaluer l’intégrale (pour déterminer ψ), car l’intégrande contient ψ. L’approximation de Born est une solution formelle itérative de (48). Si l’on a raison de croire que l’effet du potentiel est petit, on peut espérer que le deuxième terme 0 dans (48) sera plus petit que le premier. Cela étant, on peut approximer ψ(r0 ) ' eik·r dans l’intégrande, ce qui donne Z ik·r ψ(r) ' e + 0 m Z 3 0 eik|r−r | 2mV (r0 ) ik·r0 0 ik·r dr V (r0 )eik·r . e =e − d r G(r, r ) 2 2 0 |r − r | h̄ 2πh̄ 3 0 0 (49) PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 13 On s’intéresse à la fonction d’onde dans la région asymptotique: r → ∞. Dans ce cas, on peut approximer |r − r0 | ' r dans le dénominateur de (49). Dans la phase exp ik|r − r0 |, par contre, il faut être prudent: cette même approximation aurait comme conséquence la perte d’un facteur de phase indépendant de r dans la limite r → ∞. Donc on fait une approximation de Taylor de |r − r0 |, qui donne |r − r0 | ' r − r̂ · r0 . Ainsi, on obtient ψ(r) ' eik·r − m 1 Z 3 0 ik(r−r̂·r0 ) ik·r0 eikr 0 ik·r d r e e V (r ) ≡ e + fB (θ, φ), r 2πh̄2 r (50) où fB (θ, φ) est l’amplitude de diffusion dans l’approximation de Born. Définissant un vecteur kΩ ≡ kr̂ (c’est le vecteur d’onde des particules diffusées en direction r), on a: fB (θ, φ) = − m Z 3 0 −i(kΩ −k)·r0 d re V (r0 ) 2 2πh̄ (51) Finalement, si nous définissons le changement de vecteur d’onde (proportionnel au changement de la quantité de mouvement de la particule lors de la diffusion) ∆ ≡ kΩ − k, on écrit m m Z 3 0 −i∆·r0 d re V (r0 ) = − Ṽ (∆), (52) fB (θ, φ) = − 2 2πh̄ 2πh̄2 où Ṽ (∆) est la transformée de Fourier de V (r). À titre d’exemple, on considère le potentiel dit de Yukawa: V (r) = V (r) = −e2 e−r/a , r (53) ce qui ressemble au potentiel électromagnétique. En fait, ce potentiel peut décrire l’interaction électromagnétique entre deux particules chargées s’il y a un écrantage de la force lorsque la distance entre les particules est plus grande que l’ordre de la distance caractéristique a. Alternativement, ce potentiel décrit une force médiée par une particule massive, dont la longueur d’onde de Compton est a. (La longueur d’onde de Compton est une longueur intrinsèque d’une particule massive, qui est donnée par λC = h̄/mc.) Évaluons la transformée de Fourier de V . Comme V ne dépend pas des angles, ce sera aussi le cas pour Ṽ (∆). Par conséquent, on peut choisir l’orientation de ∆ en direction z afin de simplifier l’intégrale. Donc, Ṽ (∆) = −2πe 2 Z ∞ 0 dr r 2 Z 1 −1 dµ e−i∆rµ e−r/a . r (54) Les intégrales sont faciles; on obtient 1 , + (1/a)2 (55) 2me2 1 . 2 2 h̄ ∆ + (1/a)2 (56) Ṽ (∆) = −4πe2 et fB (θ) = ∆2 PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 14 Dans l’approximation de Born, la section efficace différentielle est dσB 4m2 e4 1 = |fB (θ)|2 = . 4 2 dΩ h̄ (∆ + (1/a)2 )2 (57) Or, ∆ = |kΩ − k|. Ces deux vecteurs sont de longueur k, et l’angle relatif entre eux est θ, donc ∆2 = 4k 2 sin2 (θ/2). On obtient finalement dσB 4m2 e4 1 = . 2 4 2 dΩ h̄ (4k sin (θ/2) + (1/a)2 )2 (58) Si nous prenons la limite a → ∞, nous obtenons le potentiel Coulomb, V (r) = e2 /r. Dans cette limite on obtient (écrivant h̄2 k 2 /2m = E) dσB → dΩ Ã e2 4E sin2 (θ/2) !2 . (59) Vous vous souvenez clairement, sans doute, que cette expression n’est rien d’autre que la section efficace différentielle de Coulomb en mécanique classique. D’autant plus, c’est le résultat exact en mécanique quantique. (Ce calcul se trouve dans plusieurs livres avancés, tels que Sakurai, Modern Quantum Mechanics, ou Schiff, Quantum Mechanics.) L’égalité de ces résultats est co}ıncidente, surtout pour le résultat obtenu par l’approximation de Born: tout le formalisme que nous avons considéré ne s’applique pas au problème de diffusion Coulomb, car la forme asymptotique ((18), par exemple) ne s’applique pas pour le potentiel Coulomb. PHY 3813, Hiver 2004 16 juillet, 2004 Mécanique Quantique Avancée Introduction à la Diffusion – Page 15 A Quelques propriétés des fonctions de Bessel sphériques Équation de Bessel sphérique: à à d2 2 d l(l + 1) + + k2 − 2 dr r dr r2 !! Rl = 0 Les solutions sont jl (kr) et nl (kr). Fonctions de Bessel pour l = 0, 1, 2: sin kr kr sin kr cos kr j1 (kr) = − (kr)2 kr 3 sin kr 3 cos kr sin kr j2 (kr) = − − (kr)3 (kr)2 kr j0 (kr) = cos kr kr cos kr sin kr n1 (kr) = − − (kr)2 kr 3 cos kr 3 sin kr cos kr n2 (kr) = − − + (kr)3 (kr)2 kr n0 (kr) = − Comportement asymptotique: pour r → ∞, ´ 1 1 ³ −i(kr−lπ/2) sin(kr − lπ/2) = − e − ei(kr−lπ/2) kr 2ikr ´ 1 ³ −i(kr−lπ/2) 1 e + ei(kr−lπ/2) nl (kr) → − cos(kr − lπ/2) = − kr 2kr jl (kr) → Pour r → 0, (kr)l (kr)l = 1 · 3 · · · (2l + 1) (2l + 1)!! 1 · 3 · · · (2l − 1) (2l − 1)!! nl (kr) → − =− l+1 (kr) (kr)l+1 jl (kr) → Relation avec fonctions de Bessel standard: r jl (x) = π J 1 (x), 2x l+ 2 r nl (x) = π N 1 (x) 2x l+ 2