Manuel Valls au Petit Journal de Canam Plus le 24 novembre 2015

Manuel Valls invité du Petit Journal de Canal Plus le 24 novembre 2015 - Extrait à lire sur Paris Tribune.
Article et retranscription disponible sur www.paristribune.info Page
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Yann Barthès, Le Petit Journal de Canal Plus, le mardi 24 novembre 2015 :
() Regardez ce jeune homme de 20 ans : Bilal HADFI, le plus jeune des
terroristes du 13 novembre. Comment un type de 20 ans, qui a une gueule
de type de 20 ans, peut-il commettre l'horreur ?
Manuel Valls, Premier ministre :
Parce que il a été envahi, il a été amené par cette idéologie totalitaire qui
est l'islamisme, qui est en grande partie du salafisme, et qui s'accapare
des esprits ! C'est un processus sectaire, c'est un processus de secte qui
transforme des jeunes ou des moins jeunes en des tueurs en des
terroristes
Yann Barthès :
Comment l'appelez-vous : un terroriste, un fou, un soldat de l'armée
ennemie ? Comme vous l'appelez ?
Manuel Valls :
Un terroriste. Un terroriste c'est-à-dire celui qui veut semer la terreur. C'est
devenu un tueur et au moment nous sommes, nous ne pouvons lui
trouver aucune excuse. Parce que si on commence à chercher des
excuses, on risque de justifier ses actes, et ça, ça n'est pas possible. Il faut
toujours essayer de comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là, mais
cette idéologie totalitaire, l'islamisme radical qui amène au jihadisme, au
terrorisme, a tué et pas seulement a tué des hommes et des femmes mais
a nié la civilisation, la société, la culture. Le salafisme nie toute idée de la
culture et on tue en même temps les gens et on détruit les monuments
culturels. On tue les gens, et on s'attaque à des jeunes qui s'amusent, qui
sont dans une salle de spectacle. C'est un message à la fois de mort, de
mort d'êtres humains, mais aussi de négation de ce que nous sommes et
d'un art de vivre, d'une culture, d'un plaisir de vivre. C'est mortifère ! C'est
nier tout simplement la vie.
Yann Barthès :
Vous comprenez que ça puisse poser des questions sur la République.
Comment la République peut-elle éviter qu'un type trouve sens à sa vie en
se faisant exploser ou en mitraillant des gens ?
Manuel Valls :
Non, je ne peux pas le le comprendre même si ce ne sont pas des
phénomènes nouveaux dans nos sociétés. Et depuis toujours !
Manuel Valls invité du Petit Journal de Canal Plus le 24 novembre 2015 - Extrait à lire sur Paris Tribune.
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Et je comprends que ça provoque un débat ! Cela invite chacun à se
questionner "Pourquoi nous en sommes arrivés ?" Il faut comprendre
pour mieux lutter parce que c'est un débat qui ne touche pas que la
France, qui touche l'Europe et qui touche le monde. Ce salafisme et cet
islamisme radical est de l'islam. Et il faut que l'islam, et c'est un défi
considérable, aussi, soit capable de se mettre debout pour couper toute
complaisance vis-à-du salafisme.
Yann Barthès :
Vous pensez à qui quand vous dites l'islam ?
Manuel Valls :
Moi je pense d'une manière générale, je pense sur le plan international, sur
le plan global, pas seulement en France. Il ne peut pas y avoir
Yann Barthès :
Tous les musulmans français ?
Manuel Valls :
Je ne confonds pas les choses. L'immense majorité des musulmans
français ne supporte pas ce qui s'est passé. Je veux rappeler que parmi les
victimes morts et blessés
Yann Barthès :
Il y a un musulman...
Manuel Valls :
Des Français... d'abord des Français, ou des citoyens qui étaient là,
étrangers, de confession ou de culture musulmane. Mais c'est très
important que dans le monde, et bien sûr en France, des voix continuent à
s'élever dans l'islam, comme cela a été fait ces derniers jours, en disant
"Tout ça n'a rien à voir avec l'islam" mais comme c'est né au sein de l'islam
aussi, il faut couper cette branche. Donc c'est une bataille politique,
théologique, sociale, culturelle, mais qui est majeure et qui est loin d'être
terminée ! Parce que le salafisme, tous les salafistes n'aiment pas, ne vont
pas vers le terrorisme, mais dans l'islamisme radical, il y a une idéologie
qui vise au fond à se séparer progressivement de la société et qui peut
mener aussi au terrorisme.
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Yann Barthès :
La plupart des terroristes ne sont pas passés par les mosquées salafistes
et ils se sont radicalisés rapidement, certains en quelques mois. A la base
ils sont pour la plupart des petits délinquants. Comment vous l'expliquez ?
Manuel Valls :
Ils sont passés parfois par des mosquées.
Yann Barthès :
Parfois pas.
Manuel Valls :
Parfois par des entourages. Souvent par Internet le plus souvent,
radicalisation extrêmement rapide. Ca peut concerner les garçons et les
filles de culture musulmane mais qui ne pratiquaient pas, dans des familles
il n'y a évidemment pas du tout cette idéologie présente. Il y a des
convertis, je veux le rappeler, donc ça c'est le poids, parfois, de la culture
d'un quartier. Et puis bien sûr, ces radicalisations qui se propagent
également dans les prisons ().
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