d’une masse de revenus additionnels dont la fraction non épargnée stimulera une produc-
tion dans d’autres branches de l’économie.
L’action sur les recettes constitue un deuxième instrument de la politique budgétaire de
relance. En diminuant le niveau de variables tels que les taux de TVA, les barèmes de l’IRPP
(voir fiche 30) ou le taux de l’impôt sur les sociétés, l’État peut accorder un pouvoir d’achat
supplémentaire et ainsi relancer la consommation et l’investissement, donc l’emploi.
LES LIMITES DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE DE RELANCE
qLes « fuites » dans le circuit économique
limitent les effets de la relance budgétaire
Dès que l’économie s’ouvre sur l’extérieur, toute injection supplémentaire de fonds de
la part de l’État stimule les achats à l’étranger, ce qui aboutit à une hausse des importa-
tions. Cela a pour effet de diminuer l’effet multiplicateur de ces dépenses publiques sur
la production intérieure.
De plus, lorsque les importations connaissent une croissance plus rapide que la pro-
duction, l’économie subit la contrainte extérieure qui se traduit par un déséquilibre de la
balance commerciale, comme ce fut le cas en France en 1982 après la mise en place
d’une politique de relance. Il en découle une sortie de devises plus importante que les
entrées; cela contribue à la dépréciation de la monnaie nationale, ce qui surenchérit le
coût des importations indispensables (matières premières par exemple). Aussi, pour
limiter la dépréciation de la monnaie nationale, l’État est obligé de susciter l’entrée de
capitaux en augmentant les taux d’intérêt. Or cette hausse pénalise l’investissement,
donc l’emploi.
Par ailleurs, lorsqu’une partie plus importante du revenu est thésaurisée, c’est-à-dire
retirée du circuit économique (le bas de laine !), l’effet multiplicateur des dépenses
publiques est également amoindri.
qLes effets pervers de la relance budgétaire
L’accroissement des dépenses de l’État peut ne pas exercer les effets qu’on en attend
sur l’emploi si certaines branches sont dans l’incapacité de répondre à une demande
supplémentaire. Les goulets d’étranglement qui se formeront se traduiront par une
hausse des prix qui pourra se généraliser à l’ensemble de l’économie. Le financement
monétaire du déficit budgétaire peut de la même manière être source d’inflation. Et si
l’État cherche à financer son déficit par une ponction fiscale accrue, il décourage l’initia-
tive privée. Si le déficit est financé par l’emprunt, un effet d’éviction peut se produire : ce
mode de financement constituant un appel aux ressources d’épargne, il réduit le volume
des capitaux disponibles pour les autres agents en besoin de financement, ce qui pro-
voque une hausse du taux d’intérêt.
Du reste, le financement du déficit budgétaire par l’emprunt pose le problème de la
dette de l’État; celle-ci est d’autant plus élevée que les taux d’intérêt le sont. Un cercle
vicieux de l’endettement peut alors se déclencher, lorsque l’État est amené à supporter
une charge d’intérêt croissante qui aggrave son déficit initial et le pousse à emprunter
de nouveau. C’est pourquoi, au sein de l’Union monétaire européenne, les déficits
publics (qui incluent le déficit budgétaire) ne doivent pas dépasser 3 % du PIB.
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