LES MÉCANISMES DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE
qLes principes de la politique budgétaire
La politique budgétaire consiste à agir sur le niveau de la demande globale afin din-
fluencer celui de loffre globale. Au niveau macroéconomique en effet, l’ensemble des res-
sources en biens et services dont disposent les agents économiques au cours d’une
période (la production à l’intérieur du territoire et les importations) correspond à la somme
des emplois qu’ils en font
pendant la me riode.
Ces emplois sont formés de
la consommation globale,
de l’investissement global,
des dépenses de l’État en
biens finaux et de l’en-
semble des exportations
réalisées au cours de la
riode. Ainsi, toute varia-
tion des penses de l’État
doit se répercuter sur la
production intérieure. Dès
lors, pour accroître les ca-
tions d’emplois, il suffit de
stimuler la production inté-
rieure, en augmentant les
dépenses de l’État. En pra-
tique, cela revient à accep-
ter de la part de l’État un
déficit budgétaire (voir fiche 30). Celui-ci sera temporaire, car la création de richesses sup-
plémentaires permettra de le résorber rapidement par des recettes fiscales accrues.
qLes instruments d’une politique de relance budgétaire
et leurs effets attendus
La politique budtaire de relance est actionnée par les dépenses et les recettes de
l’État. Lorsque l’État injecte des fonds supplémentaires dans léconomie, des percussions
en cascade se produisent, appees effets multiplicateurs. Par exemple, une commande
dun stade par l’État va engendrer une production supplémentaire, donc le versement
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LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE
31
La politique budgétaire consiste à utiliser le budget de l’État comme un instrument
de gulation conjoncturel. Elle peut servir à freiner l’activité en cas de déséqui-
libre des échanges extérieurs et d’inflation. Mais elle a surtout été pratiquée,
selon les prescriptions de Keynes, pour dynamiser une économie pressive.
ÉVOLUTION DU DÉFICIT BUDGÉTAIRE DE L’ÉTAT,
EN FRANCE DE 2002 À2007
49,3
56,9
30,4
55,1
45,2 46,9
41,6
Loi de finances initiale
Réalisé
en milliards d'euros
2002 2003 2004 2005 2006* 2007
*
42,7
43,9 43,5
44,6
Source : Le Monde, 27 septembre 2006.
dune masse de revenus additionnels dont la fraction non épargnée stimulera une produc-
tion dans dautres branches de l’économie.
Laction sur les recettes constitue un deuxme instrument de la politique budgétaire de
relance. En diminuant le niveau de variables tels que les taux de TVA, les bames de l’IRPP
(voir fiche 30) ou le taux de limt sur les sociétés, lÉtat peut accorder un pouvoir dachat
suppmentaire et ainsi relancer la consommation et l’investissement, donc lemploi.
LES LIMITES DE LA POLITIQUE BUDGÉTAIRE DE RELANCE
qLes « fuites » dans le circuit économique
limitent les effets de la relance budgétaire
Dès que l’économie souvre sur lextérieur, toute injection suppmentaire de fonds de
la part de lÉtat stimule les achats à létranger, ce qui aboutit à une hausse des importa-
tions. Cela a pour effet de diminuer l’effet multiplicateur de cespenses publiques sur
la production inrieure.
De plus, lorsque les importations connaissent une croissance plus rapide que la pro-
duction, léconomie subit la contrainte exrieure qui se traduit par un séquilibre de la
balance commerciale, comme ce fut le cas en France en 1982 aps la mise en place
dune politique de relance. Il en découle une sortie de devises plus importante que les
entrées; cela contribue à la dépréciation de la monnaie nationale, ce qui surencrit le
ct des importations indispensables (matières premières par exemple). Aussi, pour
limiter la dépréciation de la monnaie nationale, lÉtat est obli de susciter lentrée de
capitaux en augmentant les taux d’intérêt. Or cette hausse nalise l’investissement,
donc lemploi.
Par ailleurs, lorsquune partie plus importante du revenu est tsaurie, c’est-à-dire
retirée du circuit économique (le bas de laine !), l’effet multiplicateur des dépenses
publiques est également amoindri.
qLes effets pervers de la relance budgétaire
Laccroissement des penses de lÉtat peut ne pas exercer les effets quon en attend
sur l’emploi si certaines branches sont dans l’incapaci de pondre à une demande
supplémentaire. Les goulets d’étranglement qui se formeront se traduiront par une
hausse des prix qui pourra se généraliser à l’ensemble de l’économie. Le financement
monétaire du ficit budtaire peut de la me manière être source dinflation. Et si
l’État cherche à financer son déficit par une ponction fiscale accrue, il décourage l’initia-
tive prie. Si le ficit est finan par lemprunt, un effet d’éviction peut se produire : ce
mode de financement constituant un appel aux ressources d’épargne, il duit le volume
des capitaux disponibles pour les autres agents en besoin de financement, ce qui pro-
voque une hausse du taux dintérêt.
Du reste, le financement du déficit budtaire par lemprunt pose le problème de la
dette de l’État; celle-ci est d’autant plus élevée que les taux d’intérêt le sont. Un cercle
vicieux de lendettement peut alors se déclencher, lorsque l’État est ame à supporter
une charge d’intét croissante qui aggrave son ficit initial et le pousse à emprunter
de nouveau. C’est pourquoi, au sein de l’Union monétaire européenne, les déficits
publics (qui incluent le déficit budgétaire) ne doivent pas dépasser 3 % du PIB.
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