
Première Partie – effectuer les bons choix relationnels
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Les individus « tankés » à ce degré d’ignorance et de certitude sont très 
difcilement enseignables.
Que l’immense majorité des individus soit inconsciemment incompétente en 
matière de communication inter- et intrapersonnelle revêt un degré de toxicité 
phénoménal.
Néanmoins, ces personnes situées tout en bas de l’échelle peuvent évoluer. Il 
n’existe pas une fatalité à demeurer toute sa vie un «ignorant».
Comment procéder? En lisant un ouvrage, en écoutant une émission de radio, 
en regardant un reportage à la télé, en se rendant à une conférence, ou encore 
au cours d’une discussion passionnante entre amis, un déclic peut se produire, 
et Léon, que nous évoquions tout à l’heure, prend conscience qu’il ne sait 
peut-être pas tout en matière de communication: il devient «consciemment 
incompétent». À présent, il sait qu’il ne sait pas. Léon se montre nettement 
plus enseignable. Il se met à dévorer des livres de développement personnel, 
de psychologie, il s’ouvre à ce monde nouveau pour lui, il explore ce continent 
qu’est le « connais-toi toi-même ». Il se forme, s’investit, participe à des 
séminaires, partage dans des groupes de réexion. Il apprend à communiquer 
avec les autres et avec lui-même. Il y consacre du temps. Jour après jour, 
Léon devient consciemment compétent. Pour toute personne exerçant le 
métier de «transmetteur», Léon est devenu très enseignable.
Lors d’une étude menée par l’INRP (Institut national de recherche pédagogique), 
79% des enseignants s’interrogent aujourd’hui sur le degré de motivation des 
élèves. Ils disent que certaines classes sont devenues «inenseignables». Les 
professeurs voient juste. Nombre d’élèves ne souhaitent pas apprendre. Mais 
leur enseigne-t-on ce qu’il serait intéressant qu’ils apprennent? Les méthodes 
d’apprentissage ont-elles sufsamment évolué? Sont-elles en phase avec 
leur époque? Nous l’avons dit, la communication est un savoir fondamental, 
aussi important que lire, écrire et compter.
« Je n’ai connu aucun divorce qui était provoqué par le fait qu’on n’avait 
pas appris tel ou tel problème de maths à l’école», explique le psychologue 
américain Jack Caneld. «On devrait enseigner ces choses essentielles dès 
la plus tendre enfance.»