Trop de réticence à investir en actions, selon Carmignac | L'Echo
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Trop de réticence à investir en actions,
selon Carmignac
30 avril 2016 00:00
Jennifer Nille
Le fondateur de Carmignac Risk Managers, Edouard Carmignac, relève que depuis cinq
ans, les clients de sa firme montrent une grande défiance envers les actions, au profit
des obligations et fonds mixtes.
Carmignac et Jupiter Asset Management se sont associés juste le temps d'une conférence pour débattre
des thèmes d'investissement en 2020. Dans les bureaux de Jupiter Asset Management à Londres,
Edouard Carmignac, le fondateur de la firme du même nom, et Edward Bonham-Carter, vice-président
de l'hôte de l'événement, ont donc donné leur avis sur ce qu'ils attendent sur les marchés. Edouard Car-
mignac a observé que depuis cinq ans, les clients de sa firme ont montré "une grande réticence à investir
dans les actions".
"Nous les avons vu fortement privilégier les obligations ainsi que nos fonds mixtes, qui sont une manière
déguisée d'investir en actions", indique-t-il. D'après lui, cette tendance s'explique par la démographie.
"L'aversion au risque augmente avec l'âge" ajoute-t-il. Le gestionnaire de fonds souligne en outre que les
actions offrent un rendement de dividende supérieur à ceux des obligations. "Une action Nestlé offre un
dividende qui rapporte 3% de rendement en moyenne. Quelle obligation peut encore offrir cela?" relève-
t-il.
Edward Bonham-Carter ne l'a pas contredit sur ce point. "Cette aversion au risque s'explique d'une part
par l'accès à la pension, qui revient en un transfert de richesse des jeunes vers les plus âgés, et d'autre
part, par les attentes trop élevées de rendement par ceux qui prennent leur pension", relève-t-il. "Le sec-
teur des fonds est fautif dans cette tendance. Mais dans le contexte actuel de faible croissance écono-
mique et de faibles taux, les gens vont être forcés à détenir des titres à plus forte volatilité, mais plus
grand rendement", ajoute-t-il. "Il y a un travail d'éducation à faire pour le secteur".
Il admet que l'action se montre plus volatile que l'obligation d'une société. "Mais le rendement du divi-
dende reste stable, et c'est ce qui compte", nuance-t-il.
Inquiétudes
Edward Bonham-Carter souligne que les programmes de rachat d'actifs des banques centrales occiden-
tales ont déformé les prix des actifs. "Un exemple est celui des banques européennes, parmi lesquelles on
retrouve des établissements zombies, mais on n'a pas assisté à des faillites car le QE est une sorte de mé-
thadone pour ces sociétés", indique-t-il. "Alors oui, on peut s'interroger sur le prix des actifs en ce mo-
ment" ajoute-t-il.
Edouard Carmignac s'inquiète plutôt du ralentissement de la croissance économique chinoise. "La ques-
tion n'est pas de savoir s'il va y avoir un ralentissement, mais de savoir quand il va se produire", affirme-