Anatole Kaleytsky de GaveKal Londres a assisté à la conférence du Institute For New Economic
Thinking à Hong Kong. Cette fondation dotée de 150M$ a pour mission de trouver des solutions à
ces questions en dehors des réponses convenues sur le retour à l’équilibre, l’efficience du marché
et la foi aveugle dans les statistiques.
Anatole Kaletsky estime que le monde est trop complexe et incertain pour être analysé
avec des modèles. L’influence des marchés peut aboutir à des erreurs désastreuses. L’économie
mondiale doit être gérée de façon flexible en ne fixant pas des objectifs irréalistes en matière
d’inflation, d’endettement, de chômage. On voit bien, dit-il, que les normes adoptées par le Traité
de Maastricht (=déficit de 3% du PIB et une dette de 60% du PIB sont les critères maximum
tolérés) sont en train de détruire l’euro.
Et pendant ce temps la France continue d’emprunter à
1,75% à 10 ans
En France, l’affaire Cahuzac a fait l’objet de suffisamment de commentaires pour ne pas en
rajouter dans le cadre de cette chronique. Il faut absolument lire le papier de Charles Gave de
GaveKal sur « Tartuffe patron des socialistes ». Le vrai sujet est maintenant de savoir quand le
gouvernement prendra enfin conscience que l’on ne peut relancer une économie en dépensant
toujours plus et faire fonctionner une économie insérée dans la mondialisation sans capital et
sans investisseurs…
Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, pendant que tous les journaux et télévisions
commentaient l’affaire Cahuzac en boucle, en a profité pour admettre qu’il n’y aurait pas de
croissance en 2013 et très peu en 2014. En fait on peut s’attendre à ce que d’ici six mois le PIB se
contracte au rythme de 1% et le PIB marchand (=le secteur privé seul créateur d’emplois
durables) au rythme de 3%.
Tout cela, curieusement n’empêche toujours pas la France d’émettre des obligations à dix ans
rémunérées à 1,75%. C’est une stratégie qui soumet les épargnants à une double peine. L’Etat
pratique la « répression financière » pour orienter l’épargne vers le financement de sa dette et
ensuite par la pression fiscale et l’inflation le rendement devient négatif.
Dans la rubrique des mauvais signe, la troisième faillite d’Heuliez SAS (emboutissage et
carrosserie) soutenue en 2010 par la présidente de la région Poitou Charente n’est pas une bonne
nouvelle. La société a perdu 5M€ pour un chiffre d’affaires de 35M€. Quant à l’activité voiture
électrique reprise par Mia Electric elle ne décolle toujours pas (1500 voitures vendues en 2012
au lieu des 12 000 escomptés !). L’exercice du métier de banquier peu compatible avec les
contraintes politiques ne va pas être facile pour Nicolas Dufourcq directeur général de la BPI.
Entre Jean-Pierre Jouyet, président et « meilleur ami du président » et Ségolène Royal vice-
présidente de la BPI et « ex-compagne du président » la marge de manœuvre va être plutôt