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Semestre 1 : Du morphème à la phrase
Cours N°4
L’Unité lexicale : « le mot »?
Le lexique désigne conventionnellement l’ensemble des mots au moyen desquels les
membres d’une communauté linguistique communiquent entre eux. Cette définition du lexique
oblige à donner une définition précise à l’unité lexicale, le mot, en tant qu’élément de base de
l’ensemble. La notion traditionnelle de mot est l’une de celles qui ont tendance à solliciter le plus
constamment l’attention des linguistes. Cette notion, qui semble être familière et évidente pour le
grand public, constitue pour le linguiste une source de difficultés théoriques considérables.
Mot ou morphème ? :
Si le morphème doit être l’unité minimale de la description linguistique, qu’en est-il du mot,
que les grammaires ont l’habitude d’utiliser pour décrire et analyser les langues? Lorsqu.il n’est pas
défini simplement comme un segment graphique, c’est-à-dire comme un "élément de la langue
constitué d’un ou de plusieurs phonèmes et susceptible d’une transcription graphique comprise
entre deux blancs" (Le Petit Larousse Illustré, 1992, 657), il reçoit des définitions tout à fait
comparables à celle du morphème: "son monosyllabique ou polysyllabique, composé de plusieurs
articulations, qui a un sens" (Littré)
"chacun des sons ou groupe de sons correspondant à un sens, entre lesquels se distribue le langage"
(Le Nouveau Petit Robert, 1993, 1443).
Le mot aurait donc un son et un sens, bref un signifiant et un signifié, comme le morphème!
D’après la définition du dictionnaire du J Dubois, le mot est définit comme étant « un
élément linguistique significatif composé d’un ou plusieurs phonèmes […] le mot dénote un objet
(substantif), une action ou un état (verbe), une qualité (adjectif), une relation (préposition), etc. ».
UNIVERSITE HASSIBA BENBOU ALI CHLEF-
DEPARTEMENT DE FRANÇAIS
Module : Courants et concepts linguistique 2 Enseignante : Melle. MEDANE
Niveau : 2éme année 2013-2014
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Les dictionnaires de linguistique tiennent ordinairement le même langage, mais en signalant les
difficultés d’une définition rigoureuse du mot: "«Un mot résulte de l’association d’un sens donné à
un ensemble de sons susceptible d’un emploi grammatical donné.» Cette formule (A. Meillet),
conçue en termes assez généraux pour pouvoir s’appliquer à toute langue, fait apparaître la
difficulté de proposer une définition précise du mot. L’unité même du mot n’est pas aisément
reconnaissable" ( Marouzeau, 19693, 149- 150)
Une telle acception rencontre divers réserves portant sur :
- Le fait qu’un mot possède en général non pas un seul sens mais plusieurs.
- Sur l’identité postulée entre graphisme et fonctionnement sémantique.
- Sur le fait que les mêmes notions comme la qualité ou l’action, peuvent être marquées
indifféremment par des mots de diverses natures grammaticales.
Traditionnellement, le mot est une suite de lettres (unités) qui possède un emploi spécifique
et un sens (un noyau sémantique et noyau grammatical). Selon le point de vue le plus trivial, un mot
est une unité graphique du code écrit délimitée à droit et à gauche par un blanc, possédant un
emploi spécifique et un sens.
La linguistique structurale a tendance à se servir assez peu de la notion du mot en raison de
son manque de rigueur. " A ce titre deux arguments sont valables :
1- Dans certaines langues les mots ne sont pas distingués dans la chaîne syntagmatique.
Cette difficulté de délimitation est due à l’absence d’indices de démarcation entre les
mots dans la chaîne parlée.
2- Le deuxième argument est lié aux limites du mot qui est mal taillé, il regroupe parfois
plusieurs unités minuscules de signification en formant un tout solidaire : le cas des mots
composés, des expressions figées, …il y a aussi la présence d’un certain nombre de traits
de juxtaposition de unités : la troncation, la siglaison, le collage, etc.
Jusque là la question reste non résolue. Qu’est-ce qu’un mot ? Quelles sont ses
limites ? Faut-il considérer tous les mots qui se produisent selon les formes comme des
mots ?
De toute façon, la méfiance à l’égard de notion de mot a poussé les linguistes à proposer
d’autres concepts (morphème, monème, lexème, grammème) qui répondent plus ou moins à des
critères scientifiques, en partant bien sur de quelques a priori méthodologiques qui ont fortement
marginalisé l’usage du « mot » du contexte linguistique. Tout ceci revient bien à voir malgré tout
dans le mot une unité significative plus ou moins assimilable au morphème.
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La composition : peut être définie comme la juxtaposition de deux ou plusieurs éléments qui
peuvent servir de base à des dérivés, les unités complexes principalement nominales, à deux
termes (chou-fleur, porte-money, …) ; et les unités complexes à trois termes ( pomme de terre,
chemin de fer, machine à coudre,...). tous les faits de résultats différents et de formes plus
complexes sont regroupées sous l’étiquette « locution » (à pas de loup, au fur et à mesure,…)
André Martinet : Le synthème, unité syntaxique, regroupe toutes les formes construites par
dérivation, composition ou figement. Ce sont des groupements de monèmes conjoints, alors que le
syntagme, appelé aussi syllème par Martinet, est une combinaison de monèmes libres.
Le critère fonctionnel de non-séparabilité n’est pas obligatoire pour définir le synthème.
Bernard Pottier parle de lexies : les lexies peuvent être simples (chaise), composées (sous-chef,
cheval-vapeur) ou complexes (pomme de terre, prendre la mouche). Elles ne sont jamais inférieures
à l’unité empirique que constitue le mot-graphique.
Emile Benveniste : Synapsie Dans des articles postérieurs de quelques années à ceux de Pottier,
Benveniste (1966,1967) identifie des synapsies, qu’il définit comme des groupes de lexèmes
formant une unité nouvelle à signifié unique et constant.
Références bibliographiques :
Bally C. 1965 (1ère édition 1932). Linguistique générale et linguistique française, Berne, Francke.
Benveniste E. 1967. “Fondements syntaxiques de la composition nominale”. BSL.
Dubois J. 1973, Dictionnaire de linguistique, Paris, Larousse.
Gaudin, F., Guespin L. 2000, Initiation à la lexicologie française, Bruxelles, Duculot.
Lehmann A. Martin-Berthet F. 2005, Introduction à la lexicologie : Sémantique et morphologie,
Paris, Armand Colin
Le Nouveau Petit Robert , 1993.
Martinet A. 1960. Elements de linguistique générale. Paris:Armand Colin.
Mitterand H. 1965. Les mots français. Que-sais-je ? N° 270 Paris, PUF.
Mounin G. 1964. La machine à traduire. Histoire des problèmes linguistiques. La Haye, Mouton.
Niklas-Salminen A. 1997, la lexicologie, Paris Armand Colin.
Picoche J. 1977, Précis de lexicologie française, Paris, Nathan.
Pottier B. 1962a. “Le mot, unité de comportement”, colloque ATALA Le mot pour la Traduction
Automatique et la linguistique appliquée, 8 décembre1962.
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