4 Généralités
constituent le traitement pharmacologique de référence de la schizophrénie et
du trouble délirant. Ils sont également indiqués dans le trouble bipolaire
et le trouble schizo-affectif. Il faut par contre réduire au minimum, en tenant
compte de certaines précautions et pendant une durée limitée, leur utilisation
dans les troubles psychocomportementaux associés aux démences.
Ultérieurement, la commercialisation des antipsychotiques dits de
seconde génération, à partir des années 1990, a permis aux cliniciens
de disposer de molécules mieux tolérées sur le plan neurologique, mettant
ainsi en question l’utilisation pour les désigner du mot neuroleptique , signi-
fi ant littéralement «qui prend le nerf», au profi t d’un recours exclusif au
terme antipsychotique . Les molécules de seconde génération sont, de fait,
des neuroleptiques atypiques, qu’on désigne également par les expressions
antipsychotiques atypiques ou antipsychotiques de seconde génération . C’est
cette dernière appellation que nous privilégierons dans cet ouvrage.
Les antipsychotiques de seconde génération commercialisés en France
en ce début d’année 2015 sont la clozapine (Leponex
® ), l’olanzapine
(Zyprexa
® ), l’amisulpride (Solian
® ), la rispéridone (Risperdal
® ), la palipéri-
done (Xeplion
® , métabolite actif de la rispéridone) l’aripiprazole (Abilify
® ) et
la quétiapine (Xeroquel
® ). L’asénapine (Sycrest
® ), n’a pas reçu d’AMM pour
le traitement de la schizophré nie, mais en a une pour l’épisode maniaque
du trouble bipolaire de typeI de l’adulte. La lurasidone (Latuda
® ) a reçu
l’AMM pour la schizophrénie en 2014 et la ziprasidone (Zeldox
® ) bénéfi cie
d’une autorisation temporaire d’utilisation nominative (ATUn). Les antipsy-
chotiques de seconde génération sont les plus utilisés en pratique courante,
non seulement dans les troubles psychotiques, mais également dans la plu-
part des autres indications cliniques. Ils sont en effet généralement utilisés
en première intention, du fait de leur meilleure tolérance neurologique par
rapport à celle des antipsychotiques de première génération . Alors que les
antipsychotiques de seconde génération ne diffèrent pas signifi cativement
entre eux en termes d’effi cacité, leur profi l d’effets secondaires varie consi-
dérablement d’une molécule à l’autre (en particulier en termes de risque
métabolique et de prise de poids, plus élevé avec les dibenzodiazépines).
Ce livre reprend et élargit le contenu de trois articles des mêmes auteurs récem-
ment parus dans l’EMC-Psychiatrie (Franck et al, 2015). Il envisage successive-
ment les propriétés pharmacologiques, le mode d’action, l’effi cacité, les moda-
lités d’utilisation, les indications et les effets indésirables des antipsychotiques.
Références
Carlsson A , Lindqvist M . Effect of chlorpromazine or haloperidol on formation of
3-methoxytyramine in mouse brain . Acta Pharmacol Toxicol 1963 ; 20 : 140 - 4 .
Delay J , Deniker P , Harl JM . Utilisation en thérapeutique psychiatrique d’une phéno-
thiazine d’action centrale élective (4560RP) . Annales médico-psychologiques
1952 ; 110 ( 2 ) : 112 - 7 .
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