L’approche clinique est donc essentielle pour cerner le
syndrome schizophrénique.
2. Définition et formes cliniques
La schizophrénie est une pathologie de l'adulte jeune
qui touche environ 300 000 personnes en France.
Elle constitue une cause majeure de morbidité et de
mortalité pour les malades, avec un fort retentisse-
ment tant familial que socio-professionnel, et un taux
élevé de suicides (10 %) (25, 53).
Il s’agit d’une psychose chronique regroupant tous les
états mentaux. Elle est caractérisée essentiellement
par la discordance des fonctions psychiques (affec-
tives, intellectuelles et psycho-motrices), avec perte
de l'unité de la personnalité, rupture du contact avec
la réalité, délire et tendance à s'enfermer dans un
monde intérieur (Bleuler, 1911).
2.1. DSM IV
À l'heure actuelle, la définition internationalement
standardisée de la schizophrénie est le DSM-IV
(Diagnostic and Statistical Manual of Mental disorders).
La version française date de 1996 (cf Tableau I). Elle
essaye de s'harmoniser au mieux avec la Classification
Internationale des Maladies (CIM-10) de l'OMS (1).
2.2. Syndromes fondamentaux
La schizophrénie, pathologie multidimensionnelle, se
caractérise par trois syndromes fondamentaux (24, 40) :
- le syndrome "positif", regroupant hallucinations et
idées délirantes, réticence, activation (tension, "nervo-
sité" et fébrilité, maniérisme et attitude, excitation),
hostilité, méfiance et non-coopération,
- le syndrome "négatif" : affect émoussé, apathie,
apragmatisme, anhédonie, anergie,
- le syndrome de désorganisation : troubles formels de
la pensée, affect inapproprié, comportement bizarre.
À cette triade peuvent s'associer d'autres symptômes :
- dépression : 60 % des patients schizophrènes pré-
senterait un épisode dépressif au cours de leur mala-
die (56),
- anxiété, idées et comportements suicidaires.
2.3. Sous-types de schizophrénie
En fonction de la symptomatologie prédominante au
moment de l'évaluation, différents sous-types de schi-
zophrénie sont définis :
- le sous-type paranoïde : existence, d'une préoccu-
pation marquée par des idées délirantes ou des hallu-
cinations fréquentes, au premier plan,
- le sous-type désorganisé : discours et comportement
désorganisé, affect abrasé ou inapproprié, au premier
plan,
- le sous-type catatonique : présence de symptômes
catatoniques prononcés,
- le sous-type indifférencié : tableau clinique compor-
tant des symptômes de phase active prononcés qui ne
répondent pas aux critères du type catatonique, désor-
ganisé ou paranoïde,
- le sous-type résiduel : l'affection est toujours pré-
sente mais les critères des symptômes de la phase
active ne sont plus remplis.
3. Physiopathologie de la schizophrénie
De multiples approches neuro-biologiques et pharma-
cologiques ont été utilisées pour tenter de préciser les
mécanismes fondamentaux de la schizophrénie en rai-
son de la complexité de la pathologie qui fait interve-
nir simultanément plusieurs systèmes de neurotrans-
metteurs cérébraux.
Olanzapine
Dossier du CNHIM 2002, XXIII, 1
Le Point sur
6
Tableau I : Résumé des critères diagnostiques de la schizophrénie, selon le DSM-IV (1)
A – Symptômes caractéristiques de la phase active : présence d'au moins deux des manifestations suivantes,
chacune durant au moins un mois :
(1) idées délirantes, (4) comportement catatonique,
(2) hallucinations, (5) affects émoussés ou inappropriés
(3) discours désorganisé,
NB : un seul symptôme du critère A est requis si les idées délirantes sont bizarres ou si les hallucinations
sont au premier plan.
B – Détérioration du fonctionnement professionnel, social ou personnel.
C – Exclusion d'un trouble de l'humeur (syndrome dépressif majeur ou état maniaque).
D – Durée du trouble d'au moins 6 mois : cette période de 6 mois doit comprendre au moins 1 mois de
symptômes qui répondent au critère A (symptômes de la phase active) et peut comprendre des périodes de
symptômes prodromiques ou résiduels.
E – Exclusion d'une affection médicale générale ou due à une substance.
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