N°2 Septembre 2002 POINTS D’ACTUALITÉ B. George1 – P. Mongiat-Artus2 - J-D Rain 3 1 Unité Douleur. Service d’Anesthésie-Réanimation 2 Service d’Urologie 3 Service de Médecine Nucléaire - Hôpital Saint-Louis a radiothérapie métabolique (r. m.) est une arme thérapeutique récente utilisée comme traitement palliatif antalgique chez les patients cancéreux atteints de métas tases osseuses (m. o.) douloureuses. Elle cons iste à injecter au patient un radio-isotope émetteur β-, à tropisme os seux ou marquant un traceur osseux. Ce radio-isotope se concentre au niveau des métastases osseuses et les irradie de façon sélective. La r. m. est particulièrement indiquée dans le traitement des m. o. d’origine prostatique car celles-ci, ostéocondensantes, captent de façon importante le radionucléide. La première utilisation des radio-isotopes β- dans le traitement antalgique des m. o. a été réalisée avec du Phosphore 32 par Pecher en 1942. Les principaux radioisotopes existant ou en cours d’expérimentation sont le Phosphore 32 (P 32), le Strontium 89 (Sr 89) (Métastron ), le Rhénium 186 (Re 186), le Samarium 153 (Quadramet ). Seuls le Métastron et le Quadramet ont une autorisation de mise sur le marché (A.M.M). Ces produits ont des objectifs uniquement palliatifs : apaiser les douleurs des m. o., retarder l’apparition de nouvelles m. o. douloureuses, éviter certaines complications comme l’hypercalcémie ou les fractures, éviter d’autres traitements à visée antalgique (opiacés, radiothérapie localisée externe, radiothérapie hémi-corporelle) qui, pour certains, sont complexes, coûteux, pas toujours efficaces, contraignants pour le patient et non dénués d’effets secondaires. La prévention des m. o. douloureuses par la r.m. est un objectif optimiste pour l’avenir. L Principe et Indications de l’Irradiation Métabolique I. LES DIFFÉRENTS RADIO-ISOTOPES UTILISABLES Quatre radio-isotopes sont actuellement utilisables par voie intraveineuse pour la r. m. des m. o. douloureuses pour lesquels nous disposons d’études cliniques valables. Le tableau I résume les caractéristiques physiques de ces radio-isotopes. Ils sont importants à connaître car leurs parcours dans les tissus sont différents, leur période physique est différente, ce qui influe sur le délai d’action, la durée d’action et le débit de dose. Certains sont des émetteurs β-, d’autres des émetteurs β- et γ permettant de faire en même temps une scintigraphie osseuse mais posant plus de problèmes sur le plan radio-protection pour le personnel et l’environnement. Le coût des radio-isotopes est élevé, de l’ordre de 1 500 e, ce qui n’est pas sans poser quelques problèmes pour les budgets de service. Ce coût élevé doit toutefois être comparé à celui des médicaments anticancéreux récents et de la radiothérapie hémicorporelle. Le Phosphore 32 (P 32), connu depuis plus de 50 ans, et produit dès 1933 par Frédéric et Irène Joliot-Curie n’a pas l’A.M.M. pour le traitement des m. o. douloureuses. C’est un émetteur β pur. Les m. o. concentrent 2 à 5 fois plus de Phosphore que l’os normal. Avec les doses thérapeutiques habituelles (3,7 MBq / Kg), la m. o. reçoit de 15 à 20 Gy. Le Strontium 89 (Métastron) a reçu 3 l’A.M.M. en 1993 uniquement pour les m.o. douloureuses du cancer de la prostate. Il est présenté en solution pour injection intraveineuse. La dose de Chlorure de Sr 89 est de 150 MBq (4 mCi) pour 4 ml de solution. C’est un émetteur β pur avec un parcours maximum de 6 à 7 mm dans les tissus mous et de 3,2 à 3,5 mm dans l’os [1]. Il est capté préférentiellement par l’os, se concentre surtout au niveau des métastases ostéoblastiques et s’élimine progressivement de l’os sain. La période biologique du Sr 89 est de 14 jours dans l’os normal ; elle est presque indéfinie dans les métastases osseuses. Le Sr 89 est éliminé principalement par le rein. La dose au niveau des métastases osseuses est environ 10 fois supérieure à celle de la moelle [2]. La rétention du Sr 89 dans le corps entier varie avec l’étendue de l’atteinte osseuse passant de 4 % dans les lésions très limitées, à 88% en cas d’envahissement total du squelette. L’excrétion principalement rénale (90 %) est surtout importante durant les 48 premières heures puis diminue beaucoup ensuite. La dose thérapeutique standard du Sr 89 a été fixée à 150 MBq (4 mCi), car l’étude de la courbe effet-dose n’a pas montrée d’amélioration avec de plus fortes doses. La dose délivrée au niveau d’une métastase vertébrale après une injection de 150 MBq varie selon l’importance de la masse tumorale de 9 à 92 Gy [2]. La toxicité hématologique est par contre dosedépendante. Le Samarium 153 (Quadramet ) a reçu, en 1998, l’A.M.M. pour les m.o. N°2 Septembre 2002 Principe et Indications de l’Irradiation Métabolique P OINTS D’ACTUALITÉ Tableau I : Caractéristiques physiques des radio-isotopes utilisés pour la Radiothérapie Métabolique des métas tases osseuses douloureuses P 32 Sr 89 (A.M.M.) Re 186 Sm 153 (A.M.M) Emission β- β- β-, γ (137 Kev) β-, γ (103 Kev) Énergie ß maximum 1,71 Mev 1,46 Mev 1,07 Mev 0,93 Mev 640 Kev 710 Kev 810 Kev Parcours maximum (tissu) 8 mm 5 mm 3 mm Parcours moyen (tissu) 3 mm 3 mm 1 mm 0,83 mm Période physique 14,5 jours 50,5 jours 3,8 jours 1,93 jours Présentation, vecteur Orthophosphate Chlorure H.E.D.P* E.D.T.M.P* 7 mm H.E.D.P* : Hydroxy Ethylène DiPhosphonate. - E.D.T.M.P* : Ethylène Diamine Tétra Méthylène Phosphonic acid. ostéoblastiques douloureuses fixant les biphosphonates marqués au Technétium (Tc-99m ) à la scintigraphie osseuse. Le Sm 153 est un radioisotope artificiel qui émet 3 types de particules β et des photons γ. Sa courte période, de 46,3 heures, explique son débit de dose assez élevé. Le Sm 153 est chelaté à un phosphonate, l’Ethylène-Diamine-TétraMéthylène-Phosphonic-acid (E.D.T.M.P.) pour obtenir un bon tropisme osseux. 50 % de la dose administrée par voie intraveineuse es t retenue dans l’os [4]. Les particules β ont un parcours maximal de 1,7 mm dans les os et de 3,1 mm dans les tissus mous [10]. La dose absorbée par l’os est de 6,8 mGy/MBq, elle est de 1,5 mGy/MBq par la moelle [5]. La dose thérapeutique est de 1 mCi (37 MBq) par kg. L’augmentation de la dose thérapeutique lors des essais cliniques n’a pas été suivie de meilleurs résultats sur les douleurs. Elle a par contre augmenté la toxicité hématologique. Le Rhénium 186 n’a pas encore l’A.M.M. en France. Le Re 186 est un émetteur β et γ. La période, courte, du Re 186 est de 3,8 jours. Le rhénium est complexé avec un vecteur osseux, l’Hydroxy-Ethylène-Di-Phosphonate (H.E.D.P.). La présence d’une émission γ permet d’obtenir une image de la distribution du complexe Re 186 H.E.D.P. et de faire un calcul dosimétrique pour chaque malade. La dose à administrer par injection a été calculée pour apporter au niveau de la tumeur osseuse 2 400 cGy et moins de 200 cGy à la moelle osseuse. Une dose de 35 mCi (1 295 MBq) permet d’atteindre ces objectifs. La dosimétrie individuelle retrouve une dose médullaire moyenne de 118 cGy et une dose tumorale moyenne de 3 533 cGy. Le rapport dos e-tumeur sur moelle est en moyenne de 34/1 [8]. 1. EFFICACITÉ DES RADIO -ISOTOPES Le Phosphore 32 n’a pas l’A.M.M. et les résultats obtenus dans le cancer de la prostate sont difficiles à interpréter car ils sont très anciens (19501952). Le taux de répondeurs dans le cancer de la prostate est de 61%. En cas de réponse favorable plusieurs injections successives peuvent être 4 faites. La réponse antalgique au traitement survient vers le quinzième jour, parfois plus tôt. Sa durée moyenne est de 5 mois. L’A.M.M. du Métastron® repose sur des essais cliniques rigoureux. Le Métastron® est surtout utilisé dans le cancer de la prostate. Les résultats, appréciés 12 semaines après l’injection, portant sur l’intensité et le siège des douleurs, l’humeur, le sommeil et la consommation d’antalgiques retrouvent une amélioration chez 75 % des patients (amélioration très importante ou nette dans 55 % des cas, pas de changement chez 14 % des patients et une aggravation chez 11 %) (7). Notre expérience à l’hôpital saint Louis (6) confirme l’efficacité antalgique de la r. m. avec 66 % de bons résultats, dont 47 % de résultats très satisfaisants. L’amélioration est progressive, débute 10 à 20 jours après l’injection et atteint un plateau vers la sixième semaine. La durée moyenne de réponse est de 4 à 6 mois (6,7). Plus la mass e métastatique osseuse est faible ou modérée, plus l’amélioration est importante. Cette donnée justifie l’utilisation précoce P OINTS D’ACTUALITÉ de la r.m. dès l’échappement hormonal, en cas de douleurs osseuses diffuses, bien avant d’avoir un “superscan” à la scintigraphie osseuse (figure 1). Une deuxième injection (ou plus) de Sr 89 peut être envisagée lors de la réapparition des douleurs et en l’absence de contre-indication. La réponse est sensiblement semblable à celle de la première injection mais avec une moins nette amélioration. L’association de la r. m. à la radiothérapie localisée (RTE) permet un meilleur soulagement des douleurs au niveau des sites initiaux à 3 mois et 6 mois, l’apparition de nouveaux sites douloureux moins fréquents à 3 mois, une consommation d’antalgiques moindre à 3 mois, une période plus longue avant la reprise d’une nouvelle thérapeutique et une meilleure qualité de vie (9). L’efficacité de la r. m. est similaire voire supérieure (moindre fréquence de nouveaux sites douloureux à 3 mois) à celle de la radiothérapie locale ou hémicorporelle. Par ailleurs, sa tolérance digestive est meilleure (10 % d’effets indésirables vs 27 % avec la radiothérapie locale et 43 % avec la radiothérapie hémicorporelle) (3). Le Quadramet a la même efficacité que le Métastron . Cependant, l’effet antalgique s’observe dès la première semaine pour atteindre un plateau à 1 mois et dure environ 2 à 4 mois. La dose optimale est de 1 mCi/kg (37 MBq). La dose moyenne administrée de Rhénium 186 (Re 186) est de 33,5 mCi. L’effet antalgique débute en une semaine et dure 5 à 7 semaines en moyenne, avec un taux de bonne réponse à 80 %. Comme pour le Quadramet ® et le Métastron® les injections peuvent être répétées. Nous n’avons pas l’expérience en France du 186 Re HEDP qui n’a pas l’A.M.M. 2. TOLÉRANCE ET TOXICITÉ DES RADIO- ISOTOPES La principale toxicité de ces traite- Principe et Indications de l’Irradiation Métabolique Figure 1 : Superscan ments est hématologique. Elle est similaire pour le Métastron et le Quadramet. Les cytopénies s ont dose-dépendantes. Elle surviennent vers la 4è , 5è semaine avec le Métastron et vers la 3è semaine avec le Quadra-met. La récupération se produit vers la 6ème, 7è semaine. Le ris que leucémique entraîné par le P 32 se manifeste au bout de 5 à 10 ans alors que la survie des cancers de prostate avec métastases osseuses en échappement hormonal ne dépasse guère deux à trois ans. La baisse la plus nette concerne les plaquettes. Elle est en moyenne de 30 % avec les doses standard de Métastron et de Quadramet. Les leucocytes diminuent également mais de façon moindre (20 %). L’effet sur l’hémoglobine est difficile à juger car il s’agit souvent de patients anémiques au départ, dont la baisse de l’hémoglobine n’est pas significativement différente entre les patients ayant reçu le traitement et ceux ayant 5 N°2 Septembre 2002 reçu le placebo. Il en va différemment pour le P 32, lequel la baisse de l’hémoglobine est nette mais survient tardivement vers le 3è ou le 4è mois. Les toxicités graves de stade 3 et 4 selon la classification de l’OMS sont rares aussi bien pour les plaquettes que pour les leucocytes (de l’ordre de 5 à 7 % de stade 3 et de 1 à 2 % de stade 4). Elles sont surtout observées chez les patients dont les réserves médullaires sont limites au moment de l’injection, soit du fait de la lourdeur des traitements antérieurs (radiothérapie locale, chimiothérapie), soit du fait d’un envahissement médullaire métastatique dans les formes très avancées. Pour ces raisons, il n’est pas indiqué d’utilis er le Métastron ou le Quadramet si les plaquettes sont inférieures à 100 000/mm 3 et/ou si les leucocytes sont inférieurs à 2 000/mm3. En cas de traitements itératifs, les variations des plaquettes et des leucocytes sont semblables à celles qui ont été observées après la première injection. Un intervalle de trois mois doit être respecté entre deux injections. Le traitement ne doit être refait que si l’état hématologique le permet. Les autres réactions non hématologiques sont minimes et rares. Une recrudescence passagère des douleurs s’obs erve chez 10 % des patients (plus fréquente dans notre expérience) vers le 2è , 3è jour. Cette recrudescence douloureuse précoce (Flare response) n’est pas prédictive de l’efficacité comme certains auteurs le suggèrent. Les troubles digestifs (nausées , vomis sements, diarrhée, constipation) sont beaucoup moins fréquents qu’après la radiothérapie. D’autres complications peuvent survenir (compression médullaire, fracture …) mais sont plus le fait de l’évolution de la maladie ou de mauvaise indication de la r. m.. P OINTS D’ACTUALITÉ II. INDICATIONS ET UTILISATION PRATIQUE DE LA RADIOTHÉRAPIE MÉTABOLIQUE ANTALGIQUE La r. m., en urologie, est réservée actuellement essentiellement au traitement palliatif des douleurs des métastas es osseuses de cancer de prostate en échappement hormonal. Les métastases des autres cancers urologiques peuvent en bénéficier mais il n’existe pas d’études ayant validé son efficacité. Les atteintes douloureuses doivent être multiples (au moins deux) ou uniques et, ayant déjà bénéficié de radiothérapie externe localisée (RTE). Elle peut être utilisée d’emblée ou après la première RTE d’une métastase osseuse pour retarder l’apparition de nouveaux sites osseux douloureux. Son utilisation se fera après avoir éliminé les contre-indications que sont l’envahissement médullaire avancé, la thrombopénie inférieure à 100 000 plaquettes, la leucopénie inférieure à 2 000 globules blancs. L’utilisation de chimiothérapie ou de RTE multiple doit être raisonnée en raison de la potentialisation des effets toxiques médullaires. De même, toute suspicion de coagulopathie de consommation doit être écartée avant la r. m. Il faut impérativement éliminer tout risque fracturaire ou de compression médullaire imminent avant la réalisation de la r. m.. En effet, l’effet antalgique n’est pas assez rapide et n’empêchera pas la complication de survenir. L’envahissement osseux mass if (superscan) est une contre-indication (mauvaise réponse antalgique et toxicité plus importante), de même que l’espérance de vie inférieure à 2 mois (Quadramet ) ou à 3 mois (Métastron ). L’insuffisance rénale est une contreindication certaine pour le Métastron comme pour le Quadramet , les deux produits ayant tous deux une élimination rénale, le radio-isotope risque de s’accumuler et donc d’augmenter sa Principe et Indications de l’Irradiation Métabolique toxicité. De plus, lors de fuites urinaires, les risques pour l’environnement et le pers onnel sont augmentés, notamment pour le Quadramet. Il faudra alors prévoir de sonder le patient pendant les six premières heures suivant l’injection pendant lesquelles la presque totalité du produit est éliminée. Les biphosphonates doivent être arrêtés un mois avant l’injection de Quadramet afin de ne pas concurrencer la fixation du produit s ur l’os. L’utilisation du Quadramet nécessite la mise du patient en chambre radio-protégée pendant les six heures qui suivent l’injection. La qualité des résultats dépend étroitement de la prise en charge et de la stratégie de décision thérapeutique multidisciplinaire. L’équipe associe urologue, oncologue médical, radiothérapeute, médecin nucléaire et médecin spécialisé dans le traitement de la douleur. L’utilisation précoce du traitement chez des patients dont l’envahissement osseux n’est pas massif, ayant un Karnofsky correct et un traitement antalgique encore peu important est la garantie d’un bon résul- tat antalgique avec une bonne tolérance, permettant de préserver au mieux la qualité de vie et l’autonomie du patient. Il est donc souhaitable de ne pas considérer le 89 Sr et le 153 Sm comme des traitements de dernier recours à un stade trop avancé de la maladie où il existe déjà une insuffisance médullaire et des risques osseux mécaniques sévères. Tous nos patients à l’hôpital Saint-Louis sont évalués avant la réalisation de la r. m. au sein de l’unité douleur. Cette évaluation porte sur le nombre de localisations osseuses et douloureuses, sur la quantité et la qualité du traitement antalgique, sur l’intensité et la qualité de la douleur par 6 N°2 Septembre 2002 l’utilisation d’outils de mesure quantitatifs comme l’EVA (figure 2), qualitatifs comme le QDSA (figure 3) ou l’utilisation de schéma corporel sur lequel le patient dessine ses localisations douloureuses (figure 4). Le performans status (Karnofsky) est également apprécié. Ces évaluations sont répétées plusieurs fois en fonction de la pharmacocinétique des produits (avant l’injection, à j15, j30, j45 et j90, et ultérieurement). Les produits sont administrés en intraveineux par le médecin nucléaire à l’aide d’une seringue plombée (figure 5). Le Métastron a notre préférence actuellement pour le cancer de la prostate car son émission ß pur ne comporte aucun danger d’irradiation pour le personnel hospitalier et pour la famille, et que la durée de l’effet antalgique est plus prolongée. Les av antages du Quadramet résident dans la rapidité de l’effet antalgique, la possibilité de modulation de la dose par rapport au poids et la possibilité de réaliser une scintigraphie osseuse. L’indication de la r.m. devrait être beaucoup plus précoce qu’elle ne l’est actuellement. Il faudrait y recourir avant que l’EVA ne soit trop élevée ou que les doses d’antalgiques ne soient trop élevées. C’est dès l’apparition de douleur au niveau d’une métastase osseuse que le traitement a le plus de chance d’être efficace. On peut même suggérer l’utilisation de la r.m. dès que l’échappement hormonal est constaté avec apparition de lésions osseuses scintigraphiques, sans attendre la survenue des douleurs. La r. m. pourrait peut être, à ce stade, retarder beaucoup leur apparition P OINTS D’ACTUALITÉ N°2 Septembre 2002 Principe et Indications de l’Irradiation Métabolique Figure 2 : EVA (Echelle Visuelle Analogique) Figure 3 : QDSA (Questionnaire Douleur Saint-Antoine) Figure 4 : Schéma corporel dessiné avant l’in jection de Métastron et à j45 de l’injection Figure 5 : Seringue plombée 7 P OINTS D’ACTUALITÉ B IBLIOGRAPHIE 1. Report of the Task Group on Reference. In: Man, ed. International Commi ssio n on Radio log ical Protecti on; Oxfo rd: Pergamon Press; 1975. p. 71 et 97. 2. Blake GM, Zivanovic MA, McEwan AJ, Ackery DM. Sr 89 therapy-Strontium kinetics in disseminated carcinoma of the prostate. Eur J Nucl Med 1986; 12: 447-54. 3. Bol ger JJ, Dear naley DP, Ki rk D, Lewington VJ, Mason MD, Quilty PM, et al. 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Olney, Maryland: Nucleon Lectern Associates Inc.; 1984. Ce qu’il faut RETENIR L’indication principale de la r. m. est le traitement antalgique palliatif des métastases osseuses douloureuses de cancer de la prostate en échappement hormonal. Seuls le Métastron et le Quadramet ont l’AMM L’indication du traitement doit se faire précocement dès l’échappement hormonal en cas de m. o. douloureuses pour obtenir une meilleure efficacité et une moindre toxicité Les contre-indications à respecter sont la thrombopénie (100 000 plaquettes), la leucopénie (2000 GB), l’insuffisance rénale, le superscan à la scintigraphie osseuse, l’envahissement médullaire massif et, pour le Quadramet, l’absence de chambre radio-protégée dans les six premières heures L’efficacité débute à 8 ou 15 jours, a un plateau à 30 ou 45 jours et dure entre 2 à 6 mois selon les produits On peut renouveler les injections si les douleurs réapparaissent en fonction de la numération formule sanguine et de l’état d’avancement de la maladie La prise en charge doit être multidisciplinaire 8