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4.1. Une condition nécessaire d’optimalité géométrique 139
Définitions 4.1 (cône tangent) Soient X⊂Eet x∈E. On dit que le vecteur
d∈Eest tangent àXen x(au sens de Bouligand [76 ; 1932]) s’il existe une suite
{dk} ⊂ Eet une suite {tk} ⊂ R++ telles que
dk→d, tk↓0, x +tkdk∈X. (4.3)
On note TxXl’ensemble des vecteurs tangents à Xen xet on l’appelle le cône
tangent (pour le distinguer d’autres notions de cône tangent, on l’appelle parfois le
cône contingent). 2
La définition précédente a une interprétation géométrique simple : pour que la
direction dsoit tangente à Xen x, il faut qu’elle soit limite de directions dk, telles
que x+R++dkrencontre Xen un point qui se rapproche de xlorsque k→ ∞. Le
passage à la limite est essentiel, sous peine d’appauvrir radicalement TxXet de le
rendre ainsi inutilisable. Il ne suffirait pas en effet de prendre comme cône tangent,
ce que l’on nomme le cône radial en x
Tr
xX:= {d∈E:x+td ∈Xpour tout t > 0petit}.(4.4)
Par exemple, si X={x∈R2:x2
16x262x2
1}et x= 0,Tr
xX=∅, alors que
TxX=R× {0}. Le cône tangent diffère donc en général de Tr
xXou de l’adhérence
de celui-ci. Il en sera aussi souvent ainsi lorsque Xest défini par des égalités non
linéaires. Toutefois (voir l’exercice 4.2)
Xest convexe =⇒TxX=Tr
xX.
On verra aussi que si Xest donné par des contraintes fonctionnelles d’égalité et
d’inégalité et si des conditions de qualification des contraintes sont vérifiées, le cône
tangent se calcule aisément en utilisant les gradients des contraintes fonctionnelles
actives en x(voir la section 4.4.2).
La définition 4.1 d’une direction tangente est facile à interpréter, mais elle n’est
pas la plus opérationnelle. Il s’avérera plus utile de faire jouer le rôle principal à la
suite {xk}, où xk=x+tkdk, plutôt qu’à la suite {dk}. Il revient en fait au même de
dire que d∈TxXsi, et seulement si, il existe des suites {xk} ⊂ Eet {tk} ⊂ Rtelles
que
{xk} ⊂ X, tk↓0et xk−x
tk→d. (4.5)
Forcément, xk→x. Voici un premier exemple d’utilisation de cette définition équiv-
alente.
Proposition 4.2 TxXest un cône fermé.
Démonstration. Soit {dk} ⊂ TxX, avec dk→d. Il faut montrer que d∈TxX.
Pour tout k>1, il existe une suite {xk,j }j⊂Xet une suite {tk,j }j↓0telles que
(xk,j −x)/tk,j →dklorsque j→ ∞. On construit à présent des suites par le procédé
diagonal. Pour tout i>1, on détermine d’abord kitel que kdki−dk61
iet ensuite ji
tel que k(xki,ji−x)/tki,ji−dkik61
iet tki,ji61
i. Clairement {xki,ji}i⊂X,tki,ji↓0
et (xki,ji−x)/tki,ji→dlorsque i→ ∞, si bien que d∈TxX.2