L`association d`une antalgie contrôlée par le - chu

L'association
d'une
antalgie
contrôlée
par
le
patient
et
d'un
traitement
antidépresseur
est
efcace
chez
les
patients
dépressifs
souffrant
de
douleurs
musculosquelettiques
chroniques
§
&Kroenke
K,
Bair
MJ,
Damush
TM,
Wu
J,
Hoke
S,
Sutherland
J,
Tu
W.
Optimized
antidepressant
therapy
and
pain
self-
management
in
primary
care
patients
with
depression
and
musculoskeletal
pain:
a
randomized
controlled
trial.
JAMA
2009;301:20992100.
Question
L'association
d'une
antalgie
contrôlée
par
le
patient
et
d'un
traitement
anti-
dépresseur
peut-elle
permettre
une
amélioration
des
deux
symptômes,
la
douleur
et
la
dépression,
chez
les
patients
dépressifs
souffrant
de
dou-
leurs
musculosquelettiques
?
Lieu
d'étude
Six
centres
de
soins
primaires
et
cinq
centres
de
consultations
externes
aux
États-Unis.
Participants
Les
critères
d'inclusion
étaient
une
his-
toire
de
douleurs
(lombalgie,
coxalgie,
gonalgie)
chroniques
(au
moins
trois
mois
malgré
un
traitement
antalgique
pharmacologique)
et
des
symptômes
dépressifs
modérés
à
sévères.
La
prise
d'un
traitement
antidépresseur
n'était
pas
acceptée.
Les
critères
d'exclusion
étaient
une
psychose
grave
et
une
demande
d'indemnisation
pour
handi-
cap
à
la
douleur.
La
randomisation
de
250
participants
a
créé
deux
groupes
:
le
groupe
intervention
(n
=
123)
et
le
groupe
témoin
(n
=
127).
Interventions
Un
protocole
de
soins
par
étapes
pour
troubles
d'affect
et
douleurs
musculo-
squelettiques,
le
Stepped
Care
for
Affec-
tive
Disorders
and
Musculoskeletal
Pain
(SCAMP),
était
réalisé
dans
le
groupe
intervention.
Au
cours
des
trois
pre-
miers
mois
(étape
1),
un
algorithme
d'optimisation
du
traitement
anti-
dépresseur
était
appliqué
avec
une
augmentation
de
la
dose
à
trois
semai-
nes
si
besoin
et
un
changement
de
molécule
à
six
semaines
en
cas
de
non-amélioration.
La
deuxième
étape
de
trois
mois
consistait
en
des
séances
d'auto-évaluation
de
la
douleur.
Ani-
mées
tous
les
20
jours
par
une
inr-
mière
spécialisée
dans
le
traitement
des
douleurs,
ces
séances
suivaient
le
modèle
d'antalgie
contrôlée
par
le
patient
de
Stanford
les
participants
apprennent
à
modier
leurs
comporte-
ments
grâce
aux
schémas
de
compor-
tement
et
aux
techniques
de
résolution
des
problèmes.
Au
cours
des
six
mois
suivants
(étape
3),
l'inrmière
télépho-
nait
au
participant
an
d'évaluer
les
symptômes
et
l'observance
et
de
modi-
er
le
traitement
si
nécessaire.
Les
patients
du
groupe
témoin
étaient
infor-
més
que
leurs
symptômes
étaient
ceux
de
la
dépression
et
qu'une
consultation
spécialisée
serait
utile
;
sans
aucune
autre
intervention
sauf
en
cas
d'urgence
psychiatrique.
Évaluation
Le
critère
principal
d'évaluation
était
l'amélioration
associée
des
deux
symp-
tômes,
la
douleur
et
la
dépression.
La
check-list
symptomatologique
de
Hop-
kins
(20
items)
était
utilisée
pour
l'éva-
luation
de
la
dépression
et
l'inventaire
Brief
Pain
Inventory
(BPI)
pour
l'évalua-
tion
de
la
douleur.
Résultats
Une
évaluation
nale
était
disponible
pour
205
participants
(82
%).
À
12
mois,
26
%
du
groupe
intervention
montraient
une
amélioration
associée
des
deux
symptômes
(la
dépression
et
la
douleur)
comparés
à
8
%
dans
le
groupe
témoin
(RR
3,3
[IC95
;
1,8
5,4]).
En
regardant
uniquement
les
symptômes
de
dépression,
les
résultats
montraient
une
réduction
de
50
%
ou
plus
par
rapport
à
l'état
initial
chez
37
%
des
patients
du
groupe
interven-
tion
comparés
à
16
%
chez
les
patients
du
groupe
témoin
(RR
2,3
[1,53,2]).
La
probabilité
d'une
réduction
de
30
%
ou
plus
de
la
douleur
était
plus
grande
dans
le
groupe
intervention
(41
%)
que
dans
le
groupe
témoin
(17
%)
(RR
2,4
[1,6
3,2]).
Conclusion
L'association
d'une
antalgie
contrôlée
par
le
patient
et
d'un
traitement
anti-
dépresseur
permet
une
amélioration
considérable
des
symptômes
dépressifs
ainsi
qu'une
réduction
modérée
de
l'intensité
de
la
douleur
et
du
handicap
lié
à
la
douleur.
Mark
Elkins
Commentaire
On
estime
à
six
millions
le
nombre
d'Aus-
traliens
qui
souffrent
de
troubles
muscu-
losquelettiques
:
lombalgies,
gonalgies,
coxalgies
[1].
L'estimation
est
le
double
pour
les
détresses
psychologiques
au
moins
minimales,
les
plus
fréquentes
étant
les
troubles
d'humeur
comme
la
dépression
[1].
Les
symptômes
de
dou-
leur
musculosquelettique
et
de
dépres-
sion
coexistent
fréquemment
chez
le
même
patient
et
ont
un
impact
important
en
termes
d'état
général,
de
handicap
et
de
quali
de
vie
[2].
Pour
le
médecin
§
Nous
reprenons
les
analyses
copubliées
dans
l'AJP
et
dans
les
revues
Fysiotherapeuten
(journal
norvégien
de
kinésithérapie)
ou
Nederlands
Tijdschrift
voor
Fysiotherapie
(journal
néerlandais
de
kinésithérapie).
Traduit
de
l'anglais
par
M.
Gérald
Pope,
Elsevier
Masson,
France.
Cette
analyse
critique
est
produite
par
l'Australian
Journal
of
Physiotherapy
(AJP).
Elle
est
copubliée
dans
l'AJP
et
Kinésithérapie,
la
revue.
Kinesither
Rev
2013;13(133):45
Actualités
/
Analyse
critique
4
http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.10.004
traitant,
soigner
les
patients
présentant
cette
symptomatologie
double
est
un
véritable
dont
les
traitements
dispo-
nibles
ne
représentent
pas
toujours
un
bénéce
réel
pour
les
patients.
Cette
étude
clinique
répond
utilement
à
cette
question
importante.
Les
auteurs
ont
examiné
les
résultats
à
long
terme
d'un
traitement
associant
une
approche
pharmacologique
et
des
interventions
comportementales
chez
les
patients
présentant
des
douleurs
musculosque-
lettiques
et
un
état
dépressif.
L'évalua-
tion
des
effets
synergétiques
de
ces
deux
traitements
est
une
innovation
et
la
méthodologie
utilisée
(protocole,
réa-
lisation,
analyse)
est
robuste.
L'analyse
des
résultats
montre
qu'un
traitement
antidépresseur
optimisé
suivi
d'un
programme
d'antalgie
contrôlée
par
le
patient
permet
une
réduction
considéra-
ble
de
la
sévérité
de
la
dépression.
En
plus,
l'intervention
combinée
permet
une
réduction
cliniquement
signicative
de
la
douleur
à
un
niveau
particulièrement
parlant
dans
ce
groupe
de
patients
souf-
frant
de
douleurs
chroniques
parfois
depuis
20
ans.
Le
programme
SCAMP
est
un
proto-
cole
nord-américain
dont
la
mise
en
œuvre
demande
une
inrmière
cadre
et
un
médecin
spécialisé
dans
le
trai-
tement
de
la
dépression.
Un
nouvel
essai
serait
utile
pour
évaluer
ce
pro-
gramme
de
soins
interdisciplinaires
en
Australie
les
kinésithérapeutes
ayant
une
compétence
en
soins
cogni-
tivo-comportementaux
jouent
un
rôle
prédominant.
Si
les
résultats
montrent
une
efcacité
équivalente
dans
le
contexte
australien,
l'utilisation
de
ce
programme
de
traitement
des
sympto-
matologies
doubles
douleurs
muscu-
losquelettiques-dépression
pourrait
réduire
la
charge
de
travail
des
méde-
cins
traitants
et
améliorer
à
long
terme
le
bien-être
des
patients.
[1]
ABS.
National
Health
Survey:
summary
of
results
200405.
ABS
cat.
N
o
4390.0.
Canberra:
Australian
Bureau
of
Statistics;
2006.
[2]
Bair
MJ,
et
al.
Arch
Intern
Med
2003;163:
2433445.
Julia
Hush
Université
de
Sydney
Kinesither
Rev
2013;13(133):45Actualités
/
Analyse
critique
5
1 / 2 100%

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