quent, prise en charge qui diffère selon
les lésions en cause.
CONJONCTIVITES
CONJONCTIVITES ALLERGIQUES
L’été est volontiers la saison des aller-
gies en raison de la grande concentra-
tion en pollens et de leur grande varié-
té. Certains enfants ne vont développer
une allergie que pendant les vacances,
car ils sont alors en contact avec des vé-
gétaux inhabituels pour eux. Ces aller-
gies peuvent avoir une traduction ocu-
laire. Le tableau est extrêmement va-
riable, allant d’un simple larmoiement
sans sécrétion associé à une rougeur
conjonctivale minime à une forme in-
tense associant en plus du larmoiement,
un chémosis et une kératite.
L’existence de signes allergiques de la
sphère ORL (rhume des foins, éternue-
ment, écoulement nasal, etc.) renforce
le diagnostic. Néanmoins, il faut tou-
jours craindre la présence un corps
étranger conjonctival si les signes ne
s’amendent pas avec le traitement.
Celui-ci doit associer un traitement par
voie générale en plus d’un traitement lo-
cal. Les traitements locaux reposent en
premier lieu sur le lavage oculaire. Celui-
ci, réalisé à l’aide de mono-dosettes sté-
riles de collyre mouillant, permet d’éli-
miner un grand nombre de polluants et
de poussières. Il faut y associer un colly-
re anti-allergique, dont l’effet sur les ma-
nifestations cliniques est le plus souvent
très rapide. Ce traitement doit être main-
tenu pendant toute la période de pollini-
sation, éventuellement en cures disconti-
nues (20 jours par mois). Il faut, dans la
mesure du possible, éviter les traite-
ments topiques par corticoïdes. Ceux-ci
peuvent néanmoins trouver leur place
dans la prise en charge de certaines
formes graves avec atteinte cornéenne.
CONJONCTIVITES BACTÉRIENNES
ET VIRALES
Elles n’ont pas réellement de particula-
rité. Néanmoins, les kérato-conjoncti-
vites à poxvirus sont plus fréquentes au
printemps et en été, et elles se trans-
mettent volontiers dans les piscines.
Leurs signes cliniques sont générale-
ment très intenses, avec une hyperhé-
mie conjonctivale importante et un lar-
moiement qui en fait toute la contagio-
sité. En cas de kératite associée, le pa-
tient présente une photophobie et une
gêne visuelle. Ces conjonctivites virales
sont souvent traînantes, durant une
quinzaine de jours, alors que celles
d’origine bactérienne évoluent favora-
blement en une huitaine de jour. La pré-
sentation des conjonctivites bacté-
riennes est différente, avec des sécré-
tions abondantes agglutinant les cils.
Les conjonctivites infectieuses simples,
sans kératite associée, peuvent être trai-
tées par le pédiatre. Le lavage oculaire,
deux à trois fois par jour, est un temps
essentiel dans le traitement de toutes les
conjonctivites infectieuses. Il doit être
associé à un traitement par collyre anti-
septique dans les formes bactériennes
avec des sécrétions importantes. Les col-
lyres antibiotiques vrais sont à réserver
aux formes graves, sur des terrains par-
ticuliers. En cas de signes de kératite, il
est préférable de conseiller de prendre
un avis ophtalmologique.
KÉRATITES
Nous ne ferons que citer sans les déve-
lopper les kératites traumatiques, car
elles font partie des petits tracas de la
période des vacances sans en être spéci-
fiques. Si elles surviennent après un
traumatisme vrai, il faut prendre l’avis
d’un ophtalmologiste pour éliminer des
lésions traumatiques du globe lui-mê-
me. Si elles sont secondaires à la pré-
sence d’un petit corps étranger (pous-
sière, sable…), un simple rinçage ocu-
laire peut permettre de l’éliminer : la
prescription de collyres mouillants et
antiseptiques est suffisante. Mais si le
corps étranger ne se détache pas de la
cornée ou de la conjonctive tarsale, on
consultera un ophtalmologiste ; de mê-
me si les signes fonctionnels de kératite
(douleurs, photophobie, gêne visuelle)
persistent, car, normalement, l’épithé-
lium cornéen se répare rapidement.
Kératite par végétaux.
La sève de certains
végétaux est particulièrement toxique
pour la cornée. Autant les kératites dues
à des corps étrangers cèdent rapide-
ment après que ceux-ci soient enlevés,
autant les kératites liées aux végétaux
sont chroniques et nécessitent un traite-
ment prolongé, lequel associe un colly-
re antibiotique à un collyre cicatrisant
de cornée et/ou un collyre mouillant.
Kératites par poils de chenille.
Certaines
chenilles possèdent un système de dé-
fense très efficace constitué de poils ur-
ticariants qu’elles projettent dans l’at-
mosphère. Tel est le cas de la chenille
processionnaire du pin, qui se rencontre
dans le sud de la France. Mais de nom-
breuses autres espèces de chenilles dis-
posent de ce moyen de protection.
Lorsqu’ils entrent en contact avec la
peau, ces poils provoquent un prurit im-
portant associé à une hyperhémie loca-
lisée. Mais ces poils peuvent aussi péné-
trer dans la conjonctive et surtout dans
la cornée, où ils s’incrustent. Ils sont
alors difficiles à extraire, car ils ont une
forme semblable à celle d’un harpon.
Ces poils sont responsables d’une in-
flammation oculaire plus ou moins sé-
vère, parfois très intense, qui associe
une hyperhémie conjonctivale, une
photophobie et, dans certains cas, une
vive douleur oculaire. Le devenir de ces
poils intracornéens est variable et justi-
fie une surveillance ophtalmologique.
Généralement, ils vont progressivement
et spontanément se détacher de la cor-
née en ne laissant aucune cicatrice vi-
sible. Mais ils peuvent aussi rester dans
le stroma cornéen alors que l’inflamma-
tion oculaire diminue. Enfin, dans des
cas rares mais graves, les poils vont pro-
gresser en chambre antérieure où ils se-
ront responsables d’uvéites chroniques,
de nodules iriens, de cataracte, d’hyali-
te ou de choriorétinite.
Le diagnostic repose sur la notion de
contact avec ces chenilles, parfois au
cours d’une simple promenade en forêt
ou dans des lieux à risque, et sur l’exa-
men à la lampe à fente. Le traitement
est difficile et ne peut être réalisé que
par l’ophtalmologiste. Il est illusoire de
vouloir « épiler » les cornées en raison
de la très petite taille de ces poils et de
leur nombre. Par contre, un lavage ré-
Médecine
& enfance
juin 2007
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