VII. Autres causes d’œil rouge :
1. hémorragie sous-conjonctivale spontanée : rougeur conjonctivale localisée, en nappe ; régresse
spontanément en quelques semaines ; traitement facultatif par un collyre type Angiophtal®.
2. glaucome aigu par fermeture de l’angle : affection très rare contrairement au glaucome chronique :
¾ signes fonctionnels : baisse de vision brutale, très importante, accompagnée de douleurs très
profondes, irradiant dans le territoire du trijumeau, souvent associées à des nausées et/ou des
vomissements
¾ examen :
o diminution diffuse de la transparence de la cornée, due à l’œdème cornéen secondaire à
l’hypertonie oculaire,
o pupille en mydriase aréflectique,
o globe oculaire « dur » à la palpation bidigitale à travers la paupière supérieure.
¾ traitement en urgence :
o collyre myotique (Pilocarpine®)
o injection intraveineuse de Diamox®
VIII. Reconnaître et traiter un chalazion
¾ le chalazion est un granulome inflammatoire développé dans le tarse palpébral par occlusion du canal
d’évacuation d’une glande intrapalpébrale (glande de Meibomius).
¾ il se présente comme une tuméfaction bien limitée, visible sur la face antérieure de la paupière e/ou
sur la conjonctive palpébrale, situé à distance du bord libre de la paupière.
¾ son traitement repose sur la corticothérapie ; c’est le seul cas où le médecin généraliste est en droit de
prescrire une corticothérapie locale, après avoir vérifié la transparence normale de la cornée ; on
prescrit une pommade antibiotique + corticoïde type Sterdex® ou Maxidrol® pommade, par exemple
Sterdex® trois fois par jour pendant deux semaines. En cas d’échec du traitement, le seul traitement
est alors une excision chirugicale en milieu spécialisé.
¾ l’orgelet réalise un tableau voisin mais est beaucoup plus rare ; il s’agit d’une infection d’un follicule
pileux du bord libre de la paupière ; contrairement au chalazion, il siège sur le bord libre lui-même au
niveau duquel sourd un peu de pus, spontanément ou à la presssion. Le traitement repose sur
l’ablation du cil et la prescription d’une pommade antibiotique type Gentamycine®.
IX. Prendre en charge un traumatisme :
¾ l’ « ophtalmie des neiges » et le « coup d’arc » ont une symptomatologie bruyante par
l’intensité des douleurs ; ils correspondent à une kératite ponctuée superficielle secondaire au
phototraumatisme ; ils guérissent en 48 heures mais nécessitent un traitement associant :
pommade antibiotique, à la fois à visée antalgique et pour prévenir une surinfection
bactérienne,
pansement occlusif, au moins sur l’œil le plus douloureux,
antalgiques par voie générale.
¾ l’ulcération traumatique (coup d’ongle, branche d’arbre) est facilement reconnue par le
contexte et par sa visualisation après instillation de fluorescéine (et au besoin d’une goutte de
collyre anesthésique). On peut prescrire un traitement cicatrisant type vitamine B12®, d’efficacité
très discutée, mais il faut surtout prescrire un traitement antibiotique pour prévenir une
surinfection bactérienne (par ex. Gentamycine® collyre x 3 et Gentamycine® pommade au
coucher pendant cinq jours) ; un pansement occlusif n’est pas nécessaire, sauf en cas de
douleurs importantes.
Toujour penser à une plaie du globe oculaire (cornéenne et/ou sclérale) devant un traumatisme plus important
avec des signes du segment antérieur et/ou une hémorragie sous-conjonctivale : en particulier, devant une
hémorragie sous-conjonctivale traumatique d’allure banale peut se cacher une plaie sclérale : examen
spécialisé en urgence.
X. Traiter un corps étranger superficiel : grain de meule chez les sujets ne portant pas de protection ; le corps
étranger peut être visible sur la cornée, la conjonctive bulbaire ou palpébrale ; il peut être nécessaire de
retourner la paupière supérieure pour le mettre en évidence.
¾ les corps étrangers conjonctivaux et palpébraux peuvent êre retirés très facilement, après instillation
d’un collyre anesthésique, par exemple avec un coton-tige.
¾ les corps étrangers cornéens, s’ils ne datent pas de plus de 48 heures, peuvent être enlevés eux
aussi après instillation d’un collyre anesthésique à l’aide d’une aiguille ou du coin d’une feuille de
papier repliée.
¾ on prescrit de la même façon que précédemment une antibiothérapie locale pendant cinq jours.
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