Anesth. et défibrillateur

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DEFIBRILLATEUR ET ANESTHESIE
Dr Karine Nubret-Le Coniat
SAR II CCV Pr Ouattara
Hôpital du Haut-Lévêque
DEFIBRILLATEUR IMPLANTABLE
1947 Première défibrillation de
l’histoire
Par le Dr BECK (défibrillation peropératoire lors d’une chirurgie
thoracique avec du courant alternatif
110V)
DEFIBRILLATEUR IMPLANTABLE
Au début des années 50: premier modèles utilisés
couramment lors de chirurgies thoraciques ou
cardiaques
Quelques années plus tard le premier modèle
utilisable par voie externe est développé
DEFIBRILLATEUR IMPLANTABLE
1960 Premier défibrillateur utilisant un
condensateur ( plus besoin de
source de courant)
1970 Premier DAImplantable mis au
point sur le chien
1980 Premier défibrillateur
automatique externe
La même année implantation du
premier DAI chez l’homme
DEFIBRILLATEUR IMPLANTABLE
Depuis les DAI sont aussi des PM DDDR, ils sont dotées de fonction anti
tachychardie, anti FA et resynchronisation ventriculaire(pour certains)
DEFIBRILLATEUR IMPLANTABLE
• Objectif = éviter la mort subite secondaire à des troubles graves du
rythme ventriculaire (TV ou FV)
• Traitement de l’arythmie= choc électrique externe dont l’efficacité et le
succès sont tributaires de la rapidité d’exécution d’où l’idée des DAI
• Depuis 1980, plusieurs génération de DAI avec de nombreuses fonctions
– DAI de 1 ère G: simple défibrillateur
– DAI de 2 e G: Défibrillation + cardioversion (= chocs de basse énergie de 1 à 10J pour
traiter les TV sans recourir aux chocs de défibrillation de plus haute énergie de 25 à 35 J
– DAI de 3 e G: Défibrillation + cardioversion +PM avec une fonction ant-ibradycardie et
une fonction anti-tachycardie + fonction Holter + télémétrie
DEFIBRILLATEUR IMPLANTABLE
• Exemple de SAT ou overdrive
Ces techniques ne sont pas efficaces à 100% et peuvent elles même induire des
tachycardie
PROGRAMMATION DU DAI
Lettre I
Lettre II
Lettre III
Lettre IV
Cavité défibrillée
Fonction
antitachycardie
Moyen de détection
de la tachycardie
Fonction
antibradycardie =
PM
O = aucune
O = aucune
E = ECG
O = aucune
A = oreillette
A = oreillette
H=
hémodynamique
A = oreillette
V = ventricule
V = ventricule
V = ventricule
D = oreillette et
ventricule
D = oreillette et
ventricule
D = oreillette et
ventricule
FONCTIONNEMENT
• Le DAI mesure en permanence l’espace RR si le tracé est interprété
comme une tachycardie le DI débute une stimulation antitachycardie
(moins de consommation d’énergie et mieux tolérée ) ou un choc
• Le système peut être pris à défaut : 10% des chocs sont délivrés sur des
rythmes non choquables
FONCTIONNEMENT
• La plupart des DI voient leurs fonctions anti tachycardie suspendues (plus
de détection) lorsque l’on applique un aimant sur le boitier
• Là encore de multiples exceptions…
• Par contre l’aimant n’a pas d’effet sur les fonctions anti bradycardie
DEFIBRILLATEUR IMPLANTABLE
• La miniaturisation permet la pose sous simple sédation avec des
éléctrodes endocavitaires
•
Leur durée de vie avoisine les 5à 7 ans (en fonction de la fréquence des
troubles du rythme)
• Derniers modèles possèdent une mémoire interne qui enregistre tous les
troubles du rythmes sur plusieurs semaines
• En 2006 1.1/1000 français en était porteur
• Suivi cardiologique et vérification de la pile tous les 3 à 6 mois et après
chaque choc électrique
DEFIBRILLATEUR IMPLANTABLE
DI aisément différencié d’un PM sur une RxT: on note la présence d’une
électrode destinée aux chocs électriques dans le VD
INDICATIONS
• Patients ayant présentés des TV ou FV (nette baisse de la mortalité
contrairement aux anti arythmiques)
• Insuffisance cardiaque ischémique avec FEVG<30%
• Toutes cardiopathie avec FEVG<35% (étude SCD-HeFT)
• CMH
• Patient en attente de transplantation
• Syndrome du QT long
• DAVDt
• Syndrome de brugada
EVALUATION PRE-IMPLANTATOIRE
• Nature de la cardiopathie sous-jacente: ischemique, valvulaire,
cardiomyopathie…
• FEVG!!!
• Comorbidité: EFR si BPCO ou si fibrose pulmonaire secondaire à
l’amiodarone
• Traitement anti-arythmique: nature, efficacité, tolérance.
• Eviter toute modification du seuil de défibrillation par l’introduction de
nouveau médicament
• Biologie: correction de toute hypokaliémie!!!
ANESTHESIE PER-IMPLANTATION
• Simplicité de la procédure endocavitaire:
– Monitorage : scope, PNI, SpO2
– 2 VVP de bon calibre
• Sédation sous AIVOC associée à une anesthésie locale pour la loge
• Injection des agents anesthésiques du coté opposé de l’abord sous clavier
• Approfondissement lors de la détermination du seuil de défibrillation =
induction d’épisodes de FV afin de rechercher l’énergie optimale qui
permet de défibriller le cœur.
• Défibrillateur externe présent en salle ainsi qsue des agents inotropes
• Si défaut d’analgésie ou si trouble ionique: risque de variation du rythme
cardiaque pouvant leurrer le DAI.
PERIODE POST-IMPLANTATION
• Possibilité d’exacerbation des arythmies pouvant provoquer des chocs
inappropriés:
– DAI désactivé les 48 premières heures
– Surveillance en soins intensifs
• Importance de l’analgésie et de l’équilibre ionique.
ANESTHESIE DU PATIENT
PORTEUR D’UN DAI
EVALUATION PRE-OPERATOIRE
• Bilan de la cardiopathie
• Eléments importants
– Type de DAI, lieu d’implantation
– Avis de l’électrophysiologiste souhaitable
• Rechercher des signes de dysfonctionnement
– Malaise, syncope
– Augmentation de la fréquence des décharges
• RP:
– Intégrité des sondes et du boitiers
• Traitements médical
• Biologie
ANESTHESIE ET MONITORAGE
• Adaptés à la nature de l’acte chirurgical
– Si mineur: scope, oxymétrie de pouls et PNI
– Si majeurs: cathéter radial; VVC, Swan-Ganz non recommandée
• Éviter les situations favorisants la survenue d’arythmie:
–
–
–
–
–
Hypoxie, hypercapnie
Hypothermie
Hypo hyperkaliémie
Hypocalcémie
Hyperactivité sympathique
• Défibrillateur externe, aimant
• Antibioprophilaxie s’apparentant à celle recommandée pour la prévention
des endocardites mais absence d’ études prospectives
DEFIBRILLATEUR IMPLANTABLE
PREOPERATOIRE
• Désactivation des fonctions antitachycardies dans toutes les chirurgies
nécessitant un bistouri monopolaire voire bipolaire
• De plus dans tous les autres cas il semble nécessaire de mettre en place
un aimant afin d’éviter un choc électrique intempestif (neurochir, chir
ophtalmo…), de même lors de la mise en place d’une VVC !
• Dans tous les cas ne pas mettre en place un aimant avant de connaitre le
type de DAI
DEFIBRILLATEUR IMPLANTABLE
PEROPERATOIRE
• Les mêmes mesures qu’en présence d’un PM sont à prendre
• Un défibrillateur doit être prêt en permanence avec des électrodes de
défibrillations mise en place dès la désactivation du DI (le trajet du
courant entre ces électrodes ne devant pas croiser le boitier du DI
DEFIBRILLATEUR IMPLANTABLE
POSTOPERATOIRE
• De même le dispositif devra être reprogrammé et vérifié (seuils+++) par
un cardiologue dès la fin de l’intervention
PM / DAI et IRM
• Jusqu’à présent l’existence d’un PM ou d’un DAI était une contre
indication à l’IRM (la totalité des constructeurs contre indiquent l’IRM)
• Depuis plusieurs années la littérature s’enrichit
• Un patient porteur porteur d’un DAI a entre 50 et 75% de chance de
devoir passer un jour une IRM
• Ces risques ne sont pas une vue de l’esprit: plusieurs dizaines de cas de
décés recensés mais dans les années 80 et début des années 90, très peu
de cas n’ont été documentés et depuis 10ans aucun cas de décés imputable
à une interaction IRM / DAI ou PM
• Les études animales et in silico mettant en évidence des interactions ont
été menées il y a 20 ans avec du matériel aujourd’hui dépassé
• Dans les années 90 : nombreuses petites séries ne décrivant que des effet
adverses mineurs
Sauf:
7 Pm/8 passent à 300 BPM durant IRM
Etudes récentes sur du matériel « moderne » 1995-2008
Aucune perturbation des PM réglés en VOO ou DOO
en cas de réglage type VVI / DDD inhibition des PM ou passage des PM en
fréquence maximale autorisés (110bpm le + svt) car les impulsions de
radiofréquence sont interprétées comme une tachycardie
Pas de réchauffement important des électrodes par courants induits in vivo
(refroidissement liquide par le sang!) mais pouvant s’élever de 15°c in
silico
Pas de dommage tissulaire (peu d’élevation de la troponine post IRM)
Peu de modification des seuils de stimulation
Les forces exercées sont de l’ordre de 6newtons maximum (gravité 9.81N/kg)
Mais prés de 6% des PM vont faire un « reset » risque de partir en mode
« par défaut » VVI ou modifications des seuils=> peut être dangereux!
Pour les DAI, les séries de patients sont moins nombreuses mais toutes aussi
rassurantes (a condition d’inhiber les fonction antiarythmiques)
Pacing and clinical electrophysiology
2008
Pour autant la prudence est toujours de mise et les risques ne sont pas nuls
2004 American college of radiology: PM et DAI restent une contre-indication
à l’IRM mais que sous conditions (électro physiologiste disponible…) une
IRM peut être réalisable (au cas par cas)
En pratique:
CONCLUSION
• Plusieurs générations de DAI ayant vu le jour depuis 1980: évolution
marquée par la miniaturisation du générateur et la diversification des
fonction programmables
• Implantation réalisée par les électrophysiologistes: générateur placé en
région pectorale, relié à une ou plusieurs électrodes endocavitaires.
Thoraco ou sternotomie réservé aux echecs ou si geste chirurgical
cardiaque concomitant
• Anesthésie locale, associée à une sédation ou à des brefs épisodes
d’anesthésie générale lors de la programmation = technique de référence
• Nécessité d’induire une arythmie ventriculaire majeure pour définie le
seuil de défibrillation
CONCLUSION
• Chez le futur opéré porteur d’un DAI
– Stratégie péri-opératoire définie en accord avec l’électrophysiologiste
– Technique d’anesthésie et monitorage en fonction du type d’acte et
de l’état cardiorespiratoire
– Cathéter de Swan-ganz non recommandé
– Situations métaboliques sources d’arythmie évitées ou corrigées
– Désactivation du DAI si emploi du bistouri électrique: aimant ou
déprogrammation
– Défibrillateur externe disponible et prêt à l’emploi avec mise en place
des patchs de défibrillation sur la face antérieure et postérieure du
thorax
– Fonctionnement du DAI contrôlé avant et après l’intervention
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